Banques : le numérique va introduire plus de concurrence

La dernière cible des géants du numérique est la banque, ce qui va sans doute introduire plus de concurrence dans le secteur.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Banques : le numérique va introduire plus de concurrence

Publié le 14 mars 2018
- A +

Par Erwan Le Noan.
Un article de Trop Libre

Le numérique va-t-il introduire un peu de concurrence dans le monde de la banque ? Les grands opérateurs du numérique sont accusés de nombreux maux, mais ils sont aussi de formidables aiguillons de la concurrence. Il suffit d’observer les secteurs vers lesquels ils poussent leur croissance pour comprendre où l’économie contemporaine regorge de marges. Leur dernière cible : la banque.

>>> Lire aussi : Pourquoi êtes-vous encore dans une banque en dur ?

Prêter de l’argent

Chaque personne qui a un jour eu la joie de réaliser un projet nécessitant un financement bancaire le sait : le conseiller d’agence, si prompt à proposer des produits et prélever des frais de gestion, est manifestement moins joignable et considérablement moins réactif dès lors qu’il s’agit de prêter de l’argent.

Il se transforme alors en une caricature d’exigence administrative, qui peut faire pâlir de nombreux fonctionnaires tatillons : l’édition de la moindre offre donne lieu à la publication d’une encyclopédie de pages écrites en caractères minuscules, toutes à parapher mécaniquement.

Le conseiller bancaire, si prolixe pour vanter les bienfaits d’un produit qu’il a –assure-t-il, vendu à ses propres neveux et nièces, l’est beaucoup moins dès lors qu’il s’agit de soutenir un projet.

Toujours prêt à accueillir vos liquidités, le voilà bien frileux quand il doit vous avancer les siennes : il n’avancera pas le moindre euro s’il ne s’est pas surprotégé, quitte à demander des garanties qui, si vous les déteniez, vous conduirait à vous autofinancer.

Et ne comptez pas sur lui pour vous expliquer comment les taux qu’il propose peuvent être aussi élevés alors que ceux de financement auprès de la BCE sont si faibles. Et passons sur les exigences parfois réclamées pour pouvoir disposer de votre propre argent…

Des banques peu aimées

De manière générale, les Français sont modérément satisfaits de leurs banques. S’il n’y a pas d’hostilité, il n’y a pas non plus d’enthousiasme : la confiance est là, mais les banques ne semblent pas rendre beaucoup de services dans les aléas de la vie. De plus en plus de Français ont désormais deux comptes, facilités par le développement des banques en ligne et leurs coûts moins élevés (10% des Français y auraient un compte).

Ces opérateurs numériques ont été un premier coup de semonce dans le monde bien calme des banques. Elles sont venues stimuler la concurrence pour capter les clients. Mais elles restent la propriété des grands groupes : Boursorama est à la Société générale, Fortuneo et Monabanq au Crédit Mutuel, Hello Bank à la BNP et BforBank au Crédit Agricole !

Ceux-ci ne doivent pas s’inquiéter outre-mesure. La réglementation est particulièrement protectrice : se lancer dans le secteur n’est pas chose aisée. En France, particulièrement, les banques ont la réputation d’avoir une capacité d’influence impressionnante : le fait que leurs principaux dirigeants sont souvent issus de la (très) haute fonction publique et passés par les cabinets ministériels n’y est probablement pas pour rien.

Asphyxiantes régulations

Il n’y a pas que dans ce secteur que le « capitalisme de connivence », pour reprendre l’expression de Jean-Marc Daniel, tourne à plein. Il ne faudrait pas qu’il vienne ralentir l’élan concurrentiel, notamment en imposant des régulations asphyxiantes. Bruno Le Maire a récemment fait des déclarations pour encadrer le Bitcoin, multipliant les erreurs grossières montrant sa mauvaise connaissance du phénomène, se faisant ainsi le porte-parole des revendications des banques traditionnelles, qui ne semblent pas accueillir positivement cette technologie qui pourrait, disent ses défenseurs, les ratiboiser en supprimant toute intermédiation.

>>> Lire aussi : Jean-Marc Daniel : « Il faut supprimer le statut de la fonction publique »

Les géants du numérique pourraient venir changer cela. Ils ont la donnée. Ils ont d’extraordinaires capacités technologiques et financières. Les marges des banques vont se réduire. Les charges imposées aux consommateurs aussi. Le régulateur a intérêt à accompagner ce mouvement plutôt qu’à tenter de le contraindre !

Sur le web

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • belle occasion de glisser sous le tapis nombre de cafouillages et autres vilenies . . .

  • Pour le banquier, je vois bien l’intérêt de la banque en ligne, qui permet de remplacer le chargé de clientèle par un robot émetteur de spams. Pour le client, je dois dire que je vois moins…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Alexander C. R. Hammond et Gale L. Pooley[1. Gale L. Pooley est économiste, professeur associé à la Brigham Young University de Hawaï.], depuis les États-Unis.

 

Avec les chaleurs de l'été, il peut être utile de nous intéresser à la climatisation, cette invention qui nous permet d’échapper à la chaleur estivale, d’habiter dans des endroits auparavant invivables, d’augmenter notre productivité au travail et d’éviter à des millions de gens d’être frappés mortellement par la canicule. Elle est utilisée par des centaines de... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

La société Proxima se lance sur le réseau ferroviaire de l’Ouest. Douze TGV ont été commandés à Alstom avec à terme des liaisons entre Paris, Angers, Rennes, Nantes, Bordeaux. Les premières liaisons sont annoncées pour 2027-2028. De quoi ravir les clients du train saturés par les grèves et de voir les services se multiplier sur le rail.

Le Train, un autre acteur privé, devrait lui aussi arriver en 2026.

De quoi chambouler le paysage du ferroviaire dans l’Ouest de la France et faire des émules dans les autres régions.

Seul... Poursuivre la lecture

Tous les 4 ans, un évènement mystérieux se passe sur Bitcoin. Qu’est-ce que ce halving redouté et convoité par tous ?

Article disponible en podcast ici.

Le bitcoin, la première cryptomonnaie au monde fait régulièrement parler d’elle. Le plus souvent, l’engouement se concentre sur son prix, digne des meilleures montagnes russes. Les nouvelles nous parviennent par des titres : « Deux ans après son précédent record, le bitcoin atteint de nouveaux sommets » (Le Temps) ou « Le bitcoin et l’ensemble du marché des cryptomonnaies chuten... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles