Des mesures pour réduire l’endettement de la France

Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé de nouvelles mesures pour réduire l’endettement de la France en 2018.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Bruno Lemaire by UMP photos CC BY-NC-ND 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Des mesures pour réduire l’endettement de la France

Publié le 7 mars 2018
- A +

Par Vanessa Bastos.

Bruno Le Maire a annoncé l’intention du gouvernement de réduire l’endettement du pays, notamment pour éviter une coûteuse remontée des taux d’intérêt. Il a toutefois écarté toute « cagnotte » au cas où les recettes seraient plus élevées que prévu.

« Il n’y aura pas de cagnotte », assure Bruno Le Maire

« Nous devons réduire notre dette parce que cela nous expose à une remontée des taux d’intérêts et que c’est de l’argent dilapidé », a affirmé Bruno Le Maire lors d’une conférence à Bercy. Le ministre de l’Économie et des Finances indique qu’un certain nombre de mesures seront prises dans l’année pour abaisser la dette publique de la France.

Il faut rappeler qu’à l’origine, le gouvernement avait simplement prévu de stabiliser la dette à 96,1 % du PIB en 2018. Bruno Le Maire précise qu’une remontée des taux d’intérêt coûterait près de 3 Md€ à la France. Ainsi, s’il y a des recettes fiscales supplémentaires liées à la croissance, celles-ci seront prioritairement consacrées au désendettement de la France, ajoute-t-il.

Le mécanisme mis en place par Bercy ces derniers mois pour préserver l’État se dévoile donc progressivement. Dans le cadre de ce nouveau cycle, trois sources de refinancement pour l’État seront engagées : la mobilisation des structures à forte trésorerie (logements, agences de l’eau, formation…), la vente d’une partie des actifs de l’État c’est-à-dire la privatisation de certaines de ses participations dans les entreprises, la baisse de ses dotations à destination des collectivités. Il s’agit ainsi d’une nouvelle donne majeure pour ces acteurs locaux.

La dette française, une menace pour les générations futures

Lors de cette conférence baptisée « Transformer l’économie française », Bruno Le Maire avait mis en garde contre l’éventuelle hausse des taux d’intérêt en indiquant qu’elle pèserait sur les charges de la dette française et sur la compétitivité du pays. Selon lui, « la dette est un poison pour l’économie française », elle « constitue une menace pour les générations futures ».

Le ministre a profité de la conférence pour s’assurer que la France tenait ses engagements européens, tout en rappelant qu’en 2017, toutes les décisions nécessaires en matière de dépenses publiques avaient été mises en œuvre pour maintenir le déficit sous la barre des 3 %. Selon les dernières prévisions du ministère de l’Économie et des Finances, le déficit public devrait s’établir à 2,9 % du PIB en 2017, passant sous le seuil exigé par les traités européens, pour la première fois depuis dix ans. En 2018, il devrait atteindre 2,8 %.

La dette publique évaluée à 2.250 Md€ en 2018

Début février 2018, la Cour des comptes avait mis en garde le gouvernement contre tout « relâchement » dans la gestion des finances publiques. Avec l’accumulation des déficits, cette dernière devrait augmenter en 2017 pour atteindre 2.250 Md€ en 2018, selon les chiffres du projet de loi de Finances. « 2.200 milliards de dette, ça dépasse l’entendement », a déclaré le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin qui s’exprimait lors d’une conférence sur la dépense publique organisée par la Fondation Concorde.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) précise qu’une remontée des taux est à attendre à la mi-mai 2019. Cependant, le taux d’emprunt de la France à dix ans a déjà augmenté depuis janvier 2018 puisqu’il s’établissait dernièrement à 1,025 % contre 0,777 % au début de l’année. « Nous ne considérons pas cependant que c’est alarmant, puisque nous avons pris nos dispositions pour considérer qu’il y aura une augmentation et c’est prévu dans la trajectoire des finances publiques », estime Gérald Darmanin.

Une lente remontée des taux

Cette année, la France compte emprunter près de 200 Md€. Or, une remontée des taux de seulement 1 point ferait augmenter la facture globale à rembourser de 2 Md€. Les regards se tournent donc vers la BCE qui, depuis 2007, multiplie les interventions sur les marchés pour maintenir les taux bas. Selon certains économistes, la remontée des taux pourrait être très lente. La dette française pourrait alors continuer d’attirer les investisseurs.

La dette française n’est pas la seule à faire parler d’elle. Les marchés boursiers connaissent également d’importants retournements. Récemment, le Dow Jones clôturait en baisse de 4,61 %, marquant une chute rapide et incontrôlable. Pour optimiser leurs profits et éviter les pertes, les investisseurs n’hésitent plus à s’orienter vers le trading automatique. Ce système permet notamment de supprimer l’aspect émotionnel lié au trading et a déjà fait ses preuves.

Si Bruno Le Maire prépare les Français à un virage majeur à l’égard de la dette publique, sa politique devra toutefois compter avec la réalité de l’opinion. Or, selon un récent sondage de l’IFOP, de moins en moins de Français semblent prêts à faire des efforts pour redresser les comptes du pays (près de 40 % aujourd’hui contre 49 % en juillet 2017).

 

Voir les commentaires (12)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (12)
  • pour le moment ce sont des paroles…!!!
    A) réduire la depense public à 50% et non pas à 60%…comme c’est le cas aujourd’hui….
    là,c’est-à-dire pratiquement impossible ..d’ailleurs personne n’en parle!!!!
    réduire le déficit du PIB….!!!!
    maïs pour ça,il faut tout remettre à plat …
    si les ménages :ex: ont 30000 euros ils ne dépendent pas 35ooo euros …sans commentaires….
    un budget à 0 % de déficit en remboursant les intérêts et de réduire le PIB…

    • @ Lou17
      Oui! L’objectif de < 3% de PIB de déficit public, c'est déjà un vieil objectif! Bien des pays de l'€zone sont déjà bien en-dessous!
      Le train de vie de l'État français est bien trop coûteux, et depuis longtemps: il n'est pourtant pas question de le réformer!

      • On oublie largement l’effet soporifique et anodin de la notion de 3% de déficit… du PIB…
        Si on veut réveiller un peu les consciences, il conviendrait définitivement de parler de 20% de déficit budgétaire, ramené au budget !!! Demandez a votre banquier un déficit de 20% de vos revenus chaque année… histoire de rire un peu <o)

  • Euh, c’est pas plutôt réduire les dépenses qui permettrai de ne plus emprunter, non?
    ça s’appelle mettre la charrue avant les boeufs !!!!!!!

  • « Des mesures pour contenir l’endettement de la France ». Il n’y est jamais parlé de réduction, mais seulement de maitriser son accroissement. Une mesure pour réduire l’endettement serait d’avoir un objectif d’excédent budgétaire. On en est loin, déjà qu’on considère les excédents budgétaires allemands comme mauvais, on ne risque pas d’en avoir…

  • Des mesures, dites-vous ? Il me semble que la seule est une mesure de lait dans le pot sur la tête instable de Perrette Le Maire…

  • Ils mentent comme ils respirent, car ils n’en ont aucune intention. Voir le budget en hausse de 2018.

  • Les mesures annoncées me semblent encore être du type bricolage comptable quand ce n’est pas carrément « vente des bijoux de famille ».
    Quand aura-t-on enfin un ministre à Bercy, qui fera de réelles économies dans le fonctionnement de l’état et dans sa manière de penser sa relation avec les entreprises ? Ça n’est pas hélas, de ce brillant représentant de l’énarchie, qu’il faut l’attendre !

  • Orior bonjour ..vous osez appeler ce petit ministre d’être brillant…

  • En lisant le titre de cet article « réduire l’endettement de la France » il faut évidemment comprendre le contraire. Comme toujours le blabla de l’enfumage… Cette « réduction annoncée » par Le Maire en reste au stade du « discours vertueux » puisque qu’on prévoit « en même temps » un emprunt de 200 Mds€. Il souligne également  » nous devons réduire notre dette parce que cela nous expose à une remontée des taux d’intérêts et que c’est de l’argent dilapidé »… ; et sans sourciller, Il OSE parler d’ ARGENT DILAPIDÉ ! On croit rêver. Ces palabres sont énoncées pour nous berner -bien sûr- ; propagande et matraquage à haute dose obligent ! CQFD pour Le Maire  » transformer l’économie française  » c’est aggraver l’endettement et assurément mener la France à la ruine.
    Je n’ai pas fait l’ENA, c’est pourquoi je sais qu’un emprunt doit être remboursé, et, pour éviter de nouvelles déconvenues financières, les dépenses doivent être -au moins- égales ou -au mieux- inférieures aux recettes. Est-ce un raisonnement « trop complexe » pour ces clowns (ils ne font même pas rire) qui nous gouvernent ?
    Une dernière chose : il est trop souvent question du « relevé des taux d’intérêts » pour qu’il ne s’actualise… dans un futur relativement proche. En douceur ou pas, la remonté de ceux-ci sera la faillite retentissante de la France… que nos guignols attribueront, non à leur incompétence notoire voire leur nullité en économie et en gestion, mais aux « vilains  » économistes européens.

  • je vais reduire la dette , c est sur …,bon attendant j emprunte 200 milliards …il faut m expliquer …!!

  • 1 à 2 millions de fonctionnaires ne sont pas « régaliens » . . .

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Par Jean-Pierre Riou et Michel Gay Cet article est une synthèse « grand public » de deux articles plus techniques de Jean-Pierre Riou « Focus sur les loop flows » et « La fin des MWh clandestins »

L’implantation disséminée des énergies renouvelables électriques intermittentes (EnRi) implique de lourds investissements (plusieurs centaines de milliards d’euros) dans le réseau de distribution auquel ces EnRI sont majoritairement connectées.

En effet, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques (PV) ne sont pas des énergies locales, cont... Poursuivre la lecture

Parfois les bras m’en tombent. Pourtant, avec ma barbe blanche et mes 50 ans, je ne suis plus un petit lapin de six semaines, et pourtant mes amis, et pourtant…

J’en suis presque tombé de ma chaise quand j’ai entendu notre Bruno Le Maire, qui s’apprête à partir en Suisse bien à l’abri des vicissitudes françaises qu’il va nous laisser affronter, nous expliquer doctement, comme si nous ne le savions pas, que « le réveil sera douloureux pour la France et pour les Français ». Bruno Le Maire qui dénonce « l’hypocrisie française » des « somn... Poursuivre la lecture

Les chiffres récemment publiés par Eurostat révèlent que la dette publique des 20 États membres de la zone euro a atteint le niveau record de 88,7 % du PIB, contre 88,2 % au trimestre précédent. Les spéculations selon lesquelles la Banque centrale européenne pourrait bien recommencer à réduire les taux d'intérêt, précisément pour tenter de limiter ces niveaux de dette publique, dans la pire tradition des républiques bananières, sont étroitement liées à ces chiffres. En fin de compte, ce sont les épargnants qui finissent par payer pour la poli... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles