Par Nathalie MP.
Comme souvent à gauche, tout avait commencé par une tribune dans Le Monde.
Abondance de people et de politiciens en vue parmi les signataires, avalanche de bonnes intentions pluralistes, féministes, écologistes et antiracistes, originalité du financement par une multitude de membres appelés « socios », tout concourrait sur le papier à faire de la nouvelle Web TV lancée mi-janvier dernier par Gérard Miller et Sophia Chikirou un « nouveau média citoyen » dont la perfection idéologique et économique ringardisait à jamais toute l’histoire de la presse et n’appelait à l’évidence qu’un seul nom : Le Média, what else ?
Mais très vite, le doute s’est installé.
Ce nouveau média tout beau tout pluriel ne serait-il pas tout bêtement la télé de Mélenchon ? À regarder la liste des signataires de près, on voit que la France insoumise (FI) est largement au rendez-vous, à commencer par les fondateurs Sophia Chikirou et Gérard Miller. La première n’est autre que la conseillère com’ de Mélenchon, et le second un de ses soutiens déclarés.
Sophia Chikirou n’a pas ménagé sa peine pour expliquer sur tous les plateaux télé que Le média n’avait rien, mais alors rien à voir avec Mélenchon ou la FI, mais quand on en vient à la ligne éditoriale, elle concède assez facilement que la Web TV ne sera pas le lieu du « Mélenchon bashing ». Quant à Mélenchon, il a envoyé un mail à tous les Insoumis pour les inciter à soutenir Le Média.
Ça fait beaucoup de mélenchonisme dans la balance. On sait d’ailleurs que Jean-Luc Mélenchon s’estime extrêmement mal traité par la presse traditionnelle et ses coups de gueule contre les journalistes sont célèbres. Que l’idée d’avoir son média personnel pour chanter ses louanges et diffuser sa bonne parole ait pu l’effleurer n’est pas pour étonner. Il ne ferait que suivre la voie d’Hugo Chavez dont on sait qu’il est un grand admirateur.
Quelques journalistes enthousiastes – et un peu naïfs, il faut le dire – se sont quand même lancés, trop sûrs de pouvoir bâtir un média de gauche en toute indépendance de la direction. La réalité, c’est que Sophia Chirikou passe son temps à exiger d’eux des rectifications, sur le Venezuela, sur la Syrie, sur Macron etc. Aujourd’hui, ils déchantent et quittent le navire. Révélateur, venant de journalistes de gauche.
C’est le cas d’Aude Rossigneux, première présentatrice du journal de 20 heures, dont on ne sait pas très bien si elle a été licenciée ou si sa période d’essai n’a pas été reconduite. Pour elle, et pour nous, la leçon de cette aventure est limpide :
Toute cette histoire montre que j’ai eu un tort : vouloir à tout prix rester journaliste, là où on attendait de moi que je sois militante.
Elle a été suivie encore ce week-end par de nombreux soutiens de la première heure dont certains jurent qu’ils ne « remettront plus les pieds dans cette chaîne de télévision ». Ambiance !
Le 20 heures du Média continue comme si de rien n’était. Il se prétend toujours « en liberté », mais preuve est faite qu’il s’agit d’une liberté très surveillée.
On ne remerciera jamais assez Jean-Luc Mélenchon de nous avoir montré aussi clairement ce que deviendrait la liberté de la presse, la liberté tout court, s’il devait jamais arriver au pouvoir. Une perspective que la terrifiante expérience du Média contribuera peut-être à écarter pour de bon.
—
De toute façon, ce genre de personnes pensent que leur cause est tellement grande que leurs contradictions ne sont rien au regard de leur Mission. Raquel Garrido employée dans des émissions de TV poubelles et payée par l’immonde capitaliste Bolloré, elle et Corbières comme par hasard bénéficiant d’un logement dépendant de la Mairie de Paris, Mélenchon qui a toujours vécu de l’argent public, qui vomit les auto-entrepreneurs et trouvent cela bien pratique pour embaucher Corbières, qui vomit AirB’n’B et trouvent ça bien pratique pour loger à Marseille…
L’essentiel est d’être du parti du Bien et de vouloir faire le bonheur de l’humanité même, et souvent si possible, contre sa volonté.
« ’Aude Rossigneux : Tout ce travail, je l’ai fait bénévolement, sans recevoir un sou pendant plusieurs mois ».
Quoi ? du travail dissimulé ?
On a le droit de bosser comme ça dans une société sans salaire ?
Un inspecteur du travail qui aurait fait une descente dans ce media, qu’aurait-il dit ?
What else de la part d’un communiste bon teint?
Extraits de la lettre d’Aude Roussigneux :
« Je suis arrivée au Média parce qu’on est venu me chercher. J’étais alors la femme de la situation, parée de toutes les vertus. »
« j’ai été envoyée au charbon chez les confrères plus ou moins bien disposés, pour présenter et défendre le projet. Le moins que l’on puisse dire, c’est que je me suis exposée…
J’ai été chargée de la plus lourde responsabilité, celle de recruter une équipe. Je n’ai pas à rougir du résultat : avec ses faibles moyens, la rédaction est performante, unie, et d’un engagement total. Trop, peut-être, j’y reviendrai.
Tout ce travail, je l’ai fait bénévolement, sans recevoir un sou pendant plusieurs mois. Je ne le regrette pas, je demande seulement qu’on s’en souvienne. »
Elle a fait un gros boulot, sans salaire, pendant plusieurs mois. Elle ne s’est pas posée de questions.
On peut aussi soupçonné que les recrues n’étaient pas payées non plus, si la chef ne l’était pas.
Elle était la femme de la situation, qu’on est venu chercher, et elle n’a pas tapé du poing sur la table quand elle n’a pas été payée !!!?
‘sont fous ces gauchistes !
« Qu’est ce qui me vaut ce traitement d’une violence et d’une brutalité qui me laisse dans un état de sidération. Une brutalité qui n’est pas exactement conforme à l’idée que chacun se fait d’un « management » de gauche. »
Management de gauche ! N’est-ce pas justement cela ? Critiquer ce que sont sensés faire les autres, et l’appliquer ?
« Un dernier mot sur la brève conversation que j’ai eue, à la fin de notre rendez-vous d’hier, avec Sophia, qui m’a demandé comment on allait « gérer la communication, » à l’extérieur, et si j’allais faire du mal au Média en popularisant mon éviction. »
La numéro 1bis du journal la traite comme de la m…e et lui demande de ne pas éclabousser de crachats son journal qui doit rester tout propre et mignon tout plein
Vraiment ! Ce format télé de torchon de propagande, subventionné, a un bel avenir. Il peut même faire des profits diaboliques… quand on paie pas ses employés, c’est faisable.
« On ne remerciera jamais assez Jean-Luc Mélenchon de nous avoir montré aussi clairement ce que deviendrait la liberté de la presse, la liberté tout court, s’il devait jamais arriver au pouvoir. »
Et du travail bénévole, gratuit, non rémunéré pour tous. Et un licenciement « flash-éclair ». Tiens !?.. Oh Wait !
Je me demande si je vais encore lire contrepoint tant certains articles contiennent des approximations voir des mensonges.
Merci de nous éclairer sur ces approximations ou ces mensonges, par un ou deux exemples au moins. Cordialement
« Sophia Chirikou passe son temps à exiger d’eux des rectifications, sur le Venezuela, sur la Syrie, sur Macron etc… » Affirmation fausse car déniée par l’ensemble des journalistes qui travaillent au Média.
« C’est le cas d’Aude Rossigneux, première présentatrice du journal de 20 heures, dont on ne sait pas très bien si elle a été licenciée ou si sa période d’essai n’a pas été reconduite. » On sait parfaitement a quoi s’en tenir puisque le média à communiqué la dessus.
« Elle a été suivie encore ce week-end par de nombreux soutiens de la première heure dont certains jurent qu’ils ne « remettront plus les pieds dans cette chaîne de télévision » Faux une seul personne est partis ce week-end pour cause de mésentente. Voilà , cordialement
Vous vous faites peur à peu de frais. Jamais Mélenchon ne parviendra au pouvoir en France. Je n’en dirais pas autant de membres de la famille Le Pen. Pas sûr pour autant que Le Pen TV, si elle devait voir le jour, respecte plus la déontologie journalistique.
Personne n’a été dupe de l’entourloupe initiale : le Media, c’était bien Mélenchon TV et se voulait une vengeance à l’image de la haine que le leader de la FI voue aux journalistes classiques, cad tous ceux qui ne lui cirent pas les pompes.
Le masque n’a pas tardé à tomber. De toutes façons, qu’attendre de la part d’un gus dont Robespierre est le héros, et la Chine un modèle ?
Mélanchon a 66 ans et comme il est pour la retraite à 60 ans je pense qu’ il devrait laisser sa place……Tu parles Charles.
Jamais Mélenchon ne parviendra au pouvoir en France.
Ah bon ? Etre député, c’est pas être au pouvoir ?