L’Allemagne choisit de réguler la blockchain

L’Allemagne devrait rejoindre la France dans son combat pour mettre en place des barrières à l’entrée sur le marché de la blockchain.

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Angela Merkel en campagne en 2013 (Crédits www.GlynLowe.com, licence Creative Commons)

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L’Allemagne choisit de réguler la blockchain

Publié le 9 février 2018
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Par Éric Verhaeghe.

On lira avec attention les mesures convenues dans le programme de gouvernement en Allemagne, dont voici quelques points à retenir :

* Rendre l‘Allemagne plus “attractive” auprès des institutions financières dans la perspective du Brexit.

* Développer une stratégie globale sur les “blockchain” et faire campagne pour un cadre légal, au niveau européen et international, concernant les échanges de cryptomonnaies.

* Soutenir une taxation équitable des grands groupes , en particulier les géants de l‘internet comme Google, Facebook, Apple ou Amazon. Ces sociétés ne doivent plus pouvoir jouer des différences de fiscalité entre Etats membres et le dumping fiscal doit être interdit.

* Instaurer une taxe substantielle sur les transactions financières.

* Renforcer la coopération franco-allemande via des projets comme un centre sur l‘intelligence artificielle.

On voit tout de suite ici les intentions allemandes, dont le secteur bancaire est profondément malade. L’Allemagne s’associera à la France pour réclamer une « régulation » mondiale des crypto-monnaies et de la blockchain. La régulation est le prête-nom classique des barrières à l’entrée pour les nouveaux entrants.

En l’espèce, il s’agira bien de se conformer à l’aspiration des banques de voir le secteur remis en ordre pour éviter une concurrence disruptive.

Le G20 déjà saisi

On notera que l’Allemagne et la France devraient, d’un commun accord, demander au prochain G20 de se pencher sur la question. Les deux pays veulent « réguler » le bitcoin pour « protéger les investisseurs individuels ». Bien entendu. Protéger, pour mieux contrôler, comme d’habitude.

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  • Blockchain n’est pas synonyme de crypto-monnaie.
    On peut faire de la crypto-monnaie certifiée par une blockchain ou par un mécanisme centralisé.
    Une blockchain peut servir a valider des actes notariés, des identités, et plein d’autres choses. Une blockchain n’est qu’un mécanisme de validation collectif d’une information, épicétou.
    Réguler la blockchain revient a peu près à dire réguler les mathématiques… Bienvenue chez les neuneus 🙂

    • C’est juste un registre distribué (donc décentralisé). Tout à fait typique des technologies comme internet (crée par le méchant ETAT américain, bouuh les libéraux doivent en pleurer d’utiliser une technologie étatique).

  • Bruno Le Maire au Capital Markets Summit : « Les épargnants qui vont mettre leurs économies sur le bitcoin et qui ont investi avec un niveau du bitcoin à 20 000 dollars et qui aujourd’hui ne pèse plus que 6 500 dollars, ça voudrait dire qu’ils ont perdu trois fois leur mise. Donc faisons attention. Nous sommes là pour protéger les investisseurs, protéger les épargnants. »
    Juste deux remarques, comme ça, sur les compétences de ceux qui veulent nous protéger :
    – 3×20000= ? a) 6500 b) 13500 c) beaucoup trop d) 60000
    – Celui qui a vendu un bitcoin à 20000$ et auquel il ne reste aujourd’hui que 6500$, que l’Etat se devait de protéger, c’est l’honnête Français qui a payé ses impôts sur la plus-value !

    • « Les épargnants (…) qui ont investi avec un niveau du bitcoin à 20 000 dollars et qui aujourd’hui ne pèse plus que 6 500 dollars (…) »

      Exactement comme nos droits de succession: si vous léguez 200000€ d’immobilier à votre concubin/ami/filleul, il lui restera 65000€ après l’impôt sur la mort et les « frais de notaire » sur la vente.
      Le fisc aura volé 3 fois 2/3 de la mise.
      Je suis content d’apprendre que le Ministre trouve cela abusif et qu’il va donc faire supprimer cette spoliation.

    • Car bien sûr, l’épargnant qui a acheté du bitcoin à 20000€ et qui l’a revendu à 6500 l’a fait à l’insu de son plein gré , poussé sans doute par la méchante « main invisible » dont on a tendance dans ce pays à sous-estimer les méfaits !
      Désolé, monsieur le ministre, mais sauf votre respect je ne vois pas pourquoi la Nation devrait être solidaire de gens incapables de gérer leur patrimoine. Si je me retrouve en faillite personnelle parce-que j’ai acheté un logement à 3 fois son prix personne ne viendra pleurer sur mon sort. Là, c’est pareil.

      • Vieux proverbe boursier: « Tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas perdu. ».

        • « Tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas perdu. »

          Sauf quand c’est tombé à zero, que ça a été évacué de la cote et qu’on ne peut même pas déclarer de moins-value puisqu’on n’a pas pu le vendre.

  • Et protéger, pour mieux taxer, donc protéger leurs ressources financières.
    Ressources financières car ces dinosaures estiment être dans leur bon droit et que tout leur appartient.

  • « réguler les mathématiques »

    Vous savez, quand on se permet de légiférer sur la vérité historique et bientôt sur les algorithmes on peut tenter d’en faire autant pour les mathématiques.
    Rappelez vous que le parlement de l’Indiana a tout de même débattu de l’opportunité de redéfinir la valeur de Pi comme étant 3,2

  • Ces sociétés ne doivent plus pouvoir jouer des différences de fiscalité entre Etats membres

    Pourquoi seulement les sociétés? Voilà un perspective liberticide à souhait…

  • Depuis quand l’état prédateur protège les épargnants, alors qu’il les spolie!

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