Par Éric Verhaeghe.
La blockchain est devenue l’obsession du moment. C’est cette technologie « décentralisée » qui permet de développer des crypto-monnaies, comme le bitcoin, dont les autorités bancaires ne manquent pas une occasion de dire du mal. Il est désormais difficile d’ouvrir un journal sans lire les péripéties de cette étrange invention du XXIè siècle qu’est le bitcoin, première monnaie virtuelle de l’histoire.
Blockchain ou retour du cash
Depuis plusieurs années, les banques proscrivent le cash. Au fil de réglementations complaisantes obtenues auprès de pouvoirs publics complaisants, les banques sont parvenues à capter l’ensemble des flux financiers.
La France et ses banques nourries par des protections étatiques est l’une des pionnières de cette intermédiation bancaire obligée. La généralisation de la carte de crédit, les limites étouffantes posées au retrait d’argent en liquide au nom de la lutte contre la corruption ou le blanchiment d’argent, ont tari les possibilités de faire circuler des billets de banque.
L’expérience montre que les règlementations étatiques peuvent indéfiniment chasser le naturel monétaire, il revient au galop. L’invention de la blockchain en est la preuve : le système de chaîne décentralisée qu’elle propose permet de réaliser des transactions, y compris monétaires, sans intervention d’une banque centrale.
Inévitable désintermédiation bancaire
Avec la blockchain, il est possible de commercer, y compris d’échanger des monnaies, sans intervention d’un tiers. Seuls le vendeur et l’acheteur se connaissent, sous réserve qu’ils soient acceptés dans le bloc de transaction auquel ils se rattachent.
Cette mécanique encore mystérieuse pour beaucoup, qui ressemble assez à la logique du chèque cadeau (un titre numéroté est échangé librement auprès de ceux qui l’acceptent) rend inutile l’existence des banques en tant que chambre de compensation des titres.
On voit tout de suite la dangereuse orientation, pour les banques, de cette technologie. Là où celles-ci pouvaient espérer avoir complètement capté et intégré le marché « libre » de l’argent liquide, elles sont confrontées à une concurrence nouvelle, bien plus dangereuse : celle des crypto-monnaies, compensables ou non sous forme de biens, qui s’échangent de façon sécure sans leur intervention.
La campagne de dénigrement commence
D’où une propension avérée des médias pour diaboliser les crypto-monnaies dont la concurrence faite aux banques, annonceurs massifs de la presse subventionnée, devient dangereuse. Il ne se passe pas un jour sans qu’un article de presse ne dénonce le caractère extrêmement spéculatif du bitcoin et autres.
Sur ce point, les banques elles-mêmes ont bien compris le danger et paient de leur personne pour arrêter la fuite des capitaux vers les crypto-monnaies. Même Mario Draghi met du coeur à l’ouvrage en déclarant urbi et orbi :
Les monnaies virtuelles sont sujettes à une forte volatilité. Leur prix est entièrement spéculatif.
On voit bien que la fureur réglementaire devrait rapidement s’emparer des États et des banques centrales pour imposer de sérieuses contraintes sur ces marchés désormais concurrents. Aux États-Unis, certaines banques ont d’ores et déjà interdit les achats à découvert de bitcoins, et bloqué les transactions par carte de crédit.
Elles ne pouvaient exprimer plus clairement leur détermination à bloquer au maximum le développement de ce marché concurrent.
La Chine parie sur la blockchain
Pendant que certains veulent encore croire à des effets de mode autour du bitcoin et de la blockchain, des investisseurs plus avisés ont compris à quelle révolution nous devions nous préparer. L’assureur chinois LoCo vient par exemple de conclure un partenariat prometteur sur la blockchain.
Li Pu, le patron de la compagnie chinoise d’assurance, a déclaré, à cette occasion :
la blockchain va devenir un moteur important pour stimuler le développement de l’assurance. L’assurance basée sur la blockchain va bousculer le secteur dans un proche avenir, pour faire fondamentalement partie de l’assurance, voire pour remodeler le secteur pour toujours.
Et si, nous aussi, les Européens, décidions d’une stratégie offensive dans ce domaine ?
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Vous en rêviez …mais est-ce que la cryptomonnaie survivra à l’année 2018 ?
Vous savez bien , je l’espère, que les banques survivront et que la blockchain ne concerne que les intermédiaires entre banques ,les Clearstream disparaîtront du paysage mais votre compte sera toujours bancaire ,vous boursicoterez comme aujourd’hui..cela ne changera rien pour nous.
Indéniablement la blockchain va révolutionner l’échange d’information. Que ce soit crypto-currencies (ex. bitcoin) ou smart-contracts, les possibilités sont innombrables. Mais la bête n’est pas morte et elle fera tout pour se défendre : évocation d’interdiction des crypto-currencies en Corée, ou de régulation en Europe, figures de l’économie/finance qui, n’y connaissant rien, sont contre (Stiglitz et Buffet, entre autres), nomination d’un M. Bitcoin en France…
Empêcher d’acheter un actif hyper volatil avec un crédit dont le taux d’intérêt effectif est de 13% par an en moyenne n’est pas faire la guerre aux cryptos. C’est empêcher ses clients de faire nimp.
Refuser de leur faire credit pour ca c’est de la bonne gestion.
Vi, vi, bien entendu, les français sont des gros onc et il faut tout faire pour les protéger d’eux-mêmes…
Antienne bien connu de nos politiques et qui nous mène tous dans le mur depuis des décennies.
Continuons sur le chemin, on arrive au bout.
S’ils veulent protéger les Français, qu’ils commencent par les protéger du fisc !
Bien sur : interdisons par la loi, la morale et par le monopole aux individus de faire ce que le capitalisme de connivence fait à longueur de journée.
Ben voyons, le banquier ne veut que le bien de ses clients. C’est juste qu’on n’a pas tous la même interprétation pour « votre bien m’intéresse »…
Bien sur que les crypto-monnaies sont spéculatives, c’est le propre de toute monnaie d’être spéculative, c’est même pour cela qu’elles existent (tout du moins la monnaie utilisée dans les transactions commerciales, pas celle utilisée pour lever l’impôt)
Spéculative : Encore un anathème à mettre dans la longue liste du vocabulaire censuré par le politiquement correct : mots qui ne peuvent être utilisés que par les gauchistes pour dénoncer le grand complot des Illuminatis de la finance-mondialisée-néo-turbo-libérale-spéculative etc…
Ceci mis à part, il faut bien comprendre qu’il existe deux monnaies aux caractéristiques diamétralement opposées, et que ces deux monnaies sont artificiellement unifiées par les Etats et la législation : la monnaie « commerciale », qui est libératoire, c’est à dire qu’elle sert à constater et à libérer d’une dette et la monnaie « régalienne » qui est confiscatoire, c’est à dire qu’elle sert à fabriquer artificiellement des crédits (pour financer l’action de l’Etat) en ponctionnant l’économie par divers mécanismes obligatoires : taxes, impôts, création monétaire.
Ce mélange étant la source de toutes les crises financières « spéculatives ». Cela fait trois siècles que les libéraux proposent des solutions pour régler ce problème (Locke, Ricardo, Friedman…) et que les autistes persistent à considérer que l’Etat Obèse est la seule solution, et à l’imposer aux gens… La France étant championne dans cet obscurantisme Keynésien.
cpef
Ne nous laissons pas faire sur la guerre au cash. Retirons le cash et payons cash le maximum possible de nos achats. Ce n’est qu’ainsi que les banques hésiteront avant de démonter les distributeurs de billets. Le cash c’est une liberté, sa suppression est la suppression d’une liberté. Attention: la CB est commode, mais le cash c’est la liberté.
En sortant du resto avec un collègue allemand, ce dernier s’est gentiment moqué de moi: il avait payé en cash en 10 secondes, j’avais payé par CB en une 1 minute…
Les encours en crypto-monnaies sont pour l’instant dérisoires par rapport aux encours en monnaies classiques. Une transaction de crypto-monnaie est encore très très lente par rapport à une transaction classique. Les commerçants qui acceptent des crypto-monnaies sont très peu nombreux… Bref, pour que blockchain bouscule vraiment le système bancaire il y a encore du travail.
Vrai pour les transactions chez un commerçant (achat de la baguette de pain).
Faux pour le transfert d’argent à l’international. Effectué hier un transfert d’une valeur de 30 000 € vers un pays tiers en moins de 3 heures et pour 3 € de frais. Aucun transfert bancaire standard ne fait aussi bien, sans compter que pour des gros montants vous devez une fois sur deux subir l’interrogatoire du banquier.
Bonne remarque pour les virements internationaux, surtout hors zone SEPA.
L’économie est basée sur la confiance. Pour que deux individus qui ne se connaissent pas effectuent une transaction et que l’un accepte la monnaie de l’autre, quelle que soit la technologie sous-jacente, il faut qu’un tiers se porte garant.
Penser qu’une technologie puisse permettre de se passer d’une médiation de confiance, aussi imparfaite soit-elle, revient finalement à faire confiance au développeur de la technologie et aux bugs, involontaires ou volontaires, qu’il y a introduit.
L’article sur « El Petro » est d’ailleurs intéressant. C’est la technologie du blockchain comme bitcoin. Mais achèterez-vous du Petro parce que vous avez confiance dans la technologie ou en Maduro ?
Blockchain est une technologie ouverte. Les algorithmes sont publics, le code source aussi. Les développeurs sont nombreux. Il n’est pas question de faire confiance à un developpeur mais de faire confiance à toute une communauté de développeurs.
Vous n’avez pas compris le fonctionnement des smart contracts.
Il y a deux cas possibles :
-Soit les conditions d’exécution sont liées à d’autre écriture de la blockchain et alors avec des commandes informatiques tel que des « if » ou des « when » il n’y a plus besoin qu’un tiers se porte garant, le code se porte en quelque sorte lui même garant.
Le contrat ne s’exécute que lorsque ces conditions auront été remplies.
-Soit les conditions d’exécution sont extérieurs à la blockchain et alors il y a 3 possibilités.
On fait appel à un tiers de confiance décidé par les 2 parties.
On prend comme référence une base de données.
On fait appel à un système de vote participatif et chaque participant vote pour le résultat qu’il considère exact.
C’est le principe d’Oracle implémenté dans la blockchain de l’ethereum.
Chaque participant est incité à donné la « bonne réponse » car les réponses de ceux qui sont le plus proche de la médiane sont rémunérées en ether.
En fait, le principale intérêt des smart contracts n’est pas la désintermédiation mais plutôt le fait qu’ils sont peu onéreux et qu’ils s’exécutent sans que l’une des deux parties ne puisse faire obstacle.
Par contre un des inconvénients majeurs est qu’une fois que ces contrats sont codés à l’intérieur de la blockchain, il est impossible de les modifier.
Vous avez lu l’article ?
El Petro n’est pas une crypto-monnaie, c’est une vente à terme de pétrole, la technologie essaie juste de trouver une parade à la chute abyssale du bolivar qui rend les ventes à termes impossible, surtout si en plus de l’inflation et de la dévaluation débridées, on a Maduro comme garant de la valeur à terme du bolivar (Maduro qui impose un contrôle des changes et une contre valeur au bolivar totalement délirante par pure arrogance)
Some banks secretly adopt it.
Others ban it like Lloyds.