Assurance maladie : ce si discret gouffre financier

La cour des comptes dévoile le fonctionnement bien particulier des établissements de santé de l’Assurance maladie.

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Assurance maladie : ce si discret gouffre financier

Publié le 3 février 2018
- A +

Par Xavier Pradet-Balade.
Un article d’Entrepreneurs pour la France

Incroyable mais vrai. L’Assurance maladie dont tout un chacun pense que sa vocation est de financer les dépenses de santé des assurés, a son propre réseau d’établissements hospitaliers rattachés à la Caisse nationale des travailleurs salariés via treize unions pour la gestion de l’Assurance maladie. Mais que sont ces établissements de santé ? La réponse se trouve dans le dernier rapport de la Cour des comptes.

Les établissements de santé comportent deux types d’établissement : ceux à caractère sanitaire et les établissements médico-sociaux. Les 82 établissements à caractère sanitaire comptent 7.337 lits, soit une moyenne de 89 lits pour 696 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les 156 établissements médico- sociaux comptent 7.335 places pour 306 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Double standard

Le personnel dépend de la convention de la Sécurité sociale et non de la convention collective hospitalière, ce qui signifie qu’en fin de carrière les personnels y sont à peu près deux fois mieux rémunérés.

De tels chiffres se passent de commentaires. D’entrée de jeu pour des raisons de salaire, tous ces établissements ne peuvent être compétitifs. Quant aux établissements de soins ils sont obligatoirement dangereux en raison des seuils critiques1 à respecter que la Cour rappelle sans arrêt.

Même si les unions pour la gestion de l’Assurance maladie (UGECAM) cherche le salut de ses établissements médicaux sociaux dans la spécialisation de la réadaptation du handicap, leur statut les condamne à rester non compétitifs.

À l’évidence cette aberration représente pour l’Assurance maladie, voire la Sécurité sociale, une sorte de Conseil économique et social local chargé de recueillir les anciennes vedettes en fin de carrière.

Des comptes peu fiables

Pour corser le tout, les comptes sont peu fiables et doivent être retraités, la seule certitude étant qu’ils sont déficitaires (entre dix et vingt millions d’euros par an) même après prise en compte de plus-values immobilières récurrentes et de concours réguliers de la Caisse nationale de l’Assurance maladie des travailleurs salariés.

La Cour s’évertue à explorer des pistes de redressement pour les UGECAM. C’est selon toute vraisemblance de la lecture perdue, la seule solution sérieuse étant la fermeture ou la réintégration dans le système hospitalier normal, plutôt déjà malade mais a priori moins…

  1.  En raison du faible nombre d’actes, le personnel médical est plus réduit, ce qui peut poser problème au niveau de la sécurité et de la continuité des soins.
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  • En 35 années d’exercice libéral je n’ai jamais vu ni entendu une position intelligente de nos tutelles que ce soit ordre ou syndicats.
    En 35 ans beaucoup de choses ont changé.
    Les tables démographiques disent quelque chose … et la politique de santé si politique il y a semble être celle de gribouille
    Quand au financement … d’allègement en allègement de cotisations sociales c’est l’argent de la sécu qui ne rentre plus et ce n’est pas de la faute des médecins.
    Toujours sur le financement les gouvernements successifs, si nous pouvons parler de gouvernements les taxes soit-disant affectée à la sécu (assurances, tabac, alcool … etc … ) ne sont pas reversées en totalité il suffit de savoir lire en particulier les rapports de la cour des comptes …
    Une autre réflexion: comment se fait-il que le régime de Alsace/Lorraine n’ait pratiquement jamais été déficitaire contrairement à tous les autres ….
    La logique comptable a ses limites et la maltraitance existe que ce soit à l’hôpital (manque de financements) ou en clinique privée (rentabilité oblige)
    Globalement si une réflexion approfondie et concertée n’est pas engagée cela coûtera infiniment plus cher à la société (modèle U.S.)
    Nous avions le meilleur système de santé … nous avions ….

    • « Une autre réflexion: comment se fait-il que le régime de Alsace/Lorraine n’ait pratiquement jamais été déficitaire contrairement à tous les autres …. »

      Vivant en moselle, je peux vous dire que nous cotisons d’avantage que les autres pour expliquer un remboursement de la sécu à 90%. Mais surtout que ce taux est variable.
      Si les dépenses augmentent, alors ils augmentent simplement les cotisations, sans se poser la question, d’où viennent les dépenses supplémentaires, et comment rendre le systèmes plus efficient. Donc ce n’est pas compliquer d’avoir un budget équilibré.

      Une question que j’aimerai savoir, est-ce que je paie moins de mutuelle que ceux vivant hors régime Alsace/Moselle, ou est ce que je paie pour les autres, alors que la sécu me rembourse mieux et que je cotise déjà pour ça…

  • La sécurité sociale est surtout une importante source de revenu pour l’état, c’est aussi une machine électorale pour politiciens corrompus et pour l’oligarchie syndicale.

  • quel est le montant des cotisations des mutuelles en France annuelles ????..
    Impossible de savoir !!!
    meme là cour des comptes ne le sait pas ….

  • Les commentaires sont fermés.

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