Le nucléaire sauvera l’humanité de la pénurie d’énergie et du réchauffement climatique

Pour succéder aux énergies fossiles, les pays qui voudront être les champions de l’énergie nucléaire, propre, disponible, devront d’abord être les champions de l’explication populaire et du courage politique.

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Le nucléaire sauvera l’humanité de la pénurie d’énergie et du réchauffement climatique

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 janvier 2018
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Par Michel Gay.

La France fut pendant 20 ans (1977 – 1997) la championne mondiale du développement et de l’exploitation de l’énergie nucléaire jusqu’à la décision politique en 1997 de l’abandon de Superphénix qui préfigurait la quatrième génération des réacteurs nucléaires.

La Russie, l’Inde et la Chine ont poursuivi leur développement dans ce domaine et sont maintenant en mesure de présenter des réacteurs dits « rapides » qui conduiront le monde vers une énergie nucléaire durable pour des millénaires tout en s’affranchissant de toute dépendance politique dans l’approvisionnement des matières fissiles.

La France continuera-t-elle à s’impliquer dans le développement de cette énergie qui, associée à l’hydro-électricité, lui a permis d’être l’un des pays « riches » avec une électricité parmi les moins chères et la moins émettrice de gaz à effet de serre par habitant au monde ?

La consommation d’énergie augmente dans le monde

Consommer moins d’énergie au niveau mondial est un leurre. Les pays en voie de développement (plus de 5 milliards d’habitants) consomment quatre fois moins d’énergie par habitant que les pays de l’OCDE1. Leur développement implique une consommation accrue d’énergie.

Et, au-delà de l’élimination du simple gaspillage, diminuer la consommation énergétique des pays développés présente le risque malthusien de s’opposer à la croissance.

Si, dans 50 ans, les 10 milliards d’habitants de la planète consomment chacun la moitié de ce que consomment aujourd’hui les citoyens de l’OCDE, alors la consommation mondiale d’énergie aura doublé.

Dans la perspective d’épuisement du pétrole et de gaz dans quelques dizaines d’années, et du changement climatique, la recherche de nouvelles sources d’énergies doit donc porter sur celles qui sont à la fois capables de compenser durablement la pénurie prochaine et peu émettrices de CO2.

C’est le cas de l’énergie nucléaire dont la ressource est immense et inépuisable à l’échelle humaine.

L’humanité est à l’évidence condamnée pour longtemps à trouver des ressources énergétiques toujours plus considérables. Ce n’est sûrement pas demain qu’elle pourra se passer des énergies fossiles… et nucléaire.

Même si les énergies renouvelables ont la vertu de ne pas émettre (ou d’émettre peu) de CO2, elles sont diffuses, chères et, pour le vent et le solaire en particulier, intermittentes et aléatoires.

De plus, leur « propreté » et leur impact sur les ressources terrestres de matières premières sont relatives. Par exemple, un kWh d’électricité produit par une éolienne exige 40 fois plus de béton et 10 fois plus d’acier qu’un kWh d’électricité nucléaire.

Si les exigences économiques devenaient prépondérantes, l’avenir du photovoltaïque et de l’éolien s’assombrirait. Est-il raisonnable que la France déjà performante en matière de faibles émissions de CO2 (presque deux fois moins d’émissions par habitant qu’en l’Allemagne et au Danemark) s’engage vers de lourds investissements dans ces énergies intermittentes et peu écologiques ?

Pour tenir les engagements pris lors de la COP21 par la France, notre consommation finale d’énergie devrait être deux fois plus faible en 2050 qu’en 2012….  Miser sur une diminution volontaire, massive et de long terme de la consommation énergétique nationale conduit inéluctablement l’économie et le confort matériel du pays vers une impasse funeste.

La prudence impose de conserver toutes les options ouvertes, et notamment celle d’une augmentation de la consommation d’énergie.

Dans le secteur électrique une réduction autoritaire de nos moyens de production afin d’atteindre au plus vite 50% de nucléaire serait catastrophique dans une société de plus en plus « électrique ». Elle compromettrait gravement une reprise industrielle…

Malgré une croissance du PIB de 1,3% par personne et un chômage de plus de 9% de sa population active, la consommation d’électricité a augmenté et la consommation finale d’énergie est restée quasi stable.

Compte tenu des investissements importants réalisés en France ces dernières années dans les économies d’énergie, et dans l’hypothèse d’une amélioration du niveau de vie souhaitée par la quasi-totalité de la population il faut s’attendre à :

1) une augmentation de la consommation d’énergie en France dans les décennies à venir,

2) une augmentation de la consommation d’électricité sur la même période.

C’est donc dans la production d’énergie qu’il faut investir.

Le gouvernement belge semble l’avoir compris plus précocement que les gouvernements Français en envisageant la construction d’une nouvelle centrale nucléaire.

L’énergie nucléaire est très concentrée

Les trois quart de l’électricité produite en France proviennent de la fission d’un gramme d’uranium par Français et par an !

 

Toutefois, le nucléaire actuel n’est pas durable (un ou deux siècles) faute de ressources suffisantes en uranium, même si les ressources ultimes sont loin d’avoir été complètement identifiées. Il ne peut valoriser que l’isotope fissile uranium 235 (U235) de l’uranium naturel dans lequel il n’est présent que pour 0,7%. Le reste (soit 99,3%) est de l’uranium 238 (U238) convertible en un matériau fissile, le plutonium (Pu239), dans des réacteurs à neutrons rapides (RNR).

Alors les ressources planétaires se compteront  en millénaires, surtout en y ajoutant le thorium réputé trois fois plus abondant que l’uranium naturel.

Cette quatrième génération à « neutrons rapides » est révolutionnaire. Son objectif principal est de pérenniser les ressources d’uranium en valorisant l’U238. De plus, ces réacteurs RNR consomment une grande partie de leurs propres déchets en les transformant en énergie. Certains pays (Russie, Inde, Chine) progressent ainsi plus vite que le « peloton » des 11 pays, dont la France, impliqués dans son développement.

Mais le déploiement industriel de la 4ème génération doit être anticipé  car ces réacteurs nécessitent d’être « allumés » avec du Pu239 fabriqué dans les réacteurs de 2ème et 3ème génération. Il y aura donc inévitablement cohabitation de ces trois générations  jusqu’à la fin du présent siècle.

Les obstacles

En démocratie, une technologie, même merveilleuse, a besoin du soutien populaire pour prospérer et l’accord des sociétés humaines est le principal obstacle au développement de l’énergie nucléaire. Les hommes redoutent les déchets et les accidents.

Les déchets nucléaires ont pourtant la vertu de ne pas être éternels comparés aux déchets chimiques dangereux tels que le plomb, le mercure, l’arsenic… qui, eux, sont éternels.

Les études conduites par la France dans le cadre de la loi « Bataille » (30/12/1991) ont permis d’approcher la solution (stockage géologique). Mais les peurs instinctives ou qui échappent à la rationalité demeurent un réel problème de société. Sa résolution impliquera une communication intelligente capable de donner à la vérité scientifique la place qui lui revient dans l’esprit du grand public.

Les téléphones portables et les objets connectés (wi-fi) ont prospéré malgré les attaques contre la supposée potentielle nocivité des ondes et les tentatives d’effrayer les populations car ils ont l’avantage de faire bénéficier immédiatement leurs utilisateurs de leurs bienfaits. Si je ne l’achète pas, je ne peux pas en profiter… donc je l’achète et j’en profite immédiatement en négligeant les éventuels inconvénients devenus invisibles.

Lorsque le bénéfice n’est pas visible immédiatement au regard des dangers potentiels, faire peur est une bonne stratégie pour enrayer un développement sur le long terme.

La peur irrationnelle se vend bien, la raison sereine non. La mécanique démocratique ne facilite pas les choses : les médias fabriquent parfois l’opinion qui détermine les résultats des sondages qui inspirent les gouvernants.

L’énergie nucléaire est jeune et pleine d’avenir

Le dynamisme nucléaire se situe aujourd’hui en Russie, en Chine et en Inde (40% de la population mondiale à eux trois, et les 2/3 de la croissance énergétique sur les 50 prochaines années). Les obstacles sociétaux au développement de l’énergie nucléaire dans ces trois pays sont moins sévères que dans les pays démocratiques occidentaux où les anti-nucléaires, ces cultivateurs de la peur, exploitent à outrance le mensonge. Leurs discours simplistes mélangeant incompétence et mauvaise foi font des ravages dans l’opinion publique.

Pourtant, l’énergie nucléaire est encore jeune (elle n’a que 60 ans), et en plus de l’électricité, elle peut aussi produire :

– de la chaleur,

– de l’eau douce,

– de l’hydrogène : les réacteurs à très haute température permettront de produire de l’hydrogène à bon marché par processus thermochimique.

Le bon combat est d’œuvrer pour qu’elle soit durable, encore plus sûre, et rejetant encore moins de déchets.

Vouloir sortir du nucléaire est un mauvais combat d’arrière-garde.

Le développement du nucléaire de quatrième génération durable permettra à des milliards d’habitants de vivre mieux.

Pour succéder aux énergies fossiles, les pays qui voudront être les champions de l’énergie nucléaire, propre, disponible, sans émissions de gaz à effet de serre, et quasiment inépuisable devront d’abord être les champions de l’explication populaire et du courage politique.

  1. OCDE : Organisation de développement et de coopération économique qui comprend 35 pays.
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  • Vision idilique d’un futur qui n’arrivera jamais.
    Produire de l’énergie pour un pays comme la france consiste surtout à produire des revenus à l’etat et aux commis de l’état. Hors de question de supprimer la pénurie énergétique par conséquent on n’emploira jamais une technologie de surabondance énergétique…..de plus , n’oublions pas qu’une centrale nucléaire est eternelle et que l’abondance de gaz rend tout investissement dans le nucléaire stupide…peut être en 2100…tellement loin que les progrès technologiques rendront obsolètes toute solution nucléaire actuelle comme la surgeneration…quant à nous sauver du réchauffement…..cela ne pourrait même pas nous sauver d’une glaciation.

    • Il manque toujours la réflexion balance commerciale à l’argumentation de MG. La production d’électricité nucléaire française coute relativement peu cher en importation, ce qui plombe notre pays est principalement l’importation de carburants (leur montant est grosso modo égal à notre déficit commercial). Donc si l’on doit se poser une question urgente, c’est bien de trouver des alternatives à nos problèmes thermiques, et non électriques.. Hors l’industrie nucléaire ne pense qu’électricité.. Le thermique, elle le rejette dans l’air, perdu, alors que cela représente la totalité de nos besoins en calories…
      Par ailleurs, le solaire devrait un peu plus se focaliser sur le solaire thermique en habitat diffus (couplé à de l’isolation, évidemment).
      De la sorte, un vrai apport du nucléaire serait l’interconnexion aux réseaux de chauffage urbain, tandis que l’habitat diffus serait plus focalisé renouvelables…
      Mais d’ici que cela percole, il faudra que nos atomiseurs évoluent un peu dans leur mentalité, et que nos énarchistes admettent que les villes sont des trous noirs de consommation de tout ce qui est produit en dehors, et ne produisant finalement que des ordures qu’elles rejettent dans la campagne 😉

  • Bref, la démocratie n’est pas raisonnable et à terme autodestructrice.
    Qu’attend-t-on pour en tirer la conclusion?

    • Certes. Mais quand le régime non démocratique est lui-même déraisonnable et autodestructeur comme on le constate quasiment à chaque exemple historique, comment faites-vous pour en sortir rapidement et en douceur ? La révolution, encore ? Une élection de temps en temps n’est-elle pas préférable ? Une dictature est idéale tant qu’elle applique vos idées. Mais dans le cas contraire…

      La démocratie est raisonnable si elle reste strictement cantonnée dans le domaine de compétence qui est le sien. La dérive démocratique, c’est de vouloir confier aux institutions politiques des responsabilités qui ne relèvent pas de la politique. La politisation de tous les domaines de l’activité humaine au nom de la démocratie est le problème (le GIEC et les histoires de réchauffement anthropiques en sont la caricature ; la science ne peut pas être démocratique), avec comme corolaire la collectivisation de l’économie et l’extension permanente du champ d’intervention de l’Etat, jusqu’au plus intime de nos vies privées.

  • On parle parfois des techniques à sels fondus, en développement à l’université de Shanghai et quelques start-up américaines. Quelqu’un, ici, peut-il nous dire on a une chance de voir ces techniques apparaitre d’ici 15 ou 20 ans ?

  • Il y a deux idées sur la direction du changement climatique dans les prochaines décennies. Ils sont en collision frontale entre eux. Le seul dont nous entendons parler est le réchauffement climatique anthropomorphique (AGW). Le second est le refroidissement global. Dans le second cas, la science est basée sur l’analyse des cycles d’activité solaire et des cycles gravitationnels Lune-Terre. Les analystes de ces cyles concluent que, après plus d’un siècle de réchauffement de la planète, une période plus fraîche est attendue et que nous verrons une réduction de la température atmosphérique mondiale d’un degré centigrade d’ici 2050. À première vue, la La deuxième théorie est au moins aussi convaincante qu’AGW. Peut-être pourriez-vous présenter aux lecteurs de Contrepoints ce choc de l’opinion scientifique.

    • Nous serons alors heureux de pouvoir à nouveau cramer pétrole, charbon et gaz pour nous protéger du retour d’une période glaciaire, qui est probablement tout aussi dramatique que le réchauffement climatique…

    • Cela fait déjà 12 ans que l’activité solaire est très basse cela n’empêche pas l’accélération du réchauffement ces 5 dernières années…

  • Il faut arrêter de mettre au crédit du nucléaire une moindre production de CO2: c’est vrai mais ça ne sert à rien!
    Le CO2 atmosphérique provient à 98 % ou 99% du dégazage des océans consécutif au réchauffement, et seulement 1 à 2 % des activités humaines, le CO2 atm étant en équilibre thermodynamique avec le CO2 dissous, le CO2 artificiel ajouté ne jouant que très marginalement. Ce qui fait que toutes ces simagrées autour de « l’empreinte CO2 » sont, au minimum une énorme erreur scientifique, sinon une manœuvre malhonnête colportée par des perroquets à la culture scientifique incertaine.
    Cette triste histoire a assez duré! Il faut se ressaisir et rester crédible, d’autant qu’on va entrer dans peu de temps dans une période froide et qu’on aura besoin du nucléaire pour se chauffer.

  • Le silence médiatico-politique sur ce sujet est assourdissant. Il est vrai que le nombre de politiques capables de comprendre une question technique au delà d’un problème de robinet qui fuit est …

    Consultons les CV des ministres :
    – une hématologue (Mme Buzyn) à la santé;
    – une licenciée en chimie (Mme Nyseen) à la culture … ;
    – une docteur en sciences de la vie (Mme Vidal), à l’enseignement supérieur;
    – une ingénieur des ponts et chaussées + polytechnique (Mme Borne) aux transports.
    Ce n’est pas si mal mais c’est peu et ce d’autant plus que le principal acteur dans le domaine est l’ineffable Nicolas Hulot qui n’a lui strictement aucune compétence technique d’aucune sorte.

  • Les besoins énergétiques de l’humanité sont tels, et les voitures électriques vont encore les accentuer, qu’il n’y a PAS d’autre choix que le nucléaire. Les écolos sont stupides, tout comme nos politiciens, car c’est plus qu’évident. Il suffit de faire le calcul.

    • Sans progrès notable sur les batteries (puissance, cycles, volume, poids, rapidité de recharge), les véhicules électriques resteront confinés à une part marginale du marché. En revanche, l’hybridation légère peut devenir la norme (fonction turbo couplée à des petits moteurs essence).

      En termes géopolitiques, l’électrique ne fait que déplacer le problème des sources d’approvisionnement. On substitue la dépendance au pétrole par la dépendance aux métaux. Pas sûr qu’on y gagne au change.

      Produire des carburants synthétiques à proximité du lieu de consommation résout la question. Mais à quel coût ? Pour l’instant, l’essence synthétique est environ 10 fois plus chère que le pétrole fossile. Toutefois, les carburants synthétiques sont parfaitement compatibles avec les énergies renouvelables. C’est un des rares secteurs de production où ces énergies fatales deviennent efficientes. En effet, le carburant synthétique est la « batterie » idéale pour stocker l’énergie sans souffrir du taux de disponibilité de l’éolien ou du PV.

  • L’Histoire a retenu qu’on a arrêté Superphénix pour faire plaisir à Dominique Voynet, alors ministre de l’Environnement. C’est faire oublier l’échec technico-économique de Superphénix. En 10 ans d’exploitation, ce machin n’a vraiment marché qu’à peine un an.
    Voynet, contrairement à ce qu’on croit n’était pas conseillée que par de doux rêveurs. Un paquet d’ingénieurs des mines étaient aussi derrière cette décision. Le truc était un échec, il fallait l’arrêter. Finalement, les écolos ont fourni la bonne excuse.
    Reste à savoir maintenant si la surgénération a un avenir réel, exploitable, viable économiquement et fiable.
    Pour l’instant, à ma connaissance, aucun pays n’a réussi cette martingale. Et il s’en faut de beaucoup.

    • Le surgeneration n’est intéressante que si il y a pénurie de combustible ou et un problème de déchets….ce n’est pas le cas avant des dizaines d’années !
      La surgeneration aura son jour de gloire mais pas aujourd’hui ni demain et après demain peut être qu’une autre technologie sera née !
      Pourquoi se compliquer la vie avec des technologies difficiles à mettre en oeuvre ?

      • Absolument.
        Et ma réponse à votre question finale est que comme tout organisme vivant, le lobby du nucléaire est victime de l’instinct de survie. Il ne peut oser imaginer la fin du nucléaire liée à la disponibilité de U235, alors il s’invente un avenir, basé sur une meilleure technologie dans la même filière…
        Mais comme dit l’autre, ce n’est pas en cherchant à améliorer la bougie qu’on a inventé l’électricité !

        • Qu’avez-vous donc à proposer de meilleur, à moins cher et sécurisant (pour un réseau électrique convenablement alimenté) ?

          • Vous posez vraiment la question sur ce site « libéral » ?
            Chacun pour sa pomme voyons, arrêtez de demander le biberon a un Etat nounou, en réclamant votre liberté a coté… 🙂

      • La surgénération est maîtrisée depuis les années 60 avec l’EBR. Un réacteur comme l’EBR-2 a marché pendant 30 ans sans le moindre incident, pas un seul. Son développement commercial avec l’IFR a été arrêté uniquement pour des raisons politiques et idéologiques.
        Le réacteur russe BN-600 lui a fonctionné depuis des décennies et a un des meilleurs taux de disponibilité du monde, dépassant même le taux de la plupart du taux des réacteurs à eau pressurisée. Son successeur le BN-800 est opérationnel et connecté au réseau déjà depuis quelques années et il marche très bien. Les Chinois ont coulé le béton l’année dernière pour leur premier surgénérateur CFR-600, basé justement sur le BN-600 et BN-800.
        Même notre réacteur Phenix, une merveille technologique, a produit plus d’électricité à lui seul que toutes les éoliennes françaises réunies. Et c’est une techno des années 70 !
        Même les Indiens ont déjà leur PFBR commercial.

        Alors l’idée que la surgénération serait « une techno difficile à mettre en oeuvre » est simplement une fable. C’est à cause de telles idées fausses basées sur l’ignorance et la désinformation qu’on se fait poignarder par les politiques qui trouvent de bons prétextes pour canarder les projets contraires à leur idéologie.

        Faut-il rappeler que quasiment tous les réacteurs de la génération 4 sont à neutrons rapides ? Ils n’auront plus aucune chance d’être conçus et construits en France, mais ils sont en train de l »être par les Chinois, les Russes, et les Coréens. Le progrès ne s’arrête pas devant notre petit nez.

  • Un petit aperçu des sources de la production électrique en Europe l’été dernier. Très instructif ! Observez l’importance du nucléaire : https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=auto&tl=fr&u=https%3A%2F%2Fpro.electricitymap.org%2Freports%2Fsummer_2017&sandbox=1

  • «Alors les ressources planétaires se compteront  en millénaires, surtout en y ajoutant le thorium réputé trois fois plus abondant que l’uranium naturel.»
    Les ressources si, mais elles devront être transformées, et tout dépend du pétrole, depuis la transformation des matières premières comme le ciment, l’acier, le cuivre, l’alu tous les plastiques, etc …sans pétrole plus de transport et tout s’arrêtera, pourrez vous construire à l’infini, usines nucléaires, turbines éoliennes, plaques de PV, Non !!! Écroulement de la société !
    Pour les déchet radioactifs dangereux, Il y a une solution, mais interdit aujourd’hui par les Nations Unis, après les excès des années 60 de jeter des futs de 200 l dans la mer. Vitrifier les résidus (de l’antiquité on retrouve des amphores, des bouteilles au fond des mers, sur le Titanic, la vaisselle, les verres en cristal sont en parfait état) et les mettre dans des torpilles pour s’enfoncer profondément par 4000 m de fond dans les sédiments marins au milieu de l’atlantique sous la surveillance des UN, l’acier de la torpille disparaîtra, les déchets seront enterrés et en plus refroidis, pas besoin de surveillance pour les prochaines 50 millions d’années grâce à la tectonique des plaques. Solution recommandée par les spécialistes du nucléaire. Comme toujours personne ne prend l’initiative de revoir les traités.

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