Accord May-Macron : rien de nouveau sur les migrants

Theresa May et Emmanuel Macron ont signé, à Sandhurst, un accord franco-britannique qui complète les accords du Touquet. La Grande-Bretagne ajoute 50 millions € pour améliorer les conditions de rétention des étrangers à Calais.

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Teresa May by Number 10(CC BY-NC-ND 2.0)

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Accord May-Macron : rien de nouveau sur les migrants

Publié le 20 janvier 2018
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Par Éric Verhaeghe.

Une fois de plus, c’est une non-actualité qui défraye l’actualité. Emmanuel Macron et Theresa May ont signé un accord qui complète les accords du Touquet. Leur grande nouveauté tient à l’extrême stabilité, voire à l’immobilisme de la relation franco-britannique, malgré le Brexit. C’est un signe important sur le caractère désormais accessoire de l’Union Européenne dans le jeu des puissances continentales.

Un accord sur le retour aux frontières et aux protectionnismes

N’en déplaise à ceux qui imaginaient que le président Macron apporterait un souffle nouveau à l’Europe, en réalité, sa vision de l’Europe s’arrête là où les frontières de la France commencent. L’accord de Sandhurst le prouve : il vise à améliorer la gestion et la tenue de la frontière franco-britannique. Pour ce faire, les Anglais mettront 50 millions € de plus chaque année.

Ce système, posé par les accords du Touquet, d’une sorte de déport de la frontière britannique à Calais ne manque pas d’air. Il consiste à créer un hotspot en France, comme on en a créé en Grèce ou en Turquie.

Ce n’est d’ailleurs pas le moindre des paradoxes de voir la France et la Grande-Bretagne se mettre d’accord pour créer un camp de réfugiés en France. Les étrangers qui s’y trouvent n’ont aucun avenir, et leur présence sur place n’a aucun sens. Et sous nos yeux, le plus éloquent des démentis aux discours bien-pensants sur les migrations est apporté par un Président qui avait fait de l’Europe ouverte un cheval de bataille.

En réalité, le bla-bla anti-Brexit sur la lutte de la lumière européenne contre l’obscurantisme nationaliste était une vaste carabistouille. Emmanuel Macron s’accommode très bien du rôle de garde-frontières que la Grande-Bretagne lui fait jouer, moyennant un petit chèque supplémentaire.

Tant pis pour les habitants de Calais.

La France sans solution face aux réfugiés et aux migrants

Peu à peu se dévoile l’envers du décor à Calais. Pendant que les associations prétendument humanitaires nous arrachent des larmes sur la vie dans ce camp où les principaux fauteurs de troubles seraient les policiers, la réalité mafieuse de l’opération n’est plus un tabou. Calais est d’abord le refuge de trafics en tous genres où des passeurs exploitent la misère humaine.

Qu’avons-nous à offrir à ces milliers de pauvres gens qui rêvent de passer la Manche ? Un camp permanent, démantelé régulièrement et qui se reconstitue par un mouvement quasi-naturel en attendant le prochain démantèlement.

Sur ce point, Macron ne fait en tout cas pas le jeu du renouvellement. Il prolonge une situation qui rend la ville de Calais invivable et qui n’offre aucune issue aux réfugiés qui y campent. À mesure que le temps passe, la pègre s’installe, et c’est tout une région qu’on torpille sans l’avouer.

L’Europe impuissante face aux flux migratoires

Dans la pratique, l’accord May-Macron avalise l’impuissance de l’Europe face aux flux migratoires qui la parcourent désormais de façon permanente. Des Afghans, des Africains, aboutissent à Calais comme dans un cul-de-sac et on ne sait qu’en faire. En dehors de la relation bilatérale franco-britannique, aucune solution n’existe à ce problème, si tant est que la France et la Grande-Bretagne aient une solution autre que l’absence de solutions.

On dira la même chose de la coopération militaire entre les deux pays. La Grande-Bretagne fournira trois hélicoptères de transport aux forces françaises au Mali. Le Brexit passe, mais la relation militaire privilégiée entre les deux pays reste.

C’est la leçon qu’on retirera de l’accord de Sandhurst. L’Union Européenne ne justifie pas qu’une relation millénaire soit gâchée. On pourra parler de renouvellement tant qu’on voudra, certaines traditions, certains héritages ne changent pas. Décidément, l’Europe reste encore aujourd’hui un ensemble de nations indépendantes.

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  • Un non-article pour un non-évènement

  • Il eut été en effet plus utile de proposer des solutions, fussent-elles non applicables par des socialistes, au sujet des immigrés clandestins (je hais le terme de « migrant »), comme le renvoi systématique des africains en Afrique et des asiatiques en Asie. par bateau pour diminuer les coûts de transport. Les familles africaines ou asiatiques cesseront sans doute de se saigner pour envoyer un jeune à un endroit dont on est sûr et certain qu’il reviendra, ayant brülé toutes les ressources de la famille.

    • « fussent-elles non applicables par des socialistes »

      @Mullerache : Au contraire ! Les socialistes adoreraient votre solution. Car elle est nulle, or tout ce qui est nul est socialiste. Les renvois systématiques que vous préconisez ne serviront à rien tant que perdurera en France un état-providence. Ce sont ses aides sociales qui attirent une immigration indésirable. La seule et unique solution pour que les feignants et les fouteurs de merde (parmi les étrangers ET les nationnaux) foutent le camp de France c’est de faire en sorte d’avoir pour devise « Bosse ou Crève! ». Pour l’instant la devise c’est « Profite des allocs en attendant que l’Etat t’autorise a bosser. »

      • vous êtes mignon avec votre « bosse ou crève », mais un peu hors sujet.
        D’une : on parle ici de gens qui sont coincés à Calais dans leur route pour le Royaume Unis, ils n’en ont rien à faire de nos allocs.
        Et de deux, si seulement c’était le cas, savez-vous à quoi s’expose une personne honnête qui, malgré leur absence de papiers, voudrait les faire travailler dans notre « paradis » ? Quant à leur donner des papiers pour leur permettre de travailler légalement, vous n’y pensez pas j’espère…

  • Un problème sans solution n’est pas un problème mais une énigme.
    On paie les turcs pour les retenir à leur frontière ,les francais se font payer par les anglais dans le même but , les australiens paient pour des camps à l’étranger……
    En fait , on assiste à un commerce international d’esclaves…vers des pays à démographie négative….l’énigme est résolue.

  • J’ai rien compris. C’est quoi l’idée ?

  • C’est tout simplement scandaleux. La france n’a pas à assurer la sécurité de la GB, même avec du pognon à la clef. Quant aux immigrés d’ou qu’ils viennent, il faut qu’ils rentrent chez eux par tous les moyens que nous avons à notre disposition, car il n’y pas de travail chez nous, surtout avec les millions de chômeurs sans emploi actuellement.

    • Bof, la Turquie joue bien les garde-barrières de l’Europe pour du pognon également. Et là, cela ne gêne personne…
      Maintenant, on peut demander à la Turquie d’arrêter de le faire. Mais êtes-vous prêt à en assumer les conséquences?

      • Et l’Italie, ceux de la France à Vintimille !
        Il est donc probable que l’argent des Rosbifs transite par les Francaouis pour finir chez les Ritals.
        Ce qui prouve qu’à la différence des hommes, l’argent, lui, ne connait pas de frontière…

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