Le sèche-mains électrique dans le collimateur des écolos

Les sèche-mains automatiques se font attaquer à cause de mythes propagés sur leurs “risques” : une tentative de légiférer de nouveau sur l’innovation technologique.

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Dyson Airblade By: Marcin Wichary - CC BY 2.0

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Le sèche-mains électrique dans le collimateur des écolos

Publié le 17 novembre 2017
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Par Bill Wirtz.

Lors des discussions sur les transitions énergétiques et les modes de vie plus écologiques, les avancées technologiques sont même arrivées dans nos salles de bain. Les premiers sèche-mains, que l’on trouve encore dans de nombreux bars ou restaurants, ne faisaient pas grand chose pour contribuer au séchage de nos mains. Au fur et à mesure, des produits plus performants sont apparus sur le marché : de nos jours, des séchoirs automatiques arrivent à sécher nos mains en moins de 10 secondes sans utiliser des quantités de papier.

Pour les commerces, la transition vers les séchoirs à mains automatiques était logique : coût d’électricité minime et suppression des problèmes liés au stockage et à l’évacuation de centaines de kilos de papiers usagés.

Scepticisme face à cette nouvelle technologie

Cependant, ces dernières années nous avons pu constater un scepticisme grandissant envers cette technologie. Des articles intitulés “Utiliser un sèche-mains Dyson, c’est faire exploser une bombe de virus dans une salle de bain” ou “Le Dyson Airblade répand les microbes 1300 fois plus que les serviettes en papier” ont propagé l’idée que ces séchoirs sont en fait dangereux et nécessitent une intervention du législateur.

Dans le cas de l’article d’ARS Technica UK, la qualité de la recherche est non seulement problématique mais manque clairement de probité intellectuelle. Alors que le titre suggère que les sèche-mains automatiques seraient littéralement des “bombes de virus”, l’article conclut que :

Nous aurions besoin de plus de recherches scientifiques pour établir si la puissance des séchoirs automatiques contribuent réellement à la propagation de virus.

Il est proprement irresponsable et malhonnête de propager des mythes à travers des titres choquants qui ne reflètent pas le contenu de la recherche.

Aucun problème de maladies

Il y a plusieurs études qui réfutent cette idée de bombe virale. Une recherche publiée dans le Journal of Microbiology en 2000 n’a trouvé aucune différence significative dans le niveau de micro-organismes après le séchage des mains avec de l’air chaud par rapport aux serviettes en papier. Une autre étude réalisée la même année par Mayo Clinic n’a pas non plus trouvé de différence significative dans l’élimination des bactéries entre les serviettes en papier et les sécheuses à air chaud :

Ces données ne démontrent pas de différences statistiquement significatives dans l’efficacité de 4 méthodes différentes de séchage manuel pour éliminer les bactéries des mains lavées.

En avril 2009, un article du bulletin du forum de microbiologie pharmaceutique a passé en revue plusieurs projets de recherche sur les essuie-mains en papier par rapport aux séchoirs à air, et a conclu qu’il n’y avait pas de preuves solides et sans ambiguïté de la dangerosité des séchoirs automatiques.

Pas de problèmes de microbes avec les sèche-mains

D’autres études soulignent, comme celle de l’Institut national de la Santé des États-Unis, que la différence n’est pas suffisamment significative, et que l’importance est avant tout de bien se laver les mains. Il est logique que des mains bien lavées ne présenteront que peu de risques en termes de dispersion de microbes.

Même la série américaine MythBusters était arrivée à la conclusion que lorsque les mains ont été bien lavées, il n’existe aucun problème au niveau de la propagation des microbes.

L’argument sur l’air au sein de la salle de bain ne tient pas la route non plus vu l’utilisation de filtres HEPA (High Efficiency Particulate Air) qui enlèvent plus de 99% des bactéries et micro-organismes présents dans l’air propulsé. Ainsi, les sèche-mains automatiques utilisent de l’air propre, et non de l’air sale.

Avant tout, il faut se poser la question environnementale : au 21e siècle nous essayons de nous débarrasser du gaspillage quotidien. Il faut se demander s’il est encore opportun d’utiliser des quantités de papier alors que des solutions plus écologiques existent.

Mais en fin de compte, les établissements possédant une  salle de bain sont les plus habilités à décider de leur équipement sanitaire. Le pour et le contre de l’une ou de l’autre technologie retombera sur le jugement de ceux qui achètent le produit, sur la base du feedback des utilisateurs. Il faut également s’intéresser aux recherches scientifiques qui ont été faites et qui prouvent que les mythes sur les sèche-mains ne sont, dans les faits, que des mythes.

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  • Les papiers, il n’y en a jamais dans le présentoir: ils sont par terre.

  • Elles sont où les références montrant que les séchoirs à main sont dans le collimateur des Ecolos ?
    Pourquoi affirmer que le “scepticisme grandissant envers cette technologie” provient d’Ecolo ???

    • Je suis aussi surpris que vous, aucun lien entre les deux. En plus, l’auteur émet un critique sur un article qui justement prétend une chose dans ton titre et affirme le contraire dans l’article, assez amusant 🙂

    • Evidemment rien à voir avec les écolos. Peut-être un peu avec les hygiénistes sécuritaires… peut-être un peu avec les concurrents de Dyson…

  • La guerre commerciale sera toujours basée sur de la mauvaise foi. On ne cite pas des serviette en tissu éponge utilisées par tout le monde, dans l’ancien monde des restaurants de nos campagnes

    • @ le papet

      Vous avez raison: si vous prenez après la douche, une serviette textile, lessivée et repassée (à 60°C) puis emballée: c’est le moins contaminé!

      Sinon, il ne faut pas avoir peur des microbes: nous avons de quoi nous défendre, et bien mieux quand nous les avons déjà rencontrés!

  • le lobby des fabricants de sèche- mains est encore à l’oeuvre l’humain et la main sont sacrifiés sur l’autel du profit capitaliste, les valets de bruxelles grassement payés ferment les yeux et envoient les populations particulièrement celles des personnes âgées atteinte de problèmes urinaires à l’abattoir. Ce ne sont plus des toilettes ce sont des outils eugénistes neolibéraux . M^me si je n’établis pas de parallèle avec les chambre à gaz ou les camp d’extermination, je peux comprendre que certains le fassent. Pendant ce temps là des millions de chômeurs qui pourraient fabriquer des serviettes les récolter et les recycler finissent pas mourir.
    Du moins peut être quoi. Peut être pas , mais c’est grave de penser que ça peut quand m^me, non?

  • Les combats des écolos changes aussi vite que les modes vestimentaires : il y a 10 ans, c’était la cellulose des serviettes papier qui était accusée de détruire la forêt primaire.

    • @ GN
      Ce qui est dommage, c’est que l’écologie politique est “triste”, dogmatique, autoritaire, prohibante: la vraie vie est plutôt positive, souvent enthousiasmante, pas mortifère!

  • Est-ce que l’es sèche-mains produisent des virus ou des bactéries ou bien les déplacent ?
    Est-ce que l’es vieillards ont en majorité des infections urinaires.? Le seul appareil stérile de l’organisme est l’appareil urinaire. tisogL’urine lorsqu’elle est émise et stérile
    Nos mainses par contre ne sont pas stériles,même si on les brosse plusieurs fois par jours,elles sont couvertes de microbes certains pathogènes d’autres commensaux qui peuvent devenir pathogènes lorsqu’on modifie en permanence lequibre écologique de la peau Ceci étant je pense qu’il s’agit encore d’une guerre donquichottesque des écolegistes

  • “Le pour et le contre de l’une ou de l’autre technologie retombera sur le jugement de ceux qui achètent le produit, sur la base du feedback des utilisateurs.”
    Là-dessus, faut pas rêver. Un feedback sur la nocivité des différentes pratiques ou outils est impossible par l’homme de la rue (ou des toilettes). On peut lui demander son avis sur l’hygiène apparente (torchon plus ou moins propre vs sèche-mains électrique), sur le confort d’utilisation. Il sera en revanche incapable de fournir ses propres statistiques sur le taux de microbes générés ou annihilés par les différents usages.

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Jean de Kervasdoué est un excellent connaisseur des controverses entourant l’environnement et la santé, comme son impressionnante bibliographie et ses diverses chroniques l’attestent. Il vient de redoubler ses critiques à l’égard de l’écologie politique telle qu’elle se décline en France et en Europe dans un ouvrage qui vient de paraître[1]. Ceux qui partagent ses points de vue apprécieront cet état des lieux et s’en désespéreront, les autres feraient bien d’en tirer une leçon utile.

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