La France championne des entreprises… sans salariés

Selon les catégories d’entreprises prises en compte (sociétés dites classiques, entreprises individuelles, micro-entrepreneurs) et leurs secteurs d’activité, le pourcentage d’entreprises créées avec au moins un salarié varie autour de 10%.

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entreprise cadres manager CC pixabay

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La France championne des entreprises… sans salariés

Publié le 3 novembre 2017
- A +

Par Valérie Pascale.
Un article d’Emploi 2017

Avec plusieurs centaines d’entreprises créées chaque année, la France se situe fièrement en tête des pays européens en matière d’entrepreneuriat. Même si l’image de la création d’entreprises a effectivement évolué ces dernières années et que, aux yeux du grand public, créer son entreprise est devenu plus accessible, il faut noter que 88% de nos entreprises sont créées sans aucun salarié.

La réalité est donc beaucoup moins optimiste que ce que nous pensons, et nos politiques ne citent que des rapports de l’Insee qui n’évoquent nulle part le nombre de création d’entreprises employeuses.

Il faut avoir le courage d’aller chercher à la fin des rapports annuels de l’Insee le pourcentage d’entreprises créées en France avec au moins un salarié. Selon les catégories d’entreprises prises en compte (sociétés dites classiques, entreprises individuelles, micro-entrepreneurs) et leurs secteurs d’activité, le pourcentage d’entreprises créées avec au moins un salarié varie autour de 10%.

On est loin des comptes

On est donc très loin du chiffre de plus de 550.000 entreprises créées annuellement en France, diffusé par l’Insee, puisque 90% d’entre elles ne comportent aucun salarié et par conséquent ne comptent pas.

Création d’entreprises avec et sans salariés en Europe en 2015
Champ : Industrie, construction, services Eurostat

Contrairement à l’Insee, Eurostat distingue bien les entreprises créées avec et sans salariés pour tous les pays européens. En prenant ses statistiques, nous pouvons facilement nous apercevoir que la France est bien en tête par rapport à l’Allemagne et au Royaume-Uni en matière de création d’entreprises sans aucun salarié.

Un écart considérable

Après le retraitement des données nationales afin qu’elles soient compatibles entre les pays, et l’unification du champ de l’étude, Eurostat annonce qu’uniquement 12% des entreprises ont au moins un salarié au moment de la création en France dans l’industrie, la construction et les services marchands, ce qui est légèrement supérieur au chiffre issu des statistiques nationales de l’Insee.

En Allemagne, 26% des entreprises ont au moins un salarié à la création, alors qu’au Royaume-Uni pratiquement toutes les entreprises se créent avec des salariés, soit 92% d’entre elles.

Cet écart est d’autant plus considérable qu’en nombre absolu, les entreprises nouvellement créées avec salariés en 2015 ne représentent que 50.000 en France contre 350.000 au Royaume-Uni.

La nécessité des emplois

Cette information est malheureusement très peu connue du grand public qui se félicite de la réussite de nos start-up, notamment dans le numérique, secteur mis en avant par la Banque publique d’investissement qui y dépense des sommes colossales, et par d’autres organismes publics ou privés chargés de la promotion de l’entrepreneuriat en France. Mais la notion de création d’entreprise employeuse est cruciale pour nos politiques qui l’emploient comme argument clé dans tous les débats.

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  • vu les problèmes pour les entreprise et cela ne date pas d’aujourd’hui ..
    créer une entreprise et rentable sans personnel
    et sous traiter les travaux ou service proposer.par des entreprises intérimaires et cela fonctionne…
    rien de nouveau …

  • en tant que libéral je me suis mis en micro entreprise avec 3 employés, compte tenu des aléas du marché, j’ai été obligé de licencier. les conséquences ont été catastrophiques et depuis, je sous traite et j’ai moins de problème.

  • un auto entrepreneur ne crée pas d’entreprise ; il crée un emploi , le sien ; le plus souvent parce qu’il ne trouve pas de travail sur le marché de l’emploi ; faute de grive , on mange du merle…..

  • Start UP , joli nom pour des profiteurs d’argent public qui cesse leur activité lorsque les subventions se tarrisent….

  • « Avec plusieurs centaines d’entreprises créées chaque année »
    Il manque un mot -> « Avec plusieurs centaines de milliers d’entreprises créées chaque année »

    On nous dit que 90% des entreprises sont creees sans salariers mais ce chiffre devrait logiquement etre de 100% car lorsque les statuts sont deposes, l’entreprise a logiquement 0 salarie, et c’est une fois enregistree qu’elle embauche eventuellement quelqu’un.
    Quand a dire que les entreprises sans salaries « ne comptent pas », c’est une insulte a un demi millions de personnes.

  • En 1977, les entreprises misaient sur la micro informatique pour éviter les salariés et leurs syndicats.
    Plus tard, les charges sociales et les contrôleurs ont encore renforcé cet état de fait.
    Les employés de banque et des cies d’assurance ont été remplacés par l’informatisation. Pour des services améliorés mais aussi pour un coût aujourd’hui supérieur.
    Alors comment s’étonner que tout soit mis en oeuvre pour s’affranchir des mesures décidées par notre « cher » Etat ?
    Et que les suppressions d’emploi en soient les conséquences directes?
    Qu’est il enseigné dans les écoles ?

  • Montesquieu d’accord avec vous..
    regarder les concessions d’autoroutes ..supprimer 35% de leurs personnels ,remplacer par des automates (péages ) augmenter les marges…mais non pas réduit les prix des péages !!!!
    il faudra bien qu’ ‘Un jour réfléchir à faire payer ces automates ..retraite sécurité sociale chômage.. ..
    .

  • Je suis un de ces entrepreneurs qui n’ont pas de salarié d’abord parce que, pour le moment, je n’en ai pas besoin. Mais de toute façon, je me suis juré de n’en jamais recruter en France parce que je n’ai pas confiance dans le droit du travail français toujours instable depuis des décennies et en permanence bouleversé par un État parjure.

    Si je sens un jour que je ne pourrai plus faire face seul au volume de travail de mon entreprise française, j’envisagerai toute solution sauf l’embauche :
    – réduire mon volume d’activité ;
    – m’associer avec quelqu’un ;
    – sous-traiter.
    etc. Bref, tout sauf, entre autres réjouissances, mettre le nez dans un code du travail en surpoids pathologique ou passer un temps monstrueux à gérer des fiches de paie faisant 40 lignes ou encore me ruiner en payant un comptable pour décrypter les fantaisies légales et réglementaires ajoutées tous les 6-12 mois au droit du travail par des ministres irresponsables et une administration incontrôlable ou, du moins, actuellement incontrôlée.

    Mais, diront certains, il existe de multiples dispositifs d’aide à l’embauche : certes, mais les textes sont tellement touffus et instables que les seules entreprises pouvant en tirer profit sont celles qui ont les moyens de rémunérer, en interne ou en externe, un ou plusieurs  » chasseurs d’aubaines légales  » de sorte à pouvoir faire de l’  » optimisation sociale « . Et puis, ceci ne change rien au problème de fond : une PME ne peut pas souvent prendre le risque d’embaucher en profitant d’un dispositif juridique qui serait peut-être supprimé dans 1 ou 2 ans par un État sans parole. Sans visibilité juridique au moins à moyen terme, on doit être prudent, chose regrettable : mais à qui la faute ?

    J’ai aussi une entreprise en Suisse, également sans salarié en raison de sa petite taille… et du coût du travail (moins de charges certes, mais la moindre assistante se paie plus de 4’000 CHF par mois). Toutefois, si la charge de travail venait à augmenter durablement, je n’exclurais pas par principe de recruter en Suisse parce qu’on peut très facilement licencier : contrairement à des légendes stupides, la plupart des patrons de PME n’aiment pas licencier car c’est du gâchis humain sans parler des aspects psychologiques ou moraux (n’en déplaise à des Aubry ou des Mélanchon qui n’ont quasiment jamais travaillé de leur vie, la majorité des patrons de PME n’est pas constituée par des sadiques jouissant de la détresse des personnes licenciées) ; mais, en cas de coup dur (ex : on perd un client représentant 30% du chiffre d’affaires), il faut pouvoir réduire la voilure très vite et sans risquer de passer des années aux prud’hommes.

    En France, il faut déjà se réjouir que des gens soient prêts à se lancer et ainsi créer leur emploi souvent sans rien demander à personne. Qu’on nous laisse travailler sans nous imposer des réglementations pesantes, voire quasiment inapplicable si on n’est pas titulaire d’un Bac + 10 en droit social ou encore farfelues, comme, par exemple, l’obligation pour une EURL (entreprise unipersonnelle) de tenir chaque année une soi-disant assemblée générale (= je me réunis solennellement avec moi-même !), simagrée juridique vide de sens mais chronophage…

  • Liger…un ouvrier ou un employé n’est jamais cher ,
    mais le mauvais ouvrier ou employé est très cher…il faut amender le licenciement pour ses gens car il pénalise l’entreprise..
    c’est le frein à l’embauche…vu les tracasseries administratives. ..
    il faut simplifier le code du travail..!!!
    Et là dessus s’ajoute les directives européennes. …!!!

  • Les commentaires sont fermés.

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