L’innovation dans l’éducation : vers le développement des compétences 

La compétence, cette notion complexe et primordiale dans toute réussite professionnelle, peut être développée car personne n’est compétent de nature.

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L’innovation dans l’éducation : vers le développement des compétences 

Publié le 8 janvier 2023
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Les nations changent et évoluent à travers l’enseignement, ce dernier est au cœur des civilisations. Selon Le Robert, dictionnaire en ligne, l’enseignement est « l’action, l’art d’enseigner, de transmettre des connaissances ».

L’enseignement se distingue de l’apprentissage qui est l’activité de l’étudiant lorsqu’il s’accommode des connaissances et l’éducation dont le but est l’acquisition globale des connaissances d’un individu à différents niveaux : intellectuel,  moral, social, culturel et scientifique. Nous pouvons donc dire que l’enseignement est l’une des composantes de l’éducation.

Actuellement, les revendications des apprenants évoluent et certaines découvertes de la recherche sur l’apprentissage invitent à une nouvelle méthodologie pédagogique appliquée à l’ensemble de l’environnement éducatif. Dans le même sens, le philosophe et publiciste allemand, Richard David Precht demande davantage de souplesse du système traditionnel dans les écoles et les universités.

En tant qu’enseignants nous avons cette responsabilité du développement de nos nations à travers l’inculquation de valeurs, de messages positifs et surtout de savoirs, ce qui favorise sans aucun doute le niveau de compétence des lauréats et futurs employés ou porteurs de projets. La compétence, cette notion complexe et primordiale dans toute réussite professionnelle, peut être développée. Personne n’est compétent de nature.

 

L’enseignement au service du développement des compétences

La compétence peut très bien être expliquée à travers le savoir, le savoir-faire et le savoir-être de l’individu. Pour les professionnels du recrutement, on ne cherche plus les majors de promotion, ni ceux ayant un nombre important d’années d’expérience, un mix entre les trois constituants de la compétence est le reflet du meilleur profil pour les chasseurs de têtes.

À cette cause, l’enseignant de nos jours devra changer les méthodes qui se limitent à la simple transmission du savoir par une innovation pédagogique qui servira l’étudiant à être le candidat recherché par les firmes.

Les courants actuels en éducation, inspirés des pédagogies dites alternatives, telles celle de Célestin Freinet et de Maria Montessori ainsi que des théories de l’apprentissage du constructivisme de Jean Piaget et le socioconstructivisme de Lev Vygotski, tendent de plus en plus à demander aux apprenants des productions concrètes plutôt que de mémoriser un certain contenu.

Ici, une première méthode vers un meilleur apprentissage, à savoir : « l’enseignement par projet », une manière pour faire vivre une expérience bien déterminée à l’étudiant, une occasion pour développer son savoir à travers un encadrement et un enseignement des bases théoriques, son savoir-faire par le biais de la mise en pratique de ces mêmes instructions théoriques sous forme de projets palpables, et enfin son savoir-être en évaluant ses compétences agiles (soft skills) tel que la gestion du temps (les projets sont souvent limités dans le temps, la gestion du stress engendré par l’idée du projet elle-même, le délais…) ou même le travail d’équipe (dans le cadre d’un travail collectif).

Une expérience de plus de dix années m’a permis de conclure que nos méthodes doivent se concentrer sur l’étudiant, ses préférences, ses capacités et surtout son réel besoin pour mieux lui transmettre la connaissance par différentes méthodes.

En seconde position, nous proposons aux professeurs pour qui l’intérêt de l’étudiant vient en premier lieu de participer à la professionnalisation de l’enseignement à l’aide de l’animation de séminaires métiers lors de leurs séances de cours en invitant des professionnels exterieurs qui vont partager leurs expériences, parler du profil réel demandé par les entreprises, de permettre à l’étudiant de donner davantage de valeur aux matières de son programme et de renforcer son réseau de connaissances. Une manière pour permettre aux étudiants de travailler leurs lacunes et de développer ainsi leurs compétences.

En troisième lieu nous voudrions mettre les projecteurs sur l’importance d’une relation de proximité avec les étudiants. Une écoute active et une approche d’échange bilatérale vont renforcer leur taux d’engagement et donc leur capacité à suivre le cours et en tirer profit. Et là j’emprunte les paroles de Jules Michelet pour qui l’enseignement est une amitié.

Donner des exemples concrets est toujours un plus pour renforcer les apports théoriques dans un cours académique, le favoriser par des visites aux entreprises sera bienveny pour compléter l’idée que peut se faire un étudiant du milieu professionnel, étant donné que nous avons tendance à oublier les paroles et à nous rappeler des preuves. Ces visites constituent donc la quatrième méthode dans notre quête d’une innovation éducative.

« Tout être humain est un amalgame complexe formé de l’enseignement reçu, des  événements vécus et des prédispositions génétiques particulières à son clan, sa famille, son  pays, leurs traditions et leurs ancêtres » Alice Parizeau – 1930-1990 – Une Femme, 1991

En conclusion, et comme j’ai l’habitude de dire, l’enseignement n’est pas un simple métier, il s’agit d’une vocation.

 

Kaoutar Zaidane est professeure à l’ISGA.

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  • Pas de développement des compétences à l’école si l’élève est éduqué dans un système politique socialiste où on lui a expliqué que le savoir est inné par l’égalitarisme ; et que moins il travaille en classe, plus il touchera des subventions pour ne rien faire.
    En Asie, l’école forme élèves et étudiants en fonction de leurs compétences. Résultat, ces pays se développent et le niveau de vie de chacun augmente. En France, on baisse le niveau pour que ceux qui ne veulent pas apprendre à lire et à écrire, aillent en fac : ça diminue les statistiques du chômage. Résultat, le pays s’appauvrit et se tiers mondialise.

  • Tout d’abord STOP avec ce bullshit de l’enseignement qui serait une vocation. Est-ce que j’ai l’air d’un moine-prof ? C’est un métier, point.
    J’entends parler d’enseignement par compétences depuis que je suis prof, soit depuis 20 (le temps passe). Les programmes que je connais et essaie d’appliquer sont tous basés sur l’acquisitions de compétences via des « savoirs associés ». C’est juste l’évaluation des compétences qui pose problème, ce qui n’est pas rien hélas. Et puis quelles compétences au fait ? Techniques, professionnelles, relationnelles, personnelles ?

  • Déjà quand je lis « apprenant » je sors mon flingue . Ce texte lénifiant a t il été écrit par un chatbot ? Pas sûr que ces derniers maîtrisent aussi bien les poncifs Ed Nat .

  • L’enseignement vu comme une espèce de formation professionnelle ? C’est un peu réducteur.

    • C’est votre propos qui est réducteur en fait, car tout dépend des compétences dont il est question. Il vous vient visiblement à l’esprit les compétences professionnelles ; c’est naturel et je suis très bien placé pour le savoir. Mais il y a bien d’autres compétences qui n’ont rien d’exclusivement professionnelles mais sont pourtant fondamentales (y compris dans le domaine professionnel) et très mal évaluées par le système scolaire.

  • Excellente idée mais qui ne ne va pas dans le sens d’un Etat socialiste qui veut avoir un peuple facile à manipuler qui se tournera plus facilement vers l’Etat. De plus pour avoir donnée des cours de façon particulière mais aussi avoir mes antennes dans l’éducation le problème vient en partie des professeurs qui ne veulent pas se réformer qui font du bourrage de crâne et qui n’ont parfois jamais travaillé dans le monde du travail privé, l’idéal serait de faire appel à des professeurs qui on une véritable expérience professionnelle et interdire la propagande politique, trop souvent woke ces dernières années qui ne créent ni compétences mais seulement de l’idéologie. Une solution serait de créer un nouveau corps d’écoles privés avec une ponction graduelle en fonction des revenus des familles ?

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