Par Jacques Garello.
Il n’y aura pas de sélection à l’entrée des universités, les soixante-huitards seront contents. En fait, c’est une erreur d’attendre quelque changement décisif de cette réforme puisqu’elle oublie deux causes majeures du naufrage intellectuel des universités françaises : l’échec de l’enseignement primaire et secondaire d’une part, et le principe des diplômes d’État.
Le Président et le gouvernement prennent grand soin d’accréditer leur réputation de réformateurs. Ils lancent des projets inédits : l’innovation est au pouvoir. Mais à y voir de plus près ces projets sont conservateurs.
Conservateur le principe suivant lequel, en fin de compte, le bachelier a un droit d’entrée à l’enseignement supérieur (au prix il est vrai d’une procédure irréaliste de vérification des connaissances).
Conservateur le processus de négociation avec les « syndicats » étudiants, dont on achète l’accord avec la promesse d’aides financières (crédits d’études, intégration dans le régime général de Sécurité sociale pour pallier les défections des mutuelles étudiantes).
Prendre le mal à la racine
Une vraie réforme consisterait à prendre le mal à la racine :
– Revaloriser le baccalauréat, qui n’a plus aucun sens, et de façon plus générale reconstruire un enseignement primaire et secondaire en faillite ; la vraie réforme n’est pas dans l’université mais dans l’école, le collège et le lycée.
– Mettre fin au mythe des diplômes universitaires nationaux. Le « monopole de la collation des grades » dont jouit l’État doit être abandonné, pour revenir à des diplômes d’universités autonomes et concurrents. La sélection se fait alors entre universités, qui elles-mêmes sélectionnent les professeurs et les étudiants. Les universités les plus performantes reçoivent plus de soutiens.
Comme d’habitude, les réformettes vont mécontenter et compliquer, et reporteront à plus tard les réformes véritables qui exigent courage politique, décentralisation et diversité. Mais pour l’instant l’essentiel pour ces dirigeants est d’apparaître pour ce qu’ils ne sont pas : des artisans d’un changement profond, et de masquer ce qu’ils sont réellement : des socialistes étatistes et démagogues.
Faire du bruit autour de pseudo-réformes n’est pas réformer.
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e.MACRON eut dire que c’est un président virtuel avec des réformes éducatives virtuelles
Je suis satisfait de constater que les gens commencent enfin à comprendre ce que j’essayais de dévoiler durant la présidentielle. Macron est un socialiste qui tente de faire croire qu’il est un réformateur apolitique. Mais toutes ses mesures ne sont que bidons. La seule chose qu’il faut considérer est l’augmentation du budget de l’état et des impôts et taxes! Le reste c’est uniquement de la com avec des mesurettes compensées par des cadeaux aux syndicats!
Nouvelle démonstration!
Les Français sont prétentieux et chauvins à l’extérieur, terriblement critiques à l’intérieur et jamais satisfaits!
Cela se traduit par une insatisfaction partout: ça doit être pénible! Et gouverner ce pays avec 1/2 qui trouve que c’est trop et 1/2 qui trouve que ce n’est pas assez, fait qu’aucune réforme radicale n’est possible, sans mettre dans la rues 1/2 Français: donc Fr.Hollande avait raison: comme président, mieux vaut ne rien changer.
Ce que dit le président n’est pas cru! Il ne veut être ni de gauche ni de droite: peine perdue: on choisira pour lui!
Il ne se dit ni PS, ni LR: il sera acusé par les nostalgiques, de ce système binaire des 2 côtés d’être du « mauvais côté »!
En fait les Français ne comprennent rien ni à la gestion politique sans freiner l’activité paradoxalement par des « actions »: grèves et manifestations.
Ni évidemment à l’économie où là, vraiment, on n’a rien pour rien: il n’y a que des échanges!
E.Macron aura beau dire, on l’interprétera toujours selon les critères conservés par les vrais conservateurs que sont les Français et leurs certitudes des deux anciens bords, persuadés que tout changement même minime (APL et 5 €/mois!) est mauvais malgré que si certains se disent « progressistes », les autres se disent « réformistes »: les deux étant difficilement réalisables sans rien changer, la solution se trouvant nécessairement dans le passé!
Exemple avec Louis XIV, roi glorieux, qui, malgré les leçons de J.B.Colbert, autre gloire nationale, laissa la France ruinée par les fastes de son règne et ses guerres! Glorieux, un temps, efficace?
Et tous, ils considèrent qu’ils ont encore 5 ans à perdre alors que tout le monde sait qu’en cas devant choix, ne pas décider est la pire des choses!
L’article qui dit qu’il faut réformer le primaire et le secondaire avant de réformer le supérieur, ça ne fera pas pas avancer le schlimblick d’un iota pour les bacheliers voulant accéder au supérieur! Cet article ne donne pas la solution ou alors l’inutile ou la mauvaise! Alors que la crise actuelle concerne un pic démographique prévisible, mais pas préparé, sur 10 ans, en tout! Donc « Haro sur le baudet! »: inutile mais ça défoule!
« Ce que dit le président n’est pas cru ! »
Ce que dit le président n’est pas quantitativement confirmé par ce qu’il fait. Son action est un strict minimum pour qu’on ne puisse pas prendre sa com en défaut, et au bout de quelques mois, on voit bien la prédominance du « en même temps » sur le rejet des bêtises de droite et de celles de gauche.
Des réformes à 5 euros par mois, et un prélèvement de 5 milliards sur les entreprises pour « payer » ce que l’Etat socialiste leur doit, voilà ce à quoi vous voudriez qu’on fasse confiance pour nous remettre sur les rails !
@ MichelO
En politique, le divorce entre ce qu’on dit et la motivation plus ou moins bien cachée et l’action qui s’en suit aux conséquences pas toujours toutes prévues, ce n’est ni rare ni surprenant!
Je ne crois pas être un fan de votre président qui n’est pas arrivé à son poste, inconfortable, par hasard. Intelligent et relativement jeune, il sait comment s’exprimer et sa communication est, à mon avis, bien contrôlée, y compris dans ses pseudo-gaffes (« foutent le bordel ») ramène la CGT, syndicat collectiviste trop subsidié, trop peu représentatif à sa place anti collaboration avec l’entreprise ou le pouvoir!
Les 5 € d’APL m’a semblé, dès le début, être un test plus qu’un acte politique: cela a donné confirmation que la population française était hostile à tout changement des faveurs étatiques, même en période de grâce des récemment élus! Si je ne me suis pas trompé, ce test fut très clair dans sa réponse: « tout droit z’acquis » est « intouchable » sans réaction contestataire!
Allez « réformer » ou « redresser la situation » d’un pays dans ces conditions!
E.Macron peut-il comme W.Churchill promettre du travail (pas un salaire!), du sang et des larmes, en parlant vrai? Poser la question est y répondre!
Les « 5 milliards » à rembourser + intérêts par les entreprises: l’état ne les a pas! Faut bien trouver une solution mais avec les simagrées qui feront croire aux Français que l’U.E. a gobé l’excuse « inattendue » des 10
milliards + intérêts, balayée sous le tapis par Fr.Hollande, son père spirituel, selon certains: vaut mieux être orphelin, dans ce cas (sceptiques, pour les autres). Bref! A.Merkel est de nouveau toute seule dans le ménage prétendu du leadership européen franco-allemand, elle qui fait des bonni dans ses budgets!
Je veux bien croire à une certaine forme d’intelligence de Macron, mais il y a beaucoup de mauvais signaux.
La non-réforme des universités, comme d’autres, est un mauvais signal parce que la période n’a jamais été aussi favorable, que la valorisation des formations sans bac aurait facilement pu être un objectif, tout comme l’autonomie des universités (n’intègre-t-on pas des semestres dans des universités étrangères, autonomes par rapport au système français, dans les cursus ?).
Les 5 euros d’APL, test ou pas, sont d’abord révélateurs de l’absence de stratégie pour réformer ce système, et pour qui regarde la carrière de Macron, il est difficile de croire qu’il ne s’agit pas d’un révélateur de son suivi aveugle des préconisations multiples et farfelues de Bercy plutôt que de la capacité à fixer une ligne et à s’y tenir. La population française, telle que je la vois, n’est pas hostile aux réformes, mais hostile aux coups de rabot à la Gribouille qui ne résolvent évidemment absolument rien. A croire que le but véritable était celui que vous sous-entendez, trouver des mesures si idiotes qu’elles soulèveraient assez de protestations pour qu’on puisse dire que la France est irréformable et poursuivre bien tranquillement dans la ligne des 4 ans passés comme conseiller à l’Elysée et ministre à Bercy. Postes auxquels il ne pouvait ignorer le caractère illégal de la taxe sur les dividendes et le fait qu’il faudrait en payer un jour le prix. L’excuse « on n’a pas d’argent, donc on pique le vôtre » est franchement surréaliste, inconstitutionnelle, et navrante pour ceux qui croyaient à la bonne volonté du Président.
Enfin, la question du sang et de la sueur a été posée aux Français il y a moins d’un an par Fillon, la réponse a été surprenante mais positive, et ce sont ses « amis » qui se sont empressés de jeter le programme avec l’eau du bain.
mykilux : « les Français sont prétentieux et chauvins » ben oui c’est normal, protégés par l’état maman depuis leur naissance, ils n’ont pas goutés aux difficultés du monde réel, donc ils se plaignent sans savoir la chance qu’ils ont!
Quand à la solution elle est très simple, et l’auteur la résume assez bien : liberalisez, ne pas subventionner, laisser le choix aux étudiants et les responsabilités qui vont avec! par exemple, il n’est pas normal dans un pays civilisé comme la France, que l’on ne puisse choisir librement l’école primaire ou l’on veut envoyer nos enfants !! ‘faut arrêter un peu !
@ erima
Merci pour la réponse!
Non les Français (ou les Parisiens?) sont chauvins car ils se pensent les héritiers, dans le désordre, de la révolution française (limitée à 1789: la commune la terreur,non, le roi Louis-Philippe, non plus, Napoléon et l’Empire, oui Waterloo, non …! Un chat n’y retrouverait pas ses jeunes!
Même la télé est chauvine: un reportage à l’étranger interrogera un Français sur place, prié d’être informé! Cela en devient caricatural!
D’accord pour dire que la chance de la France est sa géographie de pays béni des dieux!
Votre solution, non! Né dans un pays où il y a 6 universités dont 2 d’état et 4 gérées par des privés et subventionnées par l’état + d’autres facultés moins complètes: l’accès aux études d’une année n’est donc pas de 10 000 € mais beaucoup moins! Dans le pays où je vis, chaque jeune optant pour continuer les études aura une bourse d’entre 7 et 8 000 €, dont la moitié est un prêt d’état ne dépassant pas 2% d’intérêt annuel. La tolérance pour le remboursement commence tôt mais finit tard! (L’état, assez libéral et bien géré, n’est pas près de ses sous!).
D’accord encore pour dire que l’économie de l’état (central ou plus local) n’est pas un modèle de démocratie, encore moins de libéralisme!
Bon je ne suis plus fan non plus du libéralisme français, bien peaufiné dans le discours, mais sans incarnation pratique telle que par un parti intervenant dans la politique! Peaufiner une théorie, c’est gentil, réaliser ses idées dans la vie concrète, c’est autrement mieux!
Le pénultième alinéa concerne évidemment la France.
Une proposition intéressante de réforme: http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2017/10/30/universites-et-si-les-etudiants-payaient-plus.html
@mikylux je n’ai pas compris grand chose à votre réponse, mais que ce soit un système étatique ou privé, c’est toujours vous qui payez. Donc il vaut mieux passer par le privé car cela élimine un intermédiaire encombrant, et qui coûte un bras à entretenir : une administration.
en France par exemple : on dit que les études sont gratuites, c’est faux (mais ça vous le savez), on vous fait payer le centuple lorsque vous êtes débrouillé en impôts, en réglementation et taxes diverse , et ce, pendant toute votre vie. Concrètement, j’aurais préféré faire mes études à crédit et pouvoir prévoir leur remboursement sur une periode donnée, et avoir la liberté (ainsi que les responsabilités) pour faire ce que je veux ensuite.
Après je suis d’accord avec vous: c’est concrètement impossible en France actuellement, vu l’inculture crasse de la population française en économie.
@ erima
Merci pour votre réponse!
vous savez bien que dans nos pays: vous pouvez aller dans le privé ou le public, l’état vous fera payer vos impôts que lui « redistribuera », avec quelques faveurs pour le public, mais pas trop pour ne pas éloigner le « privé participant au service public ». Réflexion intelligente (« en province ») où la rémunération des hôpitaux publics (la « santé »: mon domaine d’activité) « à l’acte » a révélé une fois de plus que l’hôpital public coûte plus « cher » que la clinique privée, elle, assez rentable pour fonctionner, sinon, elle fait faillite, ferme, sans payer toutes ses dettes; c’est sa « liberté » que n’a pas l’hôpital par sa seule décision!
Chez vous le privé se paye sur votre compte en plus des impôts que vous versez à l’état? C’est sans doute une cause de l’arrivée en nombre de candidats étudiants français refoulés par le numerus clausus et le prix, en Belgique (mon pays de naissance et d’études).
Ça répond à mon idée libérale: « hors régalien* », l’état n’a pas à « faire » autre chose que la loi et les règles puis le contrôle, avant d’estampiller un diplôme national officiel, par exemple.
* dans les pays de l’U.E., je comprends que l’état impose de s’assurer correctement pour qu’en cas de drame, on ne se tourne pas vers lui pour payer les pots cassés! Je ne dis pas qu’il doit être l’assureur! Il doit contrôler que l’assureur pourra payer, le jour venu.
@mikylux on passe de la théorie à la pratique grâce à l’éducation. c’est valable aussi pour le libéralisme. Contrepoint est un site qui participe à la diffusion des idées libérales dans le but d’instruire plus ou moins les personnes intéressées par une alternative au modèle socialiste. Bien sur on en est qu’au tout début. Pour le concret c’est pas demain la veille ?
@ erima
Merci de votre réponse!
Toute « éducation » comme « instruction » se fait encore de façon dirigée par des « dits » « adultes responsables.
On sait ce qu’il en est: si vous naissez dans une famille « de gauche » ou « de droite » depuis 3, 4, 5 générations, pourrez-vous être objectif au premier scrutin quand vous aurez l’âge légal? Cette liberté politique reste à conquérir, surtout dans un pays majoritairement « de gauche », en France!
Je lis Contrepoints tous les jours depuis 3 ans (+/-) et je suis frustré de la frustration libérale française qui voit répéter une « doctrine » pure (quoi de moins libéral et libérant?) mais aucune façon de voir se concrétiser l’idée! (étranger, j’ai travaillé 15 ou 16 ans en France.)