Mon Master : Parcoursup en pire

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Mon Master : Parcoursup en pire

Publié le 4 juin 2024
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Les résultats d’admission pour les masters sont donnés à partir du 4 juin via la plateforme monmaster. Comme chaque année, ceux-ci sont surprenants. Des étudiants major de promotion se retrouvent sans rien ou très mal classés, d’autres aux résultats faibles sont admis dans des masters pourtant réputés. Des résultats surprenants quand on ne connait pas le fonctionnement de ce système, mais très logique quand on est au fait de l’enseignement supérieur.

Mon Master, c’est Parcoursup en pire : il s’agit de faire entrer une masse d’étudiants de plus en plus importante dans des formations restreintes. Le tout sans sélection et sans liberté de choix, deux choses très mal vues à l’université.

Puisque les étudiants ne sont pas sélectionnés après le bac ni au cours de la licence, si ce n’est par dégraissage et échec, ils sont de plus en plus nombreux à arriver en master, auxquels s’ajoutent ceux qui étaient en prépa et dans des licences d’établissements privés. La demande est donc très forte face à une offre de master insuffisante. Du moins pour des masters sérieux, car les masters bullshits d’universités de troisième zone pullulent, ce qui permet au ministère de l’Enseignement supérieur de dire, sans mentir, qu’il y a assez de place pour les étudiants.

Les candidats déposent leurs vœux sur la plateforme, qui gèrent tout par algorithme. Les directeurs de master croulent sous les demandes, qui se chiffrent en milliers, avec bien évidemment impossibilité de tri et de choix. Tout est donc entre les mains d’une machine dont chacun ignore le fonctionnement, et dont la finalité est de répartir les étudiants sur l’ensemble du territoire, et notamment dans les formations bidon dont personne ne veut.

Mais sans étudiant, ces formations ferment. Mon Master permet ainsi la survie de nombreux master bas de gamme et permet d’entretenir l’illusion auprès des étudiants qu’ils bénéficient d’une formation de qualité et équivalente aux autres. Ces mêmes étudiants se retrouveront dans deux ans avec un grade de master et ne comprendront pas pourquoi leur diplôme ne leur permet pas d’accéder à l’emploi de leur rêve. À force de mentir sur la valeur des diplômes et des formations, on crée de la frustration et de la colère.

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Parcoursup : le monopole se crashe

Les universitaires ont aussi leur part de responsabilité dans le maintien de ce système mensonger. Broyés par une administration de plus en plus pléthorique, ils sont réduits à l’état de pion, de plus en plus empêchés de faire leur métier, c’est-à-dire de donner des cours, faire de la recherche, assurer la formation et la transmission. S’ils se plaignent à raison et de façon légitime, aucun n’est prêt à lever le petit doigt pour réformer un système qui ne fonctionne pas. Pour la plupart, ce sont des révoltés couchés.

Comme dans tout système planificateur, des systèmes parallèles d’admission se mettent en place, par le réseau et les connaissances. Cela se règle au coup de téléphone ou bien en passant par des voies parallèles de qualité connues des seuls initiés. Le pire système qui soit : la masse pour ceux qui sont exclus des subtilités universitaires, l’excellence pour ceux qui connaissent ou qui disposent de connaissances au fait des subtilités du système universitaire.

 

Que faire ?

Que faire pour mettre un terme à ce système collectiviste qui ne fonctionne pas ?

D’abord, abroger le monopole de la collation des grades, afin de permettre l’émergence de nombreuses formations de qualité.

Ensuite, permettre aux universités qui le souhaitent de choisir leurs étudiants, dès la première année de licence, et ensuite pour le master.

Cela s’appelle la liberté et la responsabilité. Mais il n’est pas certain que les universitaires qui se plaignent beaucoup soient prêts à accepter cette ouverture et cette mise en concurrence.

 

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  • Que faire ?
    – Remettre les examens ou études de dossier aux entrées.
    – Laisser disparaître les filières et universités qui n’ont pas suffisamment d’étudiants.
    – Laisser chaque universités se gérer elles-mêmes (au risque de la conséquence du point 2)
    – Diminuer les subventions pour chaque université
    – Augmenter les bourses ; mais avec mise en responsabilité de l’étudiant pour qu’il travaille

    • L autonomie des universités doit être complète avec le recrutement de ses salariés et donc la gestion totale de son budget avec une large ouverture vers des partenariats avec les entreprises
      Il faut couper la tutelle du ministre de l enseignement supérieur qui doit juste définir la stratégie

  • Si le mammouth universitaire grossit à chaque réforme, ce n’est que parce que le stress lui fait faire beaucoup, beaucoup d’aérophagie. Comme l’a dit, en son temps, Jean de La Fontaine, il s’enfle tant et si ..mal, qu’il finira par exploser tôt ou tard. Le processus est “en marche” mais est bien avancé.

  • Plusieures choses fausses : Mon Master ne fonctionne pas directement avec un algorithme. Il s’agit juste d’une plateforme qui centralise les offres de masters . Les candidats voient toutes les offres de formations et envoient leurs candidatures. Les responsables de chaque master reçoivent les candidatures, et la seulement, ils peuvent utiliser leurs propres algorithmes pour trier les candidats, qui ne sont, qu’au fond, que des “règles” de tri : que ce soit à la main, en examinant chacune des candidatures selon des critères, ou en automatisant le processus. Par exemple : “Tout les dossiers avec une moyenne > 15 sont acceptés et classés selon ordre décroissant”. En général, les responsables de masters utilisent des règles algorithmiques générales pour éliminer un certain nombre de candidats. Ensuite, ils classent manuellement ceux qui restent, ou bien, appliquent de nouveau des processus algorithmiques de tri pour classer les étudiants qui n’ont pas été refusés. “La technicité” qui permet d’automatiser les processus de tri est fournie par Mon master ( même si cette technicité consiste juste à trier des données et peut se faire facilement sur excel ), par contre, les modalités de tri sont, quant à elles, définies par les responsables du master . Les candidatures qui n’ont pas étés éliminées sont classées selon un rang, les premiers du classement recoivent une proposition d’admission. Si un étudiant avec une proposition d’admission se désiste, alors, l’étudiant au rang le plus proche de la capacité d’accueil de la formation se voit incrémenter d’une place et se voit octroyer une proposition d’admission. En fait, à mon avis, c’est la grande part de facteur humain dans le processus qui génère de l’incompréhension. De nombreux responsables de masters attribuent des poids différents aux critères qui permettent de produire un jugement : par exemple, certains vont accepter un dossier avec une moyenne médiocre, mais parceque l’étudiant est engagé associativement et que l’examinateur accorde plus de poids à ce facteur, alors il pourra être prit à contrario d’un étudiant avec une moyenne élevé mais avec peu d’engagements extra-scolaire. C’est pour cela qu’un major de promo peut être refusé dans un master ou mal classé. Aussi, puisque la concurrence est rude sur certains masters, des majors de promo de certaines universités peuvent ne pas être assez bon académiquement par rapport à la concurrence, Imaginons qu’il passe le processus de tri algorithmique automatisé d’une fac de droit qui reposerait sur un premier tri binaire ( – de 13 de moyenne ) fondé sur les notes et le fait d’avoir validé une licence de droit. Imaginons que sur 1000 candidats ( nombre de candidats moyen dans une fac de droit bien réputée ), ce tri en élimine 700. Imaginons que sur les 300 restants, le classement des candidatures se fait selon des scores calculés en fonction des notes et du fait d’appartenir à la région du master. Si le master n’accepte que 25 candidats, un major de promo qui ne vient pas de la région peut avoir du mal a se retrouver au moins au rang 25, surtout si la formation est prestigieuse et que tout les majors de promo de droit ont postulé, dont ceux qui viennent de la région et qui peuvent avoir en plus, des notes meilleures ou égales. Enfin, le fait que des élèves médiocres peuvent être acceptés peut être dû à l’absence d’exclusion algorithmique de type : ” exclure les dossiers avec une moyenne inférieure à …” . Personnellement, je pense que la sélection de médiocre au détriment de brillant existe surtout dans des masters avec peu de candidatures, ou le facteur humain pèse davantage, les responsables peuvent décider de choisir un élève qui a un projet professionnel en adéquation avec le master. Enfin, il faut se méfier du témoignage des étudiants, et des individus en général. Untel va dire qu’il était major de promo et a été refusé ( tout en omettant avoir redoublé 2 fois, et que le master auquel il a candidaté à pour motif d’exclusion d’office ceux qui ont validé une licence en 5 ans ). Si l’on prend en compte la diversité des règles de tri possibles face aux dossiers des candidats, aucune situation ne devient inexplicable. A la fin, ceux qui sont choisi sont ceux que les responsables de masters ont voulu, un point c’est tout : que ce soit sur la base de principe méritocratiques via l’utilisation de règles claires et simples ( notes, établissement d’origine ) ou alors, sur la base de principe d’équité, ou bien d’efficacité, qui se retranchent en plusieurs objectifs ( maximiser l’efficacité intellectuelle du master en diversifiant les profils, ou bien en prenant les meilleurs, maximiser l’élaboration de projets concrets en prenant des profils dynamiques et engagés etc ). Enfin, ce n’est pas parceque les processus sont expliquables qu’ils doivent être considérés forcément comme justes.

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