4 problèmes qu’il faudra résoudre pour réduire le chômage en France

Les diagnostics sur le chômage en France sont souvent faux car les instruments de mesure ne sont pas les bons. Petite analyse des erreurs à ne plus commettre.

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4 problèmes qu’il faudra résoudre pour réduire le chômage en France

Publié le 25 mai 2017
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Par Claude Sicard.
Un article d’Emploi 2017

Avec la formation du gouvernent Édouard Philippe s’achève cette longue période électorale où chacun s’est efforcé de juger de la capacité des candidats à la présidentielle à redresser l’économie de notre pays. On remarquera que quels que soient les candidats, et quels que soient les commentateurs de la vie politique, tous manipulent exactement les mêmes chiffres.

On parle ainsi de chômage sans savoir exactement ce que recouvre le chiffre avancé par les pouvoirs publics, on déplore le taux élevé des prélèvements obligatoires sans se préoccuper de savoir en quoi consistent exactement les dépenses publiques qui justifient dans notre pays des prélèvements aussi élevés, on s’en réfère au taux des emplois publics par rapport à la population active sans remettre en question la pertinence du dénominateur que l’on utilise, etc. Beaucoup de fautes de diagnostic sont ainsi commises.

 

Sortir des sentiers battus

Tentons de sortir des chemins battus pour prendre la juste mesure des maux qui nous affectent en matière économique en nous intéressant à des données statistiques auxquelles personne ne se réfère jamais.

Dans un précédent article, nous avons montré que les déséquilibres de notre économie ont pour principale explication l’écroulement spectaculaire de notre secteur industriel, que les économistes depuis Colin Clark nomment le secteur secondaire de l’économie, secteur qui ne représente plus aujourd’hui que 11,5 % du PIB alors qu’il devrait contribuer pour 19 % à 20 % à la formation du PIB.

Il manque ainsi dans ce secteur au moins 1,5 million d’emplois, en sorte que si notre secteur industriel se situait à un niveau normal, avec les effets induits que ce secteur a sur les emplois dans le secteur tertiaire, il y aurait 4 à 5 millions d’emplois supplémentaires dans les services. C’est ainsi que notre économie se trouverait à nouveau en équilibre.

Nous voudrions ici nous interroger sur l’activité de la population de notre pays, une notion qui n’est jamais abordée.

 

La notion de population active

Qu’entend-on par population active ? Il y a trois définitions différentes.

  1. Pour le BIT il s’agit des personnes en âge de travailler, c’est-à-dire les personnes de 15 à 64 ans.
  2. Pour l’INSEE, il s’agit des personnes ayant un emploi, plus les chômeurs qui recherchent un emploi.
  3. Pour la comptabilité nationale, ce sont les personnes ayant un emploi plus tous les chômeurs.

 

Examinons donc les chiffres pour la France et divers autres pays développés :

(En 1000)
Population 15-64 ans Population active
France   66 350   41 140     28 600
Allemagne   81 200   53 600     42 000
Angleterre   65 100   41 600     32 600
Italie   60 800   38 900     25 500
Pays Bas  16 950   11 000       8 900
Suède    9 800    6 200       5 200
Suisse    8 250    5 530       4 900
UE 508 200 330 300  242 500
USA 319 000 210 500  158 500

On voit dans ce tableau que les ratios de population active par rapport à la population totale ne sont pas les mêmes partout. De même, l’importance de la population active par rapport à la population en âge de travailler varie beaucoup d’un pays à l’autre.

Pop active/Pop totale Pop active/Pop 15-64 ans
France        43,1 %     69,0 %
Allemagne        51,7 %     78,4 %
Angleterre        50,0 %     78,4 %
Italie       42,0 %     65,6 %
Pays Bas       52,5 %     80,0 %
Suède       53,1 %     88,6 %
Suisse       59,0 %     88,6 %
UE       47,7 %     73,4 %
USA      49,7 %     75,2 %

Ces comparaisons internationales montrent que le ratio de population active par rapport à la population totale est faible dans le cas de notre pays. : 43,1 % contre 47,7 % pour la moyenne des pays de l’UE, et 51,7 % pour l’Allemagne.

Autre constat préoccupant : en France, la proportion de personnes dites actives par rapport à celles en âge de travailler. On a un ratio de 69,0 %, à comparer à un ratio de 78,4 % pour l’Allemagne, la moyenne des pays de l’UE se situant à 73,4 %. En Suisse, ou en Suède, il s’agit de 88,6 %.

En France, la population en âge de travailler n’est globalement n’est pas suffisamment au travail : cela ne peut pas manquer d’être lourd de conséquences en matière économique.

Certes, on nous dira que les Français ont une meilleure productivité que les autres nations, du fait sans doute de leur intelligence ? Mais ce sont là des considérations de café du commerce, sans fondement réel.

Donc en France, 69 % seulement des personnes en âge de travailler sont au travail ou officiellement en recherche de travail, ce qui signifie que 31 % d’entre elles ne sont pas dans la vie active : soit 7 500 000 personnes en âge de travailler qui ne travaillent pas. Que font-elles ? Elles peuvent, éventuellement, faire des choses utiles pour la collectivité : élever des enfants, se former, etc. Mais elles peuvent aussi être oisives ou travailler au noir ?

 

Les charges pesant sur les personnes effectivement au travail

À partir des données ci-dessus, il est intéressant de calculer le poids des charges pesant sur les personnes qui travaillent. En effet, ce sont elles qui supportent celles qui ne travaillent pas et ces charges ne sont pas les mêmes selon les pays.

On défalquera les actifs du nombre des actifs puisqu’ils sont comptés, par définition, dans les actifs.

On a alors les chiffres suivants :

(En 1000)
Actifs Chômeurs Actifs nets Pop totale/Actifs nets
France  28 600    5 000   23 600 2,8
Allemagne  42 000    2 500   39 500 2.1
Italie  25 500    3 100   22 400 2,7
Danemark     2 900       125     2 775 2,1
Pays Bas     8 900       500     8 400 2,0
Suède     5 200       350     4 850 2,0
Suisse     4 900      180     4 720 1,7
UE 242 500 24 800  217 700 2,3
USA 158 500    7 400  151 100 2,1

Ce tableau montre que le ratio de charge pesant sur une personne au travail est en moyenne de 2,3 personnes dans les différents pays européens. Et il est de 2,1 aux États-Unis. Dans le cas de la France, le ratio est beaucoup plus élevé, soit 2,8. C’est le plus élevé des pays examinés ici.

Il ne faut donc pas s’étonner que les impôts et taxes pesant sur les personnes au travail soient particulièrement élevés en France ainsi qu’en Italie, ces deux pays ne se voulant pas en retard, bien sûr, au plan sanitaire et social par rapport à leurs voisins.

Le problème est d’autant plus préoccupant, dans le cas de la France, que ce pays s’enorgueillit de faire mieux que ses voisins, à la fois sur le plan santé et sur le plan social. Il en résulte qu’un pays se donnant volontiers en exemple pour son modèle social, une fiscalité extrêmement lourde.

Et comme cela ne suffit pas pour régler toutes les dépenses, chaque année la France, s’endette un peu plus, comme si ses capacités d’emprunt étaient infinies.

 

La structure des emplois en France

Trop d’emplois publics… ou à tout le moins trop de fonctionnaires

La France est réputée être un pays où l’emploi public est trop important. En effet, le pays compte beaucoup trop de fonctionnaires et cette particularité aggrave encore un peu plus le diagnostic porté sur l’économie française.

En 2015, les effectifs d’emplois publics s’élevaient à 5 416 000 agents, avec la ventilation suivante :

Fonction publique d’État……………. 2 385 000
Fonction publique territoriale…….. 1 878 000
Fonction hospitalière…………………. 1 153 000

Les emplois publics représentent ainsi 20 % des emplois en France et ont tendance à croître régulièrement, ce qui n’est plus le cas dans les autres pays développés où la tendance est à la baisse depuis une quinzaine d’années.

Faire des comparaisons avec les autres pays est extrêmement difficile en matière d’emplois publics car ceux-ci ne concernent pas que les fonctions administratives de gestion des pays.

En France, la fonction publique est pour une très forte part constituée par les agents du secteur hospitalier public et par ceux du ministère de l’Éducation nationale, chacun de ces deux secteurs représentant des chiffres considérables : plus d’un million de personnes dans l’un et l’autre cas.

Il ne s’agit donc pas uniquement de la gestion de la collectivité publique. Dans la plupart des autres pays européens le secteur hospitalier public est beaucoup moins important et dans le secteur de l’enseignement le secteur privé y est généralement dominant, alors que c’est l’inverse chez nous.

Ce dont on peut être néanmoins certain c’est de la trop forte fonctionnarisation des agents employés par l’État dans notre pays. Elle entraîne une baisse de la productivité du fait de l’inévitable rigidité de la gestion du personnel. C’est là ce que l’on pourrait appeler le mal français.

En effet, 80 % des agents publics en France bénéficient du statut d’emploi à vie qui est celui des fonctionnaires. Dans les pays européens les agents du secteur public sont aujourd’hui fonctionnaires dans des proportions bien moindres, comme le montre succinctement ces pourcentages :

Personnels des services publics à statut de fonctionnaire

  • France……….. 81 %
  • Allemagne….. 30 %
  • Italie………….. 15 %
  • Suède…………. 10 %

 

En 2002 en Suisse, par référendum, le statut de fonctionnaire a été abrogé dans l’administration fédérale. En Suède, la très grande majorité des agents de l’État est régie par des contrats privés. En Italie, 15 % seulement des agents du secteur public bénéficient du statut de fonctionnaire, etc.

Or, les personnels régis par des contrats de travail qui sont ceux du secteur privé sont, on le démontre aisément, plus productifs, et leur gestion est beaucoup plus souple que celle de personnes bénéficiant d’un statut de fonctionnaire.

Pour accroître la productivité des personnels du secteur public n’ayant aucune raison valable de bénéficier du statut privilégié de fonctionnaire, il s’agirait donc de faire passer dorénavant sous le régime d’emploi du secteur privé la majorité des personnels du secteur hospitalier public et la majorité des personnels de l’Éducation nationale, des agents qui n’ont pour la plupart aucune raison valable de bénéficier du statut de fonctionnaire.

Et il faudrait également cesser de faire bénéficier systématiquement du statut de fonctionnaire les agents des collectivités locales. En Allemagne, par exemple, il n’y a que 1,7 million de fonctionnaires (beamte) sur 4,5 millions d’agents employés par les services publics. Et l’on sait que près de 50 % des hôpitaux publics ont été privatisés.

 

Pas assez d’emplois privés

La France souffre d’un considérable déficit en termes d’emplois marchands (emplois privés) puisque à populations égales, il y a entre 5 à 8 millions d’emplois marchands de retard par rapport aux trois économies occidentales dynamiques que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis.

En 2014, à populations égales, nous avions seulement 20 millions d’emplois marchands contre 25 millions pour le Royaume-Uni et les États-Unis et 28 millions pour l’Allemagne.

Combien d’emplois faudrait-il créer pour se mettre aux normes des pays performants ?

L’Europe se situe à un ratio de 2,3, proportion entre la population totale et la population au travail. Les États-Unis en sont à un ratio de 2,1. Nous retiendrons, dans cette période d’économie extrêmement concurrentielle où nous a plongé la mondialisation, le ratio américain de 2,1 et l’on notera qu’un pays comme le Japon1 en est à un ratio de 1,6 !

Sur la base d’un tel ratio, on peut calculer quel devrait être l’effectif des personnes dotées d’un emploi, en France :

66 350 000 : 2,1 = 31 600 000 personnes dotées d’un emploi

En déduisant des effectifs de la population active les personnes au chômage, on aboutit au chiffre de 25,1 millions du nombre de personnes pourvues, aujourd’hui, d’un emploi en France.

Pour une économie forte, il y aurait donc lieu de créer :

31 600 000 – 25 100 000 = 6 500 000 emplois

Ce chiffre correspond non seulement au retard français en emplois marchands évoqué plus haut mais également très sensiblement à l’estimation avancée précédemment en partant de la nécessité de porter à 19 % ou 20 % la contribution de l’industrie à la formation du PIB dans le pays.

Il s’agit donc de deux tâches très rudes que va devoir entreprendre de mener le gouvernement qui vient de se mettre en place : créer dans le pays 6,5 millions d’emplois nouveaux, et ramener le plus vite possible à 15 % ou 20 % la proportion des fonctionnaires dans les personnels employés par les pouvoirs publics.

Pour l’instant, ces objectifs ne se trouvent pas dans le projet de notre nouveau président qui a simplement indiqué qu’il se proposait de réduire, pendant son quinquennat, de 120 000 personnes les effectifs de la fonction publique.

 

  1. Japon : population totale : 127,3 millions ; population de 15 à 64 ans : 77,6 millions, et population active : 65,2 millions.
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  • Très intéressante analyse. Merci

    Maintenant il faudrait aussi chiffrer si possible la proportion des emplois qui sont non-éthiques et non-éco-défendables aux dépens de nos générations et surtout des générations futures.

    Comme c’était dit dans un film plutôt humoristique « Au fond, chéri, en étant représentant dans cette usine d’armement, tu gagnes ta vie à vendre de la mort ? »

    Ce qu’on fait et font encore trop de nos agricultueurs pour le plus grand bénéfice des cadres et actionnaires … et ouvriers de Monsanto

    • Fichez nous la paix avec Monsanto et vos phobies, ainsi qu’aux agriculteurs. On n’a jamais vécu aussi vieux et en bonne santé que de nos jours. Alors notre nourriture serait empoisonnée? Pourquoi sommes nous en vie alors? Mes parents sont morts à 93 ans en ayant ingéré des pesticides toute leur vie! Vous êtes faché avec la logique et la raison, qui sont des inconnus pour vous!

      • @ Virgile

        Je pense comme vous! J’ignore totalement si le Roundup est un poison très toxique ou pas sauf que mon job m’a appris que la quantité (cumulative ou éliminable?) d’un même toxique tient cette toxicité plus par la fréquence ou quantité absorbée que par sa nature chimique.

        Et le Roundup a malheureusement eu une utilisation réellement universelle, donc énorme, ce qui a immanquablement augmenté sa dose absorbée dans chaque individu, même si je n’ai pas lu une étude, réellement scientifique qui prouvait sa toxicité en rapport avec des décès ou certaines pathologies.

        À titre personnel, je m’en fiche, me trouvant assez vieux et inutile pour disparaitre.

        Mais il est clair que je reste frustré d’une étude « objective » répondant indubitablement à la question sur ce produit tombé dans le « domaine public » (donc plus « Monsanto ») en laissant libre cours à tous les polémistes compétents ou pas, qui racontent ce qu’ils veulent.

        Reste qu’un produit fait pour TUER des herbes, avec des précautions d’application est évidemment plus soupçonnable qu’un engrais!

        Mais pas forcément plus toxique que la « bouillie bordelaise » dont le côté « traditionnel » et « folklorique » l’innocente de sa pourtant réelle toxicité!

    • il faudrait aussi chiffrer si possible la proportion des emplois qui sont non-éthiques et non-éco-défendables

      Si des produits « néfastes » (selon vous) sont fabriqués, c’est parce que des millions de gens les achètent.

      Il faudrait surtout chiffrer la responsabilité des écolos-bobo : VOUS êtes convaincu comme une bonne moitié de la population française que c’est une question de vie et de mort pour la planète et VOUS continuez pourtant à acheter des produits qui ne sont ni « éthique » ni « durable ».

      Pourquoi ?

  • france , population active , 28660…..ce qui reviend à dire que ce sont tout ses actifs qui entretiennent le reste de la population , il ne faut donc pas s’étonner que les prélèvements soit si important ;

  • « soit sept-millions-cinq-cent-mille personnes en âge de travailler qui ne travaillent pas. »
    Le travail ce n’est pas tout noir tout blanc, car tout dépend comment on classe certains profils : c’est à dire ceux qui sont classés au chômage mais qui sont saisonniers, temps partiels subis, intérimaires, contrat très courts et petits auto-entrepreneur.
    D’un pays à l’autre ça varie énormement, car dans la plupart des cas, ils sortent des statistiques du chômage et faussent complètement les statistiques sur les populations en âge de travailler.

    • @ Tigrou

      « ils sortent des statistiques du chômage et faussent complètement les statistiques »: c’est bien le cas dans les déclarations politiques officielles chez vous, non?

      Raison pour laquelle les comparaisons doivent être interprétées « Mutatis mutandi » et pas simplement gobés.

      Mais le chômage en France reste bien trop élevé, le reclassement ailleurs, problématique, la mobilité géographique insuffisante et la formation permanente (des syndicats) inefficace!

      R.Macron a du boulot devant lui! Avec un budget hypothétique, des taux d’intérêts supposés ne pas remonter, un déficit budgétaire non vraiment maitrisé et une dette auto-entretenue.

      Le moment de payer les dépenses inefficaces, la gabegie au quotidien, une législation et règlementation délirante en quantité, quand ce n’est pas aussi en qualité, ce ne sera pas facile!

      Sans compter un 4ième président retraité, avec ses retraites et privilèges délirants, … Tout ça pour rien!

  • Ce qui revient à dire:
    1) nous avons un état obèse (deux millions de fonctionnaires en trop)
    2) nous avons trop de dépenses sociales
    3) nous n’avons pas assez d’investissements, because capital trop taxé et donc difficulté de monter en gamme
    4) notre système de capitalisme de connivence nous tue un peu plus gravement

    • C’est très exactement le mal français, dont tout le monde a parfaitement conscience, mais que personne, et surtout pas les politiciens qui en vivent, ne veut changer!

      • @ Virgile

        « C’est très exactement le mal français, dont tout le monde a parfaitement conscience »

        Le monde, je ne sais pas, vos partenaires européens, certainement, y compris ceux qui se sont soumis à une cure de bonne gestion (« austérité ») et en récolte maintenant les fruits (croissance retrouvée, moindres pertes publiques mais aussi changement des organes de gestion vers un moindre coût, pour les investir, profitant ainsi d’un effet de levier non négligeable!).

        La France, hyper-conservatrice, renâcle à toute proposition de changement et aggravera ainsi son retard sur ses partenaires, complètement indifférents à sa puissance nucléaire inutile ou à ses militaires en jeep Peugeot, portant aussi le béret mais évidemment pas comme les autres! (: insigne à droite! Inratables à l’OTAN!).

    • Trop de fonctionnaires, trop de politiciens !
      Peut-être faut supprimer ces métiers et remplacer par une activité de quelques années due par tout citoyen à sa sortie des écoles publiques (primaire ou supérieure) ; activité à effectuer au cours de la vie professionnelle par exemple pendant une période de chômage qui dure (certaines activités étant réservées à des professionnels de la spécialité).
      Deux années dues pour tous, trois pour un BAC+2/3 et quatre au delà.
      Mettre tous les nouveaux arrivants des administrations au même régime que dans le privé avec des salaires équivalents mais sans l’emploi à vie (surtout pour les planqués et ceux qui cherchent une planque). Attention, je ne généralise pas certains fonctionnaires sont réellement motivés par leur boulot et ont le soucis du public (mais malheureusement certains ont oubliés qu’ils sont au service du public).

      • 36500 communes ayant chacune un maire et une équipe municipale, même si c’est un bled de cinquante habitants. Avec ce que ça suppose d’arbitraire, en matière de gestion des personnels communaux. Si vous vivez ou avez vécu en milieu rural, vous savez de quoi je parle.
        Ensuite il y a le mille-feuille bureaucratique, Préfecture, Conseil général, Conseil régional, Communauté de communes, Municipalité, etc… qui engloutit des sommes pharamineuses d’argent public et constitue un impressionnant réservoir de planques. Tout bien pesé, cela donne dix pour cent de politiciens, au sein de la population d’un pays qui est vu à l’étranger comme une petite république bananière.

      • @ Jean-M64

        C’est bien gentil votre proposition!

        Êtes-vous sûr qu’elle soit légale et en accord avec la Constitution ou la législation, y compris européenne, entre autres?

        D’autre part, mettre des « sous-traitants +/- qualifiés en lieu et place de fonctionnaires diplômés patentés, « forcément compétents et motivés », sans mettre la France dans la rue n’est pas envisageables.

        Voter pour E.Macron ne demande pas de gros effort! Faire ce qu’il décide: ça, on verra et payer, c’est hors de question! (On commence à vous connaitre comme si on vous avait faits!)

  • La problématique du chômage en France est liée à certains aspects de l’économie plus rarement évoqués, et qu’on aurait tort de négliger. Les prendre en compte requiert de laisser de côté cette habitude que nous avons en France de penser au conditionnel, pour envisager les faits.

    Première évidence, les bassins d’emplois sont concentrés dans les grandes villes et leurs périphéries.

    Deuxième évidence : les problèmes liés à l’accès à l’emploi sont l’un des principaux vecteurs de chômage de longue durée.

    Accès géographique : lorsqu’un demandeur d’emploi est obligé d’aller vivre à quarante, cinquante, soixante-dix kilomètres d’une grande ville pour pouvoir se garantir, à lui et sa famille, un logement d’une superficie et d’un confort décents contre un loyer abordable, ses chances s’amenuisent de retrouver un emploi.

    Accès à la formation : même problématique pour les demandeurs d’emploi contraints pour les mêmes raisons, de devoir s’exiler loin des bassins d’emplois, dans des communes rurales en lointaine périphérie des grandes villes, qui pour certaines deviennent de véritables pièges à exclusion sociale (Alès, Uzès, Valence, Digne, Pertuis, Draguignan, Digoin, Gueugnon, Castres, Montauban… on pourrait en citer des milliers).

    Le facteur logement est crucial, mais il est rarement pris en compte car on touche là à un secteur « délicat » de l’économie.
    Pour anecdote, une clinique du sud de la France qui ne trouvait pas à recruter de personnel paramédical en raison des loyers pratiqués dans la région, avait « importé » des infirmières espagnoles qui sont reparties chez elles au terme du contrat de location des logements provisoires qui leur avaient été alloués.

    Autre aspect : l’incapacité de certaines régions à développer une macro-économie à partir des atouts dont elle dispose. A cela plusieurs raisons d’ordre sociologique, dont la plus commune est un système en vase clos tel qu’on peut l’observer dans de nombreuses régions rurales : élus locaux à vie cumulant les mandats décisionnels, postes-clés consentis par favoritisme/cooptation à des décideurs non qualifiés, absence d’infrastructures, poids du foncier…

    S’il fallait penser « au conditionnel » une économie de croissance favorisant l’emploi plus que le sous-emploi, et l’insertion plus que la désertion, il faudrait déjà régler ces deux problèmes-clés que sont l’accès au logement dans les bassins d’emplois, et le démantèlement des politiques de fiefs qui maintiennent des régions entières hors des processus de développement.

    Et là, on est dans la science-fiction…

    • Au sujet de la mobilité, j’ai une anecdote : J’ai, il y a quelques années suivi une formation AFPA quasiment tous les stagiaires ont trouvé un emploi à la sortie (c’était encore l’époque où les employeurs venaient à la chasse à la sortie des écoles) un seul d’entre nous est resté au chômage pendant une très longue période puis a accepté de travailler à la ferme de son paternel… Ce jeune a refusé toute opportunité qui le faisait quitté son bled car il avait une hutte pour chasser le canard ! Pour information : la formation était de l’électronique industrielle…

      • Là vous citez un cas extrême, Jean, même s’il faut lui reconnaître un côté pittoresque. Je vis dans une région rurale que les jeunes fuient à la fin de leurs études – certains de ceux que je connais envisagent même de s’expatrier. Ils aspirent à autre chose qu’au chômage au bon air, cela me semble logique, et les décideurs en place (parmi lesquels des dinosaures du communisme, propriétaires terriens de surcroît), se contentent de caresser leur électorat de fonctionnaire et de retraités semi-gâteux dans le sens du poil. Précisons que les jeunes qui s’en vont appartiennent à la classe moyenne. Les moins bien lotis… n’iront pas à l’usine, il n’y en a plus, ni dans le BTP, les trois PME qui nous restent tournent à vide, quant aux artisans, ils n’embauchent pas. Il leur restera les contrats précaires proposés par les administrations, sous réserves qu’on ne leur demande pas de disposer d’un véhicule, ce qu’un demi-salaire n’autorise pas.

      • @ Jean-M64
        Personne ne connait l’avenir!

        Peut-être pourra-t-il adapter son acquisition en électronique industrielle dans la ferme paternelle avant de l’étendre à d’autres, peut-être pas!

        Une formation n’est jamais du temps perdu! Cela influence toujours une nouvelle façon de penser! De près ou de loin!

        D’autre part, la rentabilité salariale peut très bien n’être pas l’option de but choisie mais bien l’acquisition enrichissante intellectuelle.

        Je le sais: je l’ai fait, retournant à l’université pour acquérir une formation de 2 ans, à 60 ans, pour acquérir les compétences très complémentaires de mon job d’origine mais strictement opposée à l’objectivité d’usage dans ma formation originelle, subodorant depuis longtemps qu’une autre façon de penser (et de travailler) existait, ce que j’avais intuitivement intégré dans mon travail mais pas seulement!

        Entre projet et réalité, il est rare qu’il n’y ait pas de différence: ce n’est d’ailleurs pas plus mal!

  • Certes, on nous dira que les Français ont une meilleure productivité que les autres nations, du fait sans doute de leur intelligence ?

    C’est un biais.
    Une des spécificité française c’est que les vieux fatigués et trop cher et les jeunes pas encore bien formés sont exclu du marché du travail, il ne reste forcément que les plus productifs.
    L’autre biais c’est que la productivité est mesurée sur l’ensemble des salariés dont un tiers est payée par l’argent-des-autres-gratuit.

  • Il y a trois sortes de chomage: le chômage conjoncturel, le chomâge frictionnel et le chomâge structurel. En France, le chômage massif est avant tout un chômage structurel.
    Qu’est ce qui explique le chomage de masse en France ? Il y a une multitudes de facteurs.
    Les trois principaux sont le coût du travail (taxation,…), la rigidité du marché du travail et la formation (ou le manque de formation) des travailleurs.

    Une chose que les gauchistes semblent incapable de comprendre sur le marché du travail c’est qu’au plus il est rigible au plus il exclut certaines catégories (sous qualifiés, jeunes, immigrés,…) du marché du travail. La rigidité du marché du travail est une barrière à l’entrée du marché du travail. Rendre le marché du travail francais qui est déjà très rigide encore plus rigide aura comme conséquence d’exclure encore plus de gens du marché du travail. En France, l’exclusion d’une bonne partie de la population du marché du travail est l’un des problèmes majeurs.
    En France, le chômage massif est avant tout un chômage structurel.
    Qu’est ce qui explique le chomage de masse en France ? Il y a une multitudes de facteurs. Les trois principaux sont le coût du travail (taxation,…), la rigidité du marché du travail et la formation (ou le manque de formation) des travailleurs.
    Je ne comprends pas cette logique: mieux vaut avoir un chomeur qu’un travailleur pauvre. A cause de la protection des travailleurs en France, les jeunes et les personnes non qualifiés n’ont pas accès au marché du travail et sont au chômage. Pour moi, mieux faut être pauvre et travailler qu’être chômeur et pauvre. C’est mieux pour l’ensemble de la société (car le chômage a un coût élevé). Mais aussi pour les personnes concernés car le chômage nuit à la santé mentale et en plus, seul le travail permet à ces gens de monter dans l’échelle social, seul le travail peut leur donner espoir d’améliorer leur condition social. Avec un métier, ils peuvent acquérir nouvelles qualifications ce qui leur permet par après d’avoir un meilleur métier. Dans un situation de plein emploi,les salariés ont plus de pouvoir sur les employeurs. Ils peuvent le quitter facilement sans craindre de se retrouver au chômage. Je connais quelqu’un en GB qui a déjà changé trois fois d’employeurs pour avoir un meilleur salaire. Il est très content de vivre en GB.
    En France, la rigidité du travail crée un chômage de masse et ce chômage de masse donne énormément de pouvoir aux patrons car un travailleur sait que s’il est licencié, il aura peu de chances de retouver un nouvel emploi alors que dans un marché d’emploi flexible, les travailleurs savent que même s’ils sont licenciés, ils pourront trouver facilement n nouvel emploi. Dans un marché d’emploi flexible, vous pouvez quitter votre emploi s’il ne vous plait pas pour en trouver un meilleur.
    Je remarque juste une chose: les pays avec un marché d’emploi rigide comme le France voit les gens partir vers des pays où le marché d’emploi est bcp plus flexible (Grande Bretagne, Suisse, Australie,…). J’imagine que ces gens sont masos.
    Quand il y a trop de demande par rapport à l’offre (ce qui est le cas en cas de chomage massif), cela donne un grand pouvoir aux offreurs (autrement dit aux employeurs).

    • Il est intéressant de regarder les statistiques de l’OCDE: https://pbs.twimg.com/media/DAc3rq8WsAA3331.jpg:large
      Il y a 7.1 % de travailleurs pauvres en France contre 3.5% en Allemagne, 5.8 % en Grande Bretagne, 5.7% en Suisse, 4.7 % en Nouvelle Zélande, 4.8% en Australie,…Autrement dit des pays avec des marchés du travail bien plus flexibles que la France arrivent à avoir bien moins de travailleurs pauvres que la France. Les gauchistes nous parlent des travailleurs pauvres allemands en oubliant de préciser qu’il y a deux fois plus de travailleurs pauvres francais que de travailleurs pauvres allemands. Rappelons que le salaire médian allemand est supérieur au français et le taux de chômage très inférieur en Allemagne. Sans oublier que le coût de la vie est bien moins chère en Allemagne qu’en France

      • « coût de la vie est bien moins chère en Allemagne » C’est à étudier de plus près certaines choses sont plus onéreuses ou reviennent plus cher en Allemagne qu’en France et à mon avis, en moyenne c’est assez équilibré. Je suis frontalier de l’Espagne, il est vrai que beaucoup de choses sont ou semblent plus abordables mais la qualité n’est pas nécessairement équivalente.

        • Non désolé, le coût de la vie est bien moins chère en Allemagne de manière globale. http://www.slate.fr/lien/58443/allemagne-vie-pas-cher Cette étude a été faite sur les prix des biens de consommation et des services mais sur d’autres choses, l’Allemagne est aussi moins chère que la France. L’immobilier est meilleur marché en Allemagne qu’en France. Ce n’est pas pour rien si tant de francais près de la frontière font leur course en Allemagne. (Et ne vous inquiétez pas pour la qualité des produits allemands)
          Demandez à n’importe quel expatrié francais, il vous confirmera que l’Allemagne est moins chère que la France (Je connais personnellement des francais habitant en Allemagne)). L’énergie (merci à la transition énergétique qui est un désastre) et les trasnsports publics sont plus chers en Allemagne mais cela ne change rien au fait que de manière générale, le coût de la vie est moins chère en Allemagne.

    • Le statut de travailleur pauvre permet de monter dans l’échelle sociale ? Citez-nous quelques chiffres, quelques exemples vérifiables… Je vois surtout autour de moi des travailleurs pauvres évoluer vers le Samu social au pire, vers le vote FN quand ils restent en bonne santé.

      • thelincolnlawyer: Le statut de travailleur pauvre permet de monter dans l’échelle sociale ?

        La majorité des travailleurs pauvres dans les pays normaux sont des primo-entrants (des jeunes) ou des gens qui retrouvent le marché du travail après des années. (parents dont les enfants quittent la maison)

        En étant actif, même mal payé, ils se créent un réseau, se forment, prennent ou reprennent contact avec l’activité, trouvent des opportunités. Leur carrière débute ou recommence et elle évoluera la majeure partie du temps, contrairement à celle des chômeurs.

        ex: À 26 ans un « travailleur pauvre » peut avoir 4-5 ans d’expérience du monde du travail, il est idéalement placé pour trouver un meilleur job. Un chômeur avec le même niveau d’étude et 4-5 ans de chômage derrière lui est quasi inemployable.

        Les gens ne sont pas figés.

  • Une voie a envisager ne serait-elle pas d’opter pour la semaine de 32 heures avec réduction de salaire et de banaliser les samedi et dimanche les entreprises (et les administrations) pouvant tourner 7 jours sur 7..
    La France est une pays laïc et qu’est que le dimanche, le jeudi de l’ascension, les lundi de Pacques ou de la Pentecôte ??? Pas très laïc tout ça ! Pourquoi ne pas utiliser les religions pour favoriser les entreprises donnant le choix du jour de repos les vendredi, samedi ou dimanche un jour consécutif sur l’une de ces journées et une journée proposé par l’entreprise et dont 4 jours de boulot de 8 heures… À étudier cela provoquerait-il une vague d’embauche (en limitant considérablement les heures supplémentaires… Cela peut peut-être améliorer les statiques du chômage mais reste la synchro avec les journées non scolaires des enfants… En fait ON est enm.. parce que la semaine fait sept jour, quelle idée !, faut-il envisager une révolution ? Tout ça ne sont que des divagations philosophiques mais sujettes à réflexion.

    • l’idée que le partage du travail diminuerait le chômage est une idée absurde. La gauche francaise est l’une des dernières à croire à ce délire. Dans la plupart des pays, la gauche a compris que le délire de partager le travail ne conduisait pas à réduire le chômage. L’ingéniérie sociale de grande ampleur n’a jamais marché et ne marchera jamais. L’état doit laisser la liberté aux entreprises de négocier le nombre d’heures de travail. Si des entreprises veulent faire des semaines à 32 heures très bien pour elles mais il faut arrêter de vouloir imposer une semaine de travail fixe. Même chose pour les salaires, l’état doit laisser la liberté aux entreprises de négocier les salaires avec les travailleurs. Il faut arrêter avec cette vision que l’état doit tout imposer de manière uniforme.
      « La France est une pays laïc » mais de tradition catholique.

    • Jean-M64: Une voie a envisager ne serait-elle pas d’opter pour la semaine de 32 heures avec réduction de salaire

      Le pouvoir d’achat des Français est déjà tombé à la 11ème place en Europe, alors qu’une jeune caissière chez Aldi Suisse gagne 4300 euros, soit trois fois plus que son homologue chez Aldi France qui gagne 1408 euros dans un pays surendetté et menacé de faillite.


      Si pour vous la voie est un suicide final pour abréger les souffrances d’un pays pourri par la bureaucratie, la réglementation et une fiscalité aberrante, oui les 32 heures voir même moins sont envisageable.

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