Par Jean-Baptiste Noé.
Emmanuel Macron a été élu sans réel programme donc il n’y a pas grand-chose à attendre de lui, notamment en matière scolaire. Deux mesures ont toutefois été annoncées par le président de la République, l’une plutôt bonne, l’autre inapplicable.
Les rythmes scolaires : à vous de voir
C’est la mesure phare de Vincent Peillon : réduire le nombre d’heures de cours des élèves du primaire et augmenter le nombre d’heures d’activités périscolaires. Une réforme très belle sur le papier, mais difficile à appliquer.
Extrêmement coûteuse pour les mairies (qui ont dû en assumer les coûts) elle s’est aussi révélée très compliquée à mettre en place de par la difficulté de recrutement. Beaucoup de mairies n’ont pas réussi à recruter le personnel nécessaire pour animer les activités périscolaires.
On est également en droit de se poser la question de l’utilité de ces cours de samba, de gymnastique ou de tennis pour des élèves qui ne parviennent pas à maîtriser correctement le français.
Emmanuel Macron a promis de laisser les maires libres de choisir de maintenir ou non cette réforme Peillon. C’est une bonne chose que de laisser la liberté aux mairies, elles devront ainsi expliquer leur choix et ne plus se cacher derrière le paravent de l’autorité décrétée par l’État. Compte tenu du coût de cette mesure et de son peu d’intérêt pédagogique, beaucoup de mairies devraient la supprimer.
La réforme du collège : toujours le flou
Le président s’est dit opposé à la réforme de Mme Belkacem qui a profondément transformé le collège. Nous avons déjà eu l’occasion d’expliquer ce que cette mesure comportait de nocif.
Certes, le président y semble opposé, mais il n’a pas encore dit ce qu’il comptait en faire. Peut-être que son ministre de l’Éducation nationale sera plus loquace sur ce sujet. Puisque l’on parle d’autonomie, le mieux serait de laisser les établissements libres de leur choix, comme pour la réforme Peillon. Si telle était le cas, beaucoup devraient revenir dessus.
Dédoubler les classes de ZEP : la grande escroquerie
La mesure phare du candidat Macron fut de proposer le dédoublement des classes de CP et de CE1 en ZEP afin de permettre aux élèves de mieux maîtriser les fondamentaux. Cette promesse relève d’une escroquerie foncière et sera impossible à appliquer.
Premièrement, c’est un mythe de croire que moins d’élèves par classe égale de meilleurs résultats. N’en déplaise aux parents, toutes les études universitaires sur le sujet ont montré qu’il n’y avait pas de lien entre les effectifs en classe et la réussite des élèves. Jusque dans les années 1950, il n’était pas rare qu’il y ait 40 ou 50 élèves en classes de primaire, et les élèves faisaient moins de fautes d’orthographe.
Deuxièmement, cette promesse cache le véritable responsable de l’échec scolaire : le pédagogisme. Ce n’est pas parce qu’il y a 24 élèves par classe que ceux-ci ne maîtrisent pas le français, c’est parce que l’on emploie de mauvaises méthodes. Si vous mettez moins d’élèves, mais avec des méthodes de lecture toujours aussi mauvaises, vous aurez toujours de mauvais résultats.
Troisièmement, cette réforme est inapplicable à cause de son coût. Si l’on dédouble les classes, cela signifie qu’il faut construire de nouvelles écoles pour accueillir les élèves dédoublés.
Imaginons une école avec six classes de CP et de CE1 avec 24 élèves. Si l’on passe à 12, il faudra bien créer une nouvelle école capable d’accueillir les 72 élèves dédoublés. Où trouver l’argent pour acquérir le foncier, payer la construction des nouveaux locaux, et l’embauche du personnel supplémentaire ?
Autre question, non moins importante : l’Éducation nationale n’arrive plus à recruter. Comment faire alors pour recruter les instituteurs pour enseigner dans ces nouvelles classes de ZEP ?
Faute de moyens financiers et humains, cette mesure phare — la seule proposition vraiment concrète d’Emmanuel Macron sur l’école — est vouée à disparaître. Comme la promesse de François Hollande de recruter 60 000 personnels supplémentaires, une mesure qui ne fut jamais appliquée.
Attendre donc, et voir couler cette Éducation nationale dont les jours sont comptés.
Jean-Baptiste Noé est l’auteur de Rebâtir l’école : plaidoyer pour la liberté scolaire, paru aux éditions du Grenadier.
l’éducation , nottament pour les plus jeunes , ne se fait pas que sur les bancs de l’école ; elle se poursuit à la maison , via les parents ….qui eux compte sur l’école pour faire tout le travail ; je serai curieuse de voir , d’ici 5 ans , s’il y a toujours autant d’illétrés en france ; auquel cas , ce sera encore un échec de la part du gouvernement ;
Très fort de parler d’éducation nationale en interpelant “Mr Macron” (anglicisme) au lieu de “M. Macron” et en illustrant l’article avec un dessin manifestement américain! Game over?
L’abréviation de Monsieur souhaitée par l’Académie Française est bien M. .
Ceux qui préfèrent utiliser Mr ne sont pas nécessairement des anglophiles ignorants. C’est une contraction de “Monseigneur” qui avait cours il y a à peine un siècle: aujourd’hui une petite coquetterie vieillote mais sûrement pas une faute.
En revanche, à “interpelant”, j’aurais préféré “interpellant”; à vous de voir.
On peut aussi préférer une espace devant les signes de ponctuation doubles (? ; : ” !).
On connait tous les tares de l’EdNat qui viennent toutes de l’idéologie marxiste: faire des petits francais des “hommes nouveaux”, sans racines et devant tout recevoir de l’état.
Ainsi 80% d’une classe d’âge au baccalauréat, c’est une ineptie; le nivellment par le bas, aussi.
Finalement si la France n’a pas sombré, c’est grâce aux grandes écoles qui ont été, pour la plupart, à l’abri des malades mentaux de l’EdNat. La faillite de l’EdNat explique d’ailleurs pourquoi il y a de moins en moins d’enfants de classe “inférieures” (ouvriers, gens payés au Smic) dans les grandes écoles. Les cadres suppléant par leur culture, leur argent (cours privés) et leur bibliothèque aux carences nationales.
Mais je constate que la qualité des Grandes Ecoles (et agrégation) baisse aussi, probablement d’une part parce que leurs effectifs augmentent, d’autrepart parce que leur bassin de recrutement s’est rétréci depuis que l’Ecole en amont a renoncé à sa tradition d’ascenseur social. Aux ravages des pédagogues bien en cour il faut ajouter cette carence éducative obligatoire qui interdit toute compétition, toute exigence, toute frustration.
Là où les classes sont devenues des meutes, on peut bien les diviser en deux, cela fera deux meutes au lieu d’une.
Tout dépendra du nouveau ministre de l’instruction (l’éducation étant réservée aux parents).
Le bruit court que Meirieu serait pressenti. Espérons que ce ne sont que rumeurs et que les pédagogos disparaissent de la rue de Grenelle.
affirmer ceci est une escroquerie intellectuelle :
Premièrement, c’est un mythe de croire que moins d’élèves par classe égale de meilleurs résultats. N’en déplaise aux parents, toutes les études universitaires sur le sujet ont montré qu’il n’y avait pas de lien entre les effectifs en classe et la réussite des élèves.