Par Nathalie MP.
Dimanche, nous serons à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle. Qui va gagner ? Bien malin qui pourrait le dire. Si le vote était un acte de pure logique et si la campagne électorale se déroulait dans un contexte de concurrence pure et parfaite, on verrait bien Fillon l’emporter.
Après tout, la France penche plutôt à droite, le bilan des sortants socialistes est piteux et le Président est tellement déconsidéré qu’il ne se représente même pas : voilà un scénario écrit pour l’alternance en 2017.
Cette intuition « logique » est confirmée par les sondages de décembre et janvier, consécutivement à la victoire de Fillon dans la primaire de droite du 27 novembre. Depuis, elle est cependant battue en brèche par les sondages actuels qui, à quelques exceptions près, donnent tous Macron et Le Pen en tête du premier tour pour une victoire finale de Macron en mai.
Du côté de chez Macron
Mais là encore, à défaut d’un environnement « pur et parfait », la « logique » semble sauve : si tout bascule fin janvier, c’est que Fillon entre alors dans les turbulences des emplois présumés fictifs de son épouse (le 25) et que le PS se dote (le 29) d’un candidat officiel (Hamon) tellement proche de l’extrême-gauche que tous les sociaux-démocrates du parti commencent à lorgner du côté d’Emmanuel Macron.
Ce dernier, « En marche » ! depuis avril 2016 et candidat déclaré depuis mi-novembre, prend véritablement son envol sondagier à ce moment-là.
Certes, mais rappelons-nous aussi la victoire de Trump, rappelons-nous le Brexit, rappelons-nous même la brillante victoire de David Cameron en 2015 alors qu’il était donné à égalité avec les travaillistes. On attendait Hillary, on attendait le « Remain », et on a eu l’inverse.
Faire confiance aux sondages ?
Aujourd’hui, on attend Macron, mais peut-on faire confiance aux sondages ? Pour une bonne part de l’opinion publique, la réponse est clairement « non ». Ils ne sont pas fiables techniquement, et en plus ils seraient manipulés par les médias, les gouvernants, ou les deux.
Mon opinion personnelle n’est pas aussi négative. Concernant Trump et le Brexit, il existe des raisons tout à fait objectives – complexité du mode électoral dans le premier cas, nouveauté du scrutin qui dépasse les clivages partisans dans le second – qui rendent le travail des instituts de sondage particulièrement délicat.
On explique moins bien les difficultés rencontrées lors de l’élection générale britannique de 2015. Après analyse, il s’agirait d’une sur-représentation des sympathisants travaillistes dans les échantillons. Les bonnes prédictions sur l’élection du maire de Londres (mai 2016) semblent montrer que les sondeurs ont apporté des corrections à leurs méthodes.
Un instantané des intentions de vote
Il convient également de garder à l’esprit qu’une fois les échantillonnages correctement effectués, les sondages ne nous donneront jamais qu’une photo des intentions de vote à l’instant précis où l’enquête est réalisée, exprimées (par téléphone ou par internet) par des personnes non placées en situation de vote effectif. De là à l’isoloir, il y a un très grand pas, dans le temps comme dans le formalisme.
De plus, les sondeurs sont amenés à procéder à des « redressements » sur les données brutes qu’ils obtiennent, notamment pour tenir compte des réponses des personnes interrogées à propos des précédents scrutins auxquels elles ont participé. Ceci est très bien expliqué dans cet article de Libération à partir du cas particulier de Jean-Luc Mélenchon qui se plaignait (à tort) le mois dernier que l’IFOP procédait à un redressement « politique » massif en sa défaveur.
Attention à la marge d’erreur
Enfin, s’agissant d’analyse statistique, il y a toujours des marges d’erreur. Si l’échantillon comporte 1 000 individus et si un candidat est choisi par 20 % ou 80 % d’entre eux, la marge d’erreur est de +/- 2,5 % avec un niveau de confiance de 95 %. S’il est choisi par 5 % ou 95 % des individus, la marge d’erreur est de +/- 1,4 %.
Il en résulte qu’il est préférable de considérer les évolutions des scores au cours du temps et comparativement aux autres candidats que des valeurs absolues isolées qui peuvent donner une idée erronée des ordres d’arrivée.
Mais chaque sondage est utile, car une fois qu’on sait ce qu’il est capable de dire, il forme une sorte de repérage permettant notamment aux candidats de voir comment agir d’ici le vote à partir du point où ils sont situés.
Présidentielle française pas si évidente que ça
S’il est une élection qui ne présente pas de difficulté technique majeure et que les sondeurs connaissent en principe par cœur, c’est bien la présidentielle française. Et pourtant, là encore, que de chausse-trapes dans cette édition 2017 ! On a eu tout loisir de dire et répéter que « cette élection présidentielle est complètement dingue ».
Partition solo de Macron et Mélenchon, éviction de Duflot, éviction de Juppé et Sarkozy, sacre de Fillon, renonciation de Hollande, plantage de Valls, affaires et révélations, costumes sur mesure et frais de bouche, ralliements à Macron, soupçons de « cabinet noir » : ce n’est plus un bon scénario de série anglaise ou américaine comme on les aime, c’est la réalité qui dépasse largement toutes les fictions les plus déjantées.
Des Français toujours indécis
Entendant répéter un peu partout que la situation actuelle est inédite tant les électeurs se montrent exceptionnellement indécis à trois semaines du vote, j’ai voulu voir ce que nous disaient les sondages à peu près au même moment en 2012. Pour cela, j’ai utilisé la page Wikipédia qui liste toutes les enquêtes d’opinion réalisées à l’époque.
Si vous cliquez sur le lien, vous serez certainement frappés comme moi de constater combien les candidats de tête, Sarkozy (en bleu) et Hollande (en rose), ont émergé rapidement et combien la situation est restée de bout en bout très proche du résultat final.
L’affaire DSK ayant eu lieu assez tôt (mai 2011) et la droite ayant présenté le Président sortant sans passer par une primaire, la brochette des candidats s’est cristallisée rapidement. Pour les sondeurs, quelle tranquillité de pouvoir compter sur un corps électoral qu’on connaît bien et sur des favoris qui ne changent pas tous les quatre matins !
4 sondages récents
Le tableau ci-dessous donne le résultat du premier tour 2012 ainsi que 4 sondages réalisés dans les 3 semaines avant le vote. J’ai ajouté à droite les mesures réalisées à la même époque par Filteris, institut non pas de sondages, mais d’analyse de données (Big Data) sur les réseaux sociaux et internet en général.
Présidentielle 2012 – Premier tour – 22 avril | (Abst. | 20,5 %) | ||||
Candidats | Résultats 22 avril |
BVA 3 avr. |
Ipsos 10 avr. |
Sofres 13 avr. |
CSA 17 avr. | Filteris 17 avr. |
Hollande | 28,63% | 28,0% | 28,5% | 28,0% | 28,0% | 28,55% |
Sarkozy | 27,18% | 27,0% | 29,0% | 26,0% | 24,0% | 27,83% |
Le Pen | 17,90% | 15,0% | 15,0% | 16,0% | 17,0% | 13,97% |
Mélenchon | 11,10% | 14,0% | 14,5% | 16,0% | 15,0% | 11,34% |
Bayrou | 9,13% | 11,0% | 9,5% | 9,0% | 11,0% | 9,61% |
Joly | 2,31% | 2,0% | 1,5% | 2,5% | 2,0% | 3,74% |
D.- Aignan | 1,79% | 1,0% | 1,0% | 1,0% | 1,5% | 1,87% |
Poutou | 1,15% | 1,0% | 0,5% | 0,5% | 1,0% | 1,93% |
Arthaud | 0,56% | 1,0% | 0,5% | 1,0% | 0,5% | 0,69% |
Cheminade | 0,25% | 0,0% | 0,0% | 0,0% | 0,0% | 0,46% |
On voit que Hollande a été correctement appréhendé par les sondeurs comme par Filteris. Sarkozy a donné lieu à des résultats plus erratiques, parfois surestimés et parfois sous-estimés.
Bon travail des instituts de sondage
La montée de Marine Le Pen a été prise en compte tardivement par les sondeurs, pas du tout par Filteris. À l’inverse, Filteris a bien évalué Mélenchon tandis que les sondeurs le plaçaient plus haut que sa réalité.
Avec 9,13 %, Bayrou a été correctement évalué par 2 sondeurs et Filteris. Pour les autres (petits) candidats, Filteris s’est montré trop optimiste pour Poutou et Joly.
Dans l’ensemble, je dirais qu’à part les cas Le Pen et Mélenchon, les différents instituts ont fait un travail très correct et que les résultats Filteris sont en phase avec ceux des sondeurs.
Bien sûr, pour être plus précis, il faudrait analyser l’évolution temporelle de tous les sondages (voir le lien wikipédia), ainsi que celle de Filteris dont je n’ai trouvé que la livraison finale du 17 avril 2012.
Les sondages des derniers jours
Voici maintenant comment se présente la situation ces derniers jours. Pour les sondages Ipsos et Elabe, voir la liste Wikipédia 2017. Pour les sondages en continu IFOP et Opinionway, voir ici. Et pour l’analyse Filteris voir là.
Présidentielle 2017 – Premier tour | 23 avr. | |||||
Candidats | Résultats | Ipsos 28/3 | Elabe 29/3 | IFOP 30/3 | OpinionW 30/3 | Filteris 30/3 |
Macron | 24,0% | 25,5% | 26,0% | 25,0% | 21,19% | |
Le Pen | 25,0% | 24,0% | 25,5% | 25,0% | 23,50% | |
Fillon | 18,0% | 18,0% | 17,5% | 20,0% | 22,25% | |
Mélenchon | 14,0% | 15,0% | 14,5% | 15,0% | 16,52% | |
Hamon | 12,0% | 10,0% | 10,0% | 10,0% | 10,27% | |
D.- Aignan | 3,5% | 4,5% | 4,0% | 3,0% | 4,49% | |
Lassale | 1,0% | 1,0% | 1,0% | 1,0% | 0,61% | |
Poutou | 1,0% | 0,5% | 1,0% | 1,0% | 0,36% | |
Arthaud | 1,0% | 0,5% | 0,5% | 0,0% | 0,52% | |
Asselineau | 0,5% | 0,5% | 0,0% | 0,0% | 0,25% | |
Cheminade | 0,0% | 0,5% | 0,0% | 0,0% | 0,04% |
Autant les résultats de Filteris étaient globalement raccords avec ceux des sondeurs en 2012, autant ils montrent aujourd’hui une différence majeure concernant François Fillon. Placé en 3ème position par les sondeurs, parfois avec un écart important qui dépasse les marges d’erreur, il atteint la 2ème place selon la méthode Filteris qui est de plus beaucoup moins généreuse avec les scores de Le Pen et Macron.
La méthode Filteris
En quoi consiste la méthode Filteris ? Elle cherche à calculer le poids « numérique » des candidats en recueillant des millions de données sur internet : articles, tweets etc., puis en leur appliquant un algorithme sophistiqué qui délivre le résultat final :
Des millions d’occurrences sont prises en compte (ce qu’on appelle le « bruit ») et l’analyse est faite selon la neutralité, la positivité ou la négativité de l’occurrence (genre un article en faveur de tel candidat rapporte plus qu’un article neutre et un article critique rapporte moins qu’un article neutre). C’est un ordinateur qui analyse tout ça.
Pour Filteris, l’intérêt de cette technique réside dans le fait qu’il n’y a pas à se préoccuper de constituer des échantillons représentatifs, qu’il n’est pas nécessaire de poser des questions, toujours plus ou moins biaisées, à quiconque, et qu’il n’y a pas lieu de redresser les données.
Certains bruits rapportent plus que d’autres
Cependant, on voit bien que certains « bruits » rapportent plus que d’autres. Comment tout ceci est-il pondéré ? On ne le saura pas car la recette de l’algorithme est un secret maison. Mais on comprend que même sans les lourdeurs et les marges d’erreur des sondages, la méthode Filteris n’est pas sans sa propre cuisine interne.
Les sondeurs et Filteris travaillant pour d’autres clients que les médias ou les partis politiques en période électorale, et ces clients comptant à n’en pas douter sur des résultats précis, on peut cependant imaginer que chacun fait tous les efforts possibles pour coller au mieux à la réalité. Il en va bien évidemment de la crédibilité à long terme des différents instituts.
Rien n’est encore fait
À la lecture du tableau ci-dessus, on est donc en droit de penser que rien n’est fait encore, et que Macron, lancé à pleine vitesse dans le manège présidentiel, n’a pas encore tout à fait saisi le pompon de l’Élysée.
C’est d’autant plus vrai que le sondage Ipsos mentionné ci-dessus indique (et on va faire l’hypothèse qu’il ne se trompe pas trop…) que seules 65 % des personnes interrogées ont l’intention d’aller voter, soit un niveau d’abstention de 35 % plutôt élevé pour une telle élection.
Pour rajouter à l’incertitude, « 41% des personnes certaines d’aller voter déclarent que leur choix pour le premier tour peut encore changer. » C’est particulièrement vrai pour celles qui se déclarent en faveur de Hamon et Macron, alors que Le Pen et Fillon bénéficient d’une meilleure cristallisation du vote.
Et le vote blanc ?
Un autre sondage récent montre que les Français, en plus d’être moins motivés et plus incertains que d’habitude, voteraient volontiers blanc (40 % des personnes interrogées) si ce vote était « pris en compte en tant que suffrage exprimé avec capacité de rejet de l’élection et des candidats au-delà d’un certain seuil »1 Dans ce cas, les candidats anti-système que sont Mélenchon et Le Pen en souffriraient le plus, tant leur bulletin de vote exprime autant un désir de dégager les candidats du système qu’une adhésion à leur programme.
Conclusion : j’en reviens à mon introduction. On est à seulement trois semaines du premier tour, et bien malin qui pourrait dire quels seront les deux candidats sélectionnés pour la suite. Mais on peut tenter quelques paris !
- « Et mon enthousiasme ? » dirait Louis de Funès. ↩
Ce qui est dément, c que personne ne remette en cause la méthode des quotas ou les « échantillons représentatifs » et encore moins les « ajustements » non normés. On voit bien que le problème est la puisque les résultats, malgré la puissance de calcul disponible, les résultats ne sont pas plus justes, voire même plus faux. Et on ne dit pas assez non plus que tous ces sondages orientent les votes des électeurs téléspectateurs béats (style imbécile heureux). Je mE suis toujours demande pourquoi personne n a franchi le pas et créé un institut donnant des résultats complètement différents en innondant le marche de ses résultats. Peut être s apercevrait on s il était convaincant, que les autres instituts le rejoindrait peu à peu. Comme le font les médias par exemple (le canard enchaine sort une affaire, les autres médias ne font plus que le suivre… )
En ce qui me concerne ce n’est jamais la partie « mathématique » qui me pose problème…
Il y a deux problèmes majeurs dans un sondage déclaratif d’opinion sur un sujet, c’est déclaratif et cela concerne des opinons.
Les gens mentent, les gens ne comprennent pas la question les gens , les gens changent d’opinion…
La vraie question est….comment peut on savoir si ce que déclare une personne est « vrai »…:: on ne peut pas.
les osndages sont sauvés par le fait qu’on ne puisse pas sonder jusqu’au dernier instant, car sinon, le dernier argument qui est que l’opinion des gens a changé entre le sondage et la « mesure » tomberait.
qu’il y ait des méthodes pour déterminer si les déclarations sont vraies ne change rien à l’affaire.
je n’aime pas le terme marge d’erreur au passage..reprenons cette introduction de wikipedia
En statistiques, la marge d’erreur est une estimation de l’étendue que les résultats d’un sondage peuvent avoir si l’on recommence l’enquête. Plus la marge d’erreur est importante, moins on peut avoir confiance que les résultats du sondage sont proches des vrais résultats, et ainsi, de la réalité.
La marge d’erreur peut être calculée directement à partir de la taille de l’échantillon (par exemple, le nombre de personnes sondées) et est habituellement reportée par l’un des trois différents niveaux de l’intervalle de confiance. Le niveau de 99 % est le plus prudent, le niveau de 95 % est le plus répandu, et le niveau de 90 % est rarement utilisé. Pour un niveau de confiance de 99 %, on est sûr à 99 % que la vraie valeur se trouve dans la marge d’erreur de la valeur issue du sondage. pour un niveau de confiance de 99% on est sûr à 99% que le vraie valeur se trouve dans la marge d’erreur…est idiot…
on est toujours sûr à 100%!!!!!!
ça ne veut rien dire!!!
si la marge d’erreur est donnée de 99% est SEULEMENT une indication sur la taille de l’echantillon au regard de la population totale à sonder, ça ne vous renseigne en rien dans le cas d’un sondage unique sur la distance du résultat à la vérité… le sûr à 99% n’est qu’une façon de dire..si je refaisais une infinité de sondages avec la meme taille de chantillon je me tromperais de 1%!
est ce que ça vous dit que le résultat que vous regardez est à 1% de la vérité : non, vous l’ignorez.
et je dis une connerie aussi….
Merci pour cette mise au clair
@ jacques lemiere
J’ai bien suivi votre leçon de statistique. Néanmoins, comme c’est bien dit: le résultat « obtenu » du sondage, chiffre qui peut approcher les 100% = c’est bien ce que les gens ont répondus (donc aucune « interprétation ») répond bien au « groupe » interrogé, dans un sondage « humain », on est vraiment dans un « instantané » (comparaison photographique) au temps « X ». Or les sondages disent dans la méthodologie utilisée habituelle (rarement reprise dans la presse), soit la taille de l’échantillon, la période (en jours!!!) où les résultats ont été collectées, la méthode pour rendre l’échantillon représentatif et secret absolu sur l’algorithme de « correction ».
Autant dire que pour oser dire que le sondage est une prédiction, il faut un culot insensé!
– « L’instantané » ne l’est pas! (il s’étend sur plusieurs jours; en photo, on parle de fraction de seconde!)
L’avis (la réponse) risque de ne pas être la même qu’il fasse soleil ou qu’il pleuve (humeur) ou que la presse lue apporte un doute à la personne interrogée: ça reste fragile
– que l’interrogé mente, est signalé
– spécialement le « fâché » qui déclare voter FN, peut être honteux de l’avouer et tricher ou se calmer et changer d’avis
– l’instant où on est interrogé, suivant la méthode (personne physique, téléphone, internet …)peut +/- déranger la personne et son humeur
Etc … etc …
Dans les sondages, par rapport à d’autres statistiques, l’humain est le maillon faible qui introduit « l’impondérable » et « l’erreur invincible », de la part du sondeur comme du répondant!
Donc, il faut conclure que les seules statistiques assez prédictives et exactes à <1% sont celles recueillies à la sortie du bureau de vote d'un panel idéal de bureaux de votes, ce qui n'a d'intérêt que quelques heures, au plus!
L'ennui, c'est que l'électeur puisse être, en plus, sensible aux résultats des sondages qui le confirment ou le font douter de ses propres opinions … ou que quoiqu'il arrive, dans sa famille, on vote socialiste, de père en fils, depuis le XIXième siècle!
Il est donc raisonnable de ne pas croire qu'un sondage électoral est une prédiction scientifique!
La méthode des quotas est calquée sur les théories d’échantillonage. Elle serait parfaitement scientifique et valable si chaque réponse comptabilisée était honnête et exacte et si elle n’était pas sujette a variation. Ce n’est pas le cas et ça explique les erreurs, cependant c’est ce qu’on peut faire qui s’approche le plus de la vérité. Il conviendrait peut être de revoir les marges d’erreur, lesquelles devraient être mieux mises en évidence dans la publication des résultats.
Le campus fillon se raccroche à filteris…
je reste un brin septique :
1- aujourd’hui il est établi que le « bruit » sur les réseaux sociaux et le web est largement manipulé. ( on l a d’ailleurs vu par les robots de l’équipe numérique de fillon démultipliant la même faute d’orthographe lors du Pénélope gate)
2- d’autres analyse pousse très haut la sympathie numérique de Mélanchon … après tout assez logique vu son audience chez les jeunes… alors que fillon lui recrute essentiellement chez les vieux moins présents sur les réseaux sociaux
3- le bruit fait par fillon, s’accompagne systématiquement de commentaires particulièrement négatifs, Tant sur la moralité douteuse du candidat, de sa conduite criticable des affaires de l’état en tant que parlementaire plus fictif que l’emploi de sa famille, ministre et 1° ministre…
Nous sommes bien d’accord, personne ne peut connaître le résultat…
PS : depuis longtemps je maintiens que fillon va la gagner.. 55% des 60% de participation =. une victoire à la Pyrus tant il n’a plus aucune légitimité pour agir…
@ Cap2006
Si vous êtes septiques, c’est que votre ordinateurs est infecté par un virus (ce qui peut expliquer l’orthographe défaillante: vous parlez bien de François Fillon et Jean-Luc Mélenchon???) ou c’est votre organisme et votre cerveau qui sont victimes d’un virus ou d’une bactérie et ça se soigne!
Mais si vous voulez raisonner sur cette campagne électorale évoluant en dépit du bon sens, il vaut mieux vous armer d’un scepticisme sur tout ce que vous pourrez lire, y compris ce commentaire « aigre-doux »!
Les sondages ont montré leur incapacité à prévoir les phénomènes Trump ou Brexit… La méthode a fonctionné un certain temps, à l’époque d’un certain type de média analogique.
Il faut désormais accepter l’émergence d’un nouveau système qui rend ces méthodes prédictives inopérantes.
Dans le genre, j’ai entendu parler de plusieurs organismes qui proposent des alternatives aux sondages, la plus inattendue étant l’analyse comportementales et faciales de l’institut Otelo (annonce anticipée des résultats des présidentielles à la mi-avril via leur newsletter).
Un autre institut propose le recoupement de données sans même interroger directement les « sondés », seulement par des questionnaires détournés.
Enfin, et parce que nous sommes le 1er avril, n’oublions pas…Paul le poulpe : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_le_poulpe
Durant mes études, nos profs de statistiques nous expliquaient bien que si la méthode des quotas était très précise, elle ne pouvait donner une représentation fidèle que d’une situation stable et mesurable.
En d’autres termes, faire un sondage sur quelque-chose de parfaitement indécis, mal déterminé, informel, émotionnel n’a qu’un intérêt limité.
Tout au plus on obtient une vision des grandes masses en présence, ici les 3 ou 4 « gros » candidats. Mais il n’est pas possible d’avoir une position plus précise.
Ça ne tient pas aux sondages, aux organismes, au panel, aux corrections et pondérations. Ça tient simplement au sujet qui est non déterminé, donc non déterminable…
c’est pas la partie mathématique qui déconne…c’est un sondage de déclaration d’intention…ça donne une évaluation des déclarations d’intention… faites un sondage déclaratif sur n’importe quel sujet avec un jugement « moral », vous mesurez essentiellement le taux de mensonge.Imaginez que l’on veuille connaitre le nombre d’incestes en France, il suffit de faire un sondage déclaratif…
le sublime sera atteint le jour où la question du sondage sera .. »mentez vous lorsque qu’on vous sonde? ».
@ jacques lemiere
« le sublime sera atteint le jour où la question du sondage sera .. »mentez vous lorsque qu’on vous sonde? ». »
C’est joli! Bravo! (le reste est tout à fait vrai: j’approuve: ces sondages à distance sont chers et inutiles, quand ils ne sont pas manipulés en faveur du commanditaire!)
Le paradoxe d’épiménide ! Un menteur peut-il dire ‘je ment » ? Chercher l’erreur… Et peut-il dire « je suis sincère’? Dans ce cas, que penser de toutes les personnes qui disent « faites moi confiance », « vous pouvez me faire confiance »…et donc bien sûr « votez pour moi »…
Alors allez voir ça ! http://www.othello.group/ C’est l’institut dont j’ai parlé dans mon message plus haut, leur idée c’est d’évaluer la crédibilité des déclarations plus que récolter les déclarations. Par exemple, la méthode des focus group est selon eux risquée, sauf si les déclarations sont ensuite analysées sous tous les aspects verbaux et non verbaux pour savoir dans quelle mesure s’y fier. C’est comme le neuromarketing ou marketing psychologique, quand ce sont les réactions émotionnelles profondes des sujets, qui sont captées, quand ce sont ces réactions qui sont vraiment « sondées » avec des capteurs sensoriels et pas simplement en posant une question verbale à laquelle on peut répondre ce que l’on pense préférable de répondre selon la situation (garder pour soi une opionion politiquement incorrect, dire au sondeur ce que l’on pense qu’il veut entendre, etcetéra). Et c’est donc le projet de cet organisme lhotole de faire une enquête prédictive pour les élections présidentielles avec ce genre de moyens de « sondage émotionnel ». Ils ont annoncé dans une newsletter qu’ils allaient donner les résultats de leur enquête lors d’une conférence à l’Ecole 42 en avril avant le premier tour
– On n’a beau être le 1er Avril.. mais je viens de lire sur France-Info et olivierdemeulenaere.wordpress.com des signes de futures renversements d’alliance en préparation en coulisse, entre LR & En Marche qui se préparent dans le dos des électeurs qui n’ont pas encore tout vu & à qui on demandera d’avaler des couleuvres pour éviter l’arrivée du FN ; mais y consenteront-ils de bonne grâce ?
1) Estrosi fraye avec Macron :
http://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/video-rencontre-macron-estrosi-un-simple-visite-republicaine-pour-francois-patriat_2124951.html
2) Fillon fait acte d’allégeance… avant même l’entre-deux tours. « François Fillon se déclare « prêt à « parler » avec Manuel Valls », et à « travailler » avec Emmanuel Macron ! C’est ahurissant mais c’est pourtant bien ce que révèle la vidéo de son interview des petits déjeuners de RTL du 30 mars. Aussi étrange, les médias loin d’en faire leurs gros titres, passent la nouvelle sous silence, ou l’édulcorent ! C’est qu’il s’agit d’un bien étrange compromis qui, quoique officiel, ne semble en réalité destiné qu’à servir de signal à des initiés.
https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2017/03/31/umps-fillon-pret-a-travailler-avec-macron/
@ alainet
Vous êtes partis dans « l’exégèse de propos de politiciens en campagne électorale » et en vous demandant ce qu’ils ont « derrière la tête » et quils tentent +/- de cacher. C’est au moins méritant, comme démarche intellectuelle politique.
Tous les 3 ( Fr.Fillon, M.Valls et E.Macron) sont en train de s’affranchir (officieusement) de leur parti:
– selon l’intéressé, « Les Républiains » auraient dû, comme un seul homme, reconduire N.Sarkozi au pouvoir mais en lice contre Fr.Fillon, SON premier ministre qui avait, à 2 ou 3 reprises, affirmé son opposition avec cette présidence critiquable, et contre A.Juppé, peu suspect de sarkozisme et qui s’est démis solennellement de cette campagne présidentielle, pour revenir à Bordeaux, exclusivement.
– pour avoir encore une chance, Fr.Fillon DOIT être soutenu par tout son parti unanime derrière lui, malgré les affres +/- artificiels et judiciaires qui le minent
– E.Macron ne peut aller, avec un espoir de succès, au scrutin sans un sacré coup de pouce d’une large part de l’électorat socialiste, donc des défections envers B.Hamon et de leurs électeurs, ce sera essentiel au second tour si il franchit la barre du premier.
– M.Valls, obstacle objectif à la candidature de Fr.Hollande, a +/- trahi son patron et échouant à la primaire, il ne peut être le candidat du P.S. qu’il a +/- trahi aussi en soutenant E.Macron, pour qui il est d’ailleurs un allié « encombrant »; E.Macron, qui a clairement déçu tous ses espoirs d’être ministre au cas où!
– Bien sûr, personne n’envisage un second tour sans M.Le Pen, ce qui n’est pourtant pas sûr à 100 % mais on voit là, une fois encore, que la justice (le parquet) politisée et anti-démocratique française lui laisse une paix royale!
– si ce n’était pas le cas, on retrouverait E.Macron contre Fr.Fillon, dans le binaire gauche-droite cher à la France: il est à parier qu’ils ne se feraient pas de cadeau!
– dans les autres cas, que ce soit E.Macron ou Fr.Fillon qui l’emporte, ces 3 personnes appelant au renouveau de la politique française, mais tous aussi soucieux de leur place ambitieuse « en haut lieu », auront évidemment besoin d’être alliés afin d’imposer les « changements » des mauvaises habitudes, la « réforme » administrative et politique réduisant le train de vie de l’état, en sacrifiant forcément « les rentes » de certains! Il s’agira donc d’un « gouvernement d’union nationale », sans le dire, mais ralliant des gens de droite et de gauche, d’accord pour les soutenir dans les réformes nécessaires, sans a-priori partisan qui a inhibé toute réforme sérieuse en 40 ans!
Et cette intention-là, pas du tout idéologique, n’est évidemment pas un argument électoral utilisable: en France, « l’union qui fait la force » ne peut être que de « pouvoir » ou « d’opposition », la polémique entre 2 clans étant un sport entré dans les moeurs, alors que « l’effort de tous-unis » ne l’est qu’à l’occasion du téléthon ou dans le chauvinisme nationaliste classique!