Le mal français nous vient de l’Éducation nationale et de la Sécurité sociale

Quel candidat abolira les monopoles publics de l’enseignement et de la Sécurité sociale pour introduire une vraie rupture politique ?

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Le mal français nous vient de l’Éducation nationale et de la Sécurité sociale

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 31 mars 2017
- A +

Par Jacques Garello.

L’Éducation nationale et la Sécurité sociale sont les deux foyers du mal français. Dans l’hypothèse osée où les électeurs français seraient en position de faire cette année un vrai choix de société, la vraie rupture serait d’en finir avec le monopole public de l’enseignement et de la protection sociale.

Vous me direz que je rêve, mais des millions de Français rêvent avec moi. Et des millions d’Américains se réjouissent aujourd’hui parce que Donald Trump démolit l’Obamacare, ce système qui prétendait rendre obligatoire une couverture sociale confiée à l’administration fédérale. Trump a choisi Betsy DeVos comme secrétaire à l’Enseignement, qui a le projet de laisser les familles choisir librement l’école et le collège de leurs enfants, sans être obligées de les confier à des établissements publics qui désespèrent les jeunes et sacrifient les plus déshérités.

 

De vrais projets libéraux

Si elle admirait vraiment Trump, Marine Le Pen devrait oublier le volet protectionniste et patriotique du président américain, volet utopiste et suicidaire qui fera sans doute long feu, et ajouter à son programme le démantèlement de l’Éducation nationale et de la Sécurité sociale, vrai projet des vrais « ultralibéraux » qu’elle déteste tant.

Certes; je n’attends rien des candidats de gauche (Macron inclus bien sûr) et je doute que François Fillon se risque sur ce terrain, bien qu’il ait promis de soustraire les établissements privés au contrôle du ministère de la rue de Grenelle, et qu’il ait fait une timide tentative pour amender le système public de santé.

Mais sait-on jamais ? Il me semble indispensable en tout cas que les électeurs soient au moins informés des dégâts causés par nos deux monopoles.

 

L’école de la République

Chez nous l’école n’est pas celle des parents et des enfants, c’est l’école de la République.

Le premier résultat est l’ignorance, allant jusqu’à l’illettrisme ; à part Najat Vallaud-Belkacem, tout le monde en convient et s’en désole.

Mais les autres retombées sont tout aussi dramatiques :

  • violence scolaire, agrémentée de harcèlements, de racket et d’addiction à la drogue ;
  • déconsidération des enseignants, l’absence de dialogue entre parents et maîtres ;
  • fabrique d’asociaux, incapables de communiquer et de travailler en équipe ;
  • négation du mérite, de la compétition, de l’effort, le nivellement par le bas ;
  • incapacité d’assimiler les immigrés et le développement du communautarisme ;
  • conditionnement de masse, le contrôle de la pensée.

 

La sécu dépense sans compter

Chez nous la protection sociale n’est pas une assurance contre les aléas de la vie, c’est une machine à redistribuer l’argent en vue d’effacer les inégalités.

Le premier résultat est l’inefficacité : soins inaccessibles, coûts prohibitifs, ruine des retraites, bureaucratie arbitraire.

À part Marisol Touraine, tout le monde en convient et s’en désole. Mais les autres retombées sont tout aussi dramatiques :

  • le pouvoir d’achat n’est plus lié au service rendu par son activité, c’est un droit social ;
  • richesse et réussite attisent la haine des gens appauvris par le système ;
  • le parasitisme, la tricherie et la corruption entrent dans les mœurs ;
  • les privilèges se multiplient en faveur des clientèles électorales et des corporations ;
  • cotisations et charges sociales grèvent la compétitivité internationale des entreprises.

 

Voilà donc comment l’État français est en train de parachever une entreprise multiséculaire d’asservissement du peuple et d’impunité des dirigeants. Aujourd’hui, les deux ingrédients de la servitude sont réunis et parfaits : l’ignorance et la grégarisation.

Les jeunes ne peuvent épanouir leur personnalité, devenus adultes ils vivent d’assistance. Pour réussir sa vie et ne pas dépendre de l’assistance publique, il faut avoir un solide capital humain, accepter le travail, l’effort, et parfois l’échec. Il faut avoir le respect de soi-même et des autres, savoir assumer sa liberté.

L’État providence propose une alternative séduisante, aussi séduisante que le fruit de l’arbre de vérité : la garantie universelle. Je suis frappé du succès de l’universel dans cette campagne. L’universel, négation du personnel. L’universel est la forme la plus aboutie de l’égalitarisme, l’universel est la négation du personnel.

Bien sûr, il est important aux yeux des libéraux de défendre et prôner la libre entreprise et le libre échange. Mais la liberté ne peut subsister et porter ses fruits que lorsqu’elle est associée à la responsabilité.

Éducation nationale et Sécurité sociale enfoncent le peuple français dans l’irresponsabilité. Voilà ce qui est au cœur de la rupture libérale espérée. Parlons-en autour de nous.

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  • Article très contre productif….

  • Il ne manque juste que la probité de nos politiques et l altruisme de nos élites, fort bien proposée par votre champion Fillon

  • Très bien. Bon article.

  • Ah, ah, Ah ! Vous avez le mérite de m’avoir fait rigoler.

    Allez, en vrac … le système de l’éducation et de la sécu sont imparfaits, j’en conviens, mais tentent à respecter la solidarité, ou puisque vous êtes si attachés à la constitution, à la fraternité.

    Si vous étiez honnête, vous reconnaîtrez que l’école privée ou les complémentaires santé coûtent plus cher que leur équivalents étatiques. Et elles accueillent tout le monde sans distinction (de revenu).

    Tout privatiser reviendrait à rendre tout ça plus cher et à différencier l’offre selon les revenus. Après, de votre point de vue, on peut très bien considérer qu’ils deviennent des bien de consommation. Le mieux pour ceux qui peuvent, la merde pour les autres.

    Vous oubliez enfin une chose importante lié au « coût » du service. L’Éducation nationale et la sécurité sociale n’ont pas besoin de faire de la publicité et n’ont pas besoin de rémunérer de quelconques actionnaires.

    • Si ces deux exemples du manque d’efficience de l’administration « à la française », gangrénée par les syndicats et le corporatisme, sont si brillants, qu’aurait il à craindre d’une mise en concurrence ?

      Pourquoi ne puis je pas souscrire au régime de la secu des députés ? ou celui des agents d’EDF ou de la SNCF ?

      Vous parlez de solidarité et de fraternité de nos régimes professionnels de sécurité sociale : vaste fumisterie…

      Concernant l’école : j’habite dans l’ouest avec une présence forte de l’école catho… cette concurrence améliore l’offre éducative des établissements publiques… et offre un vrai choix aux parents… ( perso j’ai choisi le publique- mais aussi le lieu d’achat de ma maison en fonction de la carte scolaire)
      un vrai chèque éducation serait bien plus équitable…

    • @Bab: il convient d’abord de dissocier l’objectif de service public (qui peut être réglé via un cahier des charges « d’Etat »), de l’opérateur de service public qui peut-être l’Etat, ou un opérateur privé. C’est le cas dans l’éducation et, malgré le sort extrêmement favorable réservé par l’Etat à son propre opérateur (l’EN), on constate bien (voir notamment le rapport de la Cour des Comptes « gérer les enseignants autrement ») que l’efficience, la performance et le coût du service privé dépasse sans discussion possible ceux de l’EN. En matière de santé c’est pareil, sauf que l’Etat s’est attribué un monopole de gestion inacceptable. D’ailleurs s’il était performant, il pourrait sans s’inquiéter s’ouvrir à la concurrence d’opérateurs privés. D’autant qu’il se trouve que la santé, c’est de l’assurance ET de la solidarité. Faisons régler les questions d’assurance par des assureurs qui en général sont beaucoup plus performants que l’Etat, et accompagnant par la solidarité (par exemple un chèque santé), ceux qui ont de faibles moyens mais qui conserveront la liberté de choix de leur opérateur. Autre question incidente: pourquoi les fonctionnaires qui sont les tenants du monopole d’Etat (dont la santé), n’adhèrent-ils pas eux-mêmes à ce monopole et préfère-t-ils leur régime spécial ? serait-il plus profitable et mieux géré ?

    • Votre fameuse solidarité n’a qu’un seul synonyme: TAXE.

      Quand à croire que tout ce qui est privé coûte plus cher, et que le public, ça ne coûte rien, que c’est l’état qui paye, vous oubliez sans doute qu’au fond, c’est le contribuable qui paye cette « gratuité » au travers de prélèvements démesurés et qui mènent le pays et ses habitants à la ruine.

      Et contrairement à vous, je ne suis absolument pas certain que vos équivalents étatiques coûtent moins cher.

    • 1) La solidarité, la vraie, ne consiste pas à exiger que « l’état » force les autres à « financer » à votre place ce que vous refusez de « financer » vous-même (en l’occurrence l’éducation et la santé mais la remarque s’applique à tous les domaines). Dès l’instant où la liberté de fonder une école ou une compagnie d’assurance existe, rien ne vous empêche de collecter des fonds auprès de personnes volontaires pour fournir ces services gratuitement à qui vous voulez.
      2) Si vous êtes salarié, regardez combien vous coûte les cotisations à la sécurité sociale, cotisations prétendument patronales incluses bien entendu, pour la seule branche « maladie » et comparez avec ce que vous coûte votre complémentaire en appliquant le ratio de ce qui est remboursé par la sécurité sociale et de ce qui est remboursé par votre complémentaire. Ajoutez-y la CSG, CRDS, la part de vos impôts qui servent à combler les « trous » de la sécurité sociale et vous serez fixé.
      3) Dans les rares domaines où la libre concurrence s’exerce encore, les prix baissent, certains biens et services devenant même presque gratuits tellement ils sont abondants (denrées alimentaires récupérées et distribuées par des associations caritatives comme les « Resto du Cœur », meubles, voitures d’occasion…). Partout où la « socialisation » a apporté ses « bienfaits » règnent (et régneront de plus en plus) les pénuries (plus de médecins dans les campagnes et bientôt dans les villes, spécialistes qui ont tellement de rendez-vous qu’il faut attendre jusqu’à 10 mois pour en obtenir un, logement (on n’en n’a jamais construit aussi peu)), l’absence de service, les privilèges (plus les choses sont rares plus elles sont chères et plus il faut en réserver l’accès à des privilégiés).
      La libre concurrence dans tous les domaines aurait les mêmes effets qu’elle a eu partout ailleurs : générer l’abondance, faire baisser les prix, rendre accessible au plus grand nombre. Aujourd’hui, 99% des gens ont un téléphone portable, bien encore inconnu il y a seulement 40 ans.
      4) Vous oubliez le coût de la propagande, celui des administrations, les détournements en tous genres, le financement des syndicats, le non travail (allez faire un tour à la Sécurité Sociale et vous verrez comment vous serez reçu), l’entretien de l’appareil coercitif chargé de collecter les fonds (URSAFF, impôts, police…). Quel que soit le domaine, l’absence de concurrence est toujours une calamité.

  • Pourquoi cette manie de vouloir toujours faire table rase de tout. Notre système social a été le meilleur et il a été largement dévoyé par l’ Etat providence, ainsi que notre éducation nationale qui est quand même le premier budget de l’ Etat.

    Mais sans tout détruire, il est possible de réformer et d’améliorer un système qui a aussi un certain nombre de qualités.
    Idem pour l’ Europe…

    • JUstement, il ne faut pas faire table rase… juste ouvrir le droit légitime à la concurrence…
      Personne ne semble se plaindre de la mise en concurrence des telecoms ou de l’energie….

  • Excellent article. Bravo à l’auteur !

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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