Le capitalisme, c’est travailler moins pour gagner plus

Contrairement à ce que disent les pessimistes, les évolutions technologiques liées à l’économie capitaliste ont permis non seulement des gains de productivité mais aussi de libérer l’homme de sa condition servile.

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Le capitalisme, c’est travailler moins pour gagner plus

Publié le 7 février 2017
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Par Ferghane Azihari.

Le capitalisme, c’est travailler moins pour gagner plus
By: Micah SittigCC BY 2.0

Si vous viviez en 1800, il vous aurait fallu travailler en moyenne une heure pour vous payer 10 minutes de lumière artificielle. Cette même heure de travail procure aujourd’hui 300 jours de lumière. En 1900, s’offrir un kilowatt-heure d’électricité nécessitait une heure de travail. Cinq minutes suffisent dorénavant. Un cheeseburger chez McDonald’s coûtait 30 minutes de labeur en 1950. Ce même sandwich coûte désormais trois minutes de votre vie.

Pour Matt Ridley, c’est cette évolution qui illustre la richesse des sociétés modernes. Dans son ouvrage L’optimiste rationnel paru en 2010, il évalue la prospérité en fonction des biens et des services que nous pouvons acquérir pour une même quantité de travail. Si le travail est selon les mots de Milton Friedman « le prix pour obtenir les choses que nous voulons », alors le progrès économique a toujours consisté à faire baisser ce prix par l’accroissement perpétuel des gains de productivité. Ceci explique notre capacité à produire toujours plus de valeur en fournissant toujours moins d’efforts.

Les facteurs qui permettent ces gains de productivité n’ont rien de secret. Le premier d’entre eux est la division du travail et l’échange. Pour mieux comprendre l’importance de l’échange, il faut envisager un instant ce qu’impliquerait le fait de vivre en autarcie.

L’expérience du sandwich en autarcie

Un youtuber du nom d’Andy George s’est justement livré à cette expérience. Il a tenté de faire son propre sandwich tout seul en recourant le moins possible à l’échange pour chaque ingrédient. Il a fait pousser ses propres légumes, a produit son fromage et son pain. Même en ayant recours à des ustensiles de cuisine, il lui a fallu 6 mois et 1 500 dollars là où quelques euros et quelques minutes suffisent aujourd’hui à acheter un simple sandwich dans un supermarché.

C’est précisément le libre-échange qui nous permet d’obtenir une division du travail toujours plus optimale au fur et à mesure que son échelle s’étend, avec pour effet le recul de la pauvreté.

Un deuxième facteur de productivité est bien entendu l’accumulation de capital et le progrès technique.

Pourtant ces phénomènes ne cessent d’être dénigrés au nom de la « protection de l’emploi ». La perte d’emplois industriels est vue – à tort – comme un signe d’appauvrissement alors qu’elle ne dit rien sur l’efficacité des structures de production.

Au XIXème siècle déjà, le mouvement des luddites s’insurgeait contre l’utilisation grandissante des machines qui réduisaient le besoin de main-d’oeuvre dans l’industrie du textile. Aujourd’hui, certains nous promettent de taxer les robots pour compenser les prétendus ravages promis par l’automatisation. Il ne manque plus que les nostalgiques des sociétés paysannes nous proposent de taxer les tracteurs pour compenser les emplois agricoles détruits par l’industrialisation.

Le rôle positif de la mécanisation

Ceux qui émettent ces propositions peinent à comprendre que la mécanisation génère des gains de productivité au profit du plus grand nombre et qui se diffusent principalement par des baisses de prix. Ce processus permet de libérer des ressources humaines et financières pour répondre à d’autres besoins qui étaient jusque-là trop coûteux à satisfaire. Nos besoins étant illimités, la crainte d’un chômage de masse permanent est infondée, pour peu que chacun demeure libre de vendre ses services.

Il n’y a donc aucune corrélation entre pertes d’emplois manufacturiers et chômage. Ainsi le Royaume-Uni a visiblement connu ces dernières années des destructions d’emplois industriels supérieures à celles qui ont eu lieu en France et en Italie. Cela n’empêche pas le Royaume-Uni d’afficher un taux de chômage inférieur à 5% quand celui de la France et de l’Italie tourne respectivement autour de 10,5% et 12%.

L’accumulation de capital productif doit donc être acclamée et non diabolisée. Bien sûr cette accumulation nécessite quelques prérequis : un environnement qui préserve les incitations à épargner et à investir. Sauvegarder la rentabilité de l’épargne et de l’investissement implique de baisser les prélèvements obligatoires qui pèsent sur le capital tout en renonçant à maintenir arbitrairement des taux d’intérêts bas. Les politiques fiscales et monétaires actuelles vont dans la direction inverse.

L’ouvrage de Matt Ridley a le mérite de battre en brèche tous les discours pessimistes qui nous promettent une humanité toujours plus décadente quand celle-ci n’a jamais été aussi prospère en raison des facteurs que nous venons de mentionner.

Ces progrès n’impliquent évidemment pas de nous satisfaire de la situation actuelle. Les améliorations sont toujours possibles. Ridley mentionne d’ailleurs l’existence de quelques exceptions à la baisse des prix observée dans la plupart des secteurs de l’économie : la santé et l’éducation. Des exceptions qui peuvent étonner jusqu’à ce que l’on se souvienne que ces industries font partie des activités non soumises à un régime de libre-concurrence.


Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

 

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  • Approximations : « Ridley mentionne d’ailleurs l’existence de quelques exceptions à la baisse des prix observée dans la plupart des secteurs de l’économie : la santé et l’éducation, parce qu’il n’y a pas de concurrence ». Sans préciser que l’augmentation des budgets de santé sont dus au vieillissement de la population. Pour l’éducation ou la culture, il est difficile d’obtenir si facilement des gains de productivité : un ordinateur ne remplace pas un prof, et bien souvent il faut les 2. Les pays où les systèmes d’éducation ou de santé sont en concurrence très forte ne sont pas les moins chers bien au contraire).

    • Bonjour tigrou

      « Les pays où les systèmes d’éducation ou de santé sont en concurrence très forte ne sont pas les moins chers bien au contraire). »

      Qu’importe que les systèmes en concurrence ne soient pas les moins chers (quoique), l’important c’est d’avoir le choix.
      Prenez le marché automobile, en RDA les dépenses automobiles étaient faibles, pour cause une trabant au compte-goutte si disponible), dans un système concurrentiel, vous pouvez vous acheter une porsche ou une twingo.. ou rien. Vous avez le choix. Qu’au final les clients payent plus cher importe peu car c’est leur liberté.

      De même dans l’éducation, les jeunes font des études sans débouché, mais c’est ‘gratuit’ (comme la santé, nombre dépenses inutiles).

      Un système monopolistique, c’est l’assurance de pénurie, de surcoût et de mauvaise qualité.

  • et surtout c’est la juste reconnaissance par le revenu de la récompense des meilleurs « enrichisseurs » ,par le travail le capital et l’innovation…le reste suit.le socialisme ne récompense pas et ne motive pas autrement que par la satisfaction d’avoir œuvré pour la collectivité , mais le fait de façon détournée tant cela peut tuer le progrès économique et social. Même sous un régime communiste il fallait des tableaux d’honneurs qui étaient une récompense dérisoire en nature et une propagande désignant les salauds et les gentils..
    Le capitalisme est aussi naturel que la notion de respect de la parole donnée et que la loi du marché… le socialisme repose tout entier sur la notion d’intérêt collectif…que personne n’a jamais su ou pu définir…mais qui fait écho chez tout le monde…

  • 1500 dollar pour un sandwich ? Quels sont les références pour ce prix? Je ne pense pas ques des graines de légumes (trouvable avec des voisins) coutent grand chose. Alors a moins qu’il est synthétisé entièrement la viande, il ya une erreur ou il s’y prends très mal! En tant que peut citadin, je pari que par échange avec les cousins ou connaissance je pourrais le faire pour 0€.
    Quoiqu’il en soit c’est un exemple arrangé pour soutenir un article qui se sert de chiffres manipulé pour soutenir son point de vue.

    À l’heure ou les gens recommence à organiser un société de partagé cet article fait tâche…

    • Bonjour Tanae

      Vous avez lu l’article ? « Il a tenté de faire son propre sandwich tout seul en recourant le moins possible à l’échange pour chaque ingrédient. ».

      ECHANGE est le mot important.

      • Bonjour à toutes et à tous,

        Certes ! Dans mon village ancestral de 1 500 habitants en 1650, il n’y avait quasiment AUCUN échange ni avec d’autres villages ni entre les habitants. Chacun faisait son pain, tissait ses vêtements, fabriquait son fromage, élevait ses bêtes …

        C’était la misère noire … Un troupeau de 25 chèvres faisait vivre une famille de 5 personnes (Papa, Maman, et les 3 gosses survivants de 7 ou 8 grossesses …). Comme il n’y avait dans le village que 3 ou 4 vieillards de plus de 60 ans, la profession de « grand-parent » était inconnue, comme celle de « retraité » … C’est CELA la « société de partage » 🙁

        Alors, depuis on a eu le progrès scientifique et technologique qui ont permis de vivre autrement … même si certains, au fond, rêvent de revenir à la situation antérieure, sous prétexte d' »égalité » … Mais bon sang, le développement économique entraîne FORCEMENT l’inégalité dans la prospérité … Mon village de 1650 (comme celui de tout le monde, du reste …) c’était l’égalité dans le dénuement total …

        https://www.contrepoints.org/2017/01/31/279420-lutte-contre-les-inegalites-comment

        Amitiés,

        Pierre

    • Non, il n’y a pas d’erreur.

      Vous n’avez jamais entendu parler de l’experience de cet americain ?
      Les journaux en avaient tous parle a l’epoque pourtant.

      Si le prix final de son hamburger final fut si eleve est parce qu’il a produit tous les ingredients necessaires lui meme. La flemme d’aller revoir la video mais si je me souviens bien, il avait du faire pousser ses propres legumes et son ble pour la farine, elever et nourrir ses poules, aller chercher l’eau dans la mer puis la traitee pour obtenir du sel, etc.

    • En tant que peut citadin, je pari que par échange avec les cousins ou connaissance je pourrais le faire pour 0€.

      SI vous savez produire des sandwiches pour 0€ vous allez faire fortune. Allez-y, foncez ! 😀 😀 😀

  • C’est la définition du capitalisme de connivence ,’est-ce-pas ?

  • Du vrai et du faux comme la multiplication des echanges creant la richesse…..de A vers B , c’est vrai mais si c’est de A via b c d e f ver G , c’est faux , A et B se sont appauvri au profit de b c d e f 🙂
    La richesse n’augmente qu’en accroissant le nombre de producteurs…d’ où la concurrence est la consequence…ce qui fait croire que la concurrence fait la croissance.
    Bon, vous allez encore me dire que je fais de l’economie de bistrot…..

    • Je pense que la seule phrase vraie est la dernière 🙂

    • @reactitude :
      Merci de cesser votre flooding et votre trolling.

      PREMIER AVERTISSEMENT AVANT BANNISSEMENT.

    • A produit des pommes de terres qui les vends à B grossiste.
      B vends les pommes de terres à C chaine de restauration rapide.
      C transforme les pommes de terres en frites et les vends à D.
      Qui c’est appauvri?

    • mais comment vous vous débrouillez pour dire des choses fausses sans vous en apercevoir..
      La richesse n’augmente qu’en accroissant le nombre de producteurs…d’ où la concurrence est la conséquence…ce qui fait croire que la concurrence fait la croissance.
      quand vous dites «  »n’augmente qu’en »…ça signifie que c’est le seul moyen…en fait la richesse n’augmente pas forcement avec le nombre de « producteurs »..vous avez remarqué qu’il a des travailleurs pauvres et des travailleurs riches? des gens qui produisent plus de richesses que d’autres , des progrès technologiques? ???? est ce que vous y croyez?

      si A et B s’enrichissent ils font quoi de leur richesse? la mettent dans un trou? ou s’offrent le travaille de bc f et g pour leur faire un manucure ou un beau jardin? ou investissent dans un moyen de produire de nouvelles richesses qu’il faudra bien vendre à quelqu’un!!
      ça peut être lent cette évolution mais son sens est clair..
      personne ne vous dit non plus que personne ne peut s’appauvrir même si la richesse globale augmente, qu’un ouvrier qui perd son boulot à cause d’une délocalisation n’est pas malheureux…
      Mais une chose que vous devriez vous demander c’est pourquoi la mondialisation s’accompagne de phénomènes qui apparaissent « brutaux »…
      la raison à mon humble avis c’est que quand vous essayer de freiner durant des années l’évolution naturelle de l’économie, c’est comme essayer d’arrêter l’eau de couler par un barrage…il finit par péter et ça fait mal…
      c’est quoi les barrages? les droits de douanes, les interdictions sans fondements diverses et variées, les taxations « réparatrices », les rentes…
      Le monde était plein de barrages; et de crève la faim, le rééquilibrage est brutal pour certains…mais au point de vue global, les choses sont claires…la mondialisation capitalistique est un bienfait pour les VRAIS pauvres…de même que la technologie, l’éducation, l’énergie abondante…

  • le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses .la vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère .CHURCHILL

  • Bonjour à toutes et à tous,

    Tout à fait en phase avec le contenu de l’article, j’insisterai toutefois bien davantage sur le progrès scientifique et surtout technologique depuis plus de 200 ans, qui a rendu cette prospérité possible, certes accompagné par une « superstructure » juridique et financière … préexistante :
    https://www.linkedin.com/pulse/recherche-et-industrialisation-moteurs-de-linnovation-pierre-tarissi

    Ajoutons qu’il est bien possible qu’un jour, les quantités de travail humain nécessaires à la production de richesses « de base » se mettent à vraiment dégringoler, bannissant définitivement le travail humain NON QUALIFIE …
    https://www.contrepoints.org/2017/02/06/280036-couts-de-production-devenaient-nuls

    Amitiés,

    Pierre

  • La photo donne trop envie =D

  • La société actuelle ne doit pas encore être prête, il suffit de voir les problèmes de fillon qui a testé avec succès cette aphorisme. Il est même allé plus loin, ne pas travailler pour gagner beaucoup

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