Par Daniel J. Mitchell, depuis les États-Unis.
Quand je me rends en Europe pour participer à des conférences, il est assez courant que des personnes de gauche tentent de discréditer mes propos en affirmant que les Américains sont égoïstes et cupides.
Dans la mesure où j’ai plutôt de la sympathie pour les écrits d’Ayn Rand, je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ce que les gens cherchent le meilleur pour eux-mêmes. Par ailleurs, Adam Smith a fait remarquer en 1776 que le désir de gagner davantage d’argent pousse d’autres personnes à pourvoir à l’amélioration de notre vie. L’une de ses remarques les plus célèbres est la suivante :
Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt.
Mais, pour le bien du débat, prenons au sérieux l’hypothèse de nos amis étatistes d’Europe et regardons simplement si leur affirmation est correcte.
Les Américains sont-ils plus égoïstes et plus cupides que leurs homologues de l’autre côté de l’Atlantique ?
Le moyen le plus simple de vérifier cette hypothèse est de comparer les taux et les niveaux de dons volontaires. Les individus égoïstes et cupides s’accrocheront certainement à leur magot tandis que ceux motivés par une conscience sociale forte et remplis de compassion seront altruistes.
Que valent les États-Unis en comparaison des autres pays ? Eh bien, je ne suis pas un grand fan de l’OCDE, mais les bureaucrates parisiens sont assez bons pour recueillir des statistiques auprès des pays membres permettant de comparer « des pommes avec des pommes ».
Et si vous observez les taux de « dépenses sociales privées volontaires » entre les nations, il s’avère que les Américains sont sans peine les personnes les plus généreuses dans le monde développé.
Dépenses sociales privées volontaires (en % du PIB)
Incroyable : les gens vivant aux États-Unis sont si généreux que leurs dons volontaires représentent 10,2 % du produit intérieur brut. Les seuls autres pays qui atteignent à peine un peu plus de 5 % du PIB sont les Pays-Bas, le Canada et le Royaume-Uni.
La plupart des États-providence, supposés compatissants, ont des niveaux de dons de bienfaisance bien tristes. Les dépenses sociales volontaires dans les principaux pays européens, comme la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, représentent en moyenne moins de 2 % du PIB.
Il est également intéressant de noter que ces chiffres sous-estiment en réalité l’écart de dons entre les Américains et les peuples des autres nations. La production économique est environ 30 % plus élevée aux États-Unis que dans le reste du monde développé, de sorte que les dons de bienfaisance des Américains représentent en fait une part beaucoup plus grande d’un gâteau beaucoup plus gros.
Les étatistes pourraient rétorquer que les Européens expriment leur générosité par le biais du secteur public. Ce n’est pourtant en aucun cas comparable car il est faux d’assimiler la coercition étatique à de la charité privée. Mais même en adoptant l’état d’esprit européen selon lequel l’État devrait être un pourvoyeur de revenus de transfert, les chiffres de l’OCDE montrent qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre les États-Unis et les autres pays développés.
Selon les données de l’OCDE, les pouvoirs publics redistribuent 20 % du PIB aux États-Unis contre 21,9 % du PIB pour l’ensemble des pays de l’OCDE. Et dans la mesure où il existe de solides preuves que la redistribution publique mine les progrès dans la lutte contre la pauvreté, je préfèrerais réellement qu’il y ait un écart important entre l’Amérique et les autres nations !
PS : il est également intéressant de constater, chiffres à l’appui, que les partisans d’un État limité sont, aux États-Unis, beaucoup plus généreux que les personnes en faveur d’un large État-providence.
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Sur le web. Traduction : Raphaël Marfaux pour Contrepoints.
Je ne sais pas du tout quel etait l’objectif ou le message implicite de l’auteur mais la mise en avant d’une conclusion ou d’un constant (ici la « generosite » des americains) par une stastistique aussi precise qui semble avoir ete analysee au microscope (ici les « Voluntary private expenditure ») est TOUJOURS le reflet d’une malhonnetete intellectuelle dans un article de presse.
Je viens passer 10 minutes a decortiquer les donnees statistiques de l’OCDE fournies par l’auteur sur lesquelles il s’appuie et je ne suis pas surpris de ce que j’y ai trouvé.
Deux points:
– Deja, la France est le champion incontestable en termes de depenses sociales generales avec 31% du PNB, loin devant la moyenne de 20% des autres pays de l’OCDE et des Etats Unis avec 19%.
Ce n’est evidemment pas une nouveaute, nous le savons deja tous.
Et qui dit depenses importantes, dit egalement ponctions etatiques tout aussi importantes … alors on pourrait comprendre que les francais seraient moins « genereux ».
– Mais le point le plus interessant concerne les fameuses « Voluntary private expenditure » et si les Etats Unis ont un pourcentage si eleve sur cette donnee, c’est pour une raison la aussi bien connue, la sante.
Jusqu’a preuve du contraire, les Etats Unis sont le seul pays developpe ou vous pouvez finir dans la rue a cause de vos dettes liees a la sante …
Sinon pour le reste de ses « arguments », il se contente de liens qui renvoient a son propre blog …
Mais bien sûr… Encore de la propagande idéologique américanophobe totalement opposée au fait…
Les Américains ne seraient pas pris en charge par l’Etat en matière de santé ? Voyons les faits : quel pays a la dépense publique de santé par habitant la plus élevée, la France ou les Etats-Unis ?
La réponse avec les chiffres de l’OCDE dans un article de Forbes :
Raphael ,
« Les Américains ne seraient pas pris en charge par l’Etat en matière de santé ? » …Toujours la même confusion des interventionnistes étatiques , car jusqu’à nouvel ordre , le fameux état dont on nous abreuve régulièrement ne sort pas un kopeck de sa poche , il vous prend l’argent dans votre poche et le redistribue via fonctionnaires ou services privés à des destinataires qu’il a choisi …
Votre graphique ne contredit EN RIEN mon propos:
– Premierement, je n’ai jamais dit ou laisser entendre dire que les Etats Unis ne prennaient pas en charge ses citoyens ou que leur budget consacre a la sante serait inexistant.
– Deuxiemement, point le plus important, le fait que les Etats Unis depensent plus d’argent public par habitant n’est PAS DU TOUT en contradiction avec le fait que se soigner coute excessivement cher chez eux. Cela montre au contraire que leur systeme de sante est de maniere generale inefficace car les citoyens doivent en plus payer une addition beaucoup plus salee que les francais lorsqu’ils se rendent chez un praticien.
Plus simplement, vous m’opposez une donnee totalement hors sujet.
– Et au dela de ca, ce genre de graphiques ne refletent rien de concret car ils representent une moyenne et ne prennent en compte ni les inegalites et ni la maniere dont les citoyens beneficient des depenses publiques de sante.
Vous êtes hors sujet, l’article ne traite pas de la santé!
Nooon sans blague Einstein ?
Lis mon premier commentaire (le premier des commentaires de cet article) ou mieux, vas faire un tour sur le site de l’OCDE auquel se refere l’auteur.
Parler de système de santé .de façon globale ou d’efficience me semble périlleux..
La particularité de l’intervention étatique est de casser la logique de prix…Rien n’est comparable.
le prix de la consultation d’un médecin est contraint.. en france .. ça conduit à l’impossibilité de « récompenser » un bon médecin ( du point de vue du patient) et de démotiver les gens à devenir médecin…on commence aussi à voir des coûts de santé qui se reportent sur les impôts locaux façon on va construire un centre de soin au frais du contribuable…ou autre..
On ne peut pas non plus comparer les « besoins » de soin entre deux personnes..ce n’est pas réellement objectivable, c’est le commissariat au plan qui pense qu’on peut savoir ce genre de chose.
On a pas non plus de mesure de la qualité des soins reçus par une personne…car la santé d’un personne ne dépend pas seulement des médecins, mais de son mode de vie…
On ne peut rien comparer…rien.
mais le fait est là…les américains donnent plus que les français de façon volontaire, vous vous placez dans une optique qu’on est absolument pas forcé de partager, vous pensez ,me semble t il, que les pauvres DOIVENT recevoir des soins que c’est un droit…que c’est un devoir pour les états….non..
l’auteur a de toutes façons un peu tort à mon avis…son point pourrait être beaucoup plus facilement exprimé….la charité d’état c’est du vol…on me force à payer pour des types qui ne se cassent pas forcement le cul…je veux bien payer mais librement, et je veux un droit de regard… cru…certes mais tellement vrai… toute justification de l’aide sociale est extrêmement alambiquée..on peut y adhérer mais rarement ^tre convaincu…surtout quantitativement.
les aides sociales ne sont pas de la charité… elles sont tolérables jusqu’à un certain point.. mais .absolument mortifères quand elle influent sur les choix économique des gens au premier ordre.
Et la générosité se manifeste bien au- delà des dons en argent. Autour de moi je connais une multitude de gens qui s’impliquent bénévolement dans des associations, répondent aux campagnes ponctuelles de collectes et autres… Tout ceci n’est absolument pas quantifié. Les Français, ceux que je connais en tous les cas, sont très généreux!
Votre post est biaisé car il s’agit ici de donations à des associations caritatives. Et tout le monde sait qu’un américain qui a réussi se doit d’être généreux!
Une des raisons majeures de cette situation n’est-elle pas à trouver dans le système fiscal des US, où (presque) tous les « dons » à (presque) toutes sortes » d’organisations » sont déductibles de l’impôt sur le revenu ou celui des scoiétés, d’où les « fondations d’entreprise »ou celles de « particuliers », comme Bill Gates, bien plus nombreuses et puissantes là-bas que chez nous ?
PS : les stats… voir la remarque de Churchill !!!
Aux USA, les dons sont souvent déductibles du revenu imposable ; en France ils sont déduits autoritairement du revenu, imposés quand même, et attribués à ceux qui haïssent le plus les « donateurs ».
En France aussi, les dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66.6% (pas du revenus imposables, mais de l’impôt lui même, ce qui est très intéressant).
Pour ignorer cela, vous ne devez pas en faire souvent….
Je fais pas mal de dons, merci (pour les destinataires). En fait je m’interrogeais sur la limitation ou pas des dons déductibles des impôts des particuliers ou des entreprises aux US. Merci à celle/celui qui a la bonne réponse!
non….les dons aux associations…peut être,pas les « dons », il faut un petit papier, un reçu… dans les pays où les familles sont larges et très solidaires, les aides sont intra familiales…c’est du don…et ça n’apparaît pas dans les beaux tableaux..
on peut même se poser la question de savoir si les aides sociales conduisent à l’explosion de la solidarité familiale…
En outre, il faut prendre les choses dans le bon sens, prendre de l’argent à une personne pour la donner à une autre exige une explication, il est quand m^me incroyable que c’est le principe de l’aide sociale d’état qui semble aller de soi…
ce sont les obligations qu’on doit justifier pas l’inverse… c’est donc le système social français qui doit prouver sa « supériorité »…et je me demande bien comment il peut faire…compte tenu des particularité de chaque pays…il faudrait donc réussir à savoir si » ça irait mieux » dans une France sans aide sociale que dans la france actuelle.
je vous souhaite bien du plaisir…on peut imaginer un grand nombre de critères. mais prenons un exemple simple…pourquoi telle distribution de revenu est meilleure que telle autre? foutaises…