Par Serge Federbusch.

Brutus sans poignard, Valls a réussi à occire François Hollande sans même avoir à défourailler. Il lui a fait comprendre qu’il se présenterait coûte que coûte aux primaires du PS pour ne lui laisser aucune porte de sortie. C’est donc par un pitoyable exercice de défense de son bilan que François Hollande achève sa course présidentielle.
Si ce bilan est bon, pourquoi ne pas avoir le courage de le présenter aux électeurs ? « Renonçant », tel le pape Benoît XVI, voilà Hollande qui regagne aussitôt plus de dix points dans les sondages ! C’est une cruauté dans la cruauté : les Français l’aiment bien s’il décide de s’en aller.
Mais l’amertume présidentielle était grande et le désarroi se lisait sur sa triste figure, dans son œil humide et sa gestuelle lugubre. François Hollande va désormais pouvoir savonner la planche de son successeur, qui qu’il soit, prenant un malin plaisir à torpiller par priorité la candidature de son ex-Premier ministre félon.
Une indiscrétion, comme on dit, nous apprend que ce dernier n’avait « aucun respect pour son chef et qu’il ne le supportait plus ». Ce devait être joli-joli, les conseils des ministres et les échanges entre quatre yeux ces derniers temps !
Bataille annoncée entre socialistes
Que va-t-il se passer désormais dans la folle galaxie des roses de toute nuance ?
Dévoré sur sa droite par Macron, Valls va affronter un Montebourg grignoté sur sa gauche par Mélenchon. L’issue des primaires dépendra donc uniquement de la capacité de ces adversaires hors les murs à dissuader leur « peuple de gauche » d’aller voter lors du scrutin socialiste. Si la gauche basse de plafond cède au thuriféraire de Fidel Castro à Paris, alias Mélenchon, elle ne se déplacera pas.
Ce sont donc les franges les plus à droite de l’électorat PS qui l’emporteront, au bénéfice de Valls. Si, au contraire, Macron persuade le centre gauche que l’avenir ne s’écrit plus dans le parti, les supporters de Montebourg domineront. Quoi qu’il en soit, ce sera un choix par défaut, contraint et dominé par des influences extérieures.
L’électorat potentiel de la « gauche » est aujourd’hui de 40 % au maximum. S’ils sont quatre à cinq à se partager ce gâteau raplaplat, leur chance de figurer au second tour est extrêmement faible. L’animosité entre toutes ces chapelles et leurs leaders sera d’ailleurs telle que la tentation de l’abstention sera grande pour les sympathisants des candidats défaits, quelle que soit l’issue du scrutin interne. Bref, la droite peut être sereine.
Cela étant, il est un peu inquiétant de se dire que, d’ici mai prochain, un pouvoir furibard et hostile à tout successeur sera installé dans les palais ministériels et à l’Élysée. Si l’on y ajoute le fait qu’avant les prochaines législatives l’opposition actuelle n’aura pas les coudées franches, ce sont près de sept mois de quasi vacance de l’autorité qui s’ouvrent pour la France.
Ajoutez à cette situation l’absence de vrai gouvernement en Espagne, au Portugal et le désarroi italien et vous comprendrez pourquoi l’Europe du Sud est déconfite, livrée à ses tuteurs de Berlin et Francfort. Une périlleuse situation dans un monde où la pression politique et militaire monte à nos frontières.
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Qui sera l’heureux gagnant d’une belle veste électorale de haute couture ?
Parce qu’ils pensent que ce qu’il est convenu de dénommer “la gauche” est un machin qui existe encore …
Croire en la virginité de Marie, croire au Père Noël ou croire dans “la gauche” ce la relève toujours de la croyance donc de l’irrationnel.
“les Français l’aiment bien s’il décide de s’en aller.”
Non les Français aiment sa décision de s’en aller!
Et en 2022 il y aura votre amie Hidalgo !
Les Français manifestent leur bonheur de ne plus le voir. Mais ils ont tort d’anticiper son départ, car il refuse de perdre ses revenus électoraux, les à -côtés, et la gloire de la fonction. Non il ne renonce pas à tout ce qui nous déplait en lui….