Elon Musk, retour sur Terre

Qu’ils réussissent ou échouent, des entrepreneurs comme Elon Musk nous donnent la possibilité de l’optimisme.

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Elon Musk à "The Summit 2013" Photo Dan Taylor / Heisenberg Media (CC-BY 2.0)

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Elon Musk, retour sur Terre

Publié le 13 septembre 2016
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Par Philippe Silberzahn.

Elon Musk, de retour sur terre ?
Elon Musk à « The Summit 2013 » Photo Dan Taylor / Heisenberg Media (CC-BY 2.0)

Ainsi donc la fusée Falcon 9 de Space X, l’entreprise d’Elon Musk, a explosé au sol.

Comme je l’ai évoqué dans un article précédent, Elon Musk est en train de révolutionner le transport spatial par une approche radicalement nouvelle. En quelques années, il est arrivé à se hisser dans le club très fermé des entreprises capables de mettre des satellites sur orbite. De l’avis de nombreux observateurs, l’explosion du Falcon 9 semble mettre un terme à son ambition folle d’envoyer, un jour, des gens habiter sur Mars. Je n’en crois rien et il faut regretter l’ironie que suscite, surtout chez nous, l’ambition de Musk.

 

L’échec d’Elon Musk

Plusieurs journalistes n’ont pas manqué d’ironiser sur l’échec de Musk.

L’article de Dominique Nora dans L’Obs cache ainsi à peine sa satisfaction en titrant :

« L’explosion du lanceur Falcon 9 de Space X révèle l’incroyable fragilité d’un entrepreneur, qui promet toujours plus qu’il ne peut tenir. La fin d’un mythe ? » 

En reprenant toutes ses entreprises, Nora pointe les risques pris et les revers rencontrés dans chacune d’entre-elles. « Bien fait pour lui » semble-t-elle insinuer à chacune des lignes.

Mais Elon Musk n’est pas un mythe, c’est un entrepreneur ambitieux. Et l’innovation, lorsqu’elle est aussi ambitieuse, n’est pas un chemin linéaire où la réussite est garantie.

Je rappelle ainsi toujours que Nespresso a mis plus de 21 ans avant de réussir et de devenir rentable. 21 ans ! Durant ces 21 ans, le projet a connu deux échecs de lancement majeurs, de multiples problèmes techniques, des errements marketing et commerciaux. 21 ans pour que l’entreprise réussisse finalement à trouver la bonne formule, avec le bon produit et la bonne cible. Et nous parlons ici d’une machine à café.

Henry Ford fut copieusement moqué en son temps lorsqu’il annonça construire une voiture que les ouvriers pourraient acheter. Jeff Bezos, fondateur d’Amazon qui aujourd’hui révolutionne le champ entier de la distribution, a subi à ses débuts, et pendant plusieurs années, de nombreuses attaques de la part de journalistes et d’experts, sceptiques quant à ses chances de réussite. Plus récemment, la possibilité d’avoir des voitures autonomes était unanimement jugée impossible.

 

Pour qui se prend Elon Musk ?

Ces échecs initiaux sont particulièrement fréquents dans le domaine de la technologie.

Que l’on se souvienne des premières tentatives pour voler, un des plus vieux rêves de l’humanité, parsemées d’échecs mortels. On imagine volontiers un Dominique Nora de l’époque se gaussant de ces aventuriers redescendant sur Terre, littéralement, et de leur fragilité. Non mais pour qui se prennent-ils ? Le tout pour enfin aboutir au vol historique du Kitty Hawk des frères Wright en 1903.

Il faut d’ailleurs noter, ô ironie ! que ce vol historique passa complètement inaperçu à l’époque. La presse n’en parla pas. Ce qui est important ne se voit pas forcément, et ce qui se voit – un échec de lancement de fusée – n’est pas forcément important. Cela fait partie de la démarche. C’est déplaisant, parfois coûteux en vies humaines, mais cela permet d’apprendre.

Enfin, il faudrait rappeler aux observateurs qui ont la mémoire courte qu’Ariane, en son temps, connut son lot d’échecs avant de devenir la réussite que l’on sait. Qu’Elon Musk, qui précisément entend concurrencer Ariane (et Boeing) connaisse lui aussi des incidents techniques, n’est nullement surprenant.

Au final, rien ne dit bien sûr que Musk réussira. Son entreprise est titanesque. Prétendre révolutionner non pas une ni deux, mais trois industries – l’automobile, l’énergie et le transport spatial – est totalement déraisonnable. Ses investisseurs doutent. Les experts doutent. Mais tous les grands inventeurs et pionniers industriels ont été qualifiés de déraisonnables par le passé. Le lancement du Boeing 707 fut en son temps un pari fou qui devait sauver ou tuer l’entreprise. Idem pour l’IBM 360. Qu’ils réussissent ou échouent, des entrepreneurs comme Musk nous donnent, comme j’ai eu l’occasion de l’écrire, la possibilité de l’optimisme.

En particulier en France, on se prend en effet à rêver que la prise de risque, et donc la possibilité de l’échec, soit acceptée et encouragée, et qu’elle ne fasse plus l’objet de moqueries. Vœux pieux certainement…

Sur le web

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  • Pas besoin de machines à cafés pour illustrer le propos. En restant dans la conquête spatiale, Kennedy en son temps a aligné environ 110 milliards de dollars (equivalent actuel) pour lancer le programme Apolo afin d’envoyer un homme marcher sur la lune. Pour concevoir LA fusée à la fois robuste et capable d’envoyer des hommes avec une sécurité relative, la NASA a procédé à environ 2000 essais pour parvenir au bon design. Inutile de dire que la plupart des prototypes ont fini en feu d’artifice. Exactement comme le Falcon9 de SpaceX. On aurait tort de croire qu’il s’agissait d’un délire mégalo de Kennedy et d’un gachi financier. Ce fut au contraire un investissement colossal dont les USA continuent à percevoir les benefices aujourd’hui. Une belle leçon sur ce qu’est etre visionnaire…

  • Every successful person has had failures but repeated failure is no guarantee of eventual success. — Anonyme

    Les vendeurs d’encyclopédies ne doivent pas prendre le pas sur ceux qui les rédigent, ou même simplement qui les lisent.
    Elon « Shadok » Musk n’est certainement pas l’exemple à donner, et la comparaison avec les frères Wright devrait être l’occasion de rappeler la supériorité du travail technique sur celui de communication, de l’utilisation de l’expérience d’autrui sur la vente des promesses. EM n’a rien inventé lui-même, jusqu’à preuve du contraire c’est un bonimenteur de foire dans la lignée des mines salées et des avions renifleurs (cf. les conclusions du rapport sur l’échec du lancement Ariane 501, le fait d’avoir fonctionné auparavant (sur Ariane 4) n’est pas pertinent pour la qualification qualité si on ne peut pas documenter pourquoi ça a marché et pourquoi ce qui a fait que ça a marché sera toujours présent).
    C’est le même postulat que celui du socialisme : ce qui coûte cher le fait pour enrichir ses vendeurs. Ben non, c’est parce que la qualité et la fiabilité ont un coût qu’on ne voit pas.

    • C’est donc à votre attention qu’avait été faite la comparaison avec Nespresso.
      Quand j’ai vu cet article sur le site de Silberzahn hier, je me suis demandé quels allaient être les commentaires sur CP. Merci d’avoir confirmé que même chez les libéraux il y a des jaloux. En fait c’est dans la nature humaine, surtout ceux ayant travaillé dans le public.

      Mettre qualité et R&D en parallèle, fallait oser.
      Si on fait des prototypes c’est justement pour valider des principes et éviter aussi la surqualité. Sur sa voiture autonome il avait voulu éviter de mettre un LIDAR, mauvaise pioche.
      Science is not settled.

      • Merci de confirmer que même parmi les libéraux, il y a des gens qui prétendent tout connaître des mobiles d’autrui à leur place, et qui trouvent leur satisfaction à dénigrer ceux qui n’adorent pas les mêmes sulfureuses idoles qu’eux…

        Soyez sérieux : au lieu de m’attaquer sur ma personne et mes supposés péchés, présentez donc des arguments non-émotionnels en faveur de Musk !
        Le lancement avorté SpaceX était-il une action de R&D ? Si tel était le cas, exposer un satellite réel dans une phase de R&D préliminaire dénote une inconscience inadmissible. Les opérateurs de satellites acceptent parfois dans mon expérience de risquer un satellite dans un lancement de qualification, pas qu’on laisse le satellite gratuitement prendre des risques à bord pour faire de la R&D en ayant annoncé un lancement opérationnel. Pour les lancements spatiaux, la fiabilité se mesure (et les primes d’assurance s’évaluent en conséquence). Or tout ce qui a filtré du lancement montre que les économies se sont faites au détriment des procédures qualité, en comptant sur la chance. Vous le dites vous-même : « On croyait que c’était de la surqualité coûteuse, mauvaise pioche ! ». Je ne vous souhaite pas d’avoir à l’expliquer aux parents d’une victime…
        Les lanceurs réutilisables, on les étudiait déjà quand j’avais 12 ans. Petit à petit, l’évolution a conduit à ne réutiliser que des composants bien particuliers et vérifiables, et on est arrivé à un compromis coût/fiabilité limite acceptable (voir les problèmes avec les tuiles thermiques de navette ou les joints toriques de boosters). Et voilà que survient Musk, qui nous dit « vous vous êtes trompés, l’avenir est dans le durable, les matériaux ne fatiguent pas, ne se fragilisent pas, ne se corrodent pas, tant que ça n’est pas cassé, c’est fiable ». Musk, qui a toujours été dans les bons coups mais jamais à leur origine, s’est fait virer de tous les conseils d’administration où il a tenu ce discours et a accumulé une fortune en indemnités et en subventions publiques. A ma connaissance cependant, aucune des sociétés qu’il a créées et détient aujourd’hui n’est bénéficiaire, et je ne suis pas sûr qu’une seule l’ait jamais été. Ceci dit, on ne doit pas condamner d’avance, donc on attendait de voir. On a vu. Non pas l’explosion, qui elle-même ne devrait pas avoir de signification, mais tout ce qu’elle a mis en lumière quand au fait que ça n’est pas la surqualité qui avait été rabotée, ou rectifiée la voie fautive de tous les anciens qui avaient jugé la réutilisation inadéquate, mais bien la fiabilité qui avait été sacrifiée.
        Le pire étant que le discours de Musk tend à affirmer que les anciens auraient choisi cette voie par malveillance ou par bêtise, et à réécrire l’histoire à coups de paris industriels et commerciaux fous prétendument condamnés par les experts de l’époque. Je persiste et signe, ne donnez pas Elon Musk en exemple, jusqu’à preuve du contraire c’est un quatre-quarts, opportuniste, lobbyiste, bateleur, et pilleur. Il ne manque pas de figures moins douteuses pour inspirer les jeunes.

        • Ce n’est effectivement pas la première fois que l’on utilise un lanceur en phase d’essai de qualification et où on saute des étapes pour lancer un ou des satellites.

          Perso je ne fais que des prototypes d’équipements industriels et c’est tous les jours qu’il faut les faire passer d’une stade opérationnel au stade de production et les garanties accordées au client sont parfois de 10 fois le montant de l’équipement à cause des dommages immatériels (perte de CA, d’image etc…) et on n’a donc pas droit à l’erreur. On n’en fait pas deux pour être sûr au cas où.

          L’assurance du satellite, c’est vous qui payez ? C’est un calcul de risque.

          Il n’y a pas eu mort d’hommes.
          Dans le cas de la voiture autonome il semble bien que c’est le pilote « observateur » qui n’a pas été assez attentif même si je reconnais que c’est diffcile d’être en attention continue lorsqu’on est juste spectateur, mais bon c’était son job et comme dit l’article il y a toujours eu des morts pendant et après tous les sauts technos. Peut-être que pendant cette phase d’essais l’automatisme aurait dû aussi contrôler le pilote ! C’est d’ailleurs la décision qu’a prise Uber.

          Par contre, dire ça n’a jamais été fait alors continuons à ne pas le faire est une idiotie même s’il y avait des raisons, il suffit de s’en affranchir : la technologie fait que l’on peut prendre des décisions différentes.
          J’ai vu il y a quelques jours que sur un navire américain ils ont mis un oeuvre un design très français pas vu depuis le dédut des années 1900, (tumblehome hull form), technique française pour assurer la stabilité du navire, technique abandonnée depuis pour diverses raisons mais revenant en force grâce à justement d’autres technologies.

          Justement l’exemple Nespresso est pas mal choisi : parfois une techno trop en avance ne rencontre pas ses clients pour un tas de raisons.
          Concorde serait aussi un bon exemple : étudié à une époque où le bruit n’était pas un paramètre. Une époque aussi qui permettait des essais d’une durée très importante avant de faire du commercial… mais c’est bien le commercial qui l’a tué à cause d’un problème pourtant super connu sur la fragilité des réservoirs.

          Le « on n’a jamais fait ça » est souvent opposé au nouvel arrivant dans une entreprise. Perso je me marre quand j’entends cela et que j’essaie de savoir pourquoi et que je découvre que les raisons qui avaient conduit à « ne pas faire comme cela » ont disparu ou pourrait très facilement être résolues.

          Vousavez vu mon commentaire comme une attaque contre vous alors que c’est contre votre raisonnement. Vous devriez vous poser la question de savoir si justement votre raisonnement ne fais pas qu’un avec vous, d’où votre perception.

        • « Le lancement avorté SpaceX était-il une action de R&D ? Si tel était le cas, exposer un satellite réel dans une phase de R&D préliminaire dénote une inconscience inadmissible. »

          Ce n’était pas de la R&D… le Static Fire, c’est le dernier test pour s’assurer que tout fonctionne correctement…
          La qualité de ce test est meilleur si la fusée est totalement assemblée puisqu’elle ne subit plus de modification ensuite, l’opérateur du payload a le choix de faire ce test avec ou sans le satellite.

      • et éviter aussi la surqualité.

        Pour V501, les gyroscopes laser avaient foiré parce que personne n’avait eu l’idée de tester le programme avec d’autres données de vol puisque cela fonctionnait avec Ariane 4.
        Mauvaise économie.
        Quand on pense que certains systèmes avaient été conçus par des sociétés différente ❗
        Par contre le système embarqué de destruction automatique a très bien fonctionné.

        • Ca n’était pas si « méthode expérimentale » pour le V501. Que les spécifications Ariane 4 n’aient pas éveillé l’attention lors du passage à Ariane 5, ce sont des choses qui arrivent. Mais le point fondamental était que l’action en cas d’anomalie était fondée sur une philosophie erronée, que « le concept, le software et les spécifs sont infaillibles, le hardware est à blâmer en cas de problème ». Cela a très bien été mis en exergue dans les conclusions du rapport, mais les enseignements n’en ont pas toujours été tirés dans les projets ultérieurs.

  • On peut être à la fois un entrepreneur de génie et un bonimenteur, un entrepreneur à succès et un entrepreneur subventionné, avoir des échecs et des succès. Elon Musk c’est en effet tout ça. L’avenir dira ce qu’il faudra retenir.

    Concernant la conquête spatiale, une anecdote rapporte qu’au début du programme Ariane des ingénieurs et responsables Européens furent invités à la Nasa qui leur projeta un film interminable fait du montage d’explosions de fusées sur le pas de tir ou peu après le décollage…

    • Génie ou bonimenteur ou les deux ?
      Génie pour pouvoir percer dans l’innovation et bon communicateur pour que ça se vende. Car avoir une bonne idée ce n’est pas un aboutissement en soi.
      La communication est une forme de manipulation, d’où certainement ce qualificatif de bonimenteur qui lui colle à la peau.
      On aurait certainement donné les mêmes qualificatifs à Steve Jobs si l’aboutissement de l’iPhone avait pris 3 ou 4 ans de plus : d’ailleurs il a toujours des détracteurs même après avoir réussi.

  • On ne sait s’il est entrepreneur ou chasseur d’aides.

  • La marque du bonimenteur, c’est le nombre de fans… ou le consensus médiatique.

    Ainsi, Jeff Bezos par exemple n’a pas beaucoup d’articles sur son nom. Pourtant, il ne fait pas avec Amazon que dans la distribution. Il y a le cloud, … et son programme spatial.

    Il a devancé SpaceX avec un programme spatial plus simple mais pas sans ambition, comme il l’a récemment annoncé. Cependant, nombreux ont été les redresseurs de tort pour clamer qu’il était ridicule, que le FalconX était une vraie fusée contrairement au New Shepard.

    • En quoi a-t-il devancé SpaceX ?
      Avez-vous bien compris la différence entre la Falcon 9 (et pas FalconX) et la New Shepard ?

    • La marque du bonimenteur, c’est le nombre de fans… ou le consensus médiatique. »

      Bertin NAHUM
      Président fondateur de Medtech, société qui développe et commercialise les robots ROSA™, assistants pour la chirurgie mini-invasive sur le cerveau et le rachis. 2375 followers seulement, désespérément en recherche de capital a vendu son entreprise à des américains. Mauvaise comm, j’en avais très peu entendu parlé. Peu d’infos sur le web. Une bonne idée + une mauvaise comm = une mauvaise idée.

      Votre raisonnement est foireux, il y a certainement plus corrélation que pas de corrélation et pour y parvenir on appelle cela la pub.

      • J’en connais d’autres du même type, qui ont eux-aussi dû se vendre à des Américains faute de business angels français. Peut-être qu’effectivement, la bonne idée aurait été mieux vendue avec une bonne comm… Mais bonne comm ne signifie pas bonne idée et consensus médiatique ne signifie pas bonne idée non plus, il y a même souvent une corrélation inverse tant que l’on est dans le « vaporware » et que le marché n’a pas rendu sur verdict sur le produit réel.

        • Mais bonne comm ne signifie pas bonne idée…

          Oui mais je n’ai jamais dit ça.
          Pour le cas de ce M. Nahum il semble bien que d’autres ont su apprécier ses qualités : aussi bien des clients que le repreneur, ça c’est le marché.

          • Bon, il a trouvé ses acheteurs, et il n’y a rien qui laisse penser qu’il se serait mieux valorisé en passant par FB ou en cherchant des capitaux français. Mon sentiment est que ça aurait même été du temps perdu, un business angel n’est pas (ou ne devrait pas être) un acheteur sensible à la pub sur les réseaux sociaux, à la mode développement durable ou au patriotisme économique, mais un associé qui croit à la rentabilité à terme du projet une fois développé. Quand le business angel est trop politique, public, même associatif, ça allume mon voyant « projet chercheur de subventions détecté » et ça éteint mon voyant « projet commercialement rentable ».

            • Il m’est arrivé, seul contre tous, de refuser l’embauche d’un commercial, en prenant le prétexte qu’une personne qui n’est pas capable de se vendre elle-même sera encore moins capable de vendre les produits de son entreprise.

              Personnellement c’est aussi un argument que j’ai déployé face à un RRH qui trouvait que je demandais trop : je lui ai dit que si j’étais capable de défendre mon beesteack je saurai défendre le beefsteack de mon entreprise.

              Il m’est arrivé de donner des idées techiques à des collègues de travail qui par contre ont été incapables de les défendre dans des revues de conception car ces bonnes idées n’étant pas venues de leur propre raisonnement, ils n’avaient aucun argument face à des critiques : j’ai été obligé de me déplacer.

              La comm’ c’est super important dans des projets… dans le privé. et un business angel va d’abord s’intéresser aux capacités de l’interlocuteur à convaincre : cf Niel et ses acolytes qui donnent une à trois minutes aux prétendants à des fonds. Car convaincre ses BU, c’est être capable de convaincre d’autres investisseurs, son banquier, ses équipes, ses clients, ses fournisseurs etc…

              Je me rappelle avoir obtenu de la part de ma banque d’entreprise une caution de restitution d’acompte de 1M€. Après coup le chargé de clientèle de ma banque m’a demandé de passer voir son N+1 sinon il risquait d’être mis à la porte ou sur la touche pour avoir accordé cette caution. Après 1/2 heure le N+1 était convaincu et pourtant je n’ai rien dit de plus que ce qu’il y avait dans le business plan.

      • @gameover: J’ai entendu l’histoire de Nahum sur BFM. Soumier lui disait qu’il ne comprenait pas pourquoi lui-même n’avait pas pris au sérieux sa société (alors que la promotion des startup d’avenir, c’est son job à BFM).
        De là, comme vous le dites, croire qu’une bonne « pub », basée sur le look du président et le buzz aurait suffit pour propulser son avenir me semble douteux.
        Il y avait forcément un motif rationnel pour que les investisseurs, (surtout ceux spécialisés dans le lancement avant de se désengager pour un investisseur à plus long terme) n’accrochent pas.

        Une bonne communication ne génère pas forcément ces phénomènes de diva médiatiques.

        • ..croire qu’une bonne « pub », basée sur le look du président et le buzz aurait suffit pour propulser son avenir me semble douteux. »

          Piouh ça devient pénible les gens comme vous qui utilisent des choses non-dites pour éjecter une idée, on appelle cela faire des sophismes.

          Qui a parlé de look ? : vous.
          Citez moi un seul produit qui se vend sur du MT et uniquement parce que le communicant a un bon look.
          Un bon look ça aide mais : bon look + produit de m3rde = produit de m3rde.

          Une cuillère de soupe dans un bol de m3rde n’en fait pas un bol de soupe, ça reste un bol de m3rde.
          Une cuillère de m3rde dans un bol de soupe en fait aussi un bol de m3rde.

          Peu d’articles sur le net, même pas de videos en live sur des opérations, le gars n’a pas su vendre son produit au grand public même s’il a eu des clients pro.
          J’ai réécouté ses videos depuis et il est confondant de stérérotypes sur l’innovation, il donne pas envie : et donc devant un investisseur on peut penser que c’est pareil. Vu le résultat, ça se confirme.

          Même pas une page FB, oui je sais c’est idiot mais ça aide, ça évite le « c’est qui lui ? ». Ce sont d’autres FB qui lui font sa pub, et fort mal d’ailleurs.

          Avec un bon communicant on gagne des années sur un projet. Niel (Free) par exemple est super bon dans ce domaine.

  • – Je me méfie des fonceurs.
    – Je me méfie des gens qui se dispersent.
    – Je me méfie de ceux qui vendent du rêve.
    – Je me méfie de ceux qui comparent des cafetières et des fusées.

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