Par Anthony Alberti.
Certains estiment que les récents « cadeaux » accordés par François Hollande à telle ou telle corporation ne sont que le juste retour de la politique fiscale particulièrement sévère qu’il mena au début de son quinquennat. D’autres, parmi lesquels on trouve la Cour des comptes, reprochent au contraire au chef de l’État d’avoir la main de plus en plus lourde à mesure que l’échéance présidentielle de 2017 se précise.
Acheter la paix sociale
Il n’aura échappé à personne que, depuis un peu moins d’un an, dès qu’une contestation se fait jour en France, François Hollande et Manuel Valls sortent leur carnet de chèques (enfin, plutôt celui de la maison France) pour écourter les négociations avec les représentants syndicaux qui semblent avoir une idée très précise du coût de leurs revendications. On pourrait croire que le gouvernement a finalement trouvé là le moyen d’éteindre tout début d’incendie social grâce aux courants d’air générés par tous ces millions tombant du ciel, mais l’ennui, c’est que cela aurait plutôt tendance à souffler sur les braises d’un mécontentement plus profond et plus étendu que ces quelques caprices corporatistes dûment dédommagés. Car non seulement les Français commencent à sérieusement grincer des dents en voyant le fruit de leurs impôts, toujours plus élevés, partir à tous les vents pour soigner des causes plus idéologiques que socialement utiles, mais même les plus hautes instances de contrôle de l’État sont elles aussi de plus en plus critiques envers cette politique d’achat de la paix sociale.
Incapacité à maîtriser les dépenses publiques
Ainsi, la Cour des comptes (qui n’en est pas à son premier rappel à l’ordre), vient de tancer une nouvelle fois le gouvernement pour son incapacité à maîtriser les dépenses publiques, notamment en raison de ses incontrôlables largesses à l’égard des corps représentatifs. Dans son rapport annuel sur les finances publiques, rendu public le 29 juin 2016, elle déplore une explosion probable des dépenses publiques de plus de 6 milliards d’euros cette année. Mis en cause, les (trop !) nombreux cadeaux accordés depuis le mois de janvier :
- aux PME (1,6 milliard d’euros pour un plan totalement inutile prévoyant au final une aumône de 167€ par mois qui n’aidera vraisemblablement aucune entreprise),
- au BTP (150 millions d’euros pour l’entretien du réseau routier… pourtant déjà budgété en 2015),
- aux agriculteurs (825 millions qui iront principalement dans la poche des plus gros exploitants en laissant crever les petits paysans comme c’était le cas avant),
- aux fonctionnaires (2,4 milliards d’euros par an au titre de la hausse des salaires),
- aux cancres (400 à 500 millions d’euros pour payer les lycéens décrocheurs afin qu’ils acceptent de retourner à l’école),
- aux instituteurs (265 millions d’euros par an d’augmentation alors que la réforme des rythmes scolaires a déjà coûté plus d’un milliard d’euros sans vraiment convaincre grand monde jusqu’ici),
- aux cheminots casseurs (100 millions d’euros supplémentaires, qui deviendront rapidement 500 millions d’ici 2 ou 3 ans, après une grève qui aura coûté plus de 300 millions d’euros aux contribuables)
- etc., etc., etc., sachant que nous n’en sommes encore qu’à la moitié de l’année…
Une générosité clientéliste sans autre projet
Bref, notre généreux président a visiblement décidé de pratiquer la politique de la terre brûlée avant de remettre son mandat en jeu au printemps prochain, un peu comme s’il savait déjà que les conséquences de ses derniers choix débridés retomberont sur d’autres que lui. Calcul un poil mesquin, mais qui n’en est pas moins impopulaire en dépit de ses relents populistes. Car, en dehors des quelques représentants syndicaux qui se sont frottés les mains, la majeure partie de la population voit d’un assez mauvais œil cette répartition pour le moins inéquitable des largesses publiques alors que des pans entiers de l’économie sont réellement sinistrés. Du reste, même lorsque les « cadeaux » semblent aller vers ceux qui en auraient besoin (agriculteurs, jeunes en difficultés, …), ce ne sont finalement que des mesurettes sans conséquences, si ce n’est celle d’accroître encore les déséquilibres au profit de quelques opportunistes.
De son côté, la Cour des comptes dénonce également une totale absence de stratégie concernant les dépenses prévues (autre qu’une stratégie électoraliste, évidemment) et les mesures structurelles annoncées par le gouvernement ne permettront aucune économie à terme. Ainsi,
« la hausse programmée des dépenses militaires, les mesures annoncées concernant l’emploi, celles en faveur des jeunes, la modération de l’effort demandé aux communes et intercommunalités, la hausse du point de la fonction publique et les revalorisations annoncées des carrières de certains fonctionnaires vont pousser les dépenses à la hausse, à hauteur d’environ 0,3 point de PIB en 2017 »
sans qu’à aucun moment, on ne sente poindre la moindre contrepartie ou compensation à l’horizon.
Des prévisions de croissance exagérément optimistes
Bien évidemment, en prévision de ces critiques, le gouvernement avait déjà communiqué sur une croissance potentielle des plus optimistes, justifiant la capacité de l’État à s’engager durablement sur des dépenses lourdes et pérennes. Mais là encore, la Cour des comptes s’étonne du décalage particulièrement important entre les prédictions gouvernementales et la réalité économique telles qu’elle est perçue par la plupart des organisations internationales, y compris les plus optimistes :
- prévision OCDE (juin 2016) : 1,2% de croissance
- prévision FMI (avril 2016) : 0,9% de croissance
- prévision Commission européenne : entre 0,95 et 1,0 % de croissance
- prévision du gouvernement : … 1,5% de croissance !
Notons que jusqu’en 2015, les prévisions du gouvernement étaient au contraire conformes aux prévisions des organisations internationales (OCDE, FMI, etc.)
Par conséquent, non seulement nous pouvons craindre une augmentation de la fiscalité à partir de 2017 afin d’éponger toutes ces largesses inconsidérées et impossibles à assumer dans l’état actuel des finances publiques, mais attendons-nous à de nouvelles surprises d’ici les élections de mai 2017, ce qui laisse encore 9 bons mois au gouvernement pour creuser toujours davantage le trou qu’il laissera ensuite à d’autres le soin de reboucher… avec l’argent du contribuable, évidemment.
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Illustration concrète des roueries dont sont capables les politiciens-clientélistes de tous bords.
ROUERIES ici illustrées par une liste d’abus publics où excelle le Hollandissime roitelet !
Triste fin de règne, aussi préfigurée par la fin de soirée d’hier, sans des « flonflons tricolores » planifiés au cas de la victoire préméditée sur un « petit Etat Membre » du Sud que sont les amis portugais ! :o)
Tant que les financiers prêteront genereusement de l’argent à ces canailles, rien ne changera. Les banques encouragent la médiocrité.
Les banques se financent auprès de la BCE… Et accessoirement, une bonne partie des grandes banques françaises comptent l’Etat parmi leurs actionnaires….
C’est bien connu : les politocards font des dettes avec le flingue des banquiers sur la tempe.
est ce qu’une personne moins paresseuse que moi pourraient sortir un récapitulatif des historiques des prévisions de croissance vs croissance observée, je n’ai rien contre les prédictions,mais si ce n’est guère mieux que de la pifométrie, j’aime assez le savoir.
je ne sais pas ce qui est le pire ; la dilapidation de l’argent publique ou le fait que hollande sait qu’il nous enfonce mais qu’il s’en fous royalement ; aprés moi le déluge quoi ….
Il fait comme en Corrèze, qu’il a mise en faillite et que les contribuables ont épongée. Houellebecq a raison à son sujet : ce type est un « insignifiant opportuniste » au même titre que tous les autres de son espèce.
Le peuple est plus souvent préoccupé du court terme, les politiciens font pareil. Une seule solution: l’interdiction des déficits. Cela obligerait à faire des choix, et même s’ils sont mauvais, ça limiterait la casse. La Cour des Comptes, très bien, mais elle n’a aucun pouvoir.
Interdire uniquement les déficits n’empêchera pas les impôts et les dépenses d’augmenter pour rester dans les clous.
Les déficits sont déjà interdits (*). Juste, tout le monde s’en fout.
(*) « Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. » C’est clair, non : calculer les besoins, la contribution commune, et répartissez là entre les citoyens. Tous les citoyens, rien que les citoyens, et certainement pas les financiers. Pour une explication de texte, de l’époque de la DDHC :
https://books.google.fr/books?id=JT6o2ygNAMgC&pg=PA185&hl=fr#v=onepage&q&f=false
Notez que l’auteur est déjà obligé de reconnaitre un écart entre les principes et l’application, et s’en tire par une pirouette comme quoi c’était une mesure transitoire, le temps d’installer le système vertueux …
Les retraites qui n’ont pas été revalorisées depuis le règne de Hollande 1er vont probablement l’être en 2017,(généralement en avril avant l’election) :
Sarko avait mis 2 ou 2.5% ….Nous verrons si le monarque fera mieux l’année prochaine …Il y a de fortes chances : Son successeur tant espéré aura le bébé , l’eau du bain …..et la savonnette!
Un Président qui fait passer son intérêt personnel avant l’intérêt général n’est pas digne de la fonction, ni de la confiance des Français.
Les français qui élisent tous ces incompétents à tous les niveaux, du député au président, depuis des décennies, sont dignes de quoi ?
Ils sont dignes du gogol qu’ils ont mis en place : un mec tout à leur image. Les esclaves ont les maîtres et le traitement qu’ils méritent.
+1
Comme dit l’autre : la démocratie ça ne marche pas, non pas parce que les électeurs n’ont pas ce qu’ils veulent, mais bien parce qu’ils ont ce qu’ils veulent.
Combien de milliards la cour des comptes a-t-elle fait économiser à la France depuis qu’elle existe ? Une suggestion pour faire des économies: supprimer la cour des comptes, dont tout le monde se fiche. S’il le faut, missionner ponctuellement un cabinet privé : Standard & Poor’s par exemple… ;o)
Plus c’est gros, mieux ça passe : le triste sire sera réélu haut la main en mai prochain ! Tant pis pour la France qui poursuivra sa déconfiture inéluctable…
D’autant plus qu’il est déjà candidat et qu’il fait tout pour mettre au silence la contestation au sein de la gauche, avec l’aide de Camba le clébard de service.
S’il n’est pas au second tour, je prends les paris que le scrutin sera annulé ou que les électeurs seront invités à bien revoter. Les soces sont pour la démocratie à condition que ce soit toujours dans leur sens
Depuis le 15 mai 2012, la France ne le sait pas encore, mais elle a basculé vers un nouveau régime…
Qui a parlé de socialisme de connivence ?
Qui a parlé de social-capitalisme ou de collusion d’intérêts sonnants et trébuchants ?
Oui, mais ça coûte rien, c’est l’état qui paye, qu’il disait !
Pour se les dorer un max, le clown comptait surfer quelques temps sur la vague bleu du ballon rond … et là, patatras … mer d’huile !
Quand les éléments ne sont pas favorables, il vaut mieux rester couché.
Et problème … il n’y a plus grand chose sur quoi surfer d’ici l’échéance.
il va falloir retourner au charbon.
Le con-tribuable va devoir remettre la main à la poche, pour lui payer des voix de compensation de la déroute.
D’autant que les gens, ces ingrats, sont de plus en plus mécontents, et qu’il n’arrive plus à provoquer des diversions, pour détourner les regards.
Alors, inspiré par Roty, il se sent l’âme de « La Semeuse » … avec l’argent des autres … espérant que ça puisse le faire.
Bah, gouverner, avec les sotscialistes, c’est
prévoirfaire pleuvoir des taxes en tous genres. Un véritable déluge…Ce qui compte, c’est d’être au pouvoir, pas de gouverner 🙁
Hollande pourrait se faire du bien sans un sou. Ce serait juste et donc socialiste. C’est revoir le barème injuste de la répression routière pour ce qui est du nombre de points perdus et du temps de récupération, exemple les feux rouges, 4 points 3 ans, même pour un dixième de franchissement, le même tarif que pour celui qui le fait sciemment.
Si notre mini gouvernement qui persiste a vouloir exister croit que cela va changer quelque chose ,apres le coup tordu et instaure de force par son premier ou plutot zero ministre de la colere et de la force,alors ils se plantent completement ,ont ne trahient pas son peuple sans justes retours des choses,meme si cette equipe est tombes tellements bas , qu’ils sont capables de tous les retournements inimmaginables dans un gouvernement qui n’a de serieux que le nom !
« des mesurettes sans conséquences »
Ca fait des milliards de dettes en plus. Une broutille.
Il y a une autre solution après mai 2017 que d’augmenter encore les impôts : faire une croix sur toutes ces promesses. Hollande arrose surtout le coeur de son électorat. Un électorat qui ne s’étonnera pas outremesure qu’un gouvernement de droite lui sucre ces cadeaux.
Juppé oser ❓ C’est très osé de le penser 🙁
Oui, quand on lit l’article et les commentaires, on constate bien que ni la cour des comptes ni les ci toyens n’ont autant de pouvoir que les syndicats qui peuvent, eux, se vanter d’avoir fat plier le monarque provisoire et sa clique gouvernementale de bras cassés! Et tout le monde attend les élections de 2017 pour réagir en votant (pour qui???????).
Votre seul espoir sensé serait une sanction européenne (qui se prépare pour, peut-être, l’Espagne et le Portugal) pour les 3% de déficit budgétaire dépassés. Cette sanction dirait tout haut ce que vous coûte l’incompétence patente de vos dirigeants pour la moindre réforme structurelle! Avec l’avantage que c’est annuel, sans tenir compte des dates de scrutin alors que les citoyens doivent poireauter 5 ans pour changer de monarque provisoire, sans aucune garantie d’après vente! (Système débile!)
Ces gars là jouent au casino avec notre argent. Et tant que les français préféreront le père Noël au propositions d’un bon gestionnaire, il en sera ainsi.