Voitures électriques : l’innovation avant les subventions

Si les voitures électriques sont une bonne nouvelle en matière d’innovation et d’environnement, rien ne justifie qu’on les subventionne.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Voiture électrique By: SuperCar-RoadTrip.fr - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Voitures électriques : l’innovation avant les subventions

Publié le 22 juin 2016
- A +

Par Youri Chassin, depuis le Canada.
Un article de l’Institut économique de Montréal

voiture électrique
Voiture électrique By: SuperCar-RoadTrip.frCC BY 2.0

La voiture électrique est à l’honneur cette semaine, alors que le Palais des congrès de Montréal accueille la 29e édition du Symposium international sur les véhicules électriques.

Il y a, justement, deux nouvelles encourageantes pour l’industrie.

La première, c’est que la technologie continue de s’améliorer. De nouveaux modèles de voitures électriques feront leur entrée en 2016, avec plus d’autonomie (par exemple, 320 km pour la Bolt de Chevrolet). La seconde, c’est que le nombre de Québécois propriétaires d’une auto électrique atteint maintenant 9763 (ils étaient 1207 en 2012). C’est encore très peu par rapport au parc automobile total de plus de 4,7 millions de véhicules, mais le nombre augmente rapidement.

La voiture électrique comporte certes des avantages pour le consommateur. En plus d’être silencieuse et agréable à conduire, on épargne sur le carburant et l’entretien. Par contre, la faible autonomie (pour l’instant) et le temps de recharge obligent les propriétaires à s’en tenir à des trajets courts et bien planifiés. Il y a aussi le prix, qui demeure élevé malgré la subvention de Québec de 8000 dollars après taxes à l’achat d’un véhicule entièrement électrique.

C’est d’ailleurs pourquoi, pour bon nombre de ménages, la voiture électrique est un deuxième ou un troisième véhicule.

 

Voiture électrique écologique

Ce qui est moins souvent discuté, c’est qu’au-delà de l’image « verte » de la voiture électrique, son impact sur la réduction des émissions de GES est somme toute marginal. Cela est notamment dû au fait que, si les voitures électriques n’émettent pas de GES durant leur utilisation, leur construction en émet davantage que pour un véhicule à essence régulier. Aussi, beaucoup achètent un véhicule électrique, non pas pour remplacer un gros pick-up polluant, mais souvent à la place d’une petite voiture peu gourmande en essence (ou parfois même au détriment du transport en commun).

Autrement dit, il faut attendre plusieurs années d’utilisation pour qu’une voiture électrique obtienne un bilan d’émission de GES favorable à l’environnement.

C’est pourquoi je réitère, comme je l’ai souvent fait depuis quelques années, qu’il faut être prudent lorsqu’on se sert de fonds publics pour promouvoir cette technologie, et qu’il serait préférable de la laisser évoluer et devenir attrayante grâce aux efforts des acteurs du marché plutôt qu’à l’aide de subventions. Bref, évitons de tirer sur la fleur pour la faire pousser plus vite.

Rappelons qu’en Norvège, leader mondial des voitures électriques, le gouvernement offre des subventions à l’achat des véhicules, des avantages comme l’utilisation de voies réservées ou le stationnement gratuit, et aucun frais aux péages. Ces subventions équivalent à 6925 dollars pour chaque tonne de GES non émise.

Si le Québec voulait imiter la Norvège, il en coûterait au gouvernement 1560 dollars par tonne non émise, au minimum. À titre de comparaison, sur le marché du carbone québécois, le prix était de 17 dollars par tonne en novembre 2015. Comme je l’écrivais dans un autre billet, les contribuables paieraient 91 fois trop cher pour chaque tonne de GES évitée !

Pour combattre les changements climatiques, il est préférable de laisser le marché, comme il le fait en ce moment, continuer à innover et à répondre à la demande des automobilistes.

Sur le web

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • Il y a tant des choses, d’organismes, d’associations, de journaux, les éoliennes, qu’on subventionne qu’on peut bien continuer avec les voitures électriques éventuellement. Et puis, c’est l’État qui paye, non…!

  • C gratuit. C L’État qui paye. ENA au Québec?

  • « Pour combattre les changements climatiques  » Késaco ??? La phrase n’a pas de sens…On ne « combat » pas des changements pluri annuels voire pluri- millénaires avec des voitures fussent elles électriques; On essaie de prévoir au plus juste, et de s’adapter quand un phénomène météorologique « extrême » arrive (il arrivera bien « un jour » que ce soit en trop chaud ou trop froid, en trop sec ou trop humide), et en étant sinon intelligent , du moins de bon sens (on évitera par exemple de laisser construire en zone inondable, en bord de mer sous le niveau d’icelle, etc…). Enfin on apprendra à « soigner » au plus efficace afin de « guérir » au plus vite (dans les pays « du Sud », mais pas que !).

  • « Pour combattre les changements climatiques, il est préférable de laisser le marché, « , il serait encore plus judicieux que les politiciens ne se mêlent pas de science plutôt que l’orienter et de la brider.
    Il deviendrait alors probable qu’on peut pas « combattre les changements climatiques » (et les forces de la Nature) mais seulement les accompagner.

  • Ceux qui se targuent de combattre le changement climatiques se moqueraient volontiers de nos ancêtres qui priaient pour obtenir la pluie. Ce n’est oas la même chose? Si, dans les deux cas, c’est une question de croyance, la science n’ayant rien prouvé quoi qu’en disent certains.

  • Avec la menace de la baisse de subventions sur les panneaux photovoltaïques aux USA, les propriétaires américains de TESLA risquent d’avoir à rouler avec des ions tirés du gaz de schiste…

    http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211053474620-tesla-veut-racheter-solarcity-pour-devenir-un-geant-des-energies-renouvelables-2008687.php

    « Plusieurs analystes estiment que la décision est motivée par la volonté de sauver SolarCity, alors que la société est crise depuis plusieurs mois. Son cours a chuté de 60% depuis janvier, alors qu’elle fait face dans plus de 20 Etats américains à la menace d’une réduction des incitations financières pour les acheteurs de panneaux solaires, déjà mise en oeuvre au Nevada en décembre. Après avoir revu ses prévisions d’installations de panneaux solaires à la baisse à plusieurs reprises, la société a annoncé un changement de business model pour passer de la location à la vente de panneaux solaires par le biais d’un prêt. Un virage qui n’a pas convaincu Wall Street. »

  • quelle est l’autonomie d’une voiture électrique en hiver au canada et en été sur la cote d’azur ?
    toute cette histoire est ridicule et c’est pourquoi on utilise le prétexte ridicule du réchauffement climatique sinon , aucune personne sensée ne penserait a une telle solution débile !

    • Des VE en ville pour protéger les enfants des gaz d’échappement, cela peut encore se concevoir mais pour le reste c’est pour moi du grand n »importe quoi !!!
      La seule motivation des constructeurs est de pourvoir répondre aux objectifs qu’on leur assigne, vendre du VE pour pouvoir continuer à vendre de grosses cylindrées thermiques, le reste n’a pas de signification économique !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
5
Sauvegarder cet article

Comme chaque année, les chiffres de la balance commerciale sont minorés et présentés en retirant les frais de transport du montant de nos importations.

Les frais de transport sont pourtant une partie intégrante du coût de revient et sont répercutés sur le prix de vente au consommateur. Mais pourtant, ils sont retraités afin de les comparer aux chiffres des exportations qui, eux, n’intègrent pas les frais de transport. L’opération semble contestable…

Les « vrais » chiffres de la balance commerciale de 2022 avaient ainsi frôlé les... Poursuivre la lecture

Par Dave Birnbaum.

 

Avez-vous entendu parler de l'économie de l'innovation ?

Cette école de pensée relativement nouvelle s'éloigne des théories économiques traditionnelles et met l'accent sur l'esprit d'entreprise, l'innovation technologique et, vous l'avez peut-être déjà deviné, l'intervention de l'État en tant que principaux moteurs de la croissance économique.

Étant donné que l'un des membres du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale souscrit au concept de l'économie de l'innovation, la compréhensi... Poursuivre la lecture

L’Allemagne annonce la construction de presque 24 gigawatts (GW) de centrales « à hydrogène » qu’elle veut faire subventionner par l’Union européenne.

En réalité, ces centrales fonctionneront principalement au gaz « de schiste » importé des États-Unis, puis ensuite au gaz « naturel » de Russie (c’est toujours du méthane) quand les relations politiques avec l’Europe seront meilleures dans quelques années.

 

L’Allemagne gruge les Européens

Le 1er août 2023, le ministre de l’Énergie et la Protection du Climat, Robert Ha... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles