Les aides à l’achat de voitures, et les quotas sur les constructeurs, entraînent une envolée des ventes dans l’électrique, en particulier depuis 2020. Le graphique ci-dessous montre les ventes de voitures à batteries dans la zone, jusqu’à l’été 2023.
Depuis, cependant, un tournant a eu lieu dans le marché de la voiture : un manque d’acheteurs mène à des excès d’inventaires pour les voitures à batteries.
Comme l’explique Frandroid :
« Dans un pays réputé pour son amour des voitures et son industrie automobile florissante, il est surprenant de constater que des dizaines de milliers de voitures électriques neuves sont actuellement entreposées en Allemagne. Selon une analyse des experts automobiles de Chemnitz, le surplus est estimé à environ 100 000 exemplaires. »
Fin des illusions pour le secteur de l’électrique
Avec des inventaires d’invendus, les analystes attendent avant la fin de l’année des baisses de prix pour les voitures à batteries. Les journalistes y voient la solution pour la relance des ventes.
Toujours dans Frandroid :
« Le problème est simple : la production nationale et les importations de voitures électriques sont nettement supérieures à la demande. De nombreuses voitures électriques n’ont pas trouvé leur chemin jusqu’aux clients, mais sont garées dans des parkings à proximité de l’usine, chez les concessionnaires ou dans les ports. Cela concerne aussi bien les véhicules des constructeurs allemands que les importations. Le média Golem évoque le cas du constructeur américain Tesla, qui produit actuellement trop de Model Y dans son usine de Grünheide près de Berlin. »
En fait, même avec des baisses de prix, les voitures à batteries manquent sans doute d’attrait chez les consommateurs – en l’absence d’incitations ou de contraintes. Le graphique ci-dessous montre justement les ventes de voitures à batteries en Allemagne et avec la fin des subventions en décembre, les achats baissent de moitié.
Une partie de la baisse des achats provient de la fin de subventions, ou de mesures comme le leasing social. Mais elle a aussi lieu en raison d’une perte d’intérêt des consommateurs. En effet, le ralentissement se produit partout dans le monde – en Europe, en Amérique du Nord, et en Asie.
Forbes donne des détails :
« La croissance rapide des ventes de véhicules électriques ralentit depuis 6 à 9 mois, selon la plupart des analystes. L’enthousiasme d’amateurs de voitures électriques, et l’effet des incitations, atteignent une limite. En Europe, les ventes restent autour de 2 millions d’unités par an. Selon Schmidt Automotive Research, la part de marché est bloquée à 14,4 % sur le premier trimestre de 2024, sans progression par rapport à l’année précédente. »
Une étude par S&P Global, publiée en mai, montre le ralentissement des ventes en cours pour l’électrique, à l’unisson, autour du globe :
« Le rythme d’adoption pour les voitures électriques est en déclin. Les voitures à batteries subissent une perte de part de marché, dans toutes les principales régions. »
Le graphique ci-dessous montre la part de marché pour les voitures à batteries, par région. L’électrique subit des baisses de parts de marché en Chine, en Europe occidentale (France, Espagne, Royaume-Uni, Italie, et Allemagne), et aux États-Unis.
Pour le moment, S&P Global croit aux succès de l’électrique chez les consommateurs avant 2035. Le groupe attend donc un rebondissement sur le reste de l’année, et un essor des ventes sur la prochaine décennie.
Le graphique ci-dessous montre ainsi les attentes du groupe pour les ventes de voitures, avec les voitures à batteries en bleu, les hybrides en orange, et les voitures à moteurs en rose.
Selon S&P Global, la contraction de la demande vient, d’une part, des prix pour les voitures à batteries, et d’autre part, du manque de confiance dans l’électrique chez les consommateurs.
Le groupe explique :
« La réticence des consommateurs, pour les achats de voitures électriques en Europe et aux États-Unis est due principalement aux coûts. Pour le moment, le prix moyen à la vente, pour les voitures à batteries, dépasse de 24 % le prix des autres types de voitures en Europe occidentale, et de 37 % aux États-Unis… L’hésitation des consommateurs en Europe et en Amérique du Nord provient aussi d’inquiétudes sur l’autonomie et le réseau de recharge. Les acheteurs ont aussi des préoccupations pour la valeur de revente des voitures, avec le risque d’une perte de valeur accélérée, par rapport aux voitures à moteurs. »
Le graphique suivant montre le résultat d’un sondage : en vert, les participants qui ont confiance dans le nombre de bornes de recharge ; en rouge, ceux qui craignent un manque de bornes. La première colonne donne les résultats pour les propriétaires actuels d’une voiture à batterie ; la seconde, des anciens propriétaires ; la troisième, ceux qui ont déjà eu plusieurs voitures à batterie ; la quatrième, de ceux qui ont l’intention d’acheter une voiture à batterie.
Ainsi, chez les propriétaires actuels et les acheteurs potentiels, plus de la moitié doutent de l’accès à des bornes de recharge !
De plus, le rapport remet en question les prévisions pour des baisses de prix dans l’électrique :
« Les constructeurs occidentaux tentent de mettre des voitures moins chères sur le marché. Cependant, des voitures à batteries aux prix de 20.000 à 25.000 euros, en Europe, arriveront en 2025 ou 2026, au plus tôt. Les constructeurs ont besoin de fortes réductions des coûts de production – en particulier pour les batteries. Elles comptent en moyenne pour 40 % des coûts dans les voitures électriques. »
Comme le montre le graphique de Ember ci-dessous, le gros des baisses de prix dans les batteries date d’avant 2020. Les prix grimpent même en 2022 par rapport à 2021, avec la hausse des coûts de matériaux.
Selon S&P Global, à l’avenir, les baisses de prix de batteries dépendent d’une hausse de la production de métaux à batteries, comme le lithium. Or, la production de métaux demande des investissements sur des années, pour l’exploration puis la mise en opération de gisements. Selon le groupe, la mise en production d’une mine demande en moyenne 18 ans d’exploration et de travail d’ingénierie.
Le rapport explique ainsi :
« Le prix des métaux de batteries continue de baisser. Le prix d’un groupe de batteries atteint environ 142 dollars le kWh en 2023, et devrait atteindre 128 dollars cette année. Par contre, les prix des matériaux créent un problème : les investissements dans les usines de batteries réduisent les coûts de production, mais les coûts de métaux prennent alors de plus en plus d’importance. »
Par ailleurs, les investisseurs perdent de l’enthousiasme pour les entreprises dans les voitures à batteries. Par rapport à ses sommets, le titre Tesla baisse de 54,9 %, et BYD perd 34,6 %. Le reste des constructeurs dans l’électrique, comme Nio, Polestar, ou Rivian, baissent de plus de 90 % en Bourse, par rapport aux records pour chacune des actions.
Les constructeurs misent, avec l’encouragement et les menaces des politiciens, sur le tout-électrique, mais le ralentissement en cours crée surtout de la déception… voire la fin des illusions pour l’électrique.
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Tout d’abord, vous verrez le métal que nous recommandons d’acheter, un concurrent à l’or et l’argent. De plus, je vous enverrai le détail d’un secteur où nous voyons des opportunités en ce moment.
Ce serait encore pire si les constructeurs n’avaient pas considérablement réduit leur offre de moteurs thermiques alors que c’est ce que veulent les acheteurs.
Un système économique dont le seul souci est ne pas répondre à la demande du consommateur est forcément voué à l’échec même avec des subventions.
De plus, il est parfaitement injuste puisqu’il pénalise les plus modestes au profit de ceux qui ont les moyens de se payer une Tesla à 40000€.
Il y a très peu de convaincus à la voiture électrique. La majorité des acheteurs n’en achète que parce qu’il y a une subvention. En Allemagne, les subventions ont été supprimées ; résultats, plus de vente. Si on faisait pareille en France, personne n’en achèterait. Tant que la charge de la batterie ne se fera pas en moins de 5 minutes comme le temps de remplissage d’un réservoir d’essence, peu de gens sont prêts à investir dans une voiture où pour faire le plein à 80%, il faut 1/2 heure.
N’oublions pas qu’une voiture électrique donnée pour 500 km d’autonomie doit faire son plein avec une batterie encore chargée à 10% (donc l’autonomie réelle tombe à 450km) et que le plein ne peut se faire que jusqu’à 80% sinon la charge asymptotique mènerait à une durée de plein de 4 à 5 heures au minimum. L’autonomie finale passe de 450 km à 350 km (on enlève 20% x 500). Donc tous les 350 km, on s’arrête 1/2 heure boire un café : on est vite énervé en fin de parcours. Et ça, c’est uniquement si on trouve des chargeurs rapides non en panne.
Au début de la voiture thermique il y avait des pompes partout et le plein se faisait en 5 minutes. C’est pour cela qu’elle s’est développée dans subventions. Il faut comprendre qu’à partir du moment où l’État subventionne, c’est qu’il y a un loup : le produit n’est pas adapté ou pas assez mature.
En plus, vu l’interdiction(Totalement malsaine et aberrante économiquement) des moteurs thermiques. C’est beaucoup plus intéressant d’acheter une voiture à moteur thermique vu qu’elle va disparaître. Son prix sur le marché de l’occasion est garanti…