Xavier Bertrand s’augmente de 2500 euros : misère de la classe politique

Le geste de Xavier Bertrand illustre bien la grande misère dans laquelle la classe politique a plongé l’esprit républicain.

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Xavier Bertrand (Crédits Fondapol, licence CC-BY-SA 2.0), via Flickr.

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Xavier Bertrand s’augmente de 2500 euros : misère de la classe politique

Publié le 1 avril 2016
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Par Éric Verhaeghe.

Xavier Bertrand (Crédits Fondapol, licence CC-BY-SA 2.0), via Flickr.
Xavier Bertrand (Crédits Fondapol, licence CC-BY-SA 2.0), via Flickr.

Comme l’a révélé La Voix du Nord, Xavier Bertrand et Gérald Darmanin viennent d’arrondir leurs fins de mois comme élus locaux pour compenser partiellement leurs pertes de revenus après leur démission de députés. Pour y parvenir, Darmanin a décidé de percevoir ses indemnités de maire de Tourcoing, et Bertrand de se rémunérer comme président de la communauté d’agglomération de Saint-Quentin.

L’opération date de janvier et permet à Xavier Bertrand de se verser près de 2.500 euros nets mensuels en plus des 5.200 euros qu’il perçoit comme président de région. L’opération ne pouvait passer totalement inaperçue dans un contexte où Xavier Bertrand avance de nombreux arguments moraux, un tantinet pontifiant, sur la politique autrement.

Le geste, disons-le, fait mauvais genre dans une région que Xavier Bertrand a conquise grâce au retrait de la gauche. Les électeurs qui se sont sentis dépouiller de leur suffrage par cette alliance tactique contre nature y trouveront forcément du grain à moudre. Sous des dehors patelins et des repentirs symbolisés par sa démission de l’Assemblée Nationale, Xavier Bertrand, diront-ils, cachait bien son jeu : perdre le poste oui, perdre les avantages, non !

Sur le fond, le geste de Xavier Bertrand illustre bien la grande misère dans laquelle la classe politique issue des partis de gouvernement a plongé l’esprit républicain et ses vertus historiques. Cette classe vit d’une professionnalisation de ses mandats, et se pense comme la noblesse il y a deux cents ans.

Pour être reconnu politiquement, pour faire carrière, il faut commencer jeune et dédier tout son temps et toute sa peine à la recherche de mandats publics. Dès le plus jeune âge, il faut courtiser les puissants, courber l’échine face à eux, leur donner des soirées, des week-ends, se mettre à leur service, leur dire ce qu’ils ont envie d’entendre et progressivement la carrière se fait. Elle commence par un mandat municipal, puis un mandat de conseiller territorial (ah ! les cantonales !). Les plus chanceux guignent des mairies, des investitures aux législatives, aux sénatoriales, puis des postes de ministre.

Bref, pour être élu sous la Ve République, il faut renoncer à tout et entrer en politique comme on entrait autrefois en religion.

Dans ce parcours bien huilé, point de hasard, peu d’aléa, et pas de raison. Tout est dépendance, allégeance et manœuvres pour franchir un palier supplémentaire à chaque occasion. Tout est passion au mauvais sens du terme, c’est-à-dire intérêt, calcul, convoitise et avarice. Ce système professionnel incarne ce que les Français rejettent dans la politique et explique le sentiment de moins en moins diffus, de plus en plus explicite, qu’ils nourrissent d’une fin de la démocratie et d’un dévoiement profond des institutions. Leurs élus n’accèdent pas aux postes parce qu’ils sont capables de régler les problèmes publics, mais parce qu’ils ont manœuvré en coulisse pour parvenir à se partager un gâteau.

C’est évidemment tout cela que Xavier Bertrand vient de nourrir, de consolider, par un geste dont la portée symbolique dépasse forcément le montant des 4.000 euros « chargés » qu’il vient de s’attribuer.

Au fond, Bertrand nous dit qu’une droite élue avec les voix de la gauche parce qu’elle n’avait pas la légitimité nécessaire pour arriver seule au pouvoir ne tire aucune conséquence, aucune leçon de ses échecs. Des élus défaillants ne doivent pas perdre leurs avantages…

L’absence de sanction en démocratie, c’est déjà le début de la tyrannie.

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  • Une des premières décisions prise après les élections.

    Etonnant qu’il ait juste « oublié » d’en parler dans son programme, histoire que les gens votent bien en toute connaissance de cause.

  • Fallait pas voter pour ce cuistre. Ah mais j’oubliais, il fallait sauver la rrrrrépublique de l’horrrrrrrible menace fasciste d’extrême-droite blablabla…
    Comment dit-on « cocu » en ch’timi déjà ?

  • Je m’interroge sur la globalité de ses revenus. A t il un logement de fonction par exemple ? Parce que tout de même 7500 euros nets ça ne fait pas si énorme, surtout comparé aux salaires des plus hauts fonctionnaires de la Région, qui sont ses subordonnés. …

    • 7500 euros nets c’est pas énorme ??????
      Tu as ta carte au PR ou tu as oublié de te relire ?
      On rêve. Dans le privé, cela équivaut à à peu près 10000 euros bruts mensuels, soient 120000 euros par an. Sans oublié les défraiements et les caisses noires alloués à nos représentants pour leurs frais divers…
      Tu gagnes combien toi ?

      • Je persiste ! Pour le niveau de responsabilité de président de région c’est justifié me semble-t-il. Pour répondre à la question il se trouve que je gagne plus…

        • @Ducani

          sur Wikipedia : « La responsabilité est le devoir de répondre de ses actes, toutes circonstances et conséquences comprises, c’est-à-dire d’en assumer l’énonciation, l’effectuation, et par suite la réparation voire la sanction lorsque l’attendu n’est pas obtenu. »

          Cela correspond selon vous à un homme/femme politique français en exercice ?

          Madame Royal a laissé des dizaines de millions d’impayés lors de sa présidence de Région Poitou-Charentes, à votre avis elle devra en répondre ?

          Juste pour rire et sans entrer dans les détails : vous assumez quelles « responsabilités » ?

  • Le problème c’est le cumul des mandats et le nombre de strates administratives qui permettent de cumuler les rémunérations.

    Concernant le cas Bertrand plus que de se faire rémunérer pour son poste de président de la communauté d’agglo (qu’il occupait avant a titre gracieux car atteignant le plafond de rémunération, laissant donc le soin au vice-président de se partager l’enveloppe entre eux), le problème c’est d’annoncer sa démission du poste de Saint-Quentin et de conserver son poste au conseil municipal et d’être président de la communauté d’agglo.

    Cette histoire me fait penser à la comique Cosse qui est contre le cumul mais qui explique que ministre et conseiller régional ce n’est pas du cumul.

  • bof , de toute façon , ce n’est pas cher payé pour diriger une région,…remarquons qu’ils n’ont pas les compétences pour assumer cette fonction, c’est donc encore trop pour cet emploi fictif

  • c’ est FORCÉMENT un poisson d’avril

  • Il gagne moins que le « président » de l’UNEF, le jeune William Martinet, en licence à 27 ans… qui s’octroie 8000€ nets par mois ! 😀

    • Bonjour,

      Si ceci est vrai, je serai curieux de voir les sources (pour les diffuser et en discuter avec des amis qui défenent ce « pauvre étudiant obliger de travailler » 🙂 )

      Merci à vous !

  • Attitude a vomir….Quand on a goutté aux privilèges….impossible de s’en passer.
    Mais croyez vous que ce type, pris sa cuillère en argent dans la gamelle, y renoncerait? Non, non non.
    Vous comprenez ma bonne dame, c’est pour compenser ma perte de revenu.
    Evidemment……

    En plus jouer la « sérénade » du type qui renonce aux privilèges de complaisance à la TV ou la radio…..
    L’hypocrisie, la roublardise, le mensonge par ommission, et le mépris de ses électeurs sans aucune honte.
    A vomir, vomir vomir!
    Même de son coté politique, impossible de voter pour un type pareil.

  • l’avidité , une maladie qui ne se soigne pas…..

  • Quel est le juste salaire ou plutôt la juste rémunération pour un parlementaire ou un président ou un vice-président ?

    Faut-il tenir compte de la pénibilité ? Ou effectivement du salaire des cadres supérieurs que vous dirigez ?

    Que coûte un train de vie simplement décent pour de tels élus ?

    Sauf erreur il n’existe pas d’évaluation ne serait-ce que par exemple de ce que doit au moins gagner un célibataire pour vivre décemment à Paris, en grosse agglo, en ville moyenne, en petite commune; alors que « décemment » est un adverbe très subjectif.

    Et si c’est un couple , Et s’il a un enfant ? Et s’il a deux enfants ? Etc. Toujours selon au minimum quatre cadres de vie,

    Il n’y a pas de barème de référence, y compris lorsqu’il s’agit rait de fixer « le juste SMIC »

    Hurler au scandale, c’est trop facile

    • Bonjour Jean-Marie

      A mon avis il faut laisser le marché décider du juste prix.

      Combien ces individus valent-ils?

      Mettons au enchéres les postes et le moins cher aura le poste et les ennuis qui vont avec.

      Je parie qu’ils seraient prêts à payer pour avoir le poste et les honneurs.

      PS j’ai connu des gens s’étriper pour être le président du club de boule du quartier.

      PS’ Ils ne servent à rien, qu’a gonfler leur égo.

  • Et si nous allions regarder du coté de nos très socialistes politiques, vous savez ceux qui sont si soucieux d’appliquer la devise de notre pays: liberté, égalité fraternité ….. Aucun ne cumule même pas le président de l’assemblée pas plus que le ministre de la défense …. aucun je vous dis …. le désintéressement intégral
    Ah … oui il y a bien eu des Cahuzac, Thevenoux et quelques autres à se faire épingler … mais juré craché c’est fini et bien fini ….. Tout est transparent …. enfin vous êtes obligé d’y croire …. sous peine d’excommunication ….
    A droite ce ne sont que des mafieux …. Bipolarité oblige

    Triste guignol …. triste pantalonnade

  • Rappelons que celle qui a lancé ce gros méchant buzz, à savoir Le Pen, gagne elle 17.665 € par mois (indemnités et divers avantages compris) au Parlement européen où elle met rarement les pieds et vote encore moins. Ce qui ne l’empêche pas de donner des leçons à tout le monde et de dénoncer les « pourris » de la politique.

    Jeanne d’Arc, o’scours.

  • et bah si tu peux de commentaires ?? a côté de ça 88 post pour un illustre inconnus à la tête de l’UNEF c’est moi ou le cas Martinez indigne plus que ce lui de Xavier Bertrand qui entend briguer la représentation nationale qui à lieu dans moins d’un ans? Deux poids deux mesures?

  • Le pédagogue :

    – Tout conte fait, le non cul-mul des mandats zéléc-taureaux, con-solide la démo-cratie.
    Dès que j’ai eu la présidence de la région, j’ai laissé tomber les mandats de député et de maire.
    Le manque à gagner ?
    La démo-cratie ne perd pas.
    J’ai fait voter, démon nain stallation, un texte pour toucher, démo-cratique-ment, le manque à gagner.
    – La République a tout prévu.
    – Et lorsqu’elle oublie, les zélés cteurs et les zélées ctrices raie-parent.

  • Eh oui ! La classe seule apte à diriger le pays ! Elle mérite bien toutes ces rémunérations cette caste si efficace, si prompte à rogner nos libertés et nos droits, et si vive à s’octroyer moults privilèges ! Et en plus tout ça net d’impôts, parce que ce sont des fonctions, non soumises à la déclaration des revenus. Et nous, il nous faut payer la taxe pour le moindre centîmes engrangé ! Et pour un seul mandat de députés ils ont droit à la retraite, cumulable avec celle de leur travail civil, s’ils en ont un. Et puis, s’il n’y a pas le passage quasi obligatoire par l’ENA, la « carrière » est très très mal engagée.

    DDHC 1789 Art. 6. […]. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.

    Ils se voient tous Marquis, Comtes ou Ducs, voire même Princes ou Rois !

    Vu qu’ils mangent tous à la même cantine, ils s’arrangent bien entre eux et rien que pour eux, pas pour nous, ou le bien commun !

  • Quant on voit la prolifération des parasites sociaux inditituionnels, on comprend pourquoi le gouvernement fait interdire tous les pesticides.

  • Bertand est en train d’offrir la victoire au FN lors des prochaines régionales

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