Donald Trump = Hitler ?
Gorafisation du réel : un professeur de Harvard invite les démocrates à adhérer au parti Républicain pour faire barrage à Trump !
Par Daniel Girard, depuis les États-Unis.

Les temps sont durs pour les Démocrates. L’establishment démocrate vit non seulement avec l’incertitude de la victoire de Hillary Clinton, mais elle doit aussi composer avec la menace, de plus en plus réelle de voir le milliardaire Donald Trump remporter l’investiture républicaine. Sa victoire à la primaire du Nevada, avec 46.9% du vote montre un momentum qui fait craindre le pire aux Démocrates.
Trump rides momentum into winner take all states https://t.co/QuVVfTGLE2
— Karen #BamaForTrump (@Momfullofhope) 24 février 2016
Rien n’illustre mieux ce désarroi que la chronique récente de Danielle Allen, de l’Université Harvard, dans le Washington Post intitulée « Le moment de vérité, nous devons stopper Donald Trump ». Danielle Allen, professeur de théorie politique, écrit que le succès du milliardaire lui rappelle l’ascension d’Adolf Hitler en Allemagne. C’est pour cette raison, écrit-elle, qu’il faut le stopper maintenant, à tout prix.
The moment of truth: We must stop Trump https://t.co/ZI9NFoUFsr Danielle Allen @dsallentess joins me now @SXMPOTUS 124 — Michael Smerconish (@smerconish) 24 février 2016
Danielle Allen considère qu’il est déjà improbable que l’establishment républicain réussisse à empêcher Donald Trump d’obtenir l’investiture du Parti. Mais elle avertit les Républicains qu’ils ne pourront pas compter sur Hillary Clinton pour battre le magnat de l’immobilier. Hillary a trop de faiblesses, souligne-t-elle. Pour elle, une lutte pour la présidence avec Donald Trump serait imprévisible… et risquée.
Harvard political theorist Danielle Allen: Is Trump coming to power like Hitler?#p2 https://t.co/iBROxzdHYq pic.twitter.com/bHQDb6qfpD
— Eric Wolfson (@EricWolfson) 22 février 2016
Danielle Allen estime qu’il est du devoir des Républicains de mettre tout en œuvre pour infliger la défaite au milliardaire. Elle demande à John Kasich et Ben Carson de se retirer de la course pour appuyer Marco Rubio. Elle n’aime pas Ted Cruz, mais elle estime que sa présence nuit à Donald Trump et que c’est pour cela qu’il doit rester dans la course.
Kasich and Carson Must Go https://t.co/DOYWX5k2ci via @NRO #DropOutJohn Please, for love of country & future of America. — Renee Matheny (@MiniMatheny) 24 février 2016
Ensuite, dans un scénario qui semble tiré d’une page du site Le Gorafi, la professeure de Harvard demande aux Démocrates de s’inscrire au Parti républicain pour voter pour Marco Rubio. Même si, tout comme moi, vous n’aimez pas son opposition au mariage homosexuel, sa candidature est meilleure que celle de Donald Trump, écrit-elle.
OUTRAGED YET?? :: Marco Rubio Forms Anti-LGBT Board to Reverse GAY MARRIAGE https://t.co/Z7ywuGiGoS pic.twitter.com/qXdv7XqPNf
— Wicked Gay Blog (@wickedgayblog) 15 février 2016
Danielle Allen invite tous les candidats à l’investiture républicaine qui se sont retirés de la course à tenir une conférence de presse conjointe pour déclarer leur appui à Marco Rubio et promettre de ne pas supporter Donald Trump s’il l’emporte. Donald Trump, comme un grand nombre de politiciens incluant Barack Obama, a été ciblé par la pratique du Reductio ad Hitlerum. Dans le cas du milliardaire, c’est d’avoir prôné l’interdiction d’entrée en Amérique des Musulmans qui lui a d’abord valu l’étiquette du nazisme.
Mdr lourd #DonaldTrump #hitler #politic pic.twitter.com/SHNg3FuWJ4 — amazon jawn (@FR0MTHESUN) 28 novembre 2015
Il est compréhensible que les déclarations à l’emporte-pièce de Donald Trump sur des sujets sensibles comme l’immigration ou les Musulmans fassent sursauter. Mais, Hitler ? Il est quand même singulier de lire, sous la plume d’un professeur de Harvard, ce genre de comparaison. Et à l’heure où un grand nombre d’Américains en colère ne veulent rien savoir de l’establishment, voilà le genre de tribune qui ne fait qu’alimenter le ressentiment que l’auteur aimerait voir s’estomper.
Lire sur Contrepoints tous les articles de Daniel Girard, journaliste à Boston (États-Unis)