5 mensonges sur la crise des éleveurs

Crise agricole : les mensonges vont bon train sur la réalité des solutions qui sont en passe d’être prononcées.

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alkainel - vache-agriculture(CC BY-NC-ND 2.0)

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5 mensonges sur la crise des éleveurs

Publié le 19 février 2016
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Par Éric Verhaeghe.

alkainel - vache-agriculture(CC BY-NC-ND 2.0)
alkainel – vache-agriculture(CC BY-NC-ND 2.0)

La crise de l’élevage en France n’en finit pas et le gouvernement n’en finit pas de ne pas la finir.

La semaine qui vient devrait être critique pour François Hollande sur ce front, et déjà les mensonges vont bon train sur la réalité des solutions qui sont en passe d’être prononcées.

En voici un petit décryptage.

 

Premier mensonge : la crise de l’élevage et la responsabilité de François Hollande !

La crise de l’élevage en France, au sens large (filière porcine, filière lait), a connu une accélération depuis deux ans sous l’effet de deux coups de boutoir.

Le premier s’appelle l’embargo russe qui a brutalement réduit les débouchés agricoles européens de 10 %. Cet embargo est une réponse aux sanctions décidées par l’Union contre la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne. Sur ce point, la France s’est contentée de suivre l’Allemagne mais François Hollande est politiquement responsable de la décision.

Le second est la suppression des quotas laitiers dans le cadre de la PAC, intervenue en avril 2015. Cette libéralisation du marché a profité aux exploitations du nord de l’Europe, plus productives et industrielles, dans l’indifférence manifeste du ministre français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Là encore, François Hollande porte la responsabilité politique de cette situation.

François Hollande ne peut donc pas se dégager complètement de ses responsabilités !

 

Deuxième mensonge : la crise de l’élevage en urgence

Les appels à l’aide de la filière viande en France se multiplient depuis deux ans. Voici, par exemple, ce que certains avaient publié à l’époque :

« Chacun découvre, ou va découvrir, mais un peu tard, que les productions animales et la transformation agroalimentaire sont délocalisables. Toute la filière est impactée. Des abattoirs continuent de mettre la clé sous la porte. Les suppressions de postes et fermetures d’industries agroalimentaires se poursuivent. Avec des retombées sur l’emploi, l’économie et la vie locale. »

La crise qui frappe n’a donc rien de nouveau. Elle est annoncée, décrite, répétée sans relâche depuis deux ans dans l’indifférence complète des élites parisiennes.

En faisant mine de découvrir la situation, et en la traitant sous le coup d’une urgence totalement simulée, le gouvernement omet donc les avertissements qu’il reçoit de façon très régulière depuis deux ans.

 

Troisième mensonge : libre-échange et crise de l’élevage

Pour expliquer la crise, le gouvernement et les éleveurs ont recours à une excuse facile qui fonctionne toujours à merveille. À les entendre, la France subit une véritable attaque frontale de produits étrangers sans possibilité de répliquer.

La France importe 44 % des poulets consommés sur son territoire, contre 8 % en 1990. Et produit deux millions de porcs de moins qu’en 2010.

C’est comme si le libre-échange ne fonctionnait que dans un seul sens : celui de l’importation. Manifestement, les agriculteurs français oublient de dire qu’ils sont aussi tout à fait libres d’exporter et qu’ils ne s’en privent d’ailleurs pas.

Voici un petit graphique qui en montre le détail :

Exportations agricoles françaises (Crédits : Ministère de l’Agriculture, tous droits réservés)
Exportations agricoles françaises (Crédits : Ministère de l’Agriculture, tous droits réservés)

On le voit, depuis 1998, les exportations agricoles françaises ont pratiquement doublé en valeur, passant d’environ 30 milliards annuels à près de 60 milliards.

À ce constat, deux bémols doivent être ajoutés. D’abord, l’année 2014, date de l’embargo russe, marque bel et bien une inversion de la tendance. Ensuite, le phénomène est beaucoup moins marqué dans l’Union européenne où existe un marché unique.

Autrement dit, l’agriculture française est plus à l’aise avec des pays où elle est pourtant pénalisée par des barrières douanières qu’avec des pays où elle peut exporter sans barrière…

L’analyse des ventes par produit permet de mesurer mieux encore le phénomène :

 

Exportations de certains produits agricoles (Crédits : ministère de l’Agriculture, tous droits réservés)
Exportations de certains produits agricoles (Crédits : ministère de l’Agriculture, tous droits réservés)

Contrairement aux idées reçues, le lait français se vend très bien à l’étranger, surtout hors de l’Union européenne. Sur la viande, la progression hors Union européenne était plutôt appréciable jusqu’à l’embargo russe. Sur les animaux vivants, la progression est moins appréciable, surtout dans l’Union. Ces courbes montrent en tout cas que l’agriculture française peut profiter de l’exportation au moins autant que ses concurrents.

Imaginer que le protectionnisme bénéficierait à nos agriculteurs constitue donc un pari très hasardeux.

 

Quatrième mensonge : baisse des charges et crise de l’élevage

Dans son intervention télévisée le soir du remaniement ministériel, François Hollande a annoncé une baisse des charges pour les éleveurs. C’est oublier l’essentiel :

Si les charges baissent, cela signifie d’abord que la protection sociale des agriculteurs coûte trop cher alors qu’elle est déjà en déficit d’environ trois milliards d’euros. Manifestement, personne ne souhaite aborder le problème d’une couverture sociale excessive des agriculteurs au vu de leurs contributions au système (Note de Contrepoints : due davantage au déséquilibre démographique de la profession qu’aux avantages de cette couverture sociale).

Quand François Hollande annonce une baisse des charges pour les éleveurs à protection sociale constante, il prend donc bien garde à ne pas dire qu’il va augmenter les charges des autres et en particulier des consommateurs. Ceux-ci devront porter peu ou prou l’aggravation des déficits du régime agricole.

La baisse des charges pour les agriculteurs revient donc à faire payer le consommateur pour les éleveurs. Mais personne ne le dit, bien entendu.

 

Cinquième mensonge : la crise de l’élevage sera réglée par une hausse des prix

Alors que des Français peinent à boucler leurs fins de mois et regardent au moindre gramme de viande qu’ils vont acheter, le gouvernement Valls a pondu un communiqué hallucinant :

« Au vu de la situation particulièrement grave dans la quelle se trouvent les agriculteurs français, les ministres ont indiqué très clairement aux entreprises de la distribution et de la transformation qu’il n’était pas acceptable que les négociations commerciales conduisent en 2016 à des baisses de prix pour les filières en difficulté, en particulier pour les produits laitiers. »

La France est le seul pays du monde où le gouvernement se bat pour la cherté des produits alimentaires.

En soi, cette mesure qui consiste à demander à 65 millions de Français de sacrifier leur pouvoir d’achat pour faire vivre une poignée d’éleveurs est une aberration qui prouve une fois de plus toute l’hypocrisie et la fausseté de la notion de solidarité. Surtout, cette mesure est évidemment contre-productive : plus la viande française sera chère, moins les Français et les Européens l’achèteront.

La seule solution durable consiste à encourager la réorganisation de la filière viande pour la rendre compétitive par rapport à nos voisins européens, étant entendu que la politique de sanction européenne contre la Russie est suicidaire.

Lire sur Contrepoints notre dossier spécial Agriculture

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  • pourquoi parler d’une hausse du prix de vente ,quelques dizaines de centimes sur le prix d’achat par les ditributeurs ,réduction de la marge seraient plus éfficaces

    • si vous estimez qu’un produit peut être vendu avec une marge énorme, vendez en, don si les producteurs pensaient cela , ils monteraient leur filière de vente!

      • Oui ça me fait toujours bien rire la dizaine de paysans médiatisés qui viennent vendre une fois par an – en haute saison – sur une place parisienne quelques tonnes de fruits et légumes pratiquement au même prix que mon supermarché local. Ça doit être une tellement bonne affaire pour eux qu’on ne les revoit plus de l’année !

        Le résultat net des grandes enseignes de la distri c’est 2% maxi. Peu de gens se rendent compte de la chaîne de production aval et de la chaîne logistique pour que le litre de lait ou le kg de fruit arrivent dans leur magasin.

    • Il existe depuis quelques années un observatoire des prix et des marges des produits agro alimentaires…

      Allez-voir son site.

      Et vous verrez que au moins pour la grande distribution les marges sont faibles voire négatives.

  • Est il vrai que les normes sanitaires françaises jouent en défaveur de nos agriculteurs-éleveurs?
    Concernant la crise démographique de la couverture sociale, une ouverture aux assurances privées serait elle capable de résoudre le problème? En gros, les éleveurs pourraient ils s’assurer chez Amariz pour moins cher tout en étant couverts? je ne parle pas du point de vue légal mais financier.

    • Ce serait surement pire : les cotisations d’assurances sociales seraient fonction du risque couvert, pas des revenus.

      Rappelant que le revenu d’exploitation moyen est de 25000€/an, tous ceux au dessus paieraient sûrement moins, pour une meilleure couverture.
      Par contre, tous ceux qui manifestent n’ont pas les moyens de se payer les 600€/mois minimum pour s’assurer socialement.

      Ce que les agriculteurs oublient de dire, c’est qu’avec ces revenus, ils doivent bénéficier du RSA et de son successeur ( je ne sais pas concernant la cmu).

      • En supposant qu’il soit accordé à un agriculteur dont en fait c’est l’exploitation qui ne dégage pas de marge pour le payer, le RSA n’est pas une solution. La solution, elle consiste à remettre en place les conditions qui permettront à l’exploitation agricole d’être rentable : liberté de commercer et arrêt des politiques de boycott, suppression des règlements et normes superfétatoires, et effectivement libre choix du régime social pour ceux qui le souhaitent. On verrait bien qui resterait à la MSA et qui trouverait une meilleure offre.

      • 600E/mois c’est 7200E/an. Combien versent-ils à leur caisse? Beaucoup plus.
        De plus, 600E/mois c’est ce que verserait un homme de 50 ans signant pour Amariz. Pour un homme de 25 ans, c’est presque moitié moins et le montant de cotisation est fonction de l’âge d’entrée dans cette assurance privée (et ne bouge plus ensuite).
        Pourquoi toujours faire croire que les « méchantes » assurances de santé privées c’est toujours et forcément plus cher? Renseignez-vous.

        • 600€/mois, c’est uniquement pour la,maladie chez amariz.

          • Exact et quand vous signez votre 1er contrat après 50 ans. Montant d’autant moins élevé que vous signez plus tôt (environ 250E à 25 ans) ce qui devrait être le cas puisque la législation européenne impose à chacun d’avoir un contrat de couverture santé.
            Pour la prévoyance, autre contrat d’assurance dont le montant sera justement fonction de la prévoyance que vous souhaitez avoir et non fonction de critères imposés par d’autres. C’est cela la Responsabilité.
            Regardez les montants versés par les agriculteurs et les indépendants pour cette assurance santé et prévoyance « d’Etat ». On est très au-dessus de ce que demandent des structures privées d’assurance.
            Vous pourriez ressortir l’argument: « si on est malade notre contrat risque d’être rompu » ou encore « si on est malade, aucune assurance ne voudra nous couvrir »…etc Risque réel en l’absence de législation concernant ces contrats (c’est le cas en France où rien n’est prévu puisqu’on a notre « chère » Sécu!) mais risque maîtrisé avec un encadrement juridique. Les Pays-Bas fonctionnent avec des assurances privées de santé qui ne peuvent pas refuser de clients (ni les laisser sur le bord de la route en cas de problème après signature) et avec un encadrement des majorations tarifaires et un système de couverture de santé étatique de base pour les plus démunis (accès aux seules structures publiques dans ce cas et pas l’open-bar comme dans le cas de la CMU française). Seul un arrêt du paiement des primes d’assurance peut faire rompre un contrat. A chacun de prendre ses dispositions pour palier à ce problème (économies, assurance spécifique…etc). C’est cela la Responsabilisation une fois de plus. On reste très loin des montants demandés par nos collectivistes pour un service médiocre et qui , de plus, se dégrade d’année en année nécessitant tout à chacun de prendre des assurances complémentaires.
            Et ne parlons pas des assurances retraite…

            • Je suis pour la liberté de choisir ses assurances sociales, conformément au droit européen. Pas besoin de me convaincre.
              Ceci dit, pour les faibles revenus, les cotisations à montant fixe les rendent hors de prix… C’est une réalité a prendre en compte.

    • Comme noté dans l’article c’est avant tout un déséquilibre du régime social : le régime agricole compte un actif pour 3,7 retraités, contre 0,7 pour le régime général.
      Madoff !
      L’Allemagne Le régime général paiera !

  • Les subventions à l’agriculture européenne ne sont-elles pas détournées pour que les européens puissent approcher le but à atteindre de la transition énergétique, c’est à dire l’indépendance énergétique, un but qui s’éloigne avec la baisse récente des cours de l’or noir…

    http://reporterre.net/ENQUETE-3-L-incroyable-rente-des

    L’embargo russe sur nos produits agricoles fait le reste…

  • Même en Allemagne toujours présentée comme fleuron de la transition énergétique et première puissance agricole européenne, les agriculteurs semblent en revenir des fermes industrielles…

    Sans les revenus des méthaniseurs et des panneaux photovoltaïques, le bilan financier des exploitations serait le même que le nôtre.

    http://www.reporterre.net/En-Allemagne-les-ferme-usines-deviennent-la-regle-malgre-une-rentabilite

  • Bonne synthèse mais on peut ajouter les normes stupides ( qui génèrent des surcoûts ) et une administration incompétente et toxique. On a vu avec la ferme des 1000 vaches qu’il faut des années ( parfois 10!!!) pour obtenir des autorisations et lorsqu’on les obtient elles ne sont pas définitives. Comment un chef d’exploitation peut il investir et se réorganiser dans ces conditions. Il faut punir tous ces parasites fonctionnaires de l’agriculture. L’Allemagne exporte plus de fromages que la France: cherchez l’erreur!
    La politique agricole ( grandes cultures, élevage bovin ) est conduite par des nostalgiques de l’union soviétique ( voir le cas des safer) . Les secteurs avec très faible intervention étatique se portent à merveille ( vins ar ex). Les énormes coopératives sont bien lentes à prendre le virage de la compétitivité ( à la différence de l’allemagne, des pays bas, de la suede, de la nouvelle zélande …) . Les coopératives manquent de pouvoir stratégique , le nombre d’administrateurs est pléthorique, les compétences en marketing international sont trop faibles etc…

  • Comme ça fait du bien de lire des propos sensés et réfléchis !!

  • L’embargo sur la Russie est une farce atlantiste. La France a tout à y perdre, au regard de son histoire. Toutou de Merkel, Hollande ne fait qu’aboyer … 2017, retour à la niche de toute urgence avec un gros gnognos estampillé ‘Président’ qu’il pourra fièrement sucer devant ses autres congénères socialistes. Mais vite qu’il s’en aille

  • Il faut aussi rappeler que l’agriculture française est sous le joug d’une administration pléthorique qui décide combien, quand, comment, sur quelle surface on doit produire. Aucun autre pays ne réglemente son agriculture de cette façon.

    • Sauf erreur de ma part, le nombre de fonctionnaires du Ministère de l’Agriculture n’a cessé d’augmenter ces dernières années.
      Alors que le nombre d’agriculteurs est en chute libre !!!

  • Exact. Analyse très pertinente.
    mais.. Mou président va pas continuer a être fort avec les faibles et faible (mou) avec les corporations de toute sorte.
    Ce sont ceux qu’ils ont voté pour lui qui devraient être pénalisés.
    Vote libre est transparent. Ceux qui ont voté socialiste ==> vont avoir le double des impôts des autres. Normal , ils sont responsables !!

    • cher ami le vote est anonyme….

      En revanche, beaucoup (y compris ici) ont appelé publiquement à voter Hollande. et là votre idée devient tentante…

  • 65 millions de Français vraiment ?

    Soit c’est plus de 66 millions d’habitants de la France

    Soit c’est nettement moins de 65 000 000 titulaires de la carte d’identité française

    NB. Il serait très instructif et utile de savoir quelle proportion de ceux-là n’ont aucun parent français
    Et tant pis si ça déplaît aux « grands coeurs accueillants » qui vivent généralement dans l’aisance et ne font rien pour les très nombreux – croissant en nombre ! – défavorisés français de vieille souche

  • Bastiat : la déviation de la force publique :

    La Déviation de la Force Publique est un mal plus grand encore que son Accroissement. Sa mission rationnelle était de protéger toutes les Libertés et toutes les Propriétés, et la voilà appliquée à violer elle-même la Liberté et la Propriété des citoyens. Ainsi les gouvernements semblent prendre à tâche d’effacer des intelligences toutes les notions et tous les principes. Dès qu’il est admis que l’Oppression et la Spoliation sont légitimes pourvu qu’elles soient légales, pourvu qu’elles ne s’exercent entre citoyens que par l’intermédiaire de la Loi ou de la Force publique, on voit peu à peu chaque classe venir demander de lui sacrifier toutes les autres.

  • Il faudrait préciser dans l’article que l’augmentation des prix doit être celle des prix d’achats aux producteurs et que les acheteurs distributeurs peuvent faire cela en réduisant très légèrement leurs marges, ce qui affecterait très peu les prix à la consommation. Et même s’ils achetaient les productions au prix de revient plus un bénéfice pour le producteur, cela n’affecterait que peu le prix final. La solution est clairement dans la nécessité de convaincre les grossistes distributeurs d’acheter au prix juste et de convaincre les acheteurs d’acheter un rien plus cher pourvu que cela profite aux producteurs français. Il faut que les consommateurs puissent choisir entre les produits français et les autres : question d’étiquetage. De toute façon, lorsque la distribution aura mis par terre les producteurs français, les consommateurs n’auront plus de choix et les prix augmenteront. Le cynisme et l’incivisme remplacent labourage et pâturage!

    • L’accusation que la grande distribution se gaverait vient de la confusion entre la marge brute et la marge nette. La grande distribution est un secteur à faible marge nette, entre 1 et 3% du chiffre d’affaire total selon les années et les enseignes. Et, selon cette enquête de BFM TV, les rayons boucherie des grandes surfaces opèreraient à perte, les hypers se rattrapant ailleurs. http://rutube.ru/video/981517e74dd0e810392453735c31c3b5/

    • Dulieu, privilégiez de votre coté les produits français si ça vous fait plaisir mais sachez qu’un tel choix est une subvention voire une taxe à la consommation. En faisant ainsi vous pénaliserez les agriculteurs qui sont déjà efficients car vous maintiendrez sur le marché les peu efficients.
      Pendant que vous y êtes allez vous demander à ces agriculteurs d’acheter des tracteurs français, des voitures françaises ?

  • Bon, il n’y a pas de paysans sur ce site ? J’aimerais avoir leur avis sur cet article

  • Le probleme de l’élevage francais est une question d’échelle. Pour des questions idéologiques on souhaite avoir des éleveurs avec une dizaine de bêtes, qui restent petits et sont incapables de resister aux prix pratiqués sur les marchés internationaux et avec des consommateurs qui ne peut se permettre de se nourrir au prix de revient de leur production.
    il est urgent de laisser les agriculteurs grandir et s’industrialiser. Malheureusement en France on aime ni le capital, ni l’industrie, ni les grands.

  • Article injuste envers le gouvernement (pourtant, à la base, je ne suis pas fan d’Hollande). L’auteur oublie de parler du rôle extrêmement néfaste du PAC dans l’agriculture francaise.
    selon un vieux cadre supérieur du ministère de l’agriculture mis au placard (le cadre, pas l’opuscule), la PAC avait été et était encore (au moment où il écrivait), pour la France, un système conservateur pour figer la rente agricole et maintenir une sous-productivité soi-disant propice à l’emploi, et pour l’étranger y compris l’Allemagne (mais aussi l’Espagne, l’Italie du nord, etc.), un outil de financement de sa modernisation. La France était donc en train de créer sa propre concurrence, plutôt que suivre la voie de l’industrialisation.
    On comprends pourquoi ce monsieur était dans un placard …
    La philosophie agricole est la même que celle des taxis : le marché est captif et fixé, dans ces conditions ça ne sert à rien de se battre entre agriculteurs, il vaut mieux se le partager ; celui qui se modernise chasse un collègue pour prendre sa place, mais après on sera moins nombreux, on pèsera moins et pourra moins bien se défendre, la course à la productivité est donc une trahison. Sauf que … à l’étranger ils ont bien compris que le marché n’était pas fixé et qu’il avaient le droit, et la possibilité, de tailler des croupières à ces français assez stupides pour croire que tout leur était du et que leur part de marché était définitive. Certains autres français moins stupides ont d’ailleurs participé eux-mêmes à la curée, en s’installant à l’étranger.
    Et pour couronner le tout, on a rajouté des couches délirantes de protection environnementales (dans toute l’Europe) et de droit social (spécificité française) que les fermes industrielles supportent bien mieux que les petites et moyennes. Une ferme géante de mille vaches est moins gênante pour les voisins que son ancêtre traditionnel 20 fois plus petite.
    Bref : « plutôt crever que se moderniser ». 50 ans après la PAC, 15 ans après l’opuscule, le résultat est là : on crève. L’agriculteur nouveau doit miser 300 000 € pour avoir le droit de gagner un SMIC en bossant 70 h par semaine, si tout va bien (et « tout va bien », ce n’est pas tout le temps, n’est-ce pas …). tout ça pour quoi ? pour que maintenant en France le lait premier prix dans les supermarchés vienne d’Allemagne, ce qui aurait été inconcevable.
    Et quand les matières premières de base foutent le camp, les filières « de qualité » meurent aussi. Il n’est pas difficile de faire aussi bon que le roquefort ou le camembert en Silésie ou en Prusse.
    bottom line : c’est à la France de se réformer, pas aux autres de lui faire plaisir.

    quelques articles intéressants à lire: http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/07/10/31003-20150710ARTFIG00132-liberaliser-l-agriculture-le-seul-moyen-de-la-sauver.php
    http://www.ifrap.org/agriculture-et-energie/crise-de-lagriculture-quand-les-mesures-structurelles
    http://www.ifrap.org/agriculture-et-energie/eleveurs-francais-la-politique-publique-paralysee-par-les-denis-et-les-tabous
    http://www.ifrap.org/agriculture-et-energie/agriculture-les-degats-du-faux-long-termisme-politique
    Le secteur n’est pas tant victime d’une concurrence déloyale que de son impréparation et de son manque d’investissement. http://www.slate.fr/story/105661/elevage-le-mur-est-dans-le-pre

    Je trouve facile d’accuser le gouvernement francais alors que bcp d’autres acteurs portent une responsabilité dans cette crise. De plus, le problème dans l’agriculture francaise dépasse largement les deux éléments cités: l’embargo et la libéralisation. Là, ce n’est pas le fonds du problème de notre agriculture.

    Sur RMC, un éleveur expliquait que la FNSEA avait laissé ses adhérents surproduire ce qui avait engendré un effondrement du prix. Les syndicats agricoles et leurs annexes – chambres d’agriculture (8 000 salariés), SAFER (1 000 salariés) – gèrent l’économie agricole du pays à la place des agriculteurs et décident de qui a le droit de s’installer pour exploiter une propriété agricole ou en acquérir une. Ils étouffent les agriculteurs sous les réglementations. Il faut simplifier ces règlements, supprimer les organismes qui en vivent et traiter par des aides sociales directes la situation des agriculteurs en difficulté.

  • « Le premier s’appelle l’embargo russe, qui a brutalement réduit les débouchés agricoles européens de 10%. Cet embargo est une réponse aux sanctions décidées par l’Union contre la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne. Sur ce point, la France s’est contentée de suivre l’Allemagne, mais François Hollande est politiquement responsable de la décision » Vous voulez rire ?? La France en particulier Fabius a joué un rôle bien plus proactif dans la prise de sanctions économiques contre la Russie que l’Allemagne. La France a été le premier pays à pousser l’UE à prendre des sanctions. Je trouve injuste d’accuser l’UE et l’Allemagne

  • La suppression des quotas était inéluctable. La demande en produits laitiers va continuer à croître et il faudrait que l’UE soit absente? Alors qu’elle est compétitive sur le marché mondial. Pour rappel, en 2009, nous avons eu une période de prix bas, malgré un système de quota.
    Si la tendance sera une hausse des prix du lait, il ne faut pas exclure des périodes de baisse comme actuellement. Il faut donc s’y préparer.

  • Les problèmes agricoles français ne sont pas spécifiques de l’agriculture. Dans les faits, ce sont toutes les filières productrices qui souffrent dans ce pays. Seulement, les agriculteurs, surtout ceux de l’Ouest sont plus organisés en syndicats pour faire des manifestations et du boucan aux oreilles des politiques. Dans le même temps, combien de petites PME industrielles souffrant des mêmes maux ( excès des charges, taxes trop importantes, réglementations excessives et variants en permanence, temps perdu à quémander des aides ou crédit d’impôts, …) ont fait faillite dans un silence assourdissant ? Les syndicats patronaux, le MEDEF, sont en fait dominés par les grand groupes, de connivence avec le gouvernement pour qui cela ne va pas trop mal. Les messages de détresse ne sont donc jamais remontés.

    • Excellent commentaire !…
      La catastrophe est enclenchée depuis des décennies, par un système socialisé qui a gangréné toutes les filières. La transformation porcine que je connais bien a été totalement éradiquée en raison d’une concurrence déloyale issue du monde coopératif.
      Nos entreprises régionales n’ont pas résistées aux distorsions de concurrences et ont été balayées par des colosses aux pieds d’argiles (regardez bien le paysage breton). Après avoir racheté de belles affaires privées (GAD), ces coopératives se sont avérées incapables de résister. Il fallait être gros, très gros, et le résultat est visible ; très gros échec industriel !
      Aujourd’hui, on nous parle circuits courts, tel que cela existait il y a … 30 ans !
      En matière de concurrence déloyale et dans un domaine très différent que je connais bien, il y a le logement. Les HLM (à vocation sociale quelquefois discutable) sont en train de tuer le locatif privé en raison d’avantages scandaleux (malgré un recours tardif auprès de Bruxelles).
      Cette faillite relève de la même origine : la socialisation de l’économie par nos marxistes abreuvés d’argent public. La société civile du « secteur marchand » est mise en coupe réglée par une armée de fonctionnaires serviles (souvent politisés du même côté).
      On vit une époque minable !

  • Faut dire que face à l’enfumage des agriculteurs aucun média ne peut parler clairement pour débusquer les mensonges de la filière sous peine de voir ses véhicules ou reporters maltraités.
    Ainsi on pouvait voir sur une pancarte dans une manifestation d’agriculteurs :

    1 Litre d’Evian 35 cts
    1 Litre de Lait 29 cts
    Cherchez l’erreur

    Il a du échapper à l’agriculteur en question qu’il compare un litre de lait sorti hors taxe du pis de la vache avec un litre d’eau TTC embouteillé et rendu en rayon.

    Concernant le lait il a donc oublié : le ramassage, le stockage par lot, la réfrigération, l’analyse des lots, la séparation, le traitement (pasteurisation, UHT), le conditionnement en bouteille ou tetrapack, le conditionnement en palette, le transport vers les plateformes de groupage, les manutentions sur ces plateformes, le dispatching vers les supermarchés, la mise en rayon…

    Il a aussi oublié qu’il faut 22 litres de lait pour faire un kilo de beurre vendu 6E (1.5E les 250g) ça nous fait le litre de lait capable à 27 centimes… et là on se rend compte que la marge n’est pas celle que l’on croit.

    • Tout à fait exact !
      Avant de réaliser une marge nette, il y a un prix de revient constitué de coûts intermédiaires…
      Evident non ?
      Pas pour un élu issu du secteur public ! Ces naufrageurs sont aux affaires depuis des décennies pour quel résultat ?????

  • Les commentaires sont fermés.

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