La France est une usine à fabriquer des fonctionnaires

Huit vérités qui dérangent sur les fonctionnaires.

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La France est une usine à fabriquer des fonctionnaires

Publié le 27 janvier 2016
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Par Thierry Benne.
Un article de l’IREF-Europe

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Lors de l’émission télévisée C dans l’Air du lundi 18 janvier dernier sur France 5, le professeur de finance Philippe Dessertine – membre du Haut Conseil des Finances Publiques et expert habituel de ces débats – a révélé que sur les deux dernières années, la France venait de créer 39% des nouveaux emplois publics de la zone euro, contre seulement 2,71 % des emplois privés de la même zone.

En deux chiffres, deux chiffres seulement, sont résumées tout à la fois les principales causes de nos échecs et notre incapacité à les surmonter. En effet, avec 66,6 millions de ressortissants, la population de la France représente à peine un peu moins de 20 % de la population totale des 19 pays de la zone euro (environ 340 millions d’habitants). Et cette référence permet de s’apercevoir que, déjà plus que largement dotée, la France crée pratiquement deux fois plus (=39/20) d’emplois publics que la moyenne des autres pays de la zone euro, mais qu’à l’inverse elle génère à peine 14 % ( =2,71/20, soit seulement un petit septième !) des emplois privés qu’elle devrait créer pour se situer simplement dans la moyenne européenne, qui inclut quand même des pays comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie, plus durement touchés encore par le chômage.

L’analyse

Ceci confirme pleinement qu’en dépit de toutes les déclarations officielles, des statistiques abondamment revues ou biaisées, sur ces deux dernières années la France a continué à être une usine à fonctionnaires et autres emplois publics. Et en dehors de toute véritable croissance et alors que le pouvoir a récemment revu à la hausse la grille de rémunérations des agents des cadres B et C et qu’il s’apprête à renégocier en période électorale la valeur du point pour l’ensemble de la fonction publique, cette nouvelle et inquiétante dérive des effectifs de l’emploi public signifie inévitablement davantage de charges, davantage d’impôts et ceux-ci ne suffisant guère, davantage de déficit et au final davantage de dette publique.

Et qu’on ne nous accuse pas de vouloir supprimer des soldats, des gendarmes ou des policiers, tout analyste sérieux sait que les trois fonctions publiques, et surtout la territoriale, regorgent de postes en doublons ou en sous-emploi manifestes et qu’une réorganisation sérieuse des services aboutirait à une compression non négligeable des effectifs

Les exemples pointés par la Cour des comptes sont parlants : horaires de travail notoirement inférieurs aux seuils légaux, absentéisme injustifié, auto-détermination des temps de travail etc.  mais les intéressés s’arc-boutent naturellement sur de prétendus droits acquis pour s’opposer à tout changement.

Le second chiffre, celui des emplois privés, se trouve hélas parfaitement en ligne avec le premier : les entreprises, et surtout les PME, celles les plus porteuses dans le domaine de l’emploi, accablées de charges, d’impôts et de contraintes de tous ordres (fiscal, social, réglementaire etc) renoncent à embaucher, les incertitudes de leurs carnets de commandes leur interdisant de prendre le risque de se heurter à de nouvelles contraintes (seuils de 10 et 50 salariés notamment, même « atténués ») ou de devoir se lancer en cas de crise dans des licenciements économiques mal maîtrisés et toujours hasardeux.

D’ailleurs et presque comme en contre-épreuve, la plupart des grandes entreprises françaises internationales quand elles croissent, se garde bien de renforcer leurs effectifs et préfère, et de loin, faire croître sa main-d’œuvre étrangère, infiniment plus compétitive sur le plan des coûts et plus souple quant au droit applicable.

La France fabrique des fonctionnaires rené le honzecPar ailleurs, le développement et l’élargissement continu et accéléré de l’assistanat sous toutes ses formes ont achevé de convaincre trop de travailleurs peu qualifiés et qui hésitaient encore, que leurs ressources nettes d’impôts et de frais professionnels ne baisseraient guère, voire parfois même augmenteraient quelque peu, s’ils passaient par Pôle Emploi, s’y installaient durablement, voire même en prenant le risque d’aller jusqu’à la fin de droits, qui ne correspond pas toujours au dénuement qu’on pourrait croire, surtout si les aides alors perçues sont opportunément majorées de quelques menus travaux au noir.

Enfin, le dernier cadeau de plusieurs centaines de millions d’euros fait par le pouvoir l’année dernière aux intermittents du spectacle, en dépit des mises en garde répétées de la Cour des comptes, a achevé de montrer comment la France savait se montrer généreuse envers un électorat remuant et sensible.

Tout ceci confirme malheureusement que malgré toutes les promesses, toutes les annonces, malgré aussi d’innombrables rapports, le carnet des réformes, des véritables réformes, celles qui modifient les comportements et les enjeux pour le bien du pays, est resté désespérément vide. À qui fera-ton croire, notamment sur le seul plan économique auquel ce propos se restreindra volontairement, que :

1) les micro-réformes des retraites résolvent le problème récurrent de leur financement, alors qu’on a dû tirer un trait sur la garantie du pouvoir d’achat de la quasi-totalité des pensions salariées privées et que ce décrochage n’est peut-être pas aussi provisoire qu’annoncé puisque le Conseil d’Orientation des Retraites pris sous le feu des critiques ne cesse, de rapport en rapport et de lettre en lettre, d’aggraver et dégrader ses prévisions de croissance et de chômage ?

2) la dépense publique a été maîtrisée quand elle a continué à caracoler quasi-librement en bénéficiant d’une incroyable mansuétude de la Commission européenne qui se laisse insolemment balader par la France depuis plus de trois ans sur les fronts réunis de la dépense, du déficit et de la dette ?

3) le problème de notre fonction publique pléthorique, de son emploi à vie et de ses retraites ait seulement été esquissé, bien qu’il porte nos prélèvements obligatoires à des taux déraisonnables et à un niveau quasiment inégalé ailleurs ?

4) l’Éducation Nationale, pourtant forte d’un million d’agents, parvient à instruire correctement nos enfants, alors qu’ils ne cessent de dégringoler dans la plupart des classements internationaux et qu’on s’aperçoit que devenus adultes, nombre de nos concitoyens éprouvent toujours de réelles difficultés à lire, écrire ou compter ?

5) la réforme et la simplification du bulletin de paye ne passe pas par l’inscription en haut du bulletin du super-salaire qui représente le coût total que l’employeur accepte de débourser à raison du travail fourni, avant la déduction – mais cette fois au titre de charges purement ouvrières – de l’ensemble des cotisations, impôts et taxes que l’État et les organismes sociaux prélèvent sur les salaires ? Le net serait bien entendu le même, à ceci près que le salarié prendrait immédiatement conscience du coût de tout ce que son travail finance, ce qui aurait sans nul doute pour des millions de Français des vertus pédagogiques et d’éveil à la solidarité très supérieures à ce que l’Éducation Nationale enseigne (souvent très mal) de l’entreprise.

6) nos droits de protection, comme le Code du travail ou la réglementation des loyers n’ont pas à force de complexité, de démagogie, de pointillisme et de surenchères dangereusement outrepassé leur rôle, au point de mettre directement en péril l’accès à l’emploi ou à la location des demandeurs qu’ils étaient censés favoriser ?

7) on peut accroître inconsidérément notre dette publique, la gérer à la petite semaine, sans tenir compte de la détérioration constante de nos notations financières internationales, dont la sévérité est simplement retenue parce que notre pays a la réputation (guère usurpée d’ailleurs) de savoir lever efficacement l’impôt ?

8) le Parlement peut continuer à voter sans réfléchir n’importe quelle loi fiscale, comme par exemple la nouvelle surtaxe foncière sur les terrains réputés à bâtir, sans même prendre la précaution de s’assurer des ravages qu’elle peut faire, des injustices patentes qu’elle peut créer, pour tenter ensuite en catastrophe et sous la pression des mécontentements de rogner a minima les abus les plus criants… N’importe quelle loi écologique aussi, comme pour les portiques Ecomouv, sans se soucier le moins du monde de sa mise en application et en reportant indûment sur l’automobiliste qui n’y peut mais une bonne partie du coût exorbitant (près d’un milliard d’euros quand même !) de son impéritie et de sa désinvolture.

Et la liste n’est évidemment pas close de toutes ces réformes indispensables évitées, écartées, reportées, dénaturées, mutilées, tout simplement parce que, face à la ligue des intérêts, des droits acquis et des conservatismes de tous ordres, le courage, la compétence et la constance sont devenus les vertus les plus rares qui soient dans un monde politique constamment obnubilé pour les élus par le seul souci de leur réélection, pour les autres par celui de leur reconduction ou de leur promotion.

Conclusion

Même s’ils sont perdus dans le flux de ces données qu’on nous baille quotidiennement et qui souvent nous saoulent, les deux chiffres cités en exergue mesurent l’écart abyssal qui existe entre nos créations d’emplois selon qu’ils sont publics ou privés.

Ils dénoncent crûment une sorte d’incapacité culturelle nationale à créer de l’emploi marchand comme si, chez nous, l’emploi public phagocytait goulûment l’emploi privé. Ces marqueurs doivent donc être inlassablement rappelés au pouvoir, aux politiques, aux Français aussi. Car ces deux chiffres font partie de ces choses qu’en redisant sans cesse, on ne répète jamais assez. En affichant à la vue de tous le résultat de tous nos blocages, ils contiennent à eux seuls le résumé de presque tous nos problèmes et c’est un signal d’alerte rouge qu’on aurait tort de négliger.

Alors même qu’il échappe pour une fois à la manie des « pactes présidentiels » (sans doute parce qu’aucun d’entre eux ne s’est signalé par un véritable succès), même si cet ultime plan du pouvoir pour réduire le chômage, relancer enfin la croissance, desserrer le joug administratif qui contraint nos entreprises, avait par extraordinaire d’autres effets que de biaiser la lecture des statistiques du chômage, un immense effort resterait à faire pour le pays, afin qu’il retrouve enfin son dynamisme.

Certes les charges publiques et sociales sont indispensables au fonctionnement de l’État et de nos collectivités territoriales et à celui de notre protection sociale. Mais ces charges ne doivent pas attenter par leur démesure et leur dérive incontrôlée au développement de notre économie, ni exposer la Nation à des risques inconsidérés de default. Surtout que l’alignement des planètes (euro faible + pétrole bon marché + taux d’intérêts infimes) tant vanté par le pouvoir pourrait fort bien se dérégler quelque peu et nous ramener beaucoup plus tôt que prévu à des réalités, qui seront d’autant plus dures que trop longtemps et trop imprudemment nous n’aurons pas voulu les voir.

Sur le web

Lire sur Contrepoints notre dossier spécial fonctionnaires

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  • En gros sans emplois publics la France aurait perdu encore davantage d’emplois et ce serait l’hécatombe.

    On le savait déjà mais ces chiffres européens disent tout : Notre croissance n’a pas été très éloignée de celle de l’Allemagne ces dernières années mais la nôtre est uniquement due à la dépense publique contrairement à l’Allemagne.

    • Je crois au contraire que sans emplois public notre problème de chômage serait en voie de solution :
      chaque emplois public détruit 2 emplois privés.

      Et la dépense, qu’elle soit publique ou privée, a un effet strictement NUL sur la croissance !
      Dire que la dépense contribue à la croissance est du même niveau que dire que la transpiration et la miction contribuent à l’hydratation, c’est juste absurde. Et pourtant tout le monde le répète…

      • Ouais mais nan pas en France, ici supprimer des postes de fonctionnaires ne changerait rien à la fiscalité et aux régulations qui étranglent le secteur privé, donc sans réforme de ce côté les emplois publics en moins ne permettraient certainement pas l’émergence du double dans le privé, la vie n’est pas si simple.

        • En effet, il faut éliminer grosso modo 90 mrd€ de dépenses de l’État avant que toute dépense supplémentaire puisse effectivement ouvrir la voie à une baisse de la fiscalité…

          • yakafocon

            que fait le PLD ?

            • Il flotte sur une minuscule barque dans un océan de socialisme.
              Pour le moment, il me semble qu’ils tissent peu à peu leur réseau, mais c’est long, dur, et imprévisible.
              De plus, il n’a pas autant de soutient financier et médiatique que les autres mastodontes, ce qui ne facilite pas les choses.

              Cependant, ils ont un programme qui me semble concret et qu’ils détaillent sur leur site.
              Après ce n’est pas le programme qui fait tout, c’est le courage de ceux qui font et défont les lois. Car pour réformer les institutions (une 6ème république, libérale, peut-être?), il faut passer en force durant les 100 premiers jours du mandat présidentiel…

              Bref, on peut encore rêver.

          • Et pas de réduction de la dépense publique sans réfléchir aux missions précises de l’État mais aussi des collectivités territoriales qui tournent autour.

      • La dépense a un effet positif immédiat et prédictible sur la croissance : le PIB est augmenté mécaniquement du montant dépensé. Il en va de même des emplois aidés ou publics sur le chômage : le chômage est mécaniquement diminué des personnes employées. L’effet négatif est bien supérieur, mais ne se manifeste qu’à partir des exercices budgétaires suivants, et plus personne ne fait le lien entre la mesure passée et son effet différé.
        Même Hollande est actuellement attaqué pour ce qu’il n’a pas fait, alors qu’il devrait déjà l’être sur ce qu’il a fait : augmentation des impôts, augmentation des effectifs de l’EN, augmentation des raisons offertes aux collectivités territoriales de justifier des recrutements, etc.

      • Faux de nombreuses personnes non socialistes très bien que la démarche keynésienne creuse les déficits est un frein à la croissance. Autres temps autres mœurs. Croire que les recettes keynésiennes sont transposables dans une économie mondialisée est une hérésie.

        Comme quoi tout le monde ne répète pas. Arrêtez de tout généraliser…

  • La réforme du droit du Travail, du statut des fonctionnaires, etc. n’est pas prête de voir le jour. Il suffit de voir les dérives de manifestants type taxis pour surtout ne rien faire.

    Peuple de m…!

    • Être aussi faible face à quelques milliers de taxis et les laisser bloquer les gens et le pays c’est en effet inquiétant et scandaleux, on sent qu’Uber et VTC vont être entravés davantage. Sur Paris les taxis disent avoir subi une baisse de 20 à 30% de leur activité mais non aucune remise en doute et pire avec cette grève ils vont perdre encore plus de clients qui n’en peuvent plus

      Ce sera qui après ? Les hôteliers contre AirBNB?

      Avec un président normal et soucieux de l’ordre ces chauffeurs de taxi seraient déjà en prison pour trouble à l’ordre public!
      Et je fais pas référence à Le Pen hein, elle a affiché si soutien aux taxis ! La réforme ce sera pas avec le FN non plus !

  • Et encore ces chiffres sont uniquement en comparaison avec la Zone Euro, si vous compariez avec l’Union Européenne ce serait pire puisqu’on y trouve le Royaume-Uni et ses 500 000 emplois créés rien qu’en 2015 et la Suède également très dynamique!

  • Que de bons arguments! … et pourtant rien ne bouge : c’est donc qu’il y a à haut niveau ( car les millions de fonctionnaires de base ne font que s’adapter) des gens qui n’ont qu’un seul objectif : augmenter le nombre de fonctionnaires. ceci explique d’ailleurs les efforts faits pour être mauvais et peu performants car cela justifie les demandes d’embauche. Je connais des fonctionnaires dont les managers disaient de ne surtout pas faire bien les choses en étant réactif . ( ceci est illustré par les comiques des chevaliers du fiel sur la territoriale).
    Il est temps de virer ces dirigeants et grands managers qui , par idéologie, génère la non compétitivité.
    Pour cela, il faut donner des objectifs de performance clairs et si ils ne sont pas atteints mettre au placard les chefs et tout ceci avec une transparence totale avec les citoyens ( c’est notre argent!).
    il faut remonter aux causes et s’occuper sérieusement du Top management de la fonction publique . Curieusement, ils sont défendus par les fonctionnaires de base alors qu’ils en sont aussi les victimes.

  • « comme si, chez nous, l’emploi public phagocytait goulûment l’emploi privé » : pourquoi « comme si » ? , en France l’emploi public phagocyte goulûment l’emploi privé.

  • Il y a quand même une bonne nouvelle : je rencontre de plus en plus de fonctionnaires qui sont d’accord avec cet article . J’en ai même rencontré qui ont démissionné (vous avez bien lu ) de la fp , car trop en désaccord moral avec le système. Bref des raisons d’espérer !

    • Vous avez raison.
      Le problème, ce sont les syndicats qui ont jusqu’à présent réussi à instrumentaliser les fonctionnaires. Il est en effet à noter qu’une partie de ces derniers commence à comprendre que ce ne sont pas vraiment leurs intérêts à long terme qui ont été défendus.

  • Hier soir encore sur le 28 min d’Arte (oui je sais je suis masochiste) Une syndicaliste de la fonction publique martelais que le fonctionnaire participe au PIB, pour faire taire sa voisine économiste.

    La fonction « publique » produit donc une valeur marchande ?
    Il y aurait donc un excédant commercial de cerfa dans ce pays ?

    Ce qui est navrant c’est que les animateurs de débats TV ne bronchent même plus face à de telles inepties. Sont ils persuadés de la véracité de l’affirmation ? Incapables de détecter l’enfumage ?

    • -les analphabètes ne savent pas lire
      -les illettrés ne comprennent pas ce qu’ils lisent
      -je crois que j’appartiens à la catégorie suivante : je comprends formellement ce que vous écrivez et pourtant ce qui vous paraît simple et évident sur le PIB / fonction publique ne déclenche rien chez moi. Je table sur le fait que lesdits journaleux sont dans le même cas, ils ne percutent pas car ils ne comprennent pas les tenants et aboutissants, embourbés dans notre système marxisant. En un mot, je suis un peu perdu dans le maniement de ces concepts économiques. Face à mon indécision, le syndicaliste aura vite fait de m’intimider et d’imposer que j’écoute son ramassis d’idéologies sans que je sache quoi rétorquer.

    • La plupart des animateurs tv sont des billes absolues en économie. Ça, plus le dogme socialo et la couardise, ça donne des émissions idiotes qu’on ne regarde plus.

    • Pour votre info, cette syndicaliste dit vrai… Les serices rendus par la fonction publique contribue à cette merveilleuse pompe à brouillard qu’est le PIB qui, pour simplifier, assimile une dépense à de la création de valeur… En passant, vous détruisez une route et vous la reconstruisez, ça crée du PIB.
      En fait, tout le monde parle du PIB sans vraiment savoir ce que c’est. Un indicateur qui serait un peu moins faux pourrait être le PIB marchand (versus PIB non marchand). Le PIB marchand représenterait alors la création de valeurs au sens traditionnel du terme tandis que le PIB non marchand incluerait justement la valorisation des services comme ceux fournis par la fonction publique.
      Le véritable problème est lorsque le PIB non marchand devient trop important par rapport au PIB marchand. Le ministère des finances se garde bien de permettre le distinguo entre les deux si bien que le calcul est assez compliqué… La fondation IFRAP s’est essayée calculer ce PIB non marchand.
      Pour finir et pour le plaisir, la France emprunte grosso-modo 80 Milliards d’Euros par an et, soyons fous, génère à une croissance de 1% par an. Donc, 80 miliards empruntés ont créé 20 Milliards de valeur… pas beau la vie !

      • C’est un plus compliqué que cela car le PIB  » non marchand  » a aussi sa valeur, même si elle n’est pas traduite à court terme en €. par exemple, la recherche fondamentale, l’éducation, la justice , le respect des droits etc….. Ce qui compte vraiment c’est de savoir dans quelle mesure la dépense faite peut contribuer ( à court ou moyen terme) à la satisfaction des citoyens. Et là, il est clair que , comme vous le dîtes,beaucoup de dépenses ( ronds points … ) sont inutiles.( dépenses keysiennes) . Ce type de dépenses fait du PIB mais c’est nuisible car il mobilise de l’argent pour des choses qui n’apportent aucun avantage et donc pénalise d’autres secteurs qui , eux, seraient utiles. les dépenses keynesiennes créent donc du chômage par manque d’investissements dans des secteurs rentables.Sinon, il suffirait même de payer nos charmants délinquants pour qu’ils cassent tout , cela ferait aussi du PIB … à court terme , mais de la récession à moyen terme ( voir la vitre brisée de Frédéric Bastiat)

      • On peut quand même faire un calcul de coin de table :
        Dépense publique : 56%
        Prélèvements obligatoires : 45%
        Déficit public : 4%
        donc paiements « volontaires » à la puissance publique pour des prestations : 56-45-4=7
        PIB à la discrétion du privé : 100-56+7=51%
        En fait, beaucoup moins que cela puisque de nombreuses activités du privé sont générées par des obligations réglementaires et normatives, donc la majorité du PIB échappe aux décisions du privé.

    • Je ne vois pas comment un gendarme , un policier ou un gardien de prison pourrait produire de la valeur marchande . L’oncologue qui vous soigne de cancer ne produit pas de valeur marchande non plus . Donc supprimons tous ces gens inutiles !

  • Vous imaginez Juppé, Sarkozy, Fillon, Le maire, Le Penn Hollande, Macron, Valls un jour modifier les statuts des fonctionnaires? Modifier les retraites spéciales? Toucher à la gamelle de l’état leur biberon? On y arrivera jamais. On est obligé d’aller jusqu’a la faillite. C’est irrémédiable.

  • Et allons y haro sur les fonctionnaires. Combien de chômeurs aurait il en plus si les emplois publics n’étaient pas pourvus ? Et non, tous les fonctionnaires ne terminent pas à 16h tous les jours (18 à 20h pour moi). Et oui je travaille 39h. Je n’ai pas un salaire mirobolant, 2000 euros à temps plein. Non je n’ai pas plus de vacances que le privé (5 semaines). Arrêtez de tout mélanger, il y a trois fonctions publiques et celle qui a le plus d’avantages si l’on peut dire, c’est la fonction d’état. N’oubliez pas qu’une infirmière est fonctionnaire, un médecin aussi…
    Par ailleurs, la grande majorité des départs en retraite ne sont pas remplacés. Vous voulez être fonctionnaire ? Passez les concours, sachez qu’ils sont rares et sélectifs.

    • Yes le médecin et l’infirmière qui travaillent dans les hôpitaux publiques…
      Les autres n’ont pas les congés payé lol

    • « Et non, tous les fonctionnaires ne terminent pas à 16h tous les jours (18 à 20h pour moi). »
      Pour quelle productivité ? Quelle création de richesse ?

      • Si c’est lui qui décide de la couleur des murs et persiennes pour attribuer les permis de construire, il vaudrait mieux qu’il laisse son stylo rouge au repos et parte de bonne heure…

      • Ok , supprimons les policiers , gendarmes et gardiens de prison ; et un conseil, armez-vous !

    • Ce que vous dites est vrai, et je pense que beaucoup sur ce site en ont conscience. Seulement aujourd’hui la fonction publique est un vaste monde hétérogène. Comment pouvez vous accepter que le salaire moyen de votre branche ait perdu 50% de pouvoir d’achat depuis 1980 ? Quand dans le même temps les effectifs ont plus que doublé. Toutes les économies des derniers gouvernements se sont faites au détriment des fonctions premières de l’état : la police, la justice, l’armée. Pour toujours plus de gens pour lustrer les vitres de l’hôtel de région ? Qu’on le veuille ou non, la fonction publique est rémunérée par l’imposition de l’activité marchande et privée. Elle est donc un service. Lorsque je n’ai plus les moyens de remplir le frigo, dois je embaucher une autre femme de ménage ? En la payant avec un crédit à la consommation ?

  • Le statut de fonctionnaire en france est distribué a tout le monde.

    Le medecin, l’infirmière, le cuisinier, le balayeur, ….devraient être employés en cdi. Ce ne sont pas des emplois « politiques » à préserver des fluctuations électorales.

    Qu’en est il dans les autres pays ?
    Si cela n’est pas le cas, la comparaison des effectifs est difficile.

  • Et revoilà la vieille rengaine où les emplois publics empêchent les emplois privés ….
    Comment les entreprises vivraient sans infrastructures, sans formation des salariés, sans santé, sans sécurité etc. politiques publiques par excellence ????
    Croire que le marché peut réguler l’ensemble de la société !!!!

    Les agents publics travaillent, consomment et donc indirectement contribuent à la création d’emplois privés. Une entreprise peut créer de l’emploi si elle a des débouchés..
    Pourquoi cet article ne publie-t-il pas la courbe montrant que les dividendes dépassent les investissements ?

    • Les entreprises, si l’état ne le faisait pas, construiraient elles-mêmes des infrastructures pour moins cher et plus adaptées à leurs besoins, formeraient leurs personnels à répondre aux manques plutôt qu’à faire vivre des boites de formation, donneraient aux salariés qui s’assureraient avec, et bien mieux qu’aujourd’hui, les montants aujourd’hui engloutis dans un système de santé inefficace, etc.
      Les agents publics travaillent pour faire plaisir à leurs chefs, voire pour le maintien de leurs postes, et se moquent bien souvent des bénéficiaires de leurs services, qu’ils appellent usagers plutôt que clients. Si leur travail était effectué sous statut privé avec efficacité en répondant aux demandes des clients, il y aurait une économie considérable de gâchis, ce qui donnerait à tous un bien plus grand pouvoir d’achat, et créerait les débouchés dont vous parlez. Percevoir des impôts pour les redistribuer à satisfaire les lubies du public supprime chez le contribuable le double de débouché de ce qu’il crée grâce à l’agent public.
      Votre courbe n’existe pas, les dividendes de la dépense publique ne remboursent jamais cet « investissement », voilà pourquoi nul ne la publie.

    • Le privé a construit des lignes de chemin de fer et des centrales électriques bien avant le public… et l’état les a nationalisées (cf le CNR entre autres en 1945) ainsi que les mutuelles qui existaient bien avant la sécu. L’état n’aime pas la concurrence.

  • Quel intérêt de supprimer l’emploi à vie des policiers , gendarmes et gardiens de prison? s’aligner sur le privé par démagogie et rembaucher le même nombre ? il en faudra toujours autant ! il faut rester pragmatique , si ce n’est pas nécessaire de leur supprimer l’emploi à vie il ne faut pas le faire . Sinon c’est s’aligner pour s’aligner , c’est idiot !

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