Par Patrick Aulnas
Le Président Hollande est un optimiste, nous dit-on. Voilà une excellente chose, car il faut beaucoup d’optimisme pour assumer les évolutions récentes observées en France. Tout se dégrade ou stagne. Ce sont les chiffres qui parlent. Il ne s’agit de palabres politiciennes. Petit état des lieux.
Croissance économique
Les incantations présidentielles, constamment renouvelées, n’auront servi à rien. Il s’agissait bien sûr d’un pur scénario de communication. François Hollande, outre son optimisme, a également une solide formation économique et n’ignore rien des conditions nécessaires pour stimuler le désir de produire sur un marché libre. Mais la gauche du parti socialiste et les écologistes ne l’entendent pas ainsi : le marché doit se plier aux desideratas politiciens. L’État d’abord, le marché ensuite, mais très corseté. Le Président ne songeant qu’à sa réélection en 2017, l’électoralisme détermine largement les décisions économiques. Voici le résultat, selon l’INSEE :
Jamais la croissance n’aura été durablement aussi faible depuis la seconde guerre mondiale. Jacques Chirac avait évidemment fait beaucoup mieux sur la période 1995-2007. Après la profonde crise financière et économique de 2009, la France de Nicolas Sarkozy avait renoué avec la croissance en 2010. Mais l’arrivée de François Hollande en 2012 et ses menaces de campagne contre « la finance » ne pouvaient avoir qu’un effet désastreux.
Chômage
Pas de croissance, pas de créations d’emplois. Les obstacles législatifs et réglementaires à l’activité découragent les initiatives et font croître le nombre de chômeurs. Chacun peut le comprendre sans aucune leçon d’économie. Eh bien ! Nos dirigeants ne l’ont pas vraiment compris puisque leur objectif principal est la lutte contre le chômage et qu’ils font tout pour empêcher les créations d’emplois dans le secteur privé. L’objectif affiché est-il l’objectif réellement poursuivi ? Ou s’agit de créer des emplois publics et des contrats aidés par clientélisme politique ? On pourrait en débattre longuement. Mais le résultat est éloquent :
Il faut remonter aux années 1990 pour trouver des chiffres aussi élevés. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont quasiment en situation de plein emploi. Il est vrai aussi que le taux de chômage dépasse les 20% en Espagne et en Grèce. Rassurons-nous donc à peu de frais, nous ne sommes pas les plus mauvais élèves de la classe européenne. Mais nous faisons partie du peloton des élèves peu doués et indisciplinés.
Pauvreté
Le seuil de pauvreté est en général fixé par les instituts de statistiques à 60% du revenu médian. Le revenu médian répartit la population en deux groupes : la moitié gagne plus, la moitié gagne moins. Par exemple, en 2013, l’INSEE avait fixé à 1 000 € mensuels après impôt le seuil de pauvreté. On appelle taux de pauvreté le pourcentage de personnes situées au-dessous du seuil de pauvreté. La pauvreté avait régressé dans la seconde moitié du 20ème siècle mais cette tendance semble stoppée aujourd’hui.
Environ 8,5 millions de personnes disposaient d’un revenu inférieur à 1 000 € en 2013. Le taux de pauvreté fluctue désormais autour de 13 à 14% de la population sans évolution tendancielle notable. Cruelle réalité pour un gouvernement socialiste dont la vocation sans cesse proclamée est de « lutter contre les inégalités ».
Insécurité
La situation n’a jamais été aussi préoccupante depuis la seconde guerre mondiale. Pour trouver un élément de comparaison, il faut remonter au début des années 1960, avec les attentats de l’OAS (Organisation armée secrète) dans le cadre de la décolonisation de l’Algérie. Certains attentats de l’OAS avaient été très meurtriers, comme le déraillement du train Strasbourg-Paris le 18 juin 1961, occasionné par des explosifs placés sur la voie. L’attentat avait fait 28 morts et 170 blessés. Au cours des années 1961 et 1962, plusieurs dizaines d’attentats à l’explosif avaient été dénombrés en France. Mais le nombre de victimes de l’année 2015 dépasse toutes les observations antérieures : environ 140 morts et plus de 400 blessés.
Taux d’intérêt négatifs
Pour certains dépôts bancaires, le loyer de l’argent n’existe plus. Le déposant doit payer pour pouvoir déposer. Ce phénomène exceptionnel, appelé dans la presse taux d’intérêt négatif, a été observé en Allemagne, mais aussi en France pour les dépôts à court terme des banques auprès de la banque centrale. Cette situation est grave car elle a une signification économique précise. L’intérêt de l’argent placé signifie en effet que l’on obtiendra davantage dans le futur. Le capital placé rapportera un certain montant alors que le capital thésaurisé ne rapportera rien. L’activité future est donc appréhendée avec optimisme. Le taux d’intérêt négatif représente au contraire une défiance pour l’avenir.
La peur de l’avenir se traduit donc aujourd’hui par un indicateur mathématique totalement objectif. Tant que cette situation de taux d’intérêt réels (après défalcation du taux d’inflation) nuls ou négatifs persistera, la confiance n’aura pas été restaurée. Certes, les emprunts publics destinés à financer tous les déficits publics (budgets de l’État et des collectivités locales, budgets sociaux) ne coûtent pas cher. Mais quand les taux remonteront, le coût de l’endettement public risque de devenir insoutenable. La Réserve fédérale américaine ayant commencé à abandonner sa politique de quantitative easing, le début de la fin est enclenché.
Optimisme pour 2016 ?
Ne perdons pas courage ! Les macro-économistes prévoient une croissance plus forte en France en 2016. Le gouvernement table sur 1,5%, l’OCDE et la banque de France sur 1,4%, l’OFCE sur 1,8%. Le chiffre reste donc toujours très modeste et ne permet pas d’envisager une baisse significative du taux de chômage. Mais les économistes se trompent souvent…
toute les fins d’année , on espère que la suivante sera meilleure ; c’est quasiment impossible quand on a toujours les mêmes dirigeants qui pensent toujours à la même chose : s’enrichir et garder le pouvoir ;
@ MARIE-je vous ai fait une réponse mais elle se trouve tout en bas
L’auteur aurait pu y rajouter deux facteurs qui auraient dû booster notre croissance : le baril de pétrole a des prix inconnus depuis plusieurs décennies et un euro faible. Oui mais voilà, pour profiter de l’euro faible il faut avoir des industries fortes.
Notre grand homme s’est empressé d’accélérer leur élimination…Quant au pétrole bon marché il n’a pas eu l’effet escompté sur la consommation tant des particuliers que sur celle des professionnels. Bien révélateur de la grande confiance qu’ont ces acteurs économiques dans les projets gouvernementaux. Les seuls projets de HOLLANDE : taxer pour arroser un maximum d’électeurs potentiels pour 2017. Les plus c…sont ceux qui le croient…
Toute la Presse et le personnel politique postillonnent à propos de la baisse du prix du pétrole donc des carburants et du regain de pouvoir d’achat qu’elle occasionnerait. A la pompe, le SP95 a baissé de seulement 0,35€ (l’ euro a baissé par rapport au $ et des taxounettes ont été augmentées). Sur la base d’un plein par semaine, moyen de 50L, on économise donc 750€/780€ sur l’année. C’est sympa mais pas de nature à permettre des folies de consommation…. Nota: la seule hausse de mes impôts locaux en a quasiment bouffé la moitié….
Je vous l’accorde, néanmoins mon observation sur le prix du baril vaut pour le fonctionnement des entreprises qui auraient pu en profiter, mais que nenni, elles se recroquevillent, assurent le nécessaire en attendant la fin de la tempête « hollandaise » = confiance zéro.
Idem pour l’euro qui n’a quasiment pas amélioré les exportations en raison de la disparition de gros bataillons d’exportateurs industriels dont notre pays est désormais privé par la grâce de notre Dieu vivant, le grand leader éclairé (au pétrole).
Affreux !
@MG- Notre « grand homme » comme vous dites, n’est pas là pour les Français il est juste là pour installer un socialisme définitif en phagocytant toute le pays et ses rouages. C’est dramatique car quand le pli est pris combien de générations seront nécessaires pour effacer le mal qu’est le socialisme, car ne l’oublions pas le socialisme est contre l’individu qu’il faut à tout prix transformer pour en faire un idéal…
La seule réussite de fh: l’augmentation de sa popularité après les attentats. Pas très réjouissant …
L’augmentation de popularité de Hollande ne s’est pas clairement retrouvée au fond des urnes des élections régionales, dans lesquelles on a plutôt observé une forte poussée du Front national que seul le mode de scrutin retenu – notamment avec la prime de 25% des sièges à la liste arrivée en tête – a pu contenir.
Et le second effet Kiss Kool de la popularité miraculeusement retrouvée de Hollande après les attentats est encore à venir, au printemps 2017… Pourvu qu’il n’y ait pas de nouvel attentat juste avant l’élection présidentielle. Mais sur ce point, nous n’avons malheureusement aucune certitude. Car ni l’efficacité pour le moins discutable de l’activité des services de renseignement français, ni l’impopularité des « OPEX » auprès des populations civiles habitant juste à côté ou dans les zones bombardées par les Rafale de l’armée de l’air et de la marine nationale françaises ne va faire changer d’avis le brillant stratège qui donne ses ordres depuis l’Elysée et qui n’a qu’une seule véritable préoccupation en tête : être réélu en mai 2017…
« Les obstacles législatifs et réglementaires à l’activité découragent les initiatives et font croître le nombre de chômeurs. »
Sauf que ces obstacles sont bien plus forts en Allemagne qu’en France où le chômage est de moitié de celui de la France.
Dans ce cas, cela veut simplement dire que la France n’a pas les moyens économiques et culturels d’être aussi socialo-écolo-bobo que l’Allemagne et qu’il faut revenir 2 crans en arrière dans le « progressisme » pour débloquer la situation.
Bonjour
Dans votre partie insécurité vous oubliez durant la guerre d Algérie l action du FLN, au début contre des « algeriens » non partisans du FLN puis plus généralisés, policiers etc…..
« gouvernement socialiste dont la vocation sans cesse proclamée est de « lutter contre les inégalités »
C’est justement ce projet de société qui nous plombent depuis des années: nivellement des salaires par des impôts confiscatoires, baisse du niveau de l’instruction, etc. L’égalité parfaite implique mécaniquement la hausse de la pauvreté, et notez à quel point cela fonctionne bien dans notre pays socialiste.
Perso je préfère un président pessimiste, les optimistes sont des nuisances aux affaires ils donnent toujours dans le mur .
« a également une solide formation économique » Non, s’est fait passé pour un économiste mais n’est en fait qu’un fiscaliste qui plus est « un fiscaliste statique », ne comprend pas le côté dynamique de l’économie (« non, François ce n’est pas la « courbe de se la faire » »).
Les chiffres du chômage ne prennent pas en compte les 500 000 emplois aidés (pour la plupart bidons) ainsi que les emplois inutiles (parfois toxiques) dans la fonction publique.La situation est donc bien pire que celle qui est présentée. Il faut aussi ajouter les RSA .
Les stats de pauvreté ne prouvent rien car il faut prendre en compte les aides ( logements sociaux, transports gratuits, bons de toutes sortes etc…) et … l’endroit où l’on habite ( 1000 € dans la creuse ce n’est pas 1000 € à Paris).
les chiffres sécurité passent complètement à côté de l’explosion de la délinquance .
Enfin, prétendre que Hollande a une solide formation économique est faux ( avoir fait HEC il y a 30 ans ne prouve rien sur ses compétences en la matière) : il ne comprend toujours rien aux mécanismes fondamentaux pour réduire le chômage et ce n’est pas à 60 ans qu’il va changer.
Ne revez ca risque d être pire que 2015 .avec bol l’andouille ,ç est la récession ,la guerre civile ,plus de chomage ,plus de dette ,ect.. Et pourtant je suis un optimiste de nature …mais aussi réaliste .!!
article: « François Hollande […], a également une solide formation économique et n’ignore rien des conditions nécessaires pour stimuler le désir de produire sur un marché libre. Mais la gauche du parti socialiste et les écologistes ne l’entendent pas ainsi : »
Vous voulez dire que pour satisfaire quelques « amis » il n’hésite pas à plonger volontairement des millions de gens dans la misère et un pays tout entier dans la faillite ?
C’est grave ce que vous avancez, de simple imbécile incompétent il deviendrait une des plus belle ordure jamais vue à la tête de la France.
« Les États-Unis, …. sont quasiment en situation de plein emploi »
Ah oui officiellement en tout cas, c’est comme pour les 10.6% en France, tout le monde y croit
Par contre en suisse (4eme pour la liberté économique) c’est effectivement :
3,4% pour le chômage général. (10,6% en France)
3,6% pour le chômage des jeunes de 15 à 24 ans. (24,6% en France)
3.0% pour les chômage des plus de 50 ans. (7,2%)
Tous les rapports ici:
http://www.seco.admin.ch/themen/00374/00384/?lang=fr
@MARIE- Non seulement on a toujours la même classe politique (gauche ou droite avec plus ou pas leur extrême) mais toujours les 15 000 hauts fonctionnaires dont 5 000 énarques formés à l’école keynésienne.
Vous avez compris.
Les résultats de la France en cette fin 2015, proviennent d’un fiscalisme outrancier organisé par un camarade de longue date Jean-Marc Ayrault, chantre de la « justice sociale et fiscale » qui touchera 15 000 euros de retraite par mois par solidarité avec la retraite moyenne des français « juste » à 1 240 euros par mois. Son successeur n’a d’ailleurs rien changé et je redoute la suite…en 2017.
Comment un chef d’entreprise peut-il faire avec une telle fiscalité et des taux d’intérêts à court terme aussi bas pour faire des prévisions à long terme. En effet les taux d’intérêts reflètent la rentabilité du capital à long terme, donc voisins de zéro, pourquoi investir dans ces conditions, donc pas d’emplois en vue, sauf ceux aidés qui plomberont encore pour longtemps la santé économique de la France.