Écologie : l’ours polaire et sa doublure médiatique

Une photo d’ours polaire famélique, symbole du combat écologique, a fait le tour du monde. C’était un hoax. Décodage.

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Snow on Snout, Polar Bear credits flickrfavorites (CC BY 2.0)

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Écologie : l’ours polaire et sa doublure médiatique

Publié le 15 octobre 2015
- A +

Par István Markó et Drieu Godefridi1.

Snow on Snout, Polar Bear credits flickrfavorites (CC BY 2.0)
Snow on Snout, Polar Bear credits flickrfavorites (CC BY 2.0)

 

Nous proposons de distinguer, à compter de ce jour, deux variétés d’ours polaires : l’ursus maritimus, ours polaire au sens strict, et l’ursus mediaticus, son équivalent médiatique. L’écart qui s’est creusé entre ces deux variétés, depuis vingt ans, est trop grand pour qu’on puisse encore les confondre.

Tout a commencé lorsque le groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat, ou GIEC, s’est mis à populariser l’idée que la Terre se réchauffe abominablement suite aux émissions humaines de CO2 et autres gaz à effet de serre. Très vite, la presse se chargea de « traduire » cette théorie à l’usage du grand public en l’illustrant par de malheureux ours polaires (ursus maritimus) perdus sur des morceaux détachés d’une banquise fondant comme neige au soleil.

Ce qui donna une célébrissime image, dont le triomphe planétaire ne le cède qu’à de très rares concurrents.

Seul problème : c’est un faux, un montage Photoshop. Il n’est pas jusqu’à la prestigieuse revue Science, pourtant peer-reviewed, qui ne s’y soit laissée prendre, avant de se rétracter, grâce leur en soit rendue2.

Comme les meilleures arnaques ne meurent jamais, elles se contentent de changer de forme, des esprits bien intentionnés ont récemment diffusé une nouvelle image d’un ours polaire, cette fois non seulement esseulé, mais efflanqué, quasiment mourant. Le message est clair : le réchauffement s’accélère, voyez nos amies les bêtes, resterons-nous insensibles à la disparition de l’ursus maritimus ? Le succès de cette image, là encore, fut instantané et mondial, aucun d’entre nous n’y a échappé.

ours polaire rené le honzecUn détail était omis : l’ours photographié souffre visiblement de la patte postérieure gauche3, ce qui le condamne en effet à brève échéance, telle est la dure loi de la nature. Quand même ce « détail » ne serait pas, pas plus qu’une hirondelle ne fait le printemps, l’image d’un ours ne prouve rien.

Qu’en est-il de la réalité ?

Depuis 1950, la population des ours polaires, loin de régresser, a été multipliée par 5 (estimation faible) ou 7 (estimation forte, soit une augmentation de 600 %)4.

Autrement dit, dans la réalité des faits, ces féroces prédateurs n’ont jamais été aussi nombreux, et ils ne se sont jamais aussi bien portés.

Vu cette explosion en un demi-siècle de la population des ours polaires, si nous nous contentions de raisonnements de type GIEC, nous serions tentés de proposer une causalité du type : plus l’Homme émet de CO2, plus il y a d’ours polaires.

Bien entendu, cela n’aurait aucune sens, la corrélation n’est pas la causalité. Alors nous nous limiterons à suggérer une loi Markó-Godefridi relevant de ce que Kant appelait la raison pratique :

« Quand un ursus mediaticus pointe son museau, fuyez ! »

  1. István Markó est docteur en chimie (Université catholique de Louvain), Drieu Godefridi est docteur en philosophie (Sorbonne).
  2. Nous racontons cette histoire dans notre ouvrage Climat : 15 vérités qui dérangent, 1ère éd., Texquis, 2013, p.150.
  3. Ce qui fut reconnu par l’auteur de la photo
  4. Voy. http://polarbearscience.com/ et le site du Norwegian Polar Institute. Ces données ne sont pas contestées.
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  • Achtung ! §6 Multiplier par 7 correspond à une augmentation de 600%.

  • La survie des ours polaires n’est pas pour autant assurée. L’arrêt total de l’exploration pétrolière en Arctique va drastiquement réduire leur principale source de protéine, l’ouvrier du pétrole. Pensez-vous qu’on puisse leur envoyer quelques écolos au titre de l’aide ursidée?

  • je m’étonne que contrepoints n’ait pas consacré quelques lignes au bouquin du chef météo de France TV Climat investigation.Etant boycotté par la presse mainstreet il mériterait bien un petit encouragement de la part des « connards »

  • Au Canada, le nombre d’ours polaires est en hausse. Selon les chiffres dévoilées en 2012 par le gouvernement du Nunavut, 1.013 ours polaires vivaient en août dans cette région du monde alors qu’ils étaient 935 en 2004. Selon le gouvernement du Nunavut, les médias auraient fait croire que les ours polaires sont en danger d’extinction alors qu’ils ne le sont pas.
    De plus, les Inuits ont contesté les rapports des associations écologistes comme quoi il y aurait une disparition de l’ours polaires. Sur le terrain, ils constatent au contraire que les ours n’ont jamais été aussi nombreux.

    • oui plus d’ours peut être mais le nombre d’ours est peut être une métrique erronée; quid de leur masse globale?

      alors bien sur si vous pensez qu’un ours de 1 tonne équivaut à un ours de 56 g, ce n’est pas sérieux!

  • « L’IUCN vient de classer dans sa Liste rouge 2006 l’ours blanc comme espèce vulnérable. Pourquoi pas ? Ces mammifères à reproduction lente, dont la population globale est estimée entre 20 000 et 25 000 individus, sont en effet menacés par des chasses locales trop importantes, une intensification des exploitations gazo-pétrolières, l’accumulation de polluants chimiques dans leurs tissus. Ce qui est nettement plus contestable en revanche, c’est que l’IUCN désigne désormais le réchauffement climatique comme la principale menace pesant sur les ours polaires. Aucune donnée autre qu’une étude sur la sous-population de la baie de l’Hudson (le vingtième de la population globale) ne vient pour le moment appuyer cette analyse. Et de nombreux faits témoignent que les ours ne répondent pas de manière négative au réchauffement (ou positive au refroidissement) selon les zones de l’Arctique. »
    http://climat-sceptique.over-blog.com/article-2686820.html

  • Après réchauffement climatique ou pas, il ne faut pas etre approximatif non plus.
    1) le poids moyen des femelles est passé de 290kg en 1984 a 230kg en 2004, donc une perte de 60kg en 20 ans. Sachant qu’une femelle ne peut plus reproduire en dessous de 190kg, si on continu comme çà, les femelles vont perdre 60kg dans 20 ans, et par conséquent, dans 15 ans elle ne pourront plus engagé de reproduction. Ce poids qui est descendu est du à la raréfaction du phoque, sa nourriture principale, le phoque ne disparait pas par hasard, mais en partie, du a la fonte des glaces. Si demain l’essence disparait due à une grosse explosion de toutes les raffineries, on ne peut pas dire que c’est l’explosion qui a fait disparaitre les voitures… mais tout de meme, il y a un lien indiscutable, car sans essence la voiture n’avance plus.
    La disparition de la banquise a le meme effet que la chasse dans nos contrés. Les chasseurs tuent beaucoup de chamois, de chevreuils,… ce qui a causer, dans nos montagnes, la raréfaction de la nourriture des loups, qui se sentent obliger de descendre dans les villages ou d’attaquer les troupeaux (il y a aussi la construction qui a un effet bien sur). Il se passe la meme chose, dans les pays ou l’ours voit sa nourriture diminuée, il se rapproche des villages pour faire les poubelles… jusqu’au jour ou on va lui fermer les poubelles… et il ne se laissera pas mourrir.

    Tout cela pour dire que, non, le réchauffement climatique n’est pas le seul responsable… mais l’homme oui. La chasse, la peche, le réchauffement climatique (tout de meme),… ont des influences sur l’écosystème. Alors de la a rendre responsable le seul réchauffement climatique… il y a un pas qu’il ne faut pas franchir… mais de la a le disculper de tout…

    • La baisse du poids moyen des femelles peut être due à bien des facteurs. Par exemple, les chiffres de 1980 étaient remplis à la main par des observateurs peu pressés de sortir de leur cabane pour aller mesurer, surtout tant que la bouteille de vodka n’était pas vide. Ca fausse les statistiques météorologiques arctiques, je ne vois pas pourquoi celles sur les ourses seraient immunes. Ou alors, la multiplication du nombre de femelles fait qu’elles sont obligées de se dépenser beaucoup plus, et n’a pas été accompagnée de la même multiplication de la nourriture. Ou bien les mesures ont été faites en automne en 80 et au printemps en en 2004. Il y a des dizaines d’autres explications possibles.
      L’important, c’est que vos hypothèses (en fait la propagande du WWF reprise par vos soins) et les mécanismes que vous postulez prédisent une baisse de la population d’ours blancs et qu’on constate l’inverse, donc vous devriez aller les réexaminer à votre table de travail plutôt que nous en parler comme si elles devaient affecter notre comportement.

      • J’aime les gens qui disent « ouai mais tes chiffres sont faux car les mecs comptent n’importe comment »… tout cela en apportant d’autres chiffres… qui eux, par contre sont vrais… sur de sur, je le tiens du cousin d’un pote qui était affalé au bar après 3 whisky, donc tu vois…
        Le journal d’extreme gauche Le Figaro dit que la population est en déclin http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/11/18/97001-20141118FILWWW00293-fort-declin-des-ours-polaires-en-arctique.php le WWf également. Le Canada dit que depuis 2 ans la population tend a augmenter. Bref la magie des chiffres.

        C’est un peu comme les stats de la sécurité routière… 15% de plus d’accidents mortels en aout par rapport à l’année dernière à cause la vitesse… si on prend les valeurs et pas les pourcentages… on a 5 morts en plus, donc un accident en plus… bref quand les pourcentages sont plus vendeurs que les valeurs.

        Tout comme il ne faut pas croire les alarmistes du WWF forcément sur tout, il ne faut pas plus croire en les inuits ou les populations proches qui en ont peur… tout comme dans nos montagnes tout le monde crie au loup, alors que personne en a vu… la peur (et la on repère toujours les memes) fait toujours le meme effet, voir tout, de manière biaisée… l’amour et la peur rendent aveugle.

        • Les inuits vont devoir aller chasser alors.

          Je préfère nettement la sagesse populaire de ce petit peuple qui n’embête personne à la connerie institué en état de nos gouvernement et autres GIEC.

          Si demain y’a plus d’ours les inuits nous le dirons avant, et si les ours crèvent tous, bah c’est la vie. La nature ne connait pas la pauvre morale humaine.

        • Le Figaro n’est pas crédible pour le comptage des ours non plus, surtout quand il s’agit de reprendre un article universitaire écrit par l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.
          J’ai avancé que les comptages n’étaient pas crédibles en 1980 parce que j’ai travaillé sur des données météo arctiques qui n’étaient pas crédibles dans la même période, et ce pour les raisons que nul ne niait alors de la négligence de ceux en charge de faire les mesures. Si vous avez de meilleures informations, je serai heureux de les prendre en compte, même 25 ans après mes premières discussions avec les scientifiques russes et canadiens sur ce sujet.
          Vous pouvez vous référer pour remettre en perspective les 900 ours du Figaro au WWF (20 à 25000 ours dans le monde, dont les 2/3 au Canada) et à la page officielle canadienne http://www.sararegistry.gc.ca/species/speciesDetails_f.cfm?sid=167 qui les évalue à 16000 au Canada, avec des régions en croissance, d’autres stables, et d’autres en régression comme dans tout système vivant normal.

          Donc la population d’ours blancs n’est pas en décroissance, et vos hypothèses sont erronées. Point barre.

        • Et on sait que les statistiques sont la façon la plus hypocrite de mentir:.

          Non pas par des statistiques fausses: ce que la méthodologie permet de suspecter par les questions classiques: qui, quoi, où, quand, comment?

          Mais par la présentation et l’interprétation qu’on donne aux résultats athématiques. (le pire étant les sondages puisque la formulation des question et la vérité variable des réponses permet de donner satisfaction à tous les commanditaires!).

        • Un peu près au même moment qu’est paru cet article du Figaro, est paru un article, dans la presse spécialisée, qui détaille une étude qui dit exactement le contraire, pour cette mer De Beaufort…
          .
          « Étude : « les ours blancs de la mer de Beaufort ont largement récupéré du déclin de 2004-2006 »
          .
          Bizarre non ?!?! Qui croire ?!?!
          .
          On peut alors regarder la courbe de la glace arctique et voir que la glace du pole nord a rejoint cette année la moyenne des années 1981-2010*
          (Plus de « réchauffement » au pole donc !)* – De plus en plus bizarre….
          .
          « Study: Beaufort sea polar bears largely recovered from a 2004-2006 decline »
          http://wattsupwiththat.com/2014/11/18/study-beaufort-sea-polar-bears-largely-recovered-from-a-2004-2006-decline/
          .
          *http://nsidc.org/data/seaice_index/images/daily_images/N_stddev_timeseries.png

    • « Si on continue comme ça, …  » Mais si je vous comprends bien : 290 kg en 1984, 230 kg en 2004, cela fait logiquement (si on continue comme ça ) 170 kg en 2024. Comme nous sommes en 2015, presque 2016, cela donne des femelles à moins de 200 kg aujourd’hui. L’effondrement total et irrémédiable de la population des ours blancs est imminent, pas pour dans 15 ans. Heureusement que vous êtes là pour nous prévenir.

      • Il faudrait constater l’impact de la possession d’ours blanc en bas-âge sur la psychologie humaine. 🙂

        Si demain on offrait des gentils loups en peluche à nos gosses, ils pulluleraient. Pareil le requin et les dents de la mer etc….

      • Oui remarquez c’est comme ma mère qui chaque semaine me dit qu’elle a pris un kilo, d’ici 10 ans on devrait approcher des 600kg…

    • D’où sortent vos affirmations sur le poids des femelles ( méthodologie à préciser car il n’est pas évident de le mesurer , qui a conduit ces études …), sur le poids minimum pour se reproduire (bien bizarre !), sur les phoques qui disparaîtraient à cause du réchauffement ( il y en a même en Manche!). Le parallèle avec la chasse ne me semble pas pertinent et de plus il est faux : il n’y a pas moins de chevreuils maintenant et ce ne sont pas les chasseurs qui tuent les chamois. Votre conclusion qui accuse l’homme n’est nullement démontrée.

      • Ces affirmations sur le poids des femelles proviennent, je prends les paris, de Wikipedia.

        Mais en ce qui concerne l’amaigrissement des femelles, il semble qu’il y ait eu une pause, un hiatus, enfin bon quelque chose qui ne rentre pas dans leurs courbes et qu’ils n’arrivent pas à expliquer. L’amaigrissement va cependant reprendre et s’emballer (tipping point) très bientôt.

        • Wikipedia : « L’ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kg en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d’août, elle a été pesée à 505 kg. »

          Alors l’histoire du poids moyen des femelles, ça doit être comme en faisant un sondage IFOP pour les humaines…

      • Le problème des ours blancs, c’est d’abord le problème de la glace, dans l’Arctique: sur ce point l’opinion dominante est celle d’une diminution de la calotte polaire Nord (et d’une extension de celle du sud: donc réchauffement? En tout cas, pas partout!). Après, il y a des problèmes de pollution métallique (Hg, entre autres), de nourriture aussi, peut-être. Mais comme pour le gibier, si la glace fond vraiment, la densité va augmenté, donc la concurrence, donc concentration des besoins en nourriture et d’autres problèmes: Or, il me semble qu’avec les satellites, cette surface glacière devrait être facile à mesurer, ainsi que le « Δ » sur 5 ou 10 ans, avec les variations annuelles. Quant au poids, il faut savoir savoir que ces bêtes ont des périodes de jeûne dans leur vie habituelle!

        • « Le problème des ours blancs »
          Oui, quel est-il, justement ? Ils ne sont pas heureux ?

        • Les satellites qui mesurent cette surface ne manquent pas. US ou Japonais…
          Certains mesurent même l’épaisseur, même si cela reste grossier.

        • L’ours blanc vit sur la banquise et sur la terre ferme gelée partout où il y a des phoques.
          C’est à dire que son territoire est vaste, c’est toute la banquise arctique et les côtes du Canada, de l’Alaska et de la Russie.
          Et il faut toujours différencier banquise d’hiver et banquise d’été.

          Il faut également se souvenir qu’il s’est différencié très récemment de l’ours brun; il a divergé il y a 150.000 ans pour former un nouveau taxon et les deux sont interfertiles. Le produit de ces unions s’appelle le Grolar qui n’est pas un « mulet », il peut se reproduire..
          Avec le réchauffement, l’ours blanc descend vers le sud, l’ours brun remonte vers le nord et ils peuvent donc vivre occasionnellement sur le même territoire. Il semblerait donc que le nombre de Grolars augmente.

          Si l’ours blanc a divergé il y a 150.000 ans, c’était donc durant la glaciation du RISS (-325.000/-130.000). Il a donc connu l’interglaciaire Eemien beaucoup plus chaud que notre Holocène commencé il y a 10.000 ans avec la fin de la glaciation du WURM puisque la mer était plus haute de 6m par rapport à aujourd’hui, ce qui signifie que beaucoup plus d’islandis (glaces terrestres) avaient fondu.
          En conséquences, la banquise d’été devait être également bien moins vaste et la navigation possible au nord du Canada et de la Russie.

          Pourtant Nounours a survécu à l’Eemien puisqu’il est bien présent de nos jours.

          Durant une glaciation, son domaine de chasse est bien plus grand que durant un interglaciaire. Chez nous par exemple, durant le Wurm, la banquise d’été se trouvait au niveau de l’Angleterre tandis que la banquise d’hiver descendait jusqu’à la côte basque et la Galice espagnole – la méditerranée, mer fermée (la mer est à -140m) restait libre, sans glace donc.

    • oh purée, je croyais que j’avais écrit une grosse bêtise…

    • La disparition de la banquise

      Régression mais pas disparition. Et c’est très variable. Ces dernières années la baisse dans l’Arctique a fortement ralenti.

    • C’est miraculeux qu’une espèce se multiplie à ce point en étant en mauvaise santé…

      Vous savez, la nature n’est pas un hospice: mauvaise santé = mort. Des ours en moins bonne santé, ce sont des ours qui déclinent. Les animaux ne se multiplient que dans des conditions qui leurs sont favorables. C’est ainsi depuis des millions d’années….

  • La chasse à l’ursus mediaticus est donc enfin ouverte ! Merci, excellent, je partage !

  • Pas que les ours de race blanche, c’est toute la faune qui est en danger avec le dérèglement climatique. Et qu’on vienne pas me dire qu’il y a ici du Photoshop.
    https://paule1106.files.wordpress.com/2011/10/images-divers-tirelire-maigre-big.jpg?w=369
    https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQuxvn4VsFCCzYCWG9rWrEG7WhjuKqZ_BRamLmJqHifKwDo8-9g

    • Impressionnant, il faut l’admettre !

    • Depuis la dernière glaciation (Wûrm) il y a eu 8 réchauffements en alternance avec des refroidissements dont le dernier le petit âge glaciaire s’est terminé au siècle dernier, avant l’industrialisation. Tous les précédents réchauffements ont été plus importants que l’actuel ( optima médiéval, romain, minoen, etc), ils n’ont pas décimé pour autant la flore et la faune, au contraire, les réchauffements sont favorables à la vie et à la diversification. Sur Terre où y a-t-il le plus d’espèces de toutes sortes ? Dans les zones chaudes !
      Après la peur de l’an mille, maintenant c’est la peur de condition plus favorables à la vie qui nous effraie. Nos ancêtres des périodes froides auraient été bien heureux de vivre dans notre période chaude actuelle.
      E.

      • Beaucoup plus que cela. L’Holocène a commencé en -10.000, précédé de la débâcle des glaciers qui a duré très peu de temps, quelques milliers d’années. C’est durant cette période que se forment par exemple les grands lacs américains
        En fait, ce sont des cycles périodiques de quelques centaines d’années alternant périodes fraiches et tièdes.
        On connaît mieux chez nous la période historique.
        Il a fait chaud sous l’empereur Auguste, on a eu froid sous les Mérovingiens, il a fait très chaud entre Charlemagne et Phillippe Auguste (l’optimum médiéval), il a fait moyennement froid ensuite puis chaud sous François 1er et à partir de 1600, arrive une période extrêmement froide que certains ont surnommé ‘petit âge glaciaire » – rien à voir avec une vraie glaciation) avec le pic de froid le plus intense culminant à la fin du règne de Louis XIV – le minimum de Maunder.
        Nous en sommes sortis à la fin du XIX° siècle et, depuis, nous attaquons une nouvelle période chaude.

        Aujourd’hui nous sommes toujours en fin de période froide puisque les glaciers alpins n’ont pas totalement fondu (en 1600, ils étaient cantonnés dans leurs cirques en haute altitude) La mer a peu bougé également par rapport à la période extrêmement froide précédente. Quand la période chaude est installée, elle a remonté de 0,8 m au maximum. Comment le sait-on ? la mémoire écrite humaine; la mémoire orale s’estompe au delà de trois ou quatre générations. Il est courant d’entendre un ancien dire « du temps de mon père et mon grand-père c’était comme cela » …oui, mais avant eux ?

        Par contre il y a des récits, les plaintes des paysans alpins voyant leurs pâturages d’estives et leurs masures d’été emportés par la descente des glaciers, des gravures montrant une procession en vue d’arrêter le glacier aux portes de Chamonix, une croix dressée devant le glacier qui a remonté depuis, la toponymie avec des lieux-dits tels « le pré de Madame Carle » http://www.vallouimages.com/lavallouise/pre-madame-carle.htm

        Chez moi, en 1500, « Los Reyes » le roi Ferdinand d’Aragon et la reine Isabelle de Castille, unis par le mariage qui créait l’Espagne, construisirent à Salses une formidable forteresse capable d’abriter une garnison de 1400 hommes et cavaliers afin de protéger le Roussillon des convoitises françaises. Cette forteresse, capable de résister aux canons, barrait l’étroit espace entre les Corbières (difficilement franchissables par l’artillerie) et l’étang marin de Salses. Il faisait plus chaud, la mer était plus haute et le chemin longeait les murailles à portée de mousquets et de canons. En 1659 (traité des Pyrrénées) le climat est froid et les troupes françaises de Louis XIV et Mazarin peuvent ignorer la forteresse et passer le verrou quasiment hors de portée. En fait elles l’assiégèrent trois fois avant de mettre le siège devant Perpinya la « fidelissima ». https://www.youtube.com/watch?v=QK8_BhWzzLQ

        • Aujourd’hui nous sommes toujours en fin de période froide puisque les glaciers alpins n’ont pas totalement fondu (en 1600, ils étaient cantonnés dans leurs cirques en haute altitude)

          Si on trouve des fossiles d’arbres dans les moraines des glaciers suisses, les écolos répondront que nous les avons déposé par hélicoptère…

          Voire les recherches du professeur Schluchter. Je vous assure que de voire un homme tronçonner un arbre de plus d’un mètre de diamètre sur une moraine à 2400 mètres est du plus bel effet…

        • Si un jour vous écrivez un bouquin genre « le climat et l’histoire », je vous lirais volontiers !

          • Je ne veux pas me prendre pour Leroy Ladurie qui est un des premiers connus à avoir mis des ponts entre Histoire et climat. Il s’est servi des chroniques et archives locales.

            Malheureusement, il s’en est tenu à son petit « païs » parce qu’il aimait et donc cela l’inspirait et sans doute aussi parce qu’il ne pouvait pas faire autrement.

            Pour bien faire, à l’échelon de notre pays, il faudrait retrouver toutes les chroniques de tous les coins de France, ce qui est mission impossible.
            Bien sur, dans toutes les cités jusqu’aux villages, des gens ont écrit et décrit la vie quotidienne de leurs concitoyens avec ses bonheurs et ses malheurs, mais ces écrits ont été perdus, égarés, tombés en poussières, mangés par les souris ou ont servi à allumer le feu ou la pipe.

            On peut néanmoins retrouver toutes sortes d’indices démontrant la variations du climat durant une grande période.
            Un autre exemple: travaillant à Fos, je faisais mon footing dans les étangs salins en disant bonjour aux flamants roses en passant. J’allais ainsi jusqu’aux ruines d’un petit port de pêcheurs gallo-romains où on distinguait encore le petit quai où ils amarraient leur « pointu ». On ne parle pas des grosses galères là. Pas de maison parce que cela devait être de ces cabanes en roseau où les pêcheurs entreposent leur matériel comme par chez moi dans la Salanque à quelques centaines de miles de Fos par la via Domitia. Aujourd’hui, aucun canot ne pourrait passer. Avec 0.80m de mer de plus, c’est faisable, d’autant que c’est une côte rocheuse où l’ensablement, qui répond à d’autres paramètres, ne joue pas.
            Cela montre qu’à l’époque de la Provincia Romana (la Provence dite également Gaule Narbonnaise) il faisait plus chaud, la mer était plus haute (0,8m) et donc le rivage était ailleurs qu’aujourd’hui.
            De même que la montée des eaux, l’ensablement modifie la côte. Mais ce sont les courants marins qui jouent.
            Qui entend-on alors ? d’un côté un maire qui pleure parce que sa station balnéaire perd le sable de ses plages et que ça lui coute de l’argent à réensabler avant la venue des estivants.
            Ce sable n’est pas perdu. Plusieurs km plus loin, le maire d’une autre station balnéaire pleure parce que son port de plaisance s’ensable et que ça lui coute cher à faire venir les dragues.

            • Quel temps a-t-il fait par ex l’été 1757 : très chaud, 37,7°C à Paris. A voir dans

              Les intempéries depuis l’an 1000 par Williams

              http://la.climatologie.free.fr/intemperies/tableau1.htm

              Très instructif et savoureux

              ex encore :

              « 1303 fut si sèche qu’elle provoqua l’étiage quasi-complet du Rhin !!! La Seine, l’Oise et la Loire sont ausi tombé à sec. “ En Alsace, on voyait des raisins mûrs à la Saint Jean [19 août]. Les cours d’eau étaient tellement desséchés que ceux qui faisaient tourner deux roues de moulin pouvaient à peine en mouvoir une, ce qui fit que malgré l’abondance du blé, le pain se vendait cher. Le Rhin était assez bas entre Strasbourg et Bâle pour qu’en beaucoup d’endroits, on prît le traverser à pied. Dans cette région, la chaleur fut si intense que les charretiers conduisaient tous nus leurs voitures chargées par les campagnes. ”

              E.

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Je viens d'écouter l'audition d'une petite heure de Jean-Marc Jancovici au Sénat, qui a eu lieu le 12 février dernier dans le cadre de la « Commission d’enquête sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France ».

Beaucoup d'informations exactes, qui relèvent d'ailleurs bien souvent du bon sens, mais aussi quelques omissions et approximations sur lesquelles je souhaite reveni... Poursuivre la lecture

L’INSEE vient de publier un bilan démographique pour l’année 2023 qui met en évidence un affaissement de la natalité française. Selon des sources concordantes, celle-ci n’est plus guère soutenue que par la fécondité des femmes immigrées. Ce qui laisse entrevoir à terme une diminution de l’effectif global de la population, et une nouvelle configuration de sa composition ethnique et culturelle.

Faut-il s’en inquiéter ? Pour la plupart de nos concitoyens, cette question n’a pas de conséquence directe et immédiate, encore moins pour les re... Poursuivre la lecture

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Dans son quatrième rapport publié le 23 octobre, le Conseil national de productivité revient sur la performance économique française de ces derniers mois, les effets de l'optimisation fiscale sur la productivité et les actions pour le climat qui lui paraissent nécessaires à l'atteinte des objectifs de transition énergétique.

Sur ce dernier point, le rapport est particulièrement approfondi et mérite une lecture attentive.

En premier lieu, le rapport indique :

« Les études [...] suggèrent que l’impact à long terme de la tra... Poursuivre la lecture

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