Religions, affairisme et climat

Les religions veulent-elles être complices des dérives idéologiques sur le climat ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Religions, affairisme et climat

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 août 2015
- A +

Par Michel Gay.

pape françois climat rené le honzecLes principales religions en France ont décidé d’unir leurs voix pour soutenir la conférence de Paris (COP 21) sur les changements climatiques qui aura lieu début décembre. Le premier juillet 2015, les représentants catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans, juifs et bouddhistes ont remis, selon le terme utilisé par François Clavairoly1, un « plaidoyer » à François Hollande.

Les religions ont-elles des raisons fondées de croire à une responsabilité humaine du réchauffement climatique, et à se rallier à une action visant à culpabiliser les populations du monde développé ?

Le climat a constamment changé au cours des âges avant ou après l’Homme, avant ou après le début de l’ère industrielle, avec des cycles de différentes fréquences et des amplitudes très variées. Depuis la dernière glaciation il y a 20 000 ans, le climat s’est beaucoup réchauffé. La fameuse courbe de température en forme de « crosse de hockey » (dite courbe de « Mann ») que Al Gore a répandue partout dans le monde pour affoler les populations, avait été « manipulée ». Plate avant le début de l’ère industrielle, elle montait brutalement juste après, en incriminant les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, notamment le gaz carbonique (CO2). Elle a été supprimée des rapports récents du GIEC, mais elle a été reprise par des associations « malthusianistes » pour désinformer et culpabiliser les citoyens.

Or, la température moyenne de la terre n’a pas augmenté depuis 17 ans, ce qui déçoit les « climatologues ». Leurs modèles ne l’avaient pas prédit, et ils ne peuvent dire ni la cause, ni la durée de cette stagnation. François Gervais, professeur émérite de l’université François Rabelais de Tours où il enseignait la physique et la science des matériaux, dénonce « les exagérations alarmistes » du changement climatique. Selon lui, « le CO2 est probablement innocent ».

Cette prise de position des religions dans ce domaine politico-scientifique controversé (qui a raison ?) est inquiétante parce que des sommes démentielles (des centaines de milliards d’euros) sont dépensées, et peut-être gaspillées, dans le but de limiter le CO2. Elles auraient pu servir à apporter partiellement l’électricité à presque deux milliards d’êtres humains qui n’y ont pas accès, pour les sortir un peu de la misère. La responsabilité de toutes les Églises qui s’associent à cette action « pour le climat » peut se révéler dramatique pour les populations des pays sous-développés.

De plus, les solutions prévues pour résoudre ce « problème » (principalement les énergies renouvelables) seront contre-productives. Leur intermittence difficilement prévisible implique de les associer à des énergies carbonées (surtout gaz et charbon) pour assurer la sécurité d’approvisionnement en électricité. Par exemple, au mix électrique français déjà décarboné à plus de 90%, on veut substituer le « mix éolien et solaire » nécessitant de le doubler avec des centrales à gaz et au charbon. Et on surconsommera des énergies fossiles pour faire fonctionner les centrales au rythme de l’absence de vent et de soleil, c’est-à-dire par à-coups. Où est le progrès ? Si des religions et des ONG soutiennent le GIEC dans ses recommandations de lutte contre le réchauffement dû à l’homme, alors pourquoi ne soutiennent-elles pas le nucléaire que recommande ce même GIEC (rapport AR avril 2014) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ?
Les réserves d’uranium et de thorium ne sont pas prêtes de s’épuiser : il y en a pour trois cents ans, au minimum, à plus de trois mille ans, selon les options.

Dans quoi les religions se sont-elles fourrées ? Ses actions seront-elles sans effet sur la santé des populations ? Seront-elles sans conflit d’usage avec les autres activités économiques ? Les religions veulent-elles être les complices de dérives idéologiques, affairistes et mafieuses ?

En participant à ce « plaidoyer » sur le changement climatique qui détourne déjà des ressources énormes d’une utilisation qui aurait pu être plus humanitaire et plus utile en direction du tiers-monde, les religions prennent une lourde responsabilité. Elles ne semblent pas mesurer que des affairistes s’enrichissent avec l’ « écolo-business » du climat, que des mafias s’impliquent, et que des ONG, à visée idéologique parfois bien éloignée de l’idéal de ces religions, arrivent à imposer leur loi.

Et les responsables politiques, béats d’admiration dans ce marigot d’intérêts croisés, vibrent à l’unisson d’une population désinformée… parce que c’est bon pour leur réélection.

  1. Président de la Fédération protestante de France, qui assure la présidence tournante de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF).
Voir les commentaires (19)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (19)
  • Etonnament, le texte de ce plaidoyer de la CRCF (et non des religions) reste introuvable sur le net. En revanche, il semble que les responsables de com de la COP21 aient sollicité tous azimuts des plaidoyers, à tel point qu’on se demande s’ils ne fournissent pas le canevas ou le texte pour ceux qui ne sauraient pas quoi dire. Pas de quoi fouetter un chat : l’histoire a montré que les petits affairistes qui cherchent à faire valoir que le Ciel est à leurs côtés l’emportent rarement en Paradis…

  • la religion recrute grâce à la culpabilité des hommes et leurs offre la rédemption de leurs péchés en échange, il est surprenant qu’elle ne soit pas à l’ origine de l’affaire climatique…. bah , elle l’est peut être mais on ne le savait pas encore !

  • « [La fameuse courbe de température en forme de « crosse de hockey » (dite courbe de « Mann »)] a été supprimée des rapports récents du GIEC »

    Tiens, pourtant, elle figure en bonne place au chapitre paléoclimat du dernier rapport (Fig. 5.7 p. 409) accompagnée par la quinzaine d’autres qui l’ont confirmée depuis …

  • « Cette prise de position des religions dans ce domaine politico-scientifique controversé (qui a raison ?) est inquiétante … »

    L’orgueil est un péché capital dans la religion catholique (qu’en est-il dans les autres religions ?). Cela interdit il me semble de faire de la politique, puisque le politicien prétend changer le monde et le maitriser. Alors quand il prétend de plus diriger la science, le théologien se prépare une petite place au chaud … en enfer.

  • Les religions ne font que venir à l’aide de cette nouvelle religion, l’écologisme dont un des dogmes est le réchauffement climatique provoqué par ce grand pécheur qu’ est l’être humain.

  • On se demande surtout ce que cache cet alignement des représentants des grandes religions sur le séculier.
    Sinon, j’ai eu le plaisir de lire ça (je recommande chaudement la vidéo en lien dans le préambule):
    http://notrickszone.com/2015/08/26/suppression-of-science-former-noaa-meteorologist-says-employees-were-cautioned-not-to-talk-about-natural-cycles/

  • « Les principales religions en France ont décidé d’unir leurs voix pour soutenir la conférence de Paris »

    Heureusement qu’elles résistent encore aux USA…

  • Les réserves d’uranium et de thorium ne sont pas prêtes de s’épuiser : il y en a pour trois cents ans, au minimum, à plus de trois mille ans, selon les options.

    Si ce n’est plus. Cela dépend de la technologie utilisée.
    Et en plus, on pourrait se débarrasser des « déchets » au lieu d’attendre stupidement qu’un astéroïde les pulvérise…
    Le plomb et l’étain … sont quand même moins dangereux que le plutonium, non ❓

  • Je ne suis pas certains de comprendre les arguments invoqués dans cet article:

    Tout d’abord aucun scientifique ne nie que le climat évolue, tout le monde le sait.
    Aujourd’hui, les interrogations portent sur la dynamique du phénomène et pas de son existence, il est temps d’avancer.

    Écrire que la température moyenne de la terre n’a pas augmenté est aujourd’hui à largement pondérer par les températures profondes des océans.
    Les analyses du bilan radiatif terrestre, depuis nos satellites, montrent que le bilan est négatif, la Terre reçoit plus d’énergie qu’elle n’en réémet… L’équilibre est rompu et la physique, la thermodynamique en particulier, nous apprends que le système va devoir évacuer cet excès!
    Les changements hydrologiques vont-être pour le système un excellent moyen de retrouver l’équilibre, cela risque également d’être le plus perturbant pour nos activités de subsistance (Agriculture, sylviculture…)

    M GERVAIS nous apprends que « le CO2 est probablement innocent », et alors?
    Cela vaut-il le cout de croire en un trait de génie de cet éminent chercheur à la retraite par devers une immense majorité de ses pairs qui pensent le contraire.
    Existe-t-il des parutions qui concluent dans le sens de M GERVAIS?
    Non, juste des râleurs mais pas de production intellectuelle.

    Quant à la difficulté de vivre dans un monde sans fossiles, vous semblez tomber du nid!
    Evidemment que les taux de retours énergétiques sont catastrophiques avec les renouvelables, c’est bien la raison pour laquelle le problème que nous allons affronter ne va pas être trivial à résoudre!
    Mais ce n’est pas parce que la tâche semble immense que ce n’est pas ce que nous allons devoir gérer, la peur n’évite pas le danger.

    Pour le nucléaire vous avez raison mais il faut relativiser l’importance de l’électricité car, même en France, pays très électrifié, cela ne représente pas 24% de l’énergie que nous consommons (Le reste c’est du fossile).

    Quant à savoir pourquoi les religions s’engouffrent là dedans?
    C’est tout simplement parce qu’ils sont au courant de la déplétion sur un très grand nombre de ressources.
    Ils ne peuvent nier l’existence des problèmes liés aux changements climatiques parce que leurs fidèles sont très nombreux dans les régions les plus impactées.
    Ils savent qu’avec le nombre incroyable de terriens, le système ne pourra pas tous les traiter comme des « français », que la promesse du « tout progrès », de la piscine pour tous, des vacances aux seychelles pour les 7 milliards d’humain n’est pas possible, va-t-on passer de 1 à 6 milliards de voitures?

    Alors, puisque la science ne peut pas, la foi a toutes ses chances, non?

    Le pouvoir voit revenir légitimement son ancien compagnon, le goupillon.
    Nous ne sommes que des Hommes.

    • « Alors, puisque la science ne peut pas, la foi a toutes ses chances, non? »

      – La science fait ce qu’elle peut (et pas ce qu’on lui ordonne de faire).
      – la foi soulève les montagnes, je propose donc de mettre un piston en dessous pour récupérer l’énergie mécanique.
      – pour l’obscurantisme, je ne vois pas très bien le parti qu’on peut en tirer, mais vous avez surement des idées la-dessus …

    • « Les analyses du bilan radiatif terrestre, depuis nos satellites, montrent que le bilan est négatif, la Terre reçoit plus d’énergie qu’elle n’en réémet… »

      Voilà un argument qui paraît intéressant, et dont j’ignorais l’existence (depuis quand est-on capable de mesurer le bilan radiatif de la Terre ?).

      Que répondent les « climato-sceptiques » ?

    • Sans compter le fait que le rédacteur fait une sorte de promotion de l’énergie nucléaire sans tenir compte de tous les « désagréments » que nous avons eu avec ce type d’énergie ou nous ne savons toujours pas comment gérer des déchets radioactifs pendant des millions d’années alors que ces réserves fossiles sont tout au plus pour 15 générations.

  • Ce qui me gène avec la religion, c’est qu’elle ôte la notion d’effort et de responsabilité parmi les masses. Une minorité arrivera à être meilleur, à se transcender. Les autres font acte de foi et ne cherchent pas plus loin. D’ailleurs beaucoup trop de monde s’appuie sur sa foi comme si elle était la seule vérité simplement parce qu’initiés par leurs parents dans la tradition, et aussi car un paquet de gens croient comme eux.

    Pour ma part, le véritable acte de foi serait de ne pas singer autrui mais de rester fidèle à soi-même. Le plus grand mensonge est là.

  • L’idéologie écologiste a envahi l’Occident. Tout comme les religions, elle n’est fondée que sur des croyances et mythes sans justification scientifique et nous dicte nos critères de bien et de mal.

    Est-ce pour reconquérir des adhérents que les religions traditionnelles, en perte de vitesse en Occident, se mettent soudain à y adhérer ?

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Je viens d'écouter l'audition d'une petite heure de Jean-Marc Jancovici au Sénat, qui a eu lieu le 12 février dernier dans le cadre de la « Commission d’enquête sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France ».

Beaucoup d'informations exactes, qui relèvent d'ailleurs bien souvent du bon sens, mais aussi quelques omissions et approximations sur lesquelles je souhaite reveni... Poursuivre la lecture

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

L’INSEE vient de publier un bilan démographique pour l’année 2023 qui met en évidence un affaissement de la natalité française. Selon des sources concordantes, celle-ci n’est plus guère soutenue que par la fécondité des femmes immigrées. Ce qui laisse entrevoir à terme une diminution de l’effectif global de la population, et une nouvelle configuration de sa composition ethnique et culturelle.

Faut-il s’en inquiéter ? Pour la plupart de nos concitoyens, cette question n’a pas de conséquence directe et immédiate, encore moins pour les re... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles