Le logiciel va manger le monde

La révolution de l’information portée par le logiciel est en train de changer l’ensemble de l’économie. Attention, tenons-nous prêts au changement !

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Le logiciel va manger le monde

Publié le 16 juin 2015
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Par Philippe Silberzahn.

Pac man Double Pinch Pot Ceramic Boynton (10) credits Boynton via Flickr ((CC BY 2.0)
Pac man Double Pinch Pot Ceramic Boynton (10) credits Boynton via Flickr ((CC BY 2.0)

En août 2011, Marc Andreessen écrivait, dans le Wall Street Journal, un article intitulé « Why software is eating the world », ou pourquoi le logiciel mange le monde. Cet article était prophétique, et jamais l’évolution envisagée par son auteur à l’époque n’a été autant d’actualité.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, rappelons qu’Andreessen est l’auteur du premier navigateur Internet de l’histoire, Mosaïc (ancêtre d’Internet Explorer). C’est également le co-fondateur de Netscape, qui a en quelque sorte inauguré la révolution Internet en 1995 avant d’être terrassé par Microsoft dans les années 2000. Aujourd’hui, Andreessen est un investisseur en capital risque (VC) et l’un des plus fins observateurs de la scène entrepreneuriale mondiale.

Son argument est simple : de plus en plus, ce qui fait la valeur d’une industrie consiste en l’information qu’elle manipule, et cette information est manipulée par le logiciel. Ergo, de plus en plus de ce qui fait la valeur d’une industrie est le logiciel.

J’ai vécu personnellement cette évolution lorsque je travaillais dans l’industrie de la téléphonie mobile. Ma startup fournissait un moteur d’interface utilisateur aux fabricants et opérateurs du secteur. À l’époque, la téléphonie mobile était essentiellement une question d’électronique et de réseau. Les leaders du secteur possédaient une expertise dans ces deux domaines. Alors que les téléphones devenaient de plus en plus sophistiqués, ils ajoutaient des éléments logiciels pour gérer les nouvelles fonctions. Le logiciel prenait de plus en plus d’importance, mais on restait dans un paradigme électronique et radio. Le logiciel était subalterne.

Tout a changé en juin 2007, avec l’iPhone. Ce que Steve Jobs annonce, à ce moment, c’est que le téléphone mobile est devenu un ordinateur qu’on met dans une poche. Sa sophistication est telle que c’est le logiciel, et donc la plate forme associée, qui va être la clé de la création de valeur. Naturellement, le message n’est absolument pas perçu par l’industrie à l’époque. Nous voyions l’iPhone comme un très beau jouet, et personne n’osait en arborer un au salon international de la téléphonie mobile, 3GSM, qui avait lieu cette année-là à Barcelone en février 2008 (je gardais le mien discrètement dans ma poche). La réaction de Nokia à cet égard est caractéristique : un téléphone se définit comme une addition de fonctions, et une bonne plateforme matérielle. Nokia emploie 10.000 informaticiens à l’époque, mais sa plate forme Symbian est archaïque et incapable de s’adapter au tactile simplement, tellement que dans ma startup, lorsqu’on voulait « punir » un codeur, nous le mettions sur un projet Symbian. Jamais Nokia ne comprendra l’importance de sa plate forme et lorsqu’il sera trop tard, il faudra qu’elle aille voir Microsoft, toute honte bue, pour en obtenir une, avant de mourir discrètement. Le téléphone est donc devenu un ordinateur, c’est-à-dire une plate-forme logicielle appliquée à une utilisation particulière.

Il me semble évident qu’une telle évolution est à l’œuvre dans plein d’autres domaines. J’en citerai deux au sujet desquels j’ai récemment eu l’occasion d’échanger avec des responsables. Le premier est celui de la construction. Aujourd’hui se développent les BIM, les building information modelling. Le principe du BIM, c’est qu’un ouvrage est intégralement numérisé, et que tous les acteurs voulant y travailler doivent passer par ce BIM. De fait, le BIM préfigure le futur système d’exploitation de la construction mondiale. La bataille pour son contrôle, et pour le contrôle des standards le régissant, est déjà engagée. Mais les constructeurs traditionnels sont-ils armés face à Google et Apple, voire Dassault Systèmes, pour mener cette bataille ? Comme Nokia, ils ont des compétences en logiciel, indubitablement, mais il faut craindre que, comme Nokia, ils ne perçoivent pas l’importance stratégique de redéfinir leur industrie comme une industrie du logiciel ; ce qui est nécessaire ce n’est pas d’intégrer une compétence BIM au sein de leurs équipes, cela ils y seront forcés de toute façon, mais de faire du BIM la base d’un nouveau modèle d’affaire ; une révolution culturelle et identitaire, en quelque sorte, ce dont sont capables très peu de groupes.

Le second domaine est celui de l’automobile. Tout montre qu’une voiture peut désormais être définie comme un ordinateur sur roues. À part peut-être la source d’énergie, le prochain point de contrôle du véhicule sera, devinez quoi, le système d’exploitation. Et devinez qui en sera le leader ? Impossible de prédire l’avenir, mais il serait étonnant que Google et Apple ne postulent pas au titre. Face à eux, quelles chances ont les Renault ou General Motors ?

Cela ne veut pas naturellement dire que la réussite est garantie : les deux acteurs californiens se sont cassés les dents sur la télévision (quoique les choses évoluent rapidement maintenant que Free Télécom vient, comme Bouygues Télécom avant lui, de choisir Google Android pour sa nouvelle Freebox), mais une chose est sûre : si vous voulez savoir pourquoi votre industrie va devenir une industrie du logiciel, lisez chacune des lignes de l’article d’Andreessen, parce que le logiciel est en train de manger le monde et que vous avez intérêt à vous y préparer.

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  • Certes , mais il ne faut pas oublié la révolution Copernicienne qu ‘ est le Logiciel libre | free software et son parangon GNU / Linux . Anderseen dont j ‘ ignorais qu ‘ il travaillait encore dans le software , n ‘ a pas vraiment son mot à dire ,il fait de très mauvais choix , Netscape était certes connus pour Navigator , un quasi shareware , mais à essayé de refourgué à vil prix son serveur … en face Apache Server , gratuit , open source , customisable , rock solid , montait en puissance … car fiable . Google ne tient que grace à ces serveurs et à son algorithme , que les états nations réagissent trop tard est dans le sens de l ‘ histoire , donc ils taxe à tout va

  • Bonjour,

    Symbian a loupé le tactile, mais le tactile n’était-il pas une évolution du matériel ? Il y a aura toujours du logiciel et du matériel. La vérité, c’est que les asiatiques ont gagné la victoire du matériel, et que les occidentaux n’ont plus que le logiciel pour essayer de faire de l’argent. Votre vision de l’avenir de l’informatique est bien la preuve de cette misérable défaite et de l’ optimiste résignation occidentale. La seule « valeur ajoutée » des occidentaux sera effectivement probablement dans le logiciel, du moins c’est ce que vous semblez croire, mais le monde ne va pas être mangé uniquement par le logiciel.

    Car les évolutions de l’informatique ont toujours tenu des deux aspects. Il me semble que vous oubliez de dire qu’un téléphone portable (« made in corea » ou « china »), c’est certes un ordinateur, mais il n’est que la face flottante de l’iceberg, celle où on peut y « voir » les pages internet. Or celles-ci sont générées par d’autres ordinateurs. La reconnaissance vocale est exécutée à distance; votre portable ne fait qu’enregistrer votre voix et l’envoie aux serveurs qui la traduisent. Oui le gros de la puissance et du stockage sont désormais déportés dans d’énormes datacenters, qui ne sont que des ordinateurs (made in « china ») en batterie comme ceux qu’on avait dans notre bureau il a peu, ceux avec des disques durs (made in china) et des cartes réseaux (made in china), ceux qui hébergent les sites Internet et font tous les calculs. Souvent le système d’exploitation, le logiciel, est linux (made in occidentia).

    Dans l’automobile, pas sûr que l’ordinateur de bord qui fait fonctionner votre autoradio et votre GPS soit aussi celui qui va contrôler votre injecteur électronique. A ce jour, l’évolution du matériel, c’est aussi des puces qui seront probablement sur (ou dans) notre corps, probablement directement en intéraction avec le biologique. Les robots. L’impression 3D. Le M2M. Et beaucoup d’autres dont on n’a même pas encore le moindre soupçon …

    Il faudrait donc se réveiller et arrêter de ne penser qu’en « logiciel ». Actuellement, ça fonctionne grâce aux revenus de la publicité et la vente des données privées … mais ça n’est pas ce qui donnera du travail aux générations suivantes.

    • Les dalles tactiles, qu’elles soient resistives ou capacitivent existent depuis assez longtemps. La seule grosse nouveauté introduite par Apple, c’est l’interface utilisateur…donc le logiciel !

      Les réseaux n’évoluent plus trop en terme de câblage…et c’est le logiciel et les équipements mis à chaque bout qui font la différence…et aujourd’hui ce qui fait la puissance de tel ou tel équipement…c’est le logiciel !

      Concernant votre remarque sur les voitures, elle est vraie, mais partiellement. Pour le moment, Apple & Google se limitent à l’autoradio…mais demain ? Rappelons qu’une bonne partie des améliorations moteur de ces dernières années provient de l’amélioration de leurs calculateurs…donc de leurs logiciels !

      Pour aller plus loin sur les voitures…aujourd’hui, toutes les F1 utilisent une même électronique, fournie par McLaren…à ce niveau ce qui fait (partiellement) la différence, c’est bien le logiciel…et ce qui fait qu’un moteur va être performant ou pas ou qu’une voiture va être aérodymanique ou pas, c’est bien souvent la puissance des logiciels de simulation utilisés…

      Par ailleurs, concernant les services en ligne, dois-je rappeler que si un couple s’étant rencontré sur internet (il y en a de plus en plus) décide d’avoir un enfant, il y a fort à parier que l’algorithme du site de rencontre ait effectué un certain matching…en un sens, les logiciels sont déjà en train d’élever une nouvelle génération d’humains !

      Enfin, concernant la vente des données privées, le gouvernement n’est absolument pas en reste…quand vous donnez votre plaque d’immatriculation à un garage, ce dernier arrive a récupérer plein d’informations sur le véhicule…les malfrats l’ont d’ailleurs bien compris…et utilisent les bases de garage pas tout à fait nets pour faire leurs courses…par exemple, à Toulouse, si vous achetez certains type de véhicule (genre allemand, avec un gros moteur, avec 4 anneaux, une hélice ou une étoile), la préfecture vous contacte pour vous dire que votre véhicule sera probablement volé à votre domicile dans les 6 mois…

      • Les tablettes tactiles ? Oui, ça existait bien avant Internet, ça pesait des tonnes, une autonomie ringarde, et c’était principalement des applications professionnelles. Regardez l’usage principal d’une tablette « grand publique »: surfer sur Internet. C’est internet qui a ouvert ce nouveau marché, et Internet c’est aussi du réseau, du matériel (le logiciel des routeurs, c’est Linux==gratuit).

        La tablette d’Apple est pour moi tout aussi révolutionnaire par son matériel (écran fabuleux, poids réduit, processeur remarquable). Le logiciel n’y est que pour 50% dans le succès. Et la fabrication y est grandement asiatique. Avec un prix de vente aussi élevé et les nombreux pigeons qui se font avoir, ils se constituent un beau bas de laine pour l’avenir, car nul n’est à l’abri de louper des innovations majeures, Apple y compris.

        Les réseaux n’évoluent pas trop ? Quel progrès en quelques décennies des réseaux sans fil … tout ça c’est du matériel. Les chinois y arrivent en grande force, demander aux ingénieurs d’Alcatel-Lucent. Avec le M2M et les puces sans contact, de nouveaux réseaux vont émerger.

        Quant à Apple et Google, ils ont utilisé une version de Linux ( == un fork) qu’ils ont relooké à leur sauce, avec une interface très enjolivée pour Apple. Aucune innovation « logicielle » majeure, sinon le modèle économique sous-jacent qui lui est révolutionnaire.

        Historiquement, Windows et le PC sont arrivés « ensemble ». Comme Microsoft, Intel est également une entreprise richissime (enfin, …. qui a d’ailleurs loupé le train des processeurs pour tablette … … pour la plus grande joie de Qualcomm).

        Moi aussi j’ai travaillé de nombreuses années dans l’informatique … Par exemple, dans la télévision numérique, au départ les européens étaitent les pionniers. Ils fabriquaient et les décodeurs et le logiciel. Avec l’époque Vivendi et les grands financiers qui n’y comprenaient rien, aujourd’hui, quelques européens seulement survivent dans la partie logicielle. Tout le matériel est fabriqué en Asie.

        Car vous n’avez pas saisi mon propos. L’auteur que vous soutenez a une vision monothéiste de l’informatique. Dans tout ce que vous dites, vous avez raison, mais vous vous mettez un doigt dans l’oeil. Et si l’auteur oeuvre dans une business school, personnellement ça me fait juste peur concernant la pensée entreprenariale si elle est enseignée avec cette vision.

        Le « matériel » va aussi changer le monde. Les deux sont 2 facettes sur la même pièce.

        • Les tablettes tactiles que nous connaissons actuellement sont l’aboutissement de plusieurs décennies de R&D…la miniaturisation apportée par Apple vient principalement du fait qu’un produit destiné à être vendu à des centaines de millions d’exemplaires permet de réduire les coûts et de développer des process de fabrication spécifique. De ce point de vue, effectivement c’est du hardware…mais si vous regardez les prototypes d’Apple pour l’iPad (cf les documents du procès avec Samsung), on y voit des tablettes lourdes et peu maniable, justes destinées à valider les concepts d’interface utilisateur. Apple est maître quant il s’agit d’apporter un très grand soin à l’interface utilisateur, sur un hardware équivalent à celui des concurrents (cf l’Apple Watch vs toutes ses concurrentes à peut près aussi bien dotées au niveau hardware).

          Concernant l’utilisation des tablettes, Internet constitue effectivement une grosse part de leur utilisation…c’est d’ailleurs cet usage qu’Apple avait envisagé initialement l’iPad / iPhone (les prototype d’iPad précèdent ceux de l’iPhone)…et il y a eu le jailbreak du premier iPhone…Steve Jobs a alors réalisé l’importance du marché potentiel pour les « App ».

          Pour moi le problème d’envisager les choses uniquement sous l’aspect hardware, c’est qu’il est strictement impossible d’envisager toutes les utilisation possible d’un objet qui est mis sur le marché…et bien souvent ce qui permet de libérer le potentiel du hardware, c’est le logiciel, donc les deux sont effectivement importants, mais ce qui va faire la différence sur le long terme, c’est le logiciel, pas le hardware.

          Concernant les réseaux, je parle des câbles, qui constituent le coeur du réseau. La paire cuivrée permet désormais de faire transiter bien plus de données que ce qui était envisageable dans les années 80-90, idem pour la fibre optique…et ces améliorations sont essentiellement dues à des améliorations des logiciels pilotant le hardware des équipements réseau (codes correcteurs, analyse prédictive, etc)…

          Concernant OS X / iOS, vous semblez méconnaitre leur histoire. Ces derniers dérivent de NeXTSTEP (fondée par Steve Jobs durant sa période de disgrace), qui lui même dérive de BSD et donc d’Unix…là ou Linux était initialement une « copie glorifiée » de Minix, un système écrit par Andrew Tanenbaum permettant à ses étudiants de découvrir les bases d’Unix à moindre coût.
          Les améliorations apportées par MacOS X, sont certes assez peu nombreuses…cependant, il n’en et pas de même pour son prédécesseur NeXTSTEP (sur hardware NeXT) : les capacités réseau du hardware et de l’OS on permis à un certain Tim Berners-Lee d’inventer deux choses le lien hypertexte (dérivé du concept d’HyperCard de MacOS 9) et le navigateur web !
          L’ancêtre de MacOS est donc le « père » du world wide web…et il s’agit bien d’une invention 100% logicielle, puisque les réseaux informatiques existaient depuis la fin des années 70.

          Après, je pense aussi que vous n’avez pas saisi toute la nuance de mes propos (et ceux de l’auteur) : le hardware est important, mais le logiciel l’est encore plus, qui plus est sur du long terme !
          Pourquoi ? Trois raisons :
          – sur le meilleur hardware du monde, sans algorithme (et donc logiciel) adéquat, potentiellement, j’ai mon résultat en plusieurs millions d’année…alors qu’avec le bon algorithme, j’ai mon résultat quasi instantanément sur mon smartphone
          – avec une bonne carte bleue et si mon application est bien conçue, potentiellement, j’ai juste un bouton à presser ou une API à appeler pour gagner en capacitif…et potentiellement le logiciel est capable de prévoir les périodes de montée en charge de mon application et donc d’optimiser lui même ses coûts d’exploitation
          – il n’est pas possible de prévoir l’utilisation du matériel sur du long terme et seul le logiciel peut permettre aux nouvelles utilisations (ex : téléphones, avions militaires & de ligne, …)

          • Bon. Juste quand vous dites « Pour moi le problème d’envisager les choses uniquement sous l’aspect hardware ». Sauf que ce n’est pas mon propos ! Je dis juste que ce n’est pas le « Logiciel va manger le monde », mais plutôt « L’informatique va manger le monde » !

            Quand vous dites que tout va devenir « ordinateur », là je suis d’accord. Mais pour moi le distingo software/hardware, comme quoi l’un serait plus important que l’autre, n’est pas raisonnable. Il montre les mêmes distortions d’esprit chez des décideurs français (j’allais dire « occidentaux », mais je préfère rester dans ce que je connais), qui ont par conséquent plongé leur monde dans la même distortion (le dieu « logiciel » en occident, le hardware et les usines autre part).

            L’avenir nous le dira.

  • Article intéressant et bien écrit, mais qui à mon avis loupe sa cible. L’auteur voit le monde par le petit bout de la lorgnette du logiciel. Il faudrait voir un peu plus large…

    D’abord le logiciel n’est rien sans le matériel. Les logiciels sont de plus en plus sophistiqués. Ils exigent de plus en plus de puissance de calcul, de mémoire et de stockage. Il faut bien que quelqu’un fasse le matériel et oui, n’en déplaise aux émules de Marc Andreesen, il y a de la valeur dans le matériel. Cette valeur n’est pas seulement produite par les fabricants asiatiques, d’ailleurs. Les concepteurs de puces sont partout, y-compris en France.

    Ensuite, le monde est vaste et ne se limite pas aux technologies de l’information! L’agriculture, vous connaissez? La maçonnerie? Les transports? L’énergie? Tout ça c’est du palpable. Le logiciel aide à optimiser plein de choses, mais au bout du compte l’objet que vous tenez dans vos mains a lui aussi de la valeur.

    Tout montre qu’une voiture peut désormais être définie comme un ordinateur sur roues

    Cette phrase à elle toute seule résume l’erreur fondamentale de l’article. D’abord elle est insultante pour les motoristes, les carrossiers et tous les concepteurs et constructeurs. Ensuite, la valeur d’un véhicule c’est de vous transporter d’un point à un autre. En attendant qu’on invente la téléportation, c’est une valeur matérielle. Le logiciel permet d’optimiser la consommation, la conduite, le confort, la sécurité et c’est très bien. Mais ce ne sont que des ajouts sur un objet qui est bel et bien matériel.

    • « D’abord le logiciel n’est rien sans le matériel »
      L’inverse est encore plus vrai. Le logiciel tire même la quintessence du matériel (les consoles de jeux vidéos en sont l’exemple type)

      « Tout montre qu’une voiture peut désormais être définie comme un ordinateur sur roues

      Cette phrase à elle toute seule résume l’erreur fondamentale de l’article. D’abord elle est insultante pour les motoristes, les carrossiers et tous les concepteurs et constructeurs»
      Vous donnez un sens à cette phrase que je doute être celui de l’auteur. Ayant travaillé avec des motoristes, je peux vous garantir qu’ils ne seraient en rien insulté, bien au contraire, le logiciel leur a permis de concevoir des mécaniques extrêmement technologiques.

      • Oui bien sur le matériel et le logiciel sont complémentaires. Pour les jeux vidéos comme pour les voitures. Mais je dois dire que j’entends depuis 15 ans des « grands stratèges » déclarer que le matériel ne vaut plus rien et qu’il faut tout miser sur le logiciel. Par exemple Serge Tchuruk, lorsqu’il était président d’Alcatel, qui voulait en faire une entreprise sans usine. Ce genre de décision mène à la ruine.

  • Apple semble offrir plus de nouveauté en -all exclusive et inclusive- Offrir iTunes pour le contenant(fut la clé du succès des premiers iPhone), puis les apps, puis les écrans à définition parfaite, localisation du iphone, puis le cloud : une photo et elle est à l’instant sur vos ordinateurs et autres tablettes du compte icloud.., puis l’empreinte.. A chaque pas ils sont les premiers. Évidement cela va changer..

  • Pas facile pour un entrepreneur de résister à des commerciaux de Microsoft, Oracle, SAP, ou Katia/Dassault Système qui viennent lui expliquer qu’il doit faire le bon (et même) choix que ses concurrents pour ne pas être exclu du marché. Pas facile d’échapper à l’aile « protectrice » de ces bienfaiteurs qui vont lui vendre les logiciels, les machines, la maintenance et la formation.

    Mais les maçons portugais vont-ils travailler avec un casque de réalité virtuelle qui guide chacun de leurs gestes ?

    La complexité d’un logiciel devient rapidement telle que seul un spécialiste arrive à l’utiliser correctement, et son évolution est de plus en plus problématique quand il structure trop l’entreprise.

    Il me semble que cette structuration devient un danger pour l’entreprise qui risque de se faire dépasser par des petits concurrents ayant réussi à rester compatible en privilégiant des solutions plus simple. En reprenant la métaphore de l’auteur : ce sont les mauvais qui risquent le plus de se faire manger et ceux qui resteront seront les indigestes.

    Sinon, mélanger le BIM, les « voitures intelligentes » et les déboires de Nokia ne me semble pas très pertinent.

    • Ayant travaillé dans une petite PME (30 salariés) fournissant des logiciels aux entreprises, le problème principal n’est pas tant les pratiques commerciales des gros éditeurs que les pratiques encore plus détestables des gros clients et des SSII / SSN.

      Pour résumé : si vous êtes petit en France, impossible de vendre des logiciels à un grand compte français. Tous vous demanderons une adresse en France, un compte en banque hébergé en France, feront un audit de vos comptes et vous demanderont de vous adosser à une grosse SSII…il faudrait un small business act et surtout un très gros changement de mentalité pour que les choses évoluent

      Problème(s) :
      – les SSII dans leur grande majorité recrutent tout et n’importe quoi…résultat, on peut tomber sur un gars super motivé et ultra compétent…ou au contraire sur un planqué incompétent…
      – les SSII prennent une marge ultra conséquente, ce qui empêche le petit éditeur de se développer
      – le gros client fera tout pour ne pas payer, alors que bien souvent les retards ne sont imputables qu’à lui entre les exigences floues, la mauvaise volonté patente de certaines équipes, les vacances, les galettes de rois, les croissants du vendredi, les pauses cafés qui s’éternisent, les pause déjeuner de 2h – 2h30, le fait que personne ne soit là avant 9h et que plus personne ne soit là après 17h30 – 18h, que les petits chefs ne provisionnent pas assez de temps de montée en compétence / tests / gestion de la dette technique / documentation, …

      Sur la problématiques de logiciel structurant l’entreprise, effectivement, s’en est un, surtout vrai en France, un peu moins à l’étranger. Cependant, si une entreprise en arrive là, c’est qu’elle a placé des incompétents à des postes clé…ce qui arrive bien trop suivant, puisque le licenciement est impossible…ils finissent tous par monter, suivant le principe de Peter alors qu’ils auraient du être virés depuis bien longtemps…

  • Hoï polloï peut comprendre cela.

  • Le premier navigateur web ne fut pas Mosaic mais « WorldWideWeb », développé par Timothy John Berners-Lee, inventeur également du World Wide Web (le fameux « www »).

    • Et pour la petite histoire, ce navigateur tournait sur l’OS NeXTSTEP des ordinateurs NeXT. La société NeXT fondée par un certain… Steve Jobs après son éviction d’Apple, et rachetée plus tard par… Apple lorsque du retour de Jobs à la tête d’Apple. Et NeXTSTEP fut ce qui servir de base à la création de Mac OS X.

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