Élections départementales : attention, le piège

La démocratie n’est pas la liberté car asservir quiconque n’est pas un droit.

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Élections départementales : attention, le piège

Publié le 28 mars 2015
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Par Marius-Joseph Marchetti.

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Dimanche passé, comme tout le monde le sait, a eu lieu le premier tour des élections départementales. Il est donc d’actualité de parler de ce système liberticide que nous appelons démocratie. Ai-je dit liberticide ? N’ai-je pas plutôt dit « merveilleux système promouvant la liberté de chacun » ? Non, bien loin de moi cette idée. Quels sont donc les arguments que j’ai à faire valoir pour énoncer pareille cruauté ? Tout d’abord, le fait même que les gens se déplacent de moins en moins pour voter. Comprenez-vous, les étatistes de tout bord détestent cela ! Nous avons tous déjà entendu les cris éhontés des plus ardents défenseurs de la démocratie quand tombent les résultats des élections, avec en général son important taux d’abstention. La première remarque n’est-elle pas « et si essayer de contrôler les gens n’était pas la bonne solution » ? Ce serait clairement naïf. Non, la première remarque de nos charmants étatistes est : « Si les gens ne votent pas pour ce système qui les enchaîne, nous devrions les obliger à le faire. Leur coller une amende, en plus du fait qu’ils se feront plumer de toute manière. » L’affiche est moins reluisante, n’est-ce-pas ? Le vote est un droit si on tolère le système, mais il est une peine si tel n’est pas le cas.

« Ah bon ? Comment ça ? La démocratie n’est-elle pas le résultat de la liberté de choix de chacun ? Voter pour enchaîner notre voisin, n’est-ce pas user de la liberté que nous donne la démocratie ? » Eh bien, comment dire ? Il est une phrase très joliment formulée dans La Vertu d’Égoïsme d’Ayn Rand qui répond parfaitement à cette interrogation : « Personne n’a le droit d’imposer une obligation non choisie, un devoir non récompensé ou une servitude involontaire aux autres. Il ne peut exister un quelconque droit à asservir. » Non, la démocratie n’est pas la liberté car asservir quiconque n’est pas un droit.

Rien ne saurait légitimer que quelqu’un me vole et me mette en esclavage, qu’il soit mon voisin ou 99,9% de la population. « Et pourquoi donc ? La liberté de voter, n’est-ce pas une liberté collective, une manière de montrer ce qu’est l’intérêt général ? » Sophisme, quand tu nous tiens… Encore une fois, non. Pour la simple et bonne raison que le terme de liberté collective est un oxymore. Les libertés collectives n’existent pas, un droit ne pouvant être que purement individuel, et ne pouvant être mis en application que par son détenteur. Seul l’individu peut exercer sa liberté, et non pas la masse, qui, lorsqu’elle pense en tant que masse, est bien plus féroce et moins paisible.

« Comment ça, une liberté ne saurait être collective ? Mais si je ne vote pas afin que mon voisin qui est pauvre puisse être aidé, qui le fera ? » Eh bien, si vous étiez réellement soucieux des plus démunis, pourquoi ne les aidez-vous pas vous-même, individuellement ? N’est-ce donc pas « l’intérêt général » qui vous intéresse ? Pourquoi forcer quelqu’un à faire ce qu’il ne souhaite pas (ou ce qu’il souhaite faire d’ailleurs, mais d’une autre manière) ? Car sinon il serait égoïste ? Et qu’il faut le contraindre à ne pas l’être ? L’égoïste est quelqu’un, selon Ayn Rand, qui se caractérise par son indépendance d’esprit. À l’écoute des réflexions de certains, on comprend qu’ils ne sont clairement pas égoïstes puisqu’ils admettent, comme prémisse fondamentale que la violence est la base de toute relation humaine.

« Les libertés fondamentales ne sont pas sujettes au vote public ; une majorité n’a aucun droit de légiférer sur les droits d’une minorité ; la fonction politique des droits est précisément de protéger les minorités de l’oppression des majorités, et la plus petite minorité sur terre est l’individu. » — Ayn Rand.

« La violence ? Mais c’est ridicule. On leur laisse le choix pour voter. » La violence ? Oui, la violence. Voilà ce que nous pouvons lire ici : « Un chrétien américain a déposé en toute légalité une initiative visant l’autorisation de tuer gays et lesbiennes sans autre forme de procès. » Imaginez que cette loi soit votée et approuvée par une majorité de personne. Cela rendrait-il cet acte plus légitime ? Je vous laisse deviner. On peut qualifier caricatural mon exemple, mais une prémisse reste une prémisse, et il n’y a pas de nuance entre prémisse. Le choix ? Mais quel choix ? Celui de mon maître pendant x années ? Dieu m’en préserve, quitte à être enchaîné, je préfère clairement montrer que je n’y consens que moyennement. Voilà l’essentiel ! Le consentement ! Tout le monde évoque par exemple le consentement à l’impôt. Et tout le monde, par exemple, explique que mieux vaut vivre en démocratie qu’en monarchie (je ne suis pas monarchiste, je présente un état de fait).

Je dirais l’inverse. Prenons au départ une monarchie et une démocratie ayant le même niveau de développement et le même taux très faible de prélèvements ; les deux pays décident d’augmenter les impôts. Chacun sait très bien que le roi va s’en servir à son bénéfice personnel, ou pour augmenter le nombre de privilégiés et appauvrir tous les autres. La révolte ne tarde donc pas à gronder. Dans le second pays, la situation est plus timorée, oserais-je dire. Chacun se renfrogne, mais admet que c’est dans l’intérêt général. Et puis, que risquons-nous ? Nous voterons pour quelqu’un de différent dans quelques années. Cette personne ne sera pas éternellement au pouvoir. Non, mais l’État sera éternellement présent, et croîtra au fil des ans. Voilà deux situations : l’une où le vol est patent, et la seconde où on imagine pouvoir y mettre un terme en votant pour un autre maître.

Oui, la démocratie est le jeu des dupes. Elle endort les esprits, et ses défenseurs susurrent à nos oreilles : « Vénérez-nous, nous qui vous avons donné la possibilité d’asservir votre voisin. Vous êtes libres. Enfin, croyez-le. Nous ne demandons que cela. »

Voter n’est pas un droit. Voilà ce qu’est un droit :

« Les droits sont des principes moraux qui protègent la liberté d’action de l’homme, mais qui n’imposent aucune obligation aux autres hommes. » — Ayn Rand.

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  • Concentration des pouvoirs, voila ce à quoi mène le découpage ( regroupement ) des ex-cantons, alors que l’on pouvait avoir deux représentants avec des opinions représentativesdifférentes sur deux territoires, le fait de regrouper ces deux territoires conduit à n’avoir plus que deux élus condamnés à faire la même politique que celle de la tête de liste…
    Si la démocratie s’en sort indemne, quel miracle !

  • Le soit-disant « intérêt général » se transforme inévitablement en l’intérêt d’une faction par le jeu de la démocratie, puis que cet intérêt général est lui même mis au vote.

    Je passerai sur le fait qu’il ne représente même pas la plupart du temps l’intérêt de la majorité. Mais il faut quand même bien dire que « l’intérêt général » est le pire des sophismes inventés en politique.

    Il est bien sur impossible de déterminer un intérêt « universel » que chacun reconnaîtrait sans exception. Même la loi fondamentale « tu ne tuera point » ne pourrait obtenir une unanimité. Il faut donc se rendre à l’évidence : la loi exclut ceux qui ne l’approuvent pas, et son application envers ceux qui ne l’approuvent pas est pure violence étrangère à l’esprit de la loi (on ne peut théoriquement reprocher à quelqu’un d’enfreindre une règle qu’il n’a pas acceptée).

    L’accumulation des lois et l’augmentation du pouvoir de l’état crée et amplifie les clivages dans la société. Au final, c’est la démocratie qui perd son sens car l’abus de pouvoir et la multiplication des lois dénature la loi.

    Pour moi, la montée des extrémismes, la radicalisation des positions et la fragmentation des partis politiques n’est pas étrangère à la multiplication des abus de pouvoir : si on ne se reconnaît plus dans la loi et la société, pourquoi chercher un consensus. Et on a multiplié et on continue à multiplier les clivages et à ignorer les vraies questions que se posent les citoyens : on va au mur !

  • Encore un article anti-démocratie d’un type qui croit que la monarchie élective française en est une.

    Demo=peuple
    Cratie=pouvoir

    Le peuple suisse vote les lois, il a le pouvoir, en France on ne peut que choisir entre le roi ou son frère, aucun pouvoir.

  • Churchill disait :
    « La démocratie est le pire système, mais c’est le seul ».

    Tu critiques la démocratie, mais tu proposes quoi à la place ?

    Un système de pouvoir est censé poser des bases de liberté délimitées pour chacun afin de pouvoir exercer une activité. Tout comme un système d’exploitation alloue de la mémoire à chaque programme par exemple.

    Toi tu ne fais que brailler et vociférer dans ton article.
    Soit, mais alors explique-donc comment les choses DEVRAIENT être.

    Parce que c’est ÇA faire du nivellement par le haut.

    S’il s’agit juste de vomir sa bile, je peux le faire mieux que toi et que tous les rédacteurs de Contrepoint réunis.

    Mais dans ce cas ce journal finira comme Charlie Hebdo : ignoré et au bord de la faillite, réduit à devoir choquer pour s’attirer l’attention des extrémistes qui lui correspondent.

  • Les élection provoquent souvent florilèges d’articles assez navrants où l’on voit proliférer des pensées aussi anti-libérales que le socialisme.

    Faut ouvrir les yeux : le libéralisme n’est possible QUE dans un système démocratique.

    Le vrai problème de notre pays n’est pas le principe de démocratie, mais sa mise en application bourrée de failles et la servitude volontaire des GENS.

    Nos failles principales sont :
    – La sécu
    – Le cumul des mandats
    – Le statut des médias (qui manipulent la population)
    – L’Europe (qui verrouille tout)

    Ce sont les GENS le problème.
    Pas le système.

    Le but d’un système n’est pas de prendre La bonne direction, mais de permettre à une population de prendre une direction souhaitée en majorité, ce qui évite de tout mettre entre les mains d’un seul.

    TOUS les systèmes où l’on centralise le pouvoir échouent (TOUS les empires, TOUTES les monarchies absolues, TOUTES les dictatures).

    Notre République a besoin d’une MISE À JOUR, pas d’une révolution.

    Et cette mise à jour passe par une grande souffrance et une mort amplement méritée d’une grande partie de notre population pour leur caractère « je veux vivre dans mon coin ».

    Chercher à changer le système sans que ça vienne de sa population ne sera qu’un lamentable retour en arrière.

    • Et oui la prochaine fois ce sera une déculottée pour la Droite, en fait l’électorat majoritairement est au centre et selon la gite vire à gauche ou à droite

  • Exemple concret pour reprendre le cas de l’anti-gay des USA :

    Il propose sa mesure anti-gay.
    Et bien oui, si la majorité de la population l’accepte, on aura une nation qui fait un choix contestable.

    Mais il est BEAUCOUP moins probable que ce vote soit approuvé s’il y a des millions de personnes qui votent que si tout est laissé entre les mains d’un seul.

    Les population peuvent se tromper, mais c’est très rare. Alors que les puissents, eux, se trompent souvent.

    Regarde l’exemple des nazis : Hitler n’a jamais été élu, il a été placé au pouvoir par une poignée d’industriels.

    • La démocratie n’est réelle que quand le peuple vote les lois, sinon ça fini immanquablement par une oligarchie inamovible qui présente un petit choix de chefs corporatistes.

      Référendums, initiative populaire, vote sur les impôts, les dépenses, la France aurait réformé depuis longtemps et ce porterait comme un charme.

      600 votations en suisse depuis 30 ans, chômage des jeunes 3.6% dette 40%, salaire médian 5000 euro.
      4 référendums en France depuis 30 ans, chômage des jeunes 24% dette 100%, salaire médian 1675 euro.

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