Charlie, l’agneau et le bouc

C’est à un terrorisme mental qu’on a affaire, tout autant du côté des pays arabes musulmans que du côté occidental.

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Charlie, l’agneau et le bouc

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 14 janvier 2015
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Par Farhat Othman.

Agnus dei credits Mary Arsch (licence creative commons)

Avec la fin des auteurs de l’odieux attentat ayant décimé la rédaction de Charlie Hebdo, on est en droit de s’interroger sur la théorie du complot qui n’a pas manqué de surgir et faire florès dès les détails connus de l’horrible crime. Et la question classique d’être inévitable : à qui profite le crime ?

Théorie du bouc émissaire

En la matière, une telle question pourrait renvoyer à la théorie du bouc émissaire, le pharmakos de la Grèce antique et le bouc du judaïsme porteur des péchés d’Israël, donnant par la suite la thématique dans le christianisme de l’agneau immolé, expiant les péchés.

Charlie serait ainsi cet agneau chrétien et l’islam le bouc judaïque. Par le sacrifice de la rédaction du premier, l’horrible geste des adeptes du second, tous les crimes qui font mal à l’Occident, altérant sa civilisation, hâtant son déclin, se trouvent représentativement accumulés sur cette religion assez coupable déjà d’avoir enfanté Daech, incarnation absolue du mal.

Pour certains, Charlie ne serait donc pas exempt de reproches, coupable même de ce péché véniel de manier à merveille l’esprit coquin et l’impertinence comme un art ; mais l’islam responsable de sa mort assume le péché mortel par excellence.

Charlie avait des ennemis

Ce n’est un secret pour personne, Charlie Hebdo n’était que toléré par certains, supportant de moins en moins son esprit caustique, trouvant que sa rédaction dépassait les limites, ne se reconnaissant aucune ligne rouge, assumant mal qu’elle incarne le principe du droit à l’effronterie en démocratie sans la moindre restriction.

Car même en démocratie ancienne et bien établie, on assiste de plus en plus à la mise en place progressive d’une loi d’airain, gagnant à chaque crise majeure, déclenchant ce rite piaculaire ou de deuil dont parlait Durkheim, qui permet à la collectivité de se ressouder à l’occasion de catastrophe. Or, cela se fait immanquablement aujourd’hui, en notre temps des contradictions, autour de ce qui est de nature à faire sauter en éclats ce qui gardait unie la collectivité, ses différences assumées qui laissent place à une autre constante anthropologique, celle de la recherche de bouc émissaire.

Charlie trahi ?

Cette loi d’airain gagnant du terrain à chaque événement majeur est la doxa bien-pensante, le politiquement correct. Aussi, bien sûr, pour certains, la catastrophe de l’attentat contre Charlie est du bain béni, notamment parmi les ennemis des valeurs pour lesquelles militait le journal. Et il l’est d’autant plus qu’on a trouvé pour réaliser le crapuleux forfait les mercenaires adéquats en mesure de faire à la fois charpie de Charlie et de l’islam.

Tout s’est passé, en somme, comme si l’on était aux jeux du cirque avec un spectacle assuré par deux gladiateurs. Assurément héros du jour, choyés par leurs écuries et applaudis par les spectateurs, ils n’échappaient pas moins à leur condition et s’entretuent pour, au final, que la vie du survivant dépende du bon vouloir du prince.

Dans ce qui deviendra certainement l’affaire Charlie, les gladiateurs n’ayant pas eu la vie sauve ne peuvent plus témoigner, lever éventuellement le voile sur leurs réelles motivations, celles de leurs commanditaires ou des manipulations dont ils ont fait l’objet, au-delà du convenu qui aurait été soigneusement ébruité.

Le terrorisme est pluriel

On l’a toujours dit : le terrorisme ne peut s’écrire qu’au pluriel, étant une nébuleuse amalgamant tout et son contraire. Les terroristes de Charlie Hebdo ne sont qu’en apparence musulmans, puisque la majorité des fidèles de l’islam les rejette. Ils n’ont pas agi pour défendre cette foi non plus, les plus compréhensives des motivations supposées de leur horrible acte attestant qu’ils ont été au-delà de l’éthique islamique.

Au mieux, donc, ils n’ont fait que relever de cette terrible confusion des valeurs en islam qui amène les plus faibles, d’esprit à défaut de sentiment spirituel, à verser dans l’innommable. Or, le plus souvent, il s’agit d’une faune misérable psychologiquement, aux abois socialement, la plus facilement influençable, et concomitamment manipulable par tous ceux qui ont intérêt à ce que l’islam et les musulmans, à travers Charlie aujourd’hui, soient désignés à une vindicte populaire propice à justifier ce qui est injustifiable en temps normal.

L’islam est bien en cause

Malgré tout, l’islam engage sa responsabilité. Si la foi islamique en général doit être mise hors de cause, une certaine lecture de l’islam doit être dénoncée, celle qui se retrouve dans la plupart des législations des pays arabes et musulmans, même les moins intégristes, comme la Tunisie ou le Maroc.

On le vérifie régulièrement. En Égypte où l’on harcèle les homosexuels, interdit un film de grand spectacle comme Exodus. Au Maroc où ce même film n’est autorisé que censuré, où le festival d’un grand soufi est l’occasion de faire la chasse aux pèlerins venus faire l’amour et non la guerre. En Mauritanie où l’on condamne à mort pour apostasie pour un article anodin parlant moins de religion que d’injustice sociale. En Arabie Saoudite où on met à mort les homosexuels, où on emprisonne et on flagelle pour le simple tort d’animer un blog.

On pourrait encore évoquer la Tunisie qui ruine la vie de jeunes juste fautifs d’avoir fumé un joint, le Maroc encore, ou l’Algérie où le simple fait de manger en public durant le ramadan est passible de prison. Et pourrait-on oublier le véritable apartheid dont font l’objet les femmes en Arabie Saoudite où elles sont interdites même de conduite d’automobile ? Et doit-on parler des pays qui mettent à mort les homosexuels comme l’Iran ou l’Arabie saoudite ?

Un tel islam de la honte est certes moins conforme au dogme qu’à une certaine lecture déformée et caricaturale héritée du passé et toujours en vigueur ; or, il est bien plus répandu qu’on ne le croit et, pour certaines questions, quasiment généralisé. Il est ainsi coupable de production de jeunes dogmatiques, à la psychologie friable, aux horizons bornés, facilement manipulables par ceux qui versent dans la haine et la terreur, qu’ils se réclament comme eux de l’islam ou qu’ils le combattent au nom d’une autre idéologie, religieuse ou profane.

L’Occident est aussi coupable

Qu’on ne se leurre donc pas ; tous les pays arabes musulmans ont leurs lois scélérates, prétendant relever de l’islam alors qu’elles le violent telles celles réprimant l’homosexualité ou l’apostasie, nullement pénalisées en islam pur, introduites par les jurisconsultes musulmans influencés par la tradition judéo-chrétienne de l’époque.

De cela, l’Occident est bel et bien au courant et s’en accommode parfaitement, une telle décadence chez les musulmans assurant sa domination sur l’imaginaire arabe musulman, perpétuant la dépendance des esprits de son modèle supposé parfait.

Or, cette domination ne serait plus totale si elle devait subir la concurrence d’arsenaux juridiques qui ne soient plus liberticides, risquant d’en arriver à rappeler les Occidentaux à leurs devoirs éthiques, en matière de droits de l’Homme, par exemple, comme en termes de libre circulation humaine sacrifiée sur l’autel de celle des marchandises.

On les voit ainsi ne rien faire de concret pour obtenir, au moins des autorités des pays amis qu’elles abolissent leurs lois scélérates, ce terreau pour intégristes puisque de telles lois conditionnent les jeunes, les faisant élever dans une culture de haine et d’exclusion et non de droits et de libertés. Or, de cela, les Occidentaux pourraient bien s’acquitter d’autant mieux que les dirigeants de ces pays sont le plus souvent mis en place grâce à leur propre lobbying pour le service de leurs intérêts.

Terrorisme mental d’un paradigme fini

C’est donc à un terrorisme mental qu’on a affaire, tout autant du côté des pays arabes musulmans que du côté occidental ; et il est déjà là, mais on ne veut pas l’admettre, dans le droit positif des uns et des autres qui conditionne partout les esprits.

Si c’est assez évident du côté islamique avec les lois liberticides supposées d’inspiration islamique ci-dessus évoquées, il ne l’est pas moins en un Occident qui est le produit d’une tradition religieuse. Celle-ci a gardé, pour ceux qui n’y prennent pas garde, une haine ancienne pour une foi venue contester son hégémonie, détournant d’elle des fidèles, se prétendant, suprême affront, être la lecture authentique de la foi d’Abraham.

C’est un tel terrorisme, affublé de considérations politiques ou économiques qui explique le prétendu conflit des cultures et des civilisations chez certains, nourrissant ce qui pourrait se révéler être des croisades postmodernes.

Au vrai, ce n’est que la manifestation d’un paradigme saturé, celui qui avait fait les beaux jours de la Modernité occidentale dont les concepts sont désormais vidés de sens. Car un nouveau paradigme est en gestation, rompant fatalement avec un monde fini pour la naissance d’un autre, la fin de l’un se manifestant par une faim de l’autre ; et elle est pour l’instant anthropophage pour cause de famine de justice en un monde cruel à force d’injustices.

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  • Pour une fois je suis en accord avec vous sur de nombreux points.

    Que pensez-vous d’une réécriture du coran? Car même si je suis d’accord que c’est dans les textes autour du coran que l’on trouve des choses pas belles, j’en trouve aussi dans le coran.

    En tant que mécréant, je suis heurté par la caricature que l’on fait des incroyants et des solutions que le texte évoque et propose.

    En somme, si je voulais rechercher le conflit frontal, je trouverais dans le coran des passages qui me permettent de justifier des actes ignobles.
    N’est-il pas le temps que ce texte se réforme ?

    • « réécrire le Coran »… c’est comme réécrire l’histoire hors contexte et donc de façon totalement anachronique. Les livres saints sont des livres d’histoire pour les croyants, si tu le réécris aujourd’hui, ca serait mettre dans le contexte d’aujourd’hui, une histoire passée il y a des milliers d’années.
      C’est comme si on disait que les populations blanches étaient des demeurés racistes suprématistes à l’époque de l’esclavage des noirs… ce n’a aucun sens, les populations ont cru au dogme répandu qu’il existait des races supérieures et inférieures. Aujourd’hui nous avons des taches qui resteront indélébiles dans 300 ans, ou nos petits enfants, nous prendrons pour des malades mentaux avec certaines us et coutumes d’aujourd’hui.
      Bref on ne réécrit pas l’histoire, par contre c’est au role du professeur d’expliquer aux jeunes dans quel contexte les blancs ont rendu l’esclavage possible… et bien c’est aux pretres, aux imams et aux rabbins de faire comprendre aux croyants le contexte de l’époque et certainement pas a l’histoire d’etre réécrite.

      • Çà a pourtant été fait souvent dans l’histoire et sans poser trop de problème, de réécrire des livres saints. Ces bouquins n’ont rien d’historique de toute manière, que cela plaise aux croyants ou non.

        • Si ! Ces bouquins sont historiques pour les croyants, comme les livres d’histoire le sont pour les non-croyants comme moi. Mais autant j’émet de serieux doutes sur les récits des livres saints, autant j’émet autant de doute sur nos livres d’histoire, a partir du moment ou l’histoire est raconté par des hommes, l’histoire est forcément biaisé et orienté…
          Pour la réécriture, non il n’y a eu aucune réécriture de la bible originelle qui est l’ancien testament. Les juifs et les chrétiens se partagent le meme livre, ensuite viennent les interpretations contemporaines de ses textes avec la Torah (Talmud pour l’oral) pour les juifs et le Nouveau testament pour les chretiens… les musulmans ne reconnaissant pas la bible comme vraiment significative car écrite par des juifs et des chretiens, donc forcément orienté.

          Bref non ni le nouveau testament, ni la Torah ne sont des réécritures de la Bible, ils sont juste des écrits d’interprétation des textes par rapport au monde contemporain… (c’est un peu une critique anachronique de textes en gros) D’ou les limites de la croyance, vu que les juifs et les chretines ne devraient se baser uniquement sur le premier testament et non pas sur des interpretations contemporaine. Pour les musulmans, le Coran est, on peut le dire, leur Bible a eux, vue que le premier testament n’était pas écrit par eux.

        • bonjour Moi,ce d’autant que les religions sont présentées comme vérités révélées et certitudes absolues alors qu’elles reposent uniquement sur des textes religieux sans crédibilité historique .

          • Ce sont les athées qui ne voient dans les religions que vérités révélées et certitudes absolues.

            « La vérité vous rendra libres », libre : pas enchainé.

            Il faut une sacré dose de narcissisme pervers pour en déduire que cela parle de vérités révélées et de certitudes absolues.

            • Vous pouvez réécrire ça en des termes qu’on peut comprendre? Je ne vois pas du tou comment vous passez de:

              « « La vérité vous rendra libres », libre : pas enchainé. »

              à

              « Il faut une sacré dose de narcissisme pervers pour en déduire que cela parle de vérités révélées et de certitudes absolues. »

              Et je ne vois pas en quoi ça constitut une réponse à mon intervention ou à celle de vielle couare.

              • Euh … j’ai été un peu vite, ce texte a lui seul a fait couler des océans d’encre …

                Jean 8 31-33 http://saintebible.com/john/8-32.htm

                Mon interprétation (mais débat ouvert) : la foi conduit à la vérité, qui conduit à la liberté.

                La religion ne révèle rien, c’est la foi qui révèle la vérité. Il faut croire pour connaitre la vérité. Ce qui si on suit la théorie de Locke sur l’acquisition de la connaissance est une évidence : pour comprendre le réel, il faut d’abord croire que le réel existe, le réel permet avec la raison de déterminer la (une?) vérité. La foi conduit à la raison. Si on ne croit pas que le réel existe, la vérité raisonnée n’a pas de sens.

                Les certitudes ne sont jamais absolues : la vérité conduit à la liberté, liberté qui permet de transgresser, de ne pas suivre les lois. La raison conduit à l’établissement de lois, donc si il existait une vérité absolue, il existerait des lois absolues, donc aucune liberté.

                Les rationalistes et matérialistes de tout poil ont attaqué ce texte en prétendant que la promesse était fallacieuse, qu’elle n’était ni vraie ni possible et que la raison pure ne pouvait prouver cela. Ce qui est un sophisme qui n’a de sens que si l’on envisage une perversité dans le texte, c’est à dire qu’il dit le contraire de ce qui est écrit. On en revient à un problème de foi : croire que le texte doit être lu dans le sens qu’il indique ou dans un sens pervers.

                En gros, les rationalistes athée, persuadé qu’il existe une vérité absolue, en ont déduit que les religions prétendaient la révéler et que cette prétention était fallacieuse.

                Alors que les théologiens chrétiens en ont déduit qu’il n’existait aucune vérité absolue sur terre, que l’on ne peut que l’approcher (asymptotiquement dirait-on maintenant) par la foi, la raison et la liberté, qui ne peuvent que réduire le doute (que l’on connaitra toujours, mais c’est un autre texte)

                Saint Augustin : les pensées de Dieu ne sont pas, de près ou de loin, les pensées des hommes

                J’espère que c’est clair et débat ouvert 🙂

                • Ah oui, débat passionnant en effet. Merci Stéphane. Le libre arbitre est un point central de la théologie chrétienne. Celui qui croit vraiment le fait librement. S’il se déclare croyant sous la pression sociale ou l’injonction du clergé, alors son engagement ne vaut pas grand chose. Contrairement à ce qu’on entend souvent, la foi n’est pas un don, ce n’est pas une révélation qui s’impose au croyant. C’est le croyant qui *décide* de faire confiance à Dieu.

                  • Pour faire un raccourci très rapide de « la foi conduit à la vérité, qui conduit à la liberté. » : la foi conduit aux caricatures de Charlie Hebdo … ce qui à mon avis aurait fait hurler Charlie (et pas qu’eux) … et qui illustre bien que c’est le croyant qui « décide » de faire confiance à Dieu … ou pas

                    🙂

                • « J’espère que c’est clair et débat ouvert 🙂 »

                  J’y verse alors rien moins que l’épître aux Galates, de l’apôtre Paul, qui se coltinait déjà tout ça il y a 2.000 ans. On y trouve entra autres :

                   » C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. »

                • La foi conduit à la vérité ?

                  LOL !

                  La science à la rigueur…. Votre vision est très manichéenne. C’est typique de la pensée religieuse. Les rationalistes athée ne vous disent pas qu’il existe une vérité absolue, un peu d’épistémologie et non de théologie seulement ferait du bien.
                  L’homme est contradictoire et remplis de conflit.

                  Les livres saints ne sont pas des livres d’histoire mais de récits voir de légendes.
                  Ce sont des mythes au sens noble du terme.

                  • Je ne parle pas de livres saints, mais de leur interprétation faite depuis 2000 ans, c’est cette interprétation qui a de l’importance, se sont les travaux philosophiques et théologiques qui ont découlé de l’Eglise qui fondent la religion chrétienne, pas les livres lus au pied de la lettre.

                    L’interprétation du texte que je vous ait donné a fait comme je vous l’ai dit couler beaucoup d’encre.

                    Pourquoi décideriez vous que la science et la philosophie peuvent et doivent se construire par accumulations successives et pas la religion ? La religion chrétienne n’a jamais dit qu’elle se figeait dans un livre, elle a d’ailleurs été une des premières (sinon la seule) religion à spécifier le contraire dès le début : la création de l’Eglise est l’élément déterminant des Evangiles : le Christ est mort et l’Eglise est vivante, le Christ restera vivant à travers l’Eglise.

                    L’Eglise ne rejette pas du tout la raison, la science et la philosophie, même si je suis entièrement d’accord, elle a fait preuve à certain moments d’obscurantisme, en grande partie quand elle s’est retourné vers les livres saints et une vision figée des choses. Enfin, parfois d’elle même, parfois contrainte et forcée, l’Eglise a toujours évoluée.

                    Le manichéisme est une hérésie – Augustin d’Hippone
                    La philosophie d’Aristote a été en grande partie intégrée dans l’Eglise et le lien entre foi et raison a été étudié par Thomas d’Aquin.

                    Si vous voulez avoir la dernière position en date de l’Eglise sur le sujet :
                    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fides_et_ratio

                    Je ne me suis permis qu’une vulgarisation en quelques lignes (deux lignes à l’origine), me focalisant sur la foi dans une approche théologique, celle qui a conduit à la position actuelle :

                    « La foi et la raison sont comme deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. »

              • Pour compléter, Lenoir dans « Le Christ Philosophe » a assez bien expliqué comment les textes du nouveau testament ont été rédigés, à la fois avec une dimension religieuse, historique, politique mais surtout philosophique, dimension qui a été privilégiée et décryptée au fil du temps et qui a été un élément important dans l’essor de l’occident et les Lumières.

    • Il n’y a pas besoin de réécrire les textes : il faut les relativiser, leur donner un éclairage nouveau et consensuel.

      C’est ce qu’à fait l’Eglise depuis 2 000 ans, clairement pas assez vite ni assez, mais cette tâche est super compliquée et c’est souvent passée dans la douleur, voire la violence.

      L’Islam manque cruellement de ses Ambroise de Milan, Augustin d’Hippone (qui était berbère), Saint Thomas d’Aquin … et de l’organisation de synodes et conciles.

      Le mouvement actuel qui tente à essayer de le faire rentrer de force dans la boite carrée étroite de la Doxa bien-pensante occidentale laïque, ne peut que radicaliser les plus fanatiques et pousser les modérés au désespoir et à l’assistanat.

      Il en est pour les religions comme pour l’économie : elle ne peut se résumer à un texte juridique.

      •  » l’islam manque cruellement de ses ambroise de milan …  »

        oui, et de ses joseph fouché, abbé sieyes …

      • On peut dire que le temps fait le travail, et même chez les chrétiens 2000 ans après la mort de Jésus Christ, les débats sur le sexe des anges ont encore lieu. Après, repousser la réforme sine die pour cause de crises à venir probables (elles seront violentes en cas de tentatives de réformes, de conciles, de synodes), est comme refuser de changer les organisations littorales en pariant que le prochain tsunami ne sera pas pour nous. Statistiquement selon les théoriciens, l’inaction n’est pas pire que la prévention. Après, la nature, même l’humaine, nous dicte ses lois.

        Nombre de réformateurs religieux et scientifiques ont été occis à cause de leur insoumission à la doxa dominante. La pensée unique et son tribunal ne sont pas une invention de la modernité. La réforme se fait toujours au prix du sang.

      • La Bible n’a jamais été réécrite.
        Les religions servent à fixer un absolu anthropologique, pas à suivre la mode.
        Du reste rien ne garantit que la vision actuelle soit meilleure que celle du Christ, sauf à croire au Progrès inéluctable, ce qui est une forme de transcendance.
        Du reste toute anthropologie est une forme de transcendance, car ce qui est absolu n’est pas de ce monde où tout passe.
        Il faut accepter la réalité: Le christianisme est une religion qui a produit la culture occidentale et les principes qui en ont fait le succès: État séculier, société civile, vraie laïcité.
        Le matérialisme a malheureusement produit le socialisme, qui veut réaliser sur terre ce qui n’a de sens que spirituellement, notamment l’égalité. Et le socialisme a pris le pouvoir et détruit notre capital économique et humain. C’est l’islam qui prendra la suite.

        • La Bible n’a jamais été récrite, mais son écriture s’étale sur 1000 ans, de – 8 à + 2 JC.

          Par l’ampleur des traditions hétéroclites, elle a fait l’objet de multiples réformes, controverses, débats, combats, croisades, guerres, réconciliations, conciles, synodes, pardons… Elle a créé la tradition culturelle occidentale en parallèle d’Athènes et Rome, avec elles généré ses bibliothèques et initié ses imprimeries, la diffusion du savoir, même si ce fut un accouchement long et difficile, dont le terme est assez récent ; enfin ontologiquement la société européenne – dont le socialisme dans sa propension naturelle a réécrire l’histoire refuse la genèse pourtant historique – et ses filles comme l’œuf fait la poule qui fait l’œuf. Son droit, ses codes.

          Tragique concurrence et jalousie mortifère de la tradition religieuse qui est restée sur le bord du chemin, n’a pas pris les trains de la modernité car seulement véhiculée le long de la lenteur des chemins désertiques. Quand l’européenne voguait par les flots et surfait sur une société organisée par un maillage territorial étroit. Malgré la résistance à une force de progrès qui avait la faculté de se transformer souvent en force oppressive et tyrannique, en caricature criminelle du message chrétien.

          Au XXè siècle pourtant, malgré de nombreux déboires conjugaux, nait la benjamine de la couvée chrétienne européenne. Son prénom est « psychanalyse », née pour contrer le nihilisme terminal du matérialisme, née comme analyse de l’esprit devenue nécessaire et seule voie de sortie pour évacuer la culpabilité et le mensonge des siècles de barbarie, née aussi inconsciemment pour contrer la doucereuse tentation du néant des machines ou le marxisme sans âme et sans mémoire.

          Au XXIème siècle, pourquoi n’interroge-t-on pas le disciple de l’idéologie sectaire en présence sur les motivations profondes ou superficielles de son refus viscéral face à la méthode cathartique proposée par la psychanalyse ? Beaucoup de chrétiens et de juifs y ont trouvé renouveau spirituel individuel, abandon des vaches sacrées, fin de la causalité criminogène. Y perdrait-il son identité – identité violente et conquérante ? C’est possible.

          La peur du vide.

          • Dans « elle a fait l’objet de multiples réformes, controverses débats, combats, croisades, guerres, réconciliations, conciles synodes, pardons… », il fallait aussi mentionner : « exégèses » (en philologie, étude approfondie et critique d’un texte). Où en est à ce titre la religion incriminée dans son rapport à la double tradition – débats, constats, réformes à proposer ?

            Dans « renouveau spirituel individuel, abandon des vaches sacrées, fin de la causalité criminogène », il fallait aussi mentionner : « sortie des fidélités contraignantes » (Jacques Salomé) et « interrogation introspective individuelle et collective sur les frustrations sexuelles » (à l’origine de tant de meurtres, de comportements et de lois infamantes dans toutes les religions)

            • Intéressant votre opinion!

            • Je vous suis entièrement : l’Eglise est une vieille Dame, qui avance très lentement

              L’exégèse a été assez vite au début, bercée qu’elle était dans le creuset multiculturel de l’Empire Romain, l’Eglise a répondu très vite et sans douleur aux itérations de l’arianisme, du manichéisme, etc…

              Il a fallu attendre le XI° siècle pour que la théologie soit revue à l’aulne de la philosophie d’Aristote, relecture clôturée par Thomas d’Aquin qui conclu le renouveau humaniste et lance les lumières, le libéralisme et le monde moderne.

              Depuis le XVIII°, l’Eglise est ballottée par le mouvement de progrès qu’elle a elle même lancée et essaye difficilement de tenir la barre dans la tourmente, il a fallu le XX° siècle pour qu’elle intègre enfin les travaux des lumières et reconnaisse expressément le bienfondé de la raison.

              Quand à la psychanalyse et aux progrès sur l’étude de l’esprit qui en ont découlé, l’analyse des conflits narcissiques apporte effectivement une lumière supplémentaire et fabuleuse sur les comportements humains, je suis entièrement d’accord. Objet de la mythologie grecque plutôt que de sa philosophie, il semble ironique que Narcisse ait été écarté pour son caractère mythique et non scientifique…

              Combien de temps faudra t’il à l’Eglise pour pratiquer l’Exégèse ? Dur de répondre, mais une chose semble certaine : la pression est très forte pour qu’elle le fasse, entre les questions sexuelles auxquelles elle est pressée de répondre (qui ne sont que le sommet de l’iceberg) et surtout l’analyse de toutes les lectures théologiques et philosophiques diverses qui ont pu être faites depuis 2 000 ans.

              Il est d’ailleurs curieux de remarquer comment les plus impatients et les plus critiques sont justement les rationalistes athées, comme si inconsciemment, ils attendaient que l’Eglise qu’ils rejettent se mette en conformité avec eux et que les deux se rejoignent … mais … assez de psychanalyse 🙂

              • Je disais ailleurs qu’autocritique refondatrice ou athéisme n’étaient pas incompatibles en nos cœurs/esprits – proverbe chinois « L’esprit a beau faire plus de chemin que le cœur, il ne va jamais si loin » – avec l’amour et l’admiration de ce que la religion avait incité à produire : arts, églises, cathédrales, élévation individuelle…

                En nous peuvent se côtoyer sans aucune difficulté les deux « cerveaux ». Après psychanalyse. Pas forcé de s’allonger sur le divan ! Je ne l’ai jamais fait personnellement. J’ai lu, regardé, progressé lentement sur mon chemin. Comme nous tous ici.

              • Mais contrairement à vous, je pense que la « frustration sexuelle », le déséquilibre avec la vie qui peut prospérer en nous dans notre rapport aux autres, avec les femmes qui transmettent la vie » – horrible complexe masculin qui ne sera jamais éteint, même par les voies de l’homosexualité, les tentatives d’homogénéisation par l’androgynie et la théorie du genre – est le cœur – l’essence même – du problème des religions. Sans parler des artéfacts qu’on voudrait évacuer par un revers de manche chez les prélats, les idéologues, les théoriciens.

                La religion semble vouloir glorifier la vie.
                La vie est portée par les femmes.
                La religion tente de détruire, de canaliser, d’amoindrir le « pouvoir » naturel des femmes sur la vie.
                La religion est le fait des hommes, le miroir de leurs pulsions / frustrations / impuissances sexuelles.

                A donner la vie directement ! L’homme glorifie son sexe et sa graine, par la religion et l’expression sociale narcissique.

                Je sais, c’est pas drôle pour nous, les hommes ! Mais c’est fonctionnel comme analyse, dans toutes les religions et sociétés. J’appelais antérieurement à un retour à un animisme serein – adapté au monde moderne, écologie mais pas son versant écologisme vert/rouge marxisme qui n’aime pas la vie non plus -.

                Pourquoi ? Parce que l’animisme respecte les fondamentaux de la vie, ses merveilleux cadeaux, nos enfants, même s’il y puise ses ressources de survie. Il est reconnaissant pour « les cadeaux faits par Gaïa ».
                Les extrémistes de toutes les religions, mes chez les athées, semblent détester la vie.

                Ils s’en tapent.
                Autels du sacrifice pour tous.

                Moloch-Baal !

                • Les hommes n’ont pas le monopole du narcissisme, même si la société et le déficit d’introspection favorisent un déséquilibre, les hommes se sentant moins investis dans la responsabilité de la filiation :

                  « la reconnaissance de la maternité est un acte de raison, celle de la paternité un acte de foi »

                  L’origine de la différence venant à non avis plus dans la façon de se positionner dans son rôle face à la procréation de l’espèce que dans son rôle face à la sexualité, celle-ci n’étant que le moyen pour celle là. Moyen que la nature a particulièrement soigné, c’est vrai.

                  La procréation n’étant qu’une réponse partiellement satisfaisante à la peur du néant, le narcissisme trouve ici toute sa place (l’aspiration envers soi-même, l’ordre, la certitude, la raison … ) ainsi que son origine(l’aspiration vers l’inconnu, le doute, le courage, l’acceptation, la liberté, la foi …)

                  (Petites digressions : La question ‘pourquoi suis-je là’ trouve ici toute sa place et la propension à voir la sexualité à la place de la procréation est un symptôme narcissique : voir sa propre sexualité, à la place de la procréation de l’autre)

                  D’où la morale, la culture, dont la seule raison d’être est de réguler les rapports sociaux entre les hommes : sans régulation des deux faces du narcissisme, il ne reste plus que les instinct animaux, la procréation et la peur du vide.

                  La loi positive (ou le moralisme, l’éthique) n’étant qu’une version raisonnée de la morale qui de privée, devient alors publique.

                  L’animisme est la version 1.0 de la morale, uniquement basé sur la foi et une approche empirique pure, sans développement de la raison.

                  Ce n’est pas la version 0.0.

                  Y retourner n’empêchera pas l’homme de redévelopper une seconde fois ce qu’il a été capable de faire une fois.

                  Nous avons inventé la morale et l’introspection, nous sommes obligé de vivre avec. Alors essayons de faire en sorte que ce soit le moins douloureux possible.

                  Entre la raison pure, le narcissisme total adossé à la morale scientifique (qui débouche sur le nihilisme) et le mystique total adossé à la morale divine (qui débouche sur l’intégrisme) , il y a un juste milieu : la morale personnelle, la responsabilisation des gens, le passage de l’enfant à l’adulte : seule solution qui permette la diversité.

                  La diversité (morale, culturelle, religieuse) est la seule écologie humaine qui vaille, le seul chemin qui permette la continuation de l’espèce. Toutes les espèces ultra spécialisée et non adaptative ont disparu.

                  Le socialisme est un excellent exemple d’uniformité (de tentative de régulation de la morale pour permettre artificiellement le vive ensemble).

                  Toutes les utopies prônent l’uniformité, le modèle social idéal, toutes les utopies sont délétères.

                  Le libéralisme ne sait pas en quoi la diversité de demain sera faite, mais il tente de la favoriser, par la liberté, l’approche à la fois empirique et raisonnée, la raison et la foi.

                  • « Le symptôme narcissique dans la propension à voir la sexualité à la place de la procréation ».

                    Je crois que c’est plus simple, en tout cas c’est ma sensation : le droit naturel va vers la sexualité parce que la sexualité est inscrite dans les gènes plus que dans la conscience. Au départ. Même si la génétique et conscience de soi finissent par fusionner avec le développement du cortex, des méninges, alors que la sexualité était tout d’abord une division cellulaire qui s’est développée par un phénomène réflexe, puis enfin chez l’homme moderne, un acte conscient. .

                    • La procréation dure plusieurs fois 5 secondes dans la vie d’un homme et plusieurs fois 9 mois dans celle d’une femme, ensuite ce n’est plus leur histoire.

                      La sexualité est intimement liée à Narcisse : elle ne fait rien d’autre que de projeter la procréation dans le domaine de l’imaginaire, à renvoyer une image miroir de la peur du néant : le contentement du présent (le plaisir).

                  • Sur le fond, j’abonde dans votre analyse sur le socialisme, l’uniformisation des comportements et des pensées, de la culture, le rôle néfaste des utopies, la chimère du monde idéal, la réalité inquiétante mais souriante, pleine de promesses (cachées au fond de nous tout simplement) du libéralisme. Je fais les mêmes constats.

                    Les textes religieux rejoignent cette vision de la destinée humaine dans le « Aide toi le ciel t’aidera. »
                    L’humanité creuse son sillon, seule, face à elle-même, sans exemple, sans modèle, à part celui du passé. En s’aidant de l’histoire, elle ne peut avoir peur de l’avenir.

              • « qu’elle intègre enfin les travaux des lumières et reconnaisse expressément le bien fondé de la raison. »
                Rien n’est plus faux.
                Radicalement contraire aux faits.
                L’Église n’a pas été un frein aux progrès de la raison, elle en a été le moteur.
                Vous êtes victime du révisionnisme socialiste.
                Lisez par exemple Historiquement correct (Jean Sévilla); How the catholic church built the Western civilisation, de Tom E Woods donne une liste des penseurs catholiques qui ont porté l’essor de la raison en Occident.

                Mais sans même vous instruire, un peu d’esprit critique suffit à balayer vos préjugés: Si l’essor de la raison s’était fait contre l’Église et avait soustrait l’homme occidental à son influence rétrograde, alors comment aurait-il pu se produire ?
                Ce n’est pas l’Église, mais le socialisme qui est obscurantiste.

                • Ce n’est pas tout à fait faux ni tout à fait vrai quand on constate que les réformateurs sont toujours les promoteurs de la raison quand les intégristes sont les obscurantistes. Dans une même église, une même confession, un même corps (physique ou social) les cellules cancéreuses et les cellules macrophages se côtoient.

                  • Les réformateurs sont les promoteurs de la raison … entièrement faux : les innovations sont issues d’une démarche empirique, quand on ne découvre pas les choses carrément par hasard : on ne fait pas du neuf avec du vieux.

                    La raison vient ensuite, pour échanger, communiquer, comprendre les innovations, qui d’empiriques deviennent rationnelles.

                    Encore un sophisme rationaliste : la raison ne crée rien du tout.

                • Jean Sévilla est une analyse majuscule de notre monde contemporain depuis la guerre, depuis le début du XXème siècle. Il est banni, proscris, vilipendé ; il est si précis, si historiquement implacable. On comprend pourquoi, il dérange tout le discours politiquement correct, le Landerneau de toute la pensée unique. Il est complémentaire dans son analyse de celle des autres pourfendeurs de mythes constructivistes. Je n’ai pas trouvé d’interprétations et de faits historiquement faux dans sa démarche et son analyse.

                • Ce que je voulais dire c’est que si elle en a été le moteur presque exclusif du XI° au XV° siècle et que les choses ont été plus compliquées ensuite, entre les guerres de religions et l’obscurantisme socialiste.

                  La reconnaissance explicite de l’équilibre entre foi et raison date de 1998

                  http://fr.wikipedia.org/wiki/Fides_et_ratio

                  Sur le rôle moteur de l’Eglise dans le développement de la civilisation actuelle et l’obscurantisme du socialisme : vous prêchez un converti.

  • Le clivage profond n’est-il pas entre ceux qui croient que « le Royaume n’est pas de ce monde » (même avec des mots différents, que l’homme n’est pas sa source et sa fin et qu’il y a quelque part une transcendance) et les constructivistes qui voient la société idéale comme l’accomplissement de leurs idéologies ? Malgré leur revendication religieuse, les islamistes font, à mon avis, partie de la seconde catégorie.

    • Entièrement d’accord : les pragmatiques qui doutent et les doctrinaires qui affirment avoir raison pour tout.

      « Les cons : ca ose tout. C’est comme cela qu’on les reconnait. »

      • Selon Hannah Arendt dans « Les origines du totalitarisme » : « le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la réalité et des structures sociales, plus qu’un régime fixe. Un mouvement totalitaire est international dans son organisation, universel dans la visée idéologique, planétaire dans ses aspirations politiques ».

      • C’est l’exacte définition du mouvement idéologique en guerre contre l’Europe, du corpus idéologique de référence sur lequel il s’appuie pour avancer en terrain ennemi, de la dialectique (double langage et art de la tromperie) utilisée comme leurre (instrument de contre-mesure utilisé comme auto-défense dans le domaine militaire) entre les tenants des deux traditions interchangeables en fonction de la situation dominante (stratégie de guerre, de conquête et de soumission) ou dominée (paix, sociabilité et tolérance) dans laquelle sont les disciples de la secte. La double stratégie historique a un but unique, semer le chaos jusqu’à ce qu’il cesse, pour que toutes les religions et sociétés du monde appartiennent à son créateur et s’y soumettent.

      • Ne rien faire nous laisse à la merci des éléments.
        Situation pathétique d’un peuple fataliste qui attend la prochaine météorite létale.

  • Ca me rend mal à l’aise. L’auteur semble fantasmé sur un Occident unique et monolithique comme certains en Occident font cette même erreur de jugement sur un Islam qui ne peut qu’être lui aussi un peuple, une civilisation, une religion réduit à un seul objet.

    • J’ai la même réflexion.

    • Idem : que ces gens ont du mal à admettre la différence comme richesse, ils ne rêvent que d’un monde uniforme, lisse, parfait.

      Ca me fait penser aux gamins qui font de la peinture : ils mélangent toutes les couleurs et finissent pas peindre la feuille en marron verdâtre caca d’oie.

  • Relativisme + Tour de Babel = Cheval de Troie

  • Farhat Othman: « … un Occident qui est le produit d’une tradition religieuse. Celle-ci a gardé, pour ceux qui n’y prennent pas garde, une haine ancienne pour une foi venue contester son hégémonie, détournant d’elle des fidèles, se prétendant, suprême affront, être la lecture authentique de la foi d’Abraham. »

    Je suppose que par « tradition religieuse » vous voulez pointer le christianisme.

    Certes, les chrétiens attentifs n’oublient pas les martyrs comme sainte Flora, les esclaves comme Joséphine Bakita, l’occupation de l’Espagne, de la Grèce etc. Quelques chrétiens éveillés des pays occidentaux savent aussi qu’aujourd’hui même la foi chrétienne conteste – par sa seule existence pacifique et persécutée dans les pays à majorité musulmane – l’hégémonie de l’Islam, détournant de lui des fidèles, se prétendant, suprême affront, être la lecture authentique de la foi d’Abraham.

    Mais de haine, point. De la peur, peut-être: puisse l’amour de Jésus nous en guérir!

    De haine, point. Car seul l’amour sauve le monde.

    Si haine il y a, il faut aller la chercher dans d’autres religions: le socialisme, l’étatisme, le collectivisme, le nationalisme…

  • Il est trop facile de prétendre que l’Occident soit aussi coupable.
    D’abord, l’Occident n’est ni unique ni uni.
    Ensuite toute tentative d’influence est immédiatement dénoncée comme intolérable néo-colonialisme ou impérialisme spirituel.
    C’est à ceux-là même qui vivent avec et dans leur croyances religieuses de mettre en cause les interprétations qu’ils en font.
    Ça a pris des siècles à la chrétienté et il n’est pas sûr que ce soit fini. Il y a des catho intégristes et aussi maintenant des ultra protestants qui sont presque aussi zinzins que les moudjahidines.
    Pourtant il y a des lueurs d’espoir. Tel par exemple le discours de Nouvel-an du président égyptien aux docteurs de la fois de l’université Al-Ahzar.
    Détails à ce sujet: http://blog.mr-int.ch/?p=1572&lang=fr

    • Je trouve personnellement très dangereux pour la société de voir des gens se balader en plein Jardin du Luxembourg arborant un tee shirt rose sur lequel est dessiné un père, une mère et deux enfants. Il y a comme une haine du « vivre ensemble », de la transmission des valeurs par le socialisme et la seule culture autorisée. Par opposition, rien de plus pacifique que de voir nos jeunes arborer le tee shirt d’un Guevara fumeur de Havane ayant organisé des treks consensuels en Amérique Centrale. Par contre, mais il faudrait être extrêmement pinailleur, la seule chose qu’on pourrait reprocher à ce dernier symbole serait l’apologie du tabagisme.

  • Sur la forme: il faut vraiment s’y prendre à plusieurs fois pour comprendre des formules comme « Charlie serait ainsi cet agneau chrétien et l’islam le bouc judaïque. » (non mais allo quoi, CH serait chrétien? et l’islam serait juif???) Par pitié Farhat Othman, évitez ces formules lyriques qui ne peuvent produire que de la confusion…

    Sur le fond: imputer les déviances de l’Islam à l’occident, au colonialisme et au mercantilisme je trouve que c’est quand même gonflé!

    La France n’a pas a intervenir dans la législation des pays cités dans l’article. Si les lois d’un pays étranger sont injustes , c’est aux citoyens de ce pays de lutter pour les changer. La diplomatie française peut tenter d’influencer leur gouvernement, mais elle ne peut en aucun cas ré-écrire leurs lois.

  • Bonjour Farhat Othman,

    A travers le Souffisme, vous avez le merite de representer cette promotion d’un Islam mystique, intellectuel et appaise, qui est certainement le plus apte au compromis avec l’existence Europeenne d’une ethique post-Chretienne (certains Berberes celebres comme l’immense poete Jean Amrouche etait d’ailleurs de culture Musulmane et de religion Chretienne, ne en Kabylie et mort a Paris en 1962). Mais n’y a t’il pas surtout, dans les attentats de la semaine derniere, l’expression de cette opposition grandissante, en Europe et au Maghreb, entre la pratique d’une religion Musulmane tolerante, populaire surtout, pratiquee par les descendants des populations Maghrebines ayant precedees les empires Arabes et Othomans, et ayant cohabite avec celui-ci pendant plus de 1400 ans, les Berberes, et celle guidee par des interets politiques au durcissment de la religion en tant qu’outil et au pretexte commode a une volonte de conquete territoriale decoulant d’une megalomanie guerriere et machiste (comme en Syrie, au Niger, ou au Soudan) et qui trouve une audience toute naturelle aupres des delinquants Francais d’origine Musulmane qui possedent deja, la ou ils habitent et ou ils ont grandis, une culture de violence (et rien d’autre) qui vient faire echo a ces campagnes, ahurrissantes d’inhumanites, perpetrees au nom de votre religion.

    • L’islam traditionnel en france est dépassé par sa jeunesse. Un imam est souvent un homme sage et finalement est symbole de conservatisme.
      Le jeune à besoin de remettre en question sa situation. Sa crise d’ado le pousse à embrasser la version criminogène de l’islam de papa.
      Dans les yeux du jeune, l’islam à permis à ses parents d’accepter leur condition qu’il juge comme misérable. Il ne veut pas accepter ce futur. Il rejoint l’islam radical.

      • D’accord… Il me reviens une anecdote…
        Dans ma jeunesse d’aucuns ont voulu me faire embrasser d’autres religions (je suis agnostique de formation chrétienne) et j’ai toujours refusé de me rendre dans leurs locaux, mais je les ait invité à me rencontrer dans un lieu NEUTRE… Ils ont toujours refusé !!!!… TOUS
        Dans ma petite jeunesse encore, j’ai demandé à un prêtre qui d’entre les Chrétiens, les Juifs, les Musulmans, les Indous, les Boudhistes, les Grecs, le Romains, Egyptiens (antiques)… avaient le « bon dieu ». Il m’a répondu « Dieu c’est toi. Si tu es bon, si tu aide les bons, si tu loue les bons, dieu est bon. Si tu est mauvais, si tu aide les mauvais, si tu loue les mauvais, dieu est mauvais ».
        Si on me demande un jour en quoi je crois, je répondrai :
        Je crois en un concept qui n’a jamais été démontré, qui n’a jamais été prouvé, que personne n’a jamais vu mais que tout le monde interprète. Certains l’appellent humanité d’autres dieu et d’autres liberté. JLA

  • Le complotisme signale un déni des faits chez celui qui le pratique.

    • Point de complot generalise mais une volonte proselytique qui s’exprime d’une maniere globale.

      Lisez le rapport des renseignements generaux, presente au parlement des 1995, sur la question du foulard et sur la pratique de la religion Musulmane en France, et allez verifier d’autre part d’ou vient l’argent qui finance la construction des nouvelles mosquees en Afrique et en Europe, et quelle version de la religion Musulmane est enseignee dans ces mosquees.

      Je n’ai jamais parle d’un complot, mais d’une volonte, proselytique d’une part, de la part des promoteurs de cette interpretation rigide des textes, et politique par ailleurs, de la part de ceux qui en Syrie, au Niger et au Soudan pretendent acceder au pouvoir par la force, pour des raisons presentees comme religieuses (et qui le sont sans doute aussi comme un catalyseur) lorsqu’ils sont a l’evidence egalement motivees par l’interet personnel et la soif du pouvoir.

  • Merci Farhat Othman de donner un point de vue argumenté qui a été l’objet de commentaires raisonnés. Je ne supporte pas cette ambiance actuelle où on nous somme d’etre Charlie d’etre dans le sentiment et pas dans l’analyse, et je viens de lire que Delfeil de Ton s’en prend à l’attitude de Charb. Hum de beaux débats en perspective,ira-t-on a envisager d’assumer des risques quand on manie l’insulte et le provoc à l’égard des gens et prétendre ensuite à la non-responsabilité.

  • L’iran ne met spas à mort des homosexuels pour leurs pratiques, ils mettent à mort des pédophiles ayant violés ou tués des mômes, cela fait une énorme différence.
    Je n’ai pas de sympathie particulière ou on pour le monde musulman, je suis de culture catholique, mais depuis leur révolution, l’ensemble de nos médias ne rendent pas compte de la réalité de ce pays

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