Sommes-nous tous intelligents ?

L’essentiel est de prendre en compte les diverses formes d’intelligences, de les cultiver et de les combiner.

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Sommes-nous tous intelligents ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 juin 2014
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Par Bénédicte Cart

intelligenceDepuis quelques années, nombreux sont les tests mesurant l’intelligence. La notion de QI est devenue incontournable et il n’est pas difficile d’imaginer un monde où nous demanderions à nos voisins : « et toi, tu as combien de QI ? », comme lorsque nous demandons sa profession à un individu. Sommes-nous en train de catégoriser les individus par leur QI : les débiles, les normaux, les intelligences supérieures et les hauts potentiels ? Et que faire de ces résultats une fois que nous savons dans quelle case nous rentrons ?

Pour répondre à cette interrogation, mon choix de lecture était vaste. Après un bref historique du concept même d’intelligence, je me suis arrêtée sur la vision de Gardner1. Sa conception, plutôt actuelle, est basée sur des « intelligences multiples ». Il en décrit huit et se questionne sur la propension à la spiritualité et les questions existentielles.

Pour commencer, le concept même d’intelligence est flou, chaque auteur y va de sa définition. Gardner nous propose de parler de capacité à résoudre un problème ou à créer un « bien culturel ». Chaque forme décrite par Gardner doit avoir un « noyau opératoire » identifiable c’est-à-dire un réseau neuronal propre et des informations spécifiques qui le mettent en marche.

Voici les huit sortes d’intelligences :

  • Musicale : avec des aires se situant dans l’hémisphère droit qui jouent un rôle important dans la perception et la production de musique ;
  • Kinesthésique : capacité à exprimer une émotion, faire un sport ou produire un bien par le biais de son corps ;
  • Logico-mathématique aussi appelée capacité à penser ;
  • Langagière : avec l’aire de Broca qui est dédiée à la production des constructions grammaticales ;
  • Spatiale : avec une spécificité hémisphérique à droite ;
  • Interpersonnelle : capacité à repérer ce qui distingue les individus et notamment les différences d’humeur, de tempérament, de motivation et d’intention ; le lobe frontal joue un rôle prépondérant dans cette compétence ;
  • Intrapersonnelle : ou connaissance introspective de soi, voire la faculté à transcender la satisfaction pulsionnelle ;
  • Naturaliste : expertise pour reconnaître et classer les différentes espèces mais aussi rôle au sein de la culture.

Pour Gardner, ces intelligences sont indépendantes mais cohabitent au sein d’un même individu. Disons que nous naissons avec certaines, et nous décidons de développer une forme plutôt qu’une autre, dépendamment de notre environnement, de nos interactions. Chacun développe des intérêts spécifiques, selon ses capacités.

Alors pourrions-nous envisager un enseignement reposant sur cette théorie des intelligences multiples ?

La réponse est oui : dans l’idéal chacun apprend de manière différente et Gardner rappelle qu’un seul individu ne peut appréhender le savoir dans son intégralité. Il préconise de déceler les formes d’intelligences et les intérêts de l’enfant pour lui proposer ensuite des enseignements, un parcours avec des expériences au sein de la collectivité. L’idée n’est pas de proposer huit voies (correspondant aux huit intelligences) où chaque individu rentrant à l’école serait aiguillé, mais plutôt un parcours adapté aux capacités et intérêts de l’enfant. Gardner le dit lui-même, sa vision est utopiste, et ambitieuse, avec des enseignants-experts chargés de gérer l’articulation élèves-évaluation-cursus-collectivité et des enseignants ayant la liberté de choisir la manière d’enseigner, celle qu’ils préfèrent.

L’essentiel est de prendre en compte tous les types d’intelligences, de les cultiver et de les combiner. Car c’est la combinaison qui nous permet de faire de nous un individu à part entière.

Chacun d’entre nous possède des compétences pour résoudre un problème, dès la naissance. Ces compétences sont regroupées au sein d’un ensemble qui caractérise une forme d’intelligence. Elles sont autonomes et fonctionnent comme un réseau, échangeant des informations permettant une vision globale du problème et une résolution ajustée.

Il me semble fondamental de penser que tout être humain est doué d’une forme d’intelligence. Mais sommes-nous capables de l’utiliser à bon escient ? C’est une avancée de proposer une cartographie de notre cerveau en « zones d’intelligences », mais si c’est pour ne pas savoir l’utiliser, cela me paraît bien inutile. Il ne s’agit pas de comprendre, toujours mieux, les individus mais d’accepter d’être imparfaits et inégaux, même face à l’Intelligence. Et cela m’entraine à penser la complémentarité entre les individus : les intelligences sont créatrices de liens, d’échanges et, grâce à cela, la société aura une vision globale et juste d’elle-même.

La théorie de Gardner permet-elle une évolution, un réel progrès de notre société ? Plusieurs questions viennent à l’esprit. Comment apprendre à développer nos intelligences ? Dans une société où l’intelligence logico-mathématique et langagière saturent les tests de QI et les définitions de l’Intelligence, sommes-nous capables d’être à l’écoute de nous-mêmes, de notre originalité ? Ou sommes-nous condamnés à préférer l’uniformisation des Intelligences ?

  1. Howard Gardner, Frames of Mind: the Theory of Multiple Intelligence, Basic Books, 1983.
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  • C’est bien gentil le coup des huit intelligences qui seraient détectées puis aiguillées, mais encore faudrait-il que les enseignants ne soient pas dotés de la neuvième, fonctionnaires zélés et militants chargés des jeunesses socialistes !

    • S’ils le sont bel et bien, s’ils sont notamment attachés à des objectifs d’instruction dépassés, je ne suis pas certain que les enseignants soient les plus conservateurs dans le domaine de l’enseignement.

  • Avoir un système de mesure de plus en plus fin est indéniablement un progrès. Et plus nous gagnons en efficacité dans nos moyens techniques et organisationnels plus, désormais, nous pouvons définir des ambitions fines, personnalisées.
    Cependant étant donné que les capacités et les intérêts s’entretiennent mutuellement, utiliser les instruments de mesure pour conduire une orientation de l’enseignement me semble dangereux. Si notre système scolaire actuel a tendance à culpabiliser les élèves sur leurs faiblesses et à ne pas faire travailler les forces, faire totalement l’inverse n’est pas forcément une bonne idée, sauf à considérer une véritable formation tout au long de la vie (ce qui me semble être devenu une exigence de notre société).

  • Comme vous l’avez proposé, j’ai aussi regardé votre physique.

    Depuis quand, un test de QI sert à déterminer l’intelligence ? c’est une dérive inacceptable, tout comme le fait que « Gardner rappelle qu’un seul individu ne peut appréhender le savoir dans son intégralité » (sacré découverte).
    Ce qui défini le mieux l’intelligence, sans que cela ne soit quantifiable, c’est la capacité d’un individu à savoir extraire les références nécessaires lorsqu’un problème se pose à lui et non pas le volume de données qu’il a ingurgité car, à ce jeu, le moindre ordinateur serait plus « intelligent » que n’importe quel organisme vivant.

    • Ah, et alors qu’avez vous extrait de mon physique comme références?
      Le test de QI, à mon sens, ne sers pas à déterminer l’intelligence, mais c’est un outil qui sert à communiquer, qui facilite le lien entre les individus.
      Je suis d’accord et c’est aussi ce que dit Gardner au fond, l’intelligence est un processus, qui sers à résoudre un pb, donc oui à en extraire des références, leur donner un sens.
      Je suis d’accord Gardner n’a rien inventé.

      • En ne s’arrêtant qu’à votre physique puisque nous somme d’accord sur le reste, si c’est vous, c’est donc très bien.

  • comme disait binet(pas celui des bidochon): »l’intelligence est ce que mesure mon test »

  • A malin, malin et demi. Quelque soit son intelligence et la définition de cette intelligence, il y a toujours quelqu’un de plus intelligent pour lequel on est un idiot total. On peut donc dire que l’on est tous des idiots.

    Plutot que de définir un quotient intellectuel, on ferait mieux de définir un quotient de bêtise, qui n’est en aucun cas l’inverse ou l’opposé du QI. Pour rappel le grand mathématicien Chasles a acheté des (fausses) lettres autographes de Cléopatre à César rédigées en français.

    Croyez vous que ce soit un cas unique. Sous prétexte de diplome ou de renommée, on est prêt à croire les prévisions, explications, synthèses de n’importe quel individu médiatisé sans réfléchir. Alors que ces braves gens qui prétendent tout savoir se garde bien de s’engager sur leurs préconisations.

    Le QI n’est qu’un outils plus ou moins performant. En revanche le quotient de bêtise ou de crédulité est un vrai handicap pour l’individu et pour la société.

    • Je crois qu’il est question dans cet article de se donner les moyens d’une individualisation de l’apprentissage.

      • Peut-être qu’avant d’individualiser l’apprentissage, il faudrait enseigner le bon-sens dans le tronc commun :
        – gestion, comptabilité, budget
        – négociaton, commerce
        – épargne, investissement …

        Bref, expliquer qu’il faut être raisonable et se battre dans la vie sans compter sur les autres ou la providence. Les qualités intellectuelles qui font sortir certains individus du lot ne proffitent qu’à la minorité dont la société a besoin (l’élite de l’élite). Inutile de former des musiciens par exemple : les orchestres ont des besoins limités et le show-bizz encore plus …

        • Le bon sens c’est soit du sens tout court, soit de la bêtise (c’est bien plus souvent de ça dont il s’agit : un sens non questionné, non mis en relation, le rabâchage de certitudes débiles).
          La gestion, l’épargne etc. c’est très bien, mais n’empêchent en rien de vouloir un état providence par exemple. De manière générale le système d’enseignement apprend très bien aux enfants à avoir peur de l’échec et les rend confiants à surtout ne rien entreprendre… que ce soit en économie ou pour quoi que ce soit d’autre. Inutile de former à n’importe quelle tâche, ça c’est bon pour les machines. Et le recruteurs le savent bien : mieux vaut en effet un employé qui se défonce et qui a des capacités à apprendre plutôt qu’un employé qui sait parfaitement exécuter une tâche et qui se rassurera à surtout ne pas bouger d’un pouce de ce périmètre.
          Les orchestres ont des besoins limités c’est clair, mais quand on apprend à faire de la musique on peut aussi apprendre à faire son propre orchestre, et à concurrencer les autres orchestres si vous voulez.

          Non, l’école qui forme des idiots dominés par un pré-pensé quelconque ça ne sert à rien, et en fait c’est déjà bien trop le cas. Je ne connais aucune élite qui prépare ses enfants à être des demeurés… coïncidence ?

          • Je ne pense pas que nous soyons en désaccord. Ce que je suggère c’est qu’on se focalise trop sur des question de « richesse de l’enseignement » ou de « stimulation de l’intellect ». La principale mission de l’enseignement est d’apporter à tous le savoir et l’ouverture d’esprit qu’ils ne peuvent pas acquérir dans leur famille.

            Or le savoir ou l’ouverture d’esprit qui fait de plus en plus défaut est l’indépendance, la confrontation au réalités et le contact humain. Pour entreprendre (et non être un assisté ou l’esclave d’un « patron »), il faut apprendre à s’assumer, à regarder les choses en face, à faire face aux difficultés, et à tisser des liens contractuels avec les autres. Et les défavorisés sont ceux qui ont été élevés dans un cocon. A ceux la, il est nécessaire de fournir une éducation adaptée non pas basée sur une « intelligence », mais sur la vie. Pour les autres, ça ne peut pas le faire de mal.

  • « Sommes-nous tous intelligents? » Quelle question? A voir la composition du gouvernement actuel, il est bien évident que la réponse est NON. 😆

  • L’intelligence n’a pas à être mesurée.
    L’intelligence ou la bêtise, on la constate tous les jours, dans les actes et les paroles de tout un chacun.
    C’est bien beau d’être intelligent sur le papier, encore faut-il exploiter.

    Admettons, je me proclame supérieurement intelligent, à tel point que mon métier est trop ingrat pour ce cerveau hors du commun. On fait quoi ? Je me repose sur mes lauriers ?

    • Admettons que vous êtes supérieurement intelligent et que vous perceviez votre métier comme ingrat. Que faire? Je ne sais pas, qu’est ce que vous en pensez? Vous reposez sur vos lauriers, vous n’avez peut être pas le choix ou le besoin de vous reposer sur vos lauriers?
      Encore faut-il l’exploiter, nous sommes d’accord!

  • mon frère, il est super intelligent… il est ingénieur ! à grenoble ….

    mème qui lit des livres , je comprend mème pas le titre …

  • En remontant notre arbre généalogique on trouve des bestioles grosse comme des souris, des poissons, et même plus loin des truc unicellulaires avec une intelligence d’interrupteur électrique.
    Alors de deux choses l’une
    Ou bien ce sont les créationnistes qui ont raison ( O_o )
    Ou bien ils y des différences d’intelligence entre individus, différences qui ne sont pas seulement qualitative, mais quantitatives, et qui sont soumise à des sélections qui, au fil du temps, on fini par produire les êtres un peu plus intelligents, à tous point de vue, que nos ancêtres.

    • Vos réflexions sont intéressantes, le « pourquoi » et le « comment » peuvent se poser simultanément, cela pourrait apporter au libéralisme une solution a son manque d’exposition au sein de la société si nous présupposons les libéraux comme intelligents!

  • « Comment apprendre à développer nos intelligences ? »
    Avant le « comment » vient la question du « pourquoi » ?
    Je constate tous les jours la prime à la connerie sur l’intelligence. Être intelligent n’est plus un avantage évolutif, c’est une garantie d’inadaptation sociale.
    Le progrès, au fond, c’est quoi ?
    Faire accéder le premier abruti venu à des tâches (production) et à des satisfactions (consommation) qui, auparavant, réclamaient connaissances et raisonnement acquis par longs apprentissage, entrainement et expérience. Calculette, GPS, MP3, et petits jeux sur téléphone remplacent maths, cartes, instrument de musique et jeu d’échecs. A Molière, Bach et Rembrand succèdent JMRibes, Conchita Wurst et … qui sait encore peindre ?

    Hier un officier devait comprendre comment trouver sa route ou calculer un pointage de canon, et savoir gérer et entrainer ses hommes . Aujourd’hui il ne lui faut que savoir obéir le plus stupidement possible à des ordres ou des règles RH, et presser un bouton,
    Hier un cadre devait péniblement rassembler des informations disparates, les assembler, en faire une décision et trouver les hommes pour la mettre en œuvre. Aujourd’hui les hommes, les règles de gestion, etc. lui sont fourni par une bureaucratie dont il fait partie et dont il n’a plus qu’à suivre les prescriptions.
    Hier un artiste devait maitriser une technique compliquée, aujourd’hui il n’a besoin que d’un directeur marketing et d’un sponsor.
    Les plus idiotes font 4 enfants avant 25 ans, les plus intelligentes en ont péniblement 1 ou 2 à 30 ans passé. C’est moins flagrant pour les hommes, mais je soupçonne un phénomène semblable.
    etc.
    Développer l’intelligence ? pourquoi faire ? Gouvernemaman pourvoit à tout, pas besoin d’intelligence de quelque sorte que ce soit pour atteindre quelque but que ce soit. Au contraire, plus vous êtes con, plus on s’occupera de vous, alors …

    • Exactement.

      Et si on poussait le vice un peu plus loin dans votre raisonnement, on pourrait en conclure que comme les plus bêtes ont plus d’enfants, la démocratie va leur permettre de prendre définitivement le pouvoir pour ne plus jamais le lâcher.
      (ou alors c’est déjà ce qui s’est passé et c’est pour ça qu’on dérouille autant)

  • La théorie de Gardner est largement invalidée. C’est un mythe.
    http://voices.washingtonpost.com/answer-sheet/daniel-willingham/the-big-idea-behind-learning.html

    Essayer de construire un enseignement sur cette base est une pure perte de temps. C’est le genre d’inepties qui permet de continuer à faire des expérimentations constructivistes qui n’ont jamais apporté aucun résultat probant.

  • Oui, effectivement, avoir un « choix de lecture vaste » sur l’intelligence et s’en arrêter aux théories fumeuses et politiquement correctes de Gardner, c’est bien dommage.

    Pour l’intelligence, le g-factor est une notion bien plus solide tant sur le plan théorique (corrélation avec le temps de réaction et la taille du cerveau, réfutabilité plausible contrairement à l’intelligence « musicale » et autre) qu’expérimentale (reproductibilité, taille des échantillons d’étude, robustesse statistique…).

    Le g-factor a un pouvoir prédictif sur une multitude d’indicateurs : résultats scolaires, succès professionnel, revenus, longévité, niveau socio-culturel… bien plus grand que n’importe quel autre tentative de qualifier l’intelligence dans l’air du temps dont le succès dépend seulement de la notoriété de son promoteur.

    • g-factor est héritable

    • Je ne savais pas que Gardner était fumeux et politiquement correct, merci pour cette précision. Je ne dis pas non plus que c’est La théorie de l’intelligence, mais elle mérite que je m y arrête quelques minutes.
      Mes yeux sont grands ouverts si vous souhaitez enchaîner sur le facteur g!

      • Bonsoir Bénédicte,
        une simple recherche bibliographique, de préférence en anglais, permet de « survoler » la complexité de ce sujet.
        Je pense comprendre la grille de lecture de votre article, une certaine gentillesse et une sorte de psychologie encourageante avec comme fil conducteur : tout le monde a une forme d’intelligence et il suffit d’un volontarisme quelque part pour développer je ne sais quel talent.
        d’un point de vue humaniste cette vision est proche du religieux et voire même du socialisme, ça part d’un bon principe, plein de bonnes intentions, quitte a nier la réalité factuelle ou les contradictions.
        Vous ne prenez en compte que les théories qui vont dans le sens de votre grille de lecture.
        de surcroit pour nous français, aborder le sujet de l’intelligence avec des travaux de psychologie cognitive t de neurosciences évoque de façon quasi pavlovienne des représentations de type : eugénisme, inné, acquis, inégalité naturelle, génétique et hérédité
        nous préférons une vision moins complexe et plus rassurante basée sur de l’humanisme simple et du volontarisme
        Sujet mainte fois débattu et souvent passionné.

        • et qui a valu le renvoi de Harvard d’un prix Nobel de médecine, qui a osé perturbé cet humanisme bien gentille

            • Hum? Pas besoin d’être prix Nobel pour savoir qu’il avait largement dépassé les limites de l’acceptable et celle de la connaissance actuel, il suffit de regarder ses publications par la suite pour prendre la mesure du personnage.

              Manière bien lâche d’être raciste que vous nous montrez là.

        • Exact (liberal think et miniTAX)
          Les « intelligences multiples » sont une sorte de prix de consolation.
          Si on n’est pas bon dans un domaine, qui sait, on est peut-être bon dans un autre.

          Seulement, tout se tient, tout est lié (le g factor).
          Croit-on que Beethoven (ou Mozart, ou Bach…) avaient une intelligence moyenne?

          Même pour les récents. Premier exemple qui me vient en tête, les Beatles, qui ont tous fréquentées des grammar school, qui étaient des écoles d’élite. Ou Jim Morrisson lisant Gustave le Bon.

      • Bénédicte C : « mais elle mérite que je m y arrête quelques minutes. »
        ————————
        Juste qq minutes alors, et faut pas oublier de repartir vite 😉
        Gardner a réussi l’exploit de se faire flinguer à la fois par les héréditaristes qui lui reprochent de bâtardiser la psychométrie en inventant des critères intestables (l’intelligence naturaliste ou musicale, WTF ?!? mais bon, c’est la manie typique du gauchiste face aux faits qui dérangent : si la température ne convient pas, il suffit de casser le thermomètre) ET les « culturistes » càd le courant dominant fanatique d’ingénierie sociale qui lui reprochent d’être trop porté sur les « dons » innés (alors même que Gardner était allié objectif de Gould dans sa cabale contre The Bell Curve, un comble !).

        Mais à la rigueur, les querelles de chapelle ne disent rien sur la validité ou non d’une théorie. Ce qui importe, c’est la réfutabilité de la théorie et sa capacité prédictive une fois confrontée à la réalité. Et force de constater que sa théorie est défaillante sur les deux plans. D’abord, Gardner avoue lui-même qu’il ne sait pas comment quantifier ses différentes « intelligences », hormis l’intelligence mathématique et verbale, ce qui place sa théorie plus dans le domaine de la foi que de la science. Ensuite, malgré tout, celle-ci a quand même donné lieu à une multitude d’expérimentations pédagogiques (eh oui, la pseudo-science est très féconde en « actions » quand elle colle avec le biais cognitif dans l’air du temps et surtout quand elle permet à toute une foule de parasites étatiques de créer un fond de commerce ex nihilo et de justifier son maintien, on en a une belle illustration avec le catastrophisme climatique) ayant pour prétention d’exploiter ces intelligences multiples pour révolutionner les méthodes d’apprentissage. Avec le succès que l’on connaît une fois appliquée à l’Ecole.

        Non vraiment, la théorie de Gardner ne mérite pas de survivre, ne serait ce que parce qu’elle est encensée par l’IUFM. C’est un critère largement suffisant pour la mettre dans la case charlatanisme aux côtés des autres crétineries vénérées par nos pédagogistes.

        Quant au g-factor, je n’ai absolument pas la compétence pour en faire un exposé, chose superflue de toute façon vu l’abondante littérature sur le sujet. A commencer par exemple par lagriffedulion

  • Bien sûr que nous sommes tous intelligents. Et tous beaux. Ainsi que riches.

    Mais a des degrés divers, ce qui permet l’échange, et donc l’enrichissement mutuel. Il est assez symptomatique de notre culture d’égalitarisme et de collectivisme rampant de soutenir que ‘l’on est tous égaux sur le plan de l’intelligence ». Toutes ethnies, toutes lignées, tous individus, nous serions rigoureusement aussi intelligents. Seulement de façon différente. Certains auraient une intelligence logico-mathématique et d’autres une intelligence émotionnelle, ou musicale, ou kinésique. D’autres sont bien « physiquement intelligentes ». Mais bien sûr…

    Ce serait bien LE point sur lequel on serait sans différences. Le point qui ne serait pas génétique. Étrange, non, que la taille, la masse osseuse ou autres trucs finalement peu importants sont très inégaux et génétiques, mais l’intelligence, là non. Pas possible.

    Pourtant on voit assez facilement la différence entre les gens « brillants » (et en général c’est en beaucoup de choses… ce qui soutient assez l’hypothèse du facteur g) et les gens « lents de la comprenette » (et en général ils ne sont pas super créatifs, artistes ou autres non plus).

    Les seuls cas qui pourraient poser problème sont les autistes. Leur forme d’intelligence étant différente, ils peuvent avoir des « trous » sur certains points en étant brillantissimes sur d’autres (Chasles l’était peut être un peu 😉 ). Mais justement ils sont des exceptions avec un câblage du cerveau différent de celui des neurotypiques. Et certains, même si un poil balourds socialement n’en sont pas moins des intelligences « universelles », type Richard Feynman.

    • Franz : « Ce serait bien LE point sur lequel on serait sans différences. Le point qui ne serait pas génétique. Étrange, non, que la taille, la masse osseuse ou autres trucs finalement peu importants sont très inégaux et génétiques, mais l’intelligence, là non. Pas possible.  »
      ——————-
      N’est ce pas ironique ? les propagandistes de l’égalitarisme sont les pires bigots créationnistes concernant l’intelligence (qui n’aurait plus évolué depuis que l’homo sapiens s’est mis à gambader en Afrique et au delà, nous disent-ils) et pourtant ce sont les premiers à conchier les créationnistes ultra-turbo-libéraux-conservateurs. Cherchez l’erreur…

      Franz : « Les seuls cas qui pourraient poser problème sont les autistes. Leur forme d’intelligence étant différente, ils peuvent avoir des « trous » sur certains points en étant brillantissimes sur d’autres (Chasles l’était peut être un peu 😉 ).  »
      ——————-
      Ce n’est pas vraiment un problème vu que personne avec un minimum de bonne foi ne pourrait qualifier un autiste « d’intelligent ». On les appelle même autrefois « savant idiot » pour de bonnes raisons (mais ça, c’était avant, quand un sourd s’appelait sourd et non « mal-entendant »).

      Feynman, lui, n’est pas asocial, il est joueur de jumbee, il avait une vie sociale bien plus riche que la majorité des idiots. A la rigueur Tesla peut-être, et encore, ce serait très discutable. Mais Tesla est un génie exceptionnel ( Einstein répondait quand on lui demandait « qu’est ce que ça vous fait d’être l’homme le plus intelligent »,  » ‘sais pas, demandez à Tesla »), s’il était vraiment asocial, ce ne serait qu’une exception et non la règle.

      • @miniTAX
        Pour l’autisme détrompez vous… Non seulement les autistes peuvent être très intelligents mais ils peuvent aussi avoir une vie sociale de qualité. Le syndrome savant est encore autre chose (même si assez corrélé avec l’autisme de haut niveau).
        Il y a à la Mensa une section ‘Asperger’ très active, et le trait le plus commun entre les Nobel est l’existence de syndromes de type autistique (chez plus de 80% d’entre eux). Simon Baron-Cohen a montré que l’endroit au monde où la proportion d’autistes est la plus élevé est le corps professoral du MIT et leurs enfants. Évidemment pas tous diagnostiqués et suivis, loin de là. Une enfance un peu difficile de premier de la classe avec peu d’amis, des goûts et des occupations un peu bizarres puis un doctorat en informatique théorique ou en mécanique quantique ne conduisent pas automatiquement chez le psychologue du coin.

        L’autisme déforme le spectre classique des capacité cognitives (de façon très variable) en impactant fortement les capacité sensorielles/perceptives. Le résultat est une distribution des QI extrêmement leptokurtique, avec une forte quantité de gens au dessus de 130 et une forte quantité de gens en dessous de 70, alors que ces deux segments sont assez rares dans la population générale.

        • Oui, bof, les profs de MIT sont des gens intelligents tout simplement, et non pas autistes. Parce que si avoir peu d’amis et des occupations bizarres sont des critères d’autisme recevables, les punks, gothiques et autres fétichistes seraient de bien meilleurs candidats.

          Le mot autiste tels que employé par les experts post-modernes, il faut le prendre avec des pincettes tellement il a été dévoyé par les gauchistes en devenant un fourre-tout pour justifier un semblant de diagnostic médical, regardez le parallèle avec le syndrome d’hyperactivité qui est maintenant collé quasi-systématiquement aux enfants turbulents.

          • En même temps je suis (involontairement) un expert dans le domaine, ayant un syndrome d’Asperger et un fils autiste classique (syndrome de Kanner)… Certes un certain nombre ‘d’autistes’ tels que dénoncés aujourd’hui auraient juste été classés comme excentriques autrefois, mais la réalité de la vie de l’autiste est plus complexe que cela, et si Simon Baron-Cohen diagnostique de l’autisme j’aurais tendance à penser qu’il a raison.
            A moins changer le sens des mots et de ne mettre sous le terme que des légumes totalement incommunicants (mais rappelons que le « patient one » de la première étude exposant les syndromes autistiques -par Leo Kanner- a eu une vie bien remplie, y compris socialement, a travaillé dans une banque, voyagé (voyage encore ? je ne suis pas sûr qu’il soit déjà mort) etc.) les autistes sont partout et plus le niveau d’intelligence d’un groupe s’élève plus les chances d’y rencontrer des autistes s’accroit. Pensons aussi à Temple Grandin (conceptrice de plus de la moitié des installation d’élevage bovin aux US, professeur de Biologie Animale… et autiste « lourde »).

            •  » un syndrome d’asperger  »

              comme rocco sifredi ?

              • hohoho ! qu’est ce que je suis intelligent … personne n’a compris ma blague !

                • Si mais ce n’est que moyennement drôle. Quelqu’un avec un QI très élevé et un Asperger léger trouvera ça… moyen. D’autres aspies trouveraient ça offensant, choquant, insultant. Et dans ce cas, on ne relève pas la « blague », c’est la solution généralement conseillée.

                  •  » et dans ce cas, on ne relève pas la blague …  »

                    en france, y en a qui porterais plainte, encore que la comparaison n’est pas si offensante , encore que … question de point de vue.

            • Pour parler de l’autisme, d’,abord psychose, puis classer dans TED ( trouble envahissant du développement) et finalement, dans le DSM5, disparait, c’est complexe. Pour se limiter au seul Syndrôme Asperger il y a des similitudes avec les hauts potentiels, j’en suis presqu’à vous dire que c’est la même chose, la clinique est similaire. Concernant le TDA-h il fait aussi partie des TED donc c’est plutôt normal que le diagnostic différentiel soit difficile parfois.
              Un TED en psychiatrie est une triade symptomatique composée ainsi :
              • 1. des troubles de la communication verbale et non-verbale
              • 2. des troubles des relations sociales
              • 3. des centres d’intérêts restreints et/ou des conduites répétitives

              La sévérité des symptômes varie selon les individus et au cours de la vie sans de réel prise en charge psycho-éduc. Pour les formes les moins sévères cela peut même passer inaperçu.
              Et dans l’autisme il y a 5 formes différentes (le spectre autistique, le syndrôme de Rett, Asperger, l’autisme atypique et le trouble désintégratif de l’enfance)
              A vous Minitax, c’est quoi l’autisme? vous en parlez donc j’imagine que cela a un sens pour vous!

              • Dans le DSM V le « trépied » devient un dipode. En effet (et assez logiquement) trouble de la communication et troubles de la relation sociale sont désormais réunis en un seul et même item.

                La dimension « psychose » et « psychopathe » (présents dans le titre du papier de Hans Asperger, par ex) est abandonnée depuis fort longtemps: on sait que les autistes sont tout à fait empathiques, mais pas de la même façon que les neurotypiques, c’est tout. On sait aussi tout le mal que les psychanalystes, à la suite de Bettelheim ont pu faire aux autistes et à la recherche sur le sujet (c’est particulièrement vrai en France où ils dominent la psychiatrie et où on a placé l’autisme dans le domaine de la psychiatrie)

                Sinon, le syndrome de Rett est désormais pratiquement toujours retiré de l’autisme au sens large ainsi que le trouble désintégratif de l’enfance, puisqu’on sait désormais qu’ils relèvent de troubles très différents même si les aspects cliniques chez l’enfant peuvent sembler proches.

          • Je ne comprends pas le rapport avec les gauchistes, dans ce cas là ?
            Ce terme devient légèrement fourre-tout, non ? Ou une sorte de test de Rorsash, chacun y voit qui il veut

  • on m’a dit; » vous avez une intelligence bien au dessus de la moyenne, donc vous devez ètre raisonable pour votre interet ». Je repondis: « Je ne suis pas responsable de votre ignorance, et ètre raisonable c’est de resister à me faire croire que vous avez raison ». J’avais raison et tous ses arrogants supposés maitriser leur sujets, n’ètait en fait que des incompètants nommés par un collège de corporatistes qui trichent sans vergogne pour èviter les sanctions. L’intelligence c’est surtout ètre capable de s’adapter à un environement parfois hostile ou malveillant, en restant sur ses gardes et engendrer le doute à ceux qui se trompent et que leur responsabilité leur enlève tout doute sur leur niveau d’ignorance.

  • « Pour répondre à cette interrogation, mon choix de lecture était vaste. Après un bref historique du concept même d’intelligence, je me suis arrêtée sur la vision de Gardner ».

    On ne s’en étonnera pas, cette théorie fait un tabac partout dans le grand public et surtout en éducation.

    Normal me direz-vous une théorie qui permet d’éviter de classer les étudiants sur des critères purement intellectuels et de valoriser toutes sortes d’autres contenus, plus socio-bobo-égalitaires les uns que les autres, ne pouvait qu’avoir du succès dans des milieux éducatifs très à gauche. La tendance assez typique c’est de nommer intelligence toutes sortes de contenu, comme « l’intelligence émotionnelle », « l’intelligence relationnelle », etc., etc, pour que tous puissent être jugés comme étant intelligent. On trouvera bien une dimensions pour les capacités de chacun. Dans ce contexte idéologique, la théorie de Gardner, c’est du pain béni.

    Pensez-vous, pouvoir dire à un enfant qui sait danser en rythme, jouer du flûtiau ou qui est à l’aise dans les relations sociales qu’il est tout aussi intelligent que celui qui a des capacités qui prédisent la réussite scolaire et la performance intellectuelle, les enseignants et théoriciens en éducation n’en demandaient pas tant. C’était inespéré, ils ne pouvaient pas rater l’occasion pour sauter dessus.

    Le titre de l’article est d’ailleurs bien choisi: c’est la théorie qui permet en effet de dire que nous sommes tous intelligents, autant les uns que les autres c’est ça qui est important, mais dans des domaines différents. L’ego de chacun et l’idéologie égalitaire sont saufs quelle que soit la réalité. Surtout dans une discipline, l’éducation, où les gens se foutent un peu des preuves empiriques: tant que ça colle à l’idéologie, c’est comme le cochon, dans la théorie de Gardner tout est bon.

    A ce propos, parce que finalement c’est ce qui compte le plus pour savoir ce que vaut une théorie, qu’en est-il de la validation empirique? Mettez les pieds dans un cours de psychologie différentielle à l’université, et si vous en entendez parler de Gardner plus de deux minutes vous avez de la chance: validité empirique proche de zéro et de nombreux problèmes conceptuels.

    Un exemple parmi d’autres:

    Visser, B. A., Ashton, M. C., & Vernon, P. A. (2006). Beyond g : Putting multiple intelligences theory to the test.
    Intelligence, 34, 487-502.

    Cette étude montre que toutes les dimensions qui renvoient classiquement à des capacités intellectuelles ou cognitives sont assez fortement corrélées au facteur g d’intelligence, mais pas du tout les dimensions qui correspondent à des capacités sensorielles, motrices ou personnelles.

    La conclusion lapidaire c’est que toutes ces dernière capacités n’ont probablement rien à voir avec l’intelligence parce qu’elles n’ont rien de cognitif au sens fort.

    En plus, toutes les différentes dimensions qu’on peut considérer a priori comme relevant de l’intelligence ne sont pas du tout indépendantes les unes des autres et donc ne renvoient absolument pas à une multiplicité de quoi que ce soit.

    A peu près tous les chercheurs spécialistes de l’intelligence en psychologie différentielle et cognitive rejettent cette théorie. Pour ceux qui veulent voir ce qu’on reproche à cette théorie, au hasard quelques articles parmi d’autres:

    Waterhouse, L. (2006). « Inadequate Evidence for Multiple Intelligences, Mozart Effect, and Emotional Intelligence Theories ». Educational Psychologist, 41, 247-255.

    Larivée, S. & Senéchal, C. (2012). « What does science say about the multiple intelligences theory? ». Revue Québécoise de Psychologie, 33, 23-45.

    Klein, P.D. (1997). Multiplying the Problems of Intelligence by Eight: A Critique of Gardner’s Theory. Canadian Journal of Education, 22, 377-394.

    Etc…etc…etc…

    Et comme l’utilisation de cette connerie s’est généralisée à toutes sortes de domaines, on a aussi la réaction domaine par domaine.

    Par exemple, mon préféré pour le leadership:

    Antonakis J, Ashkanasy, N.M., & Dasborough M.T. (2009). Does leadership need emotional intelligence? » The Leadership Quarterly, 20, 247–261.

    La claque que les auteurs mettent à l’intelligence émotionnelle dans l’étude du leadership, j’en ai mal pour les crétins qui croient à ces conneries.

    Dans le livre « Howard Gardner under fire. The rebel psychologist faces its critics » édité par Schaler, qui permet aux deux bords de s’exprimer (Gardner et quelques autres d’un côté, contre le reste des scientifiques) , il suffit juste de lire les titres des chapitres pour comprendre la portée de la critique. Mon préféré:

    « The Second Gardner’s Late Shift: From Psychology to Outer Space? »

    Cela donne une bonne idée de ce que vaut la théorie. Quand on lit les critiques, c’est un jeu de massacre.

    En résumé, chère Bénedicte, ta phrase que je reprends en exergue, c’est comme si je disais mutatis mutandis que « pour répondre à l’interrogation des mouvements des astres et de leurs effets, mon choix de lecture était vaste. Après un bref historique des concepts même de planète et d’étoile, je me suis arrêtée sur la vision d’Elisabeth Teissier ».

  • L’ Intelligence telle qu’ elle est enseignée en particulier par nos médias est 1 et indivisible c’ est celle des gens qui sortent des grandes écoles ! les anglais eux ont qd meme 2 mots …
    Il y a plusieurs formes par exemple , contrairement à ce que pensent certains prétendre que nos ministres et politiciens sont des abrutis est une fatale erreur ils ont au moins une forme d’ intelligence après tout vous en connaissez des anciens ministres , députés , sénateurs qui meurent ds la misère ?

  • @ libéral think et mini tax: merci pour vos réflexions, je pense qu’il nous faudrait définir le facteur g sinon nous allons nous embrouiller pour rien. Je comprend ceux à quoi vous faites référence, je ne dis pas que Gardner a raison ou que la théorie du facteur g est mieux, plus « valide », son approche recoupée avec des connaissances neuro en font une théorie intéressante .
    @ Franz: d’accord oui mais pas que les autistes.
    @ Martin: je pense comprendre votre nuance sur l’adaptation au milieu, la lente de la comprenette va réfléchir!!
    Merci pour votre intérêt surtout si le sujet a déjà été traité et débattu!

    • « je pense qu’il nous faudrait définir le facteur g sinon nous allons nous embrouiller pour rien »

      Très facile:

      « The general factor (psycho-metric g or simply g) is often interpreted as one latent source of
      variance in all subtest [les échelles d’intelligences] scores, with all subtests having positive nonzero loadings on g » (Reynolds et al. 2013, page 1314).

      La référence: Reynolds, M.R., Floyd, R.G., & Niileksela, C.R. (2013). « How well is psychometric g indexed by global composites? Evidence from hree popular intelligence tests ». Psychological Assessment, 25, 1314-1321.

      Il existe des ouvrages entiers sur la question. Va lire par exemple Jensen (1998), c’est un spécialiste de l’intelligence.

      La référence: Jensen, A. R. (1998). « The g factor: The science of mental ability ». Westport: CT: Praeger.

      Ce que je te suggère, avant de faire un article quel que soit le sujet sur Contrepoints, c’est de te renseigner de façon un peu plus systématique que lorsque tu fais ta promenade pour ramasser des fleurs le dimanche.

      • Vous m’impressionnez libertarien en colère par votre aplomb, vos connaissances très spécifiques, c’est rassurant des personnes comme vous, je vous suivrez les yeux à moitié fermés, mais vous me faites peur, j’ai l’impression que vous interprétez mes écrits dans votre cadre de référence à vous sans essayer de me comprendre. Si vous me pensez idiote au point de me conseiller des lectures sur le facteur g, décidément je ne suis pas douée pour écrire ou réfléchir, mais chacun interprète ce qu’il veut.
        Si je veux un bouquet ça me plait bien de ramasser des fleurs des champs, et de faire fonctionner mes neurones pour les accommoder en bouquet harmonieux, après je suis fière de moi!

        • Personne n’a dit que tu étais idiote. Par contre ignorante sur la question, ça semble être évident. C’est pourquoi, comme n’importe qui, moi le premier, il est bon d’aller lire et de se cultiver. Après on peut tous se tromper, mais au moins on a une idée minimale du sujet sur lequel on prétend discourir ou débattre et on a moins de chance de dire des énormités.

          En aparté, entre nous, comme je ne connais moi-même que peu de choses sur la question, et que je ne suis pas à l’abri de dire une connerie (pour éviter d’en dire il faudrait lire des centaines d’articles scientifiques sur l’intelligence, je n’en ai lu que quelques dizaines), j’ai demandé hier son avis éclairé à un ami qui est professeur universitaire en psychologie différentielle, donc qui de nous tous ici est probablement celui qui a le plus de connaissances sur la question.

          Il me confirme que:

          – la théorie n’a aucune validation expérimentale qui la soutient;

          – Gardner est très évasif quand à la façon de mesurer empiriquement la plupart de ses dimensions non cognitives;

          – et que les rares chercheurs qui s’y essayent, ne trouvent absolument pas une structure factorielle qui puisse correspondre à la théorie.

          • Libertarien: mais j’ignore tout, pourquoi vouloir lire 100 articles sur le sujet cela fera de moi une experte? Et pourquoi pas 1000? Ou 10000? Je ne prétend pas avoir la science infuse ni que ce que j’écris et vérité absolue pour tous et qu’il n’existe rien d’autre.
            Et bien votre ami pourrait m’écrire un commentaire, pour compléter mes bêtises, pour rectifier, préciser, expliquer, moi cela m’intéresse.
            Ah oui bravo pour la délicatesse dans vos réponses, la prochaine Etape et que vous arrêtiez de me tutoyer, nous ne nous connaissons pas.
            Ce que je n’aime pas, c’est que vous invalidez systématiquement tout ce que j’écris parce que ce n’est pas sur à 100%, je n’ai aucune envie de débattre, moi.
            Bonne soirée.

            • 1. « Libertarien: mais j’ignore tout, pourquoi vouloir lire 100 articles sur le sujet cela fera de moi une experte? Et pourquoi pas 1000? Ou 10000? »

              Tu me comprends mal. Personne n’a dit que tu dois lire 100 articles scientifiques sur le sujet. Mais commence par en lire au moins quelques-uns avant de faire un article. J’ai dit qu’aucun de nous n’étant spécialiste, ni toi ni moi, nous ne sommes pas à l’abri de dire une connerie. Mais pour réduire le risque, et pour toi produire un article de qualité, il convient quand même de se renseigner un minimum.

              2. « je n’ai aucune envie de débattre, moi. »

              Aux dernières nouvelles, c’est toi qui écris des articles sur Contrepoints.

              3. « Ce que je n’aime pas, c’est que vous invalidez systématiquement tout ce que j’écris parce que ce n’est pas sur à 100% ».

              D’une part c’est la première fois que je mets un commentaire sur le forum dédié à l’un de tes articles, d’autre part il y a quantité d’articles où je lis des choses avec lesquelles je ne suis pas nécessairement d’accord, sans ressentir le besoin de venir faire du rentre dedans. J’y vois même souvent des choses fausses, ce n’est pas grave. On peut tous avoir des sensibilités ou des opinions qui varient et on peut tous se tromper (moi le premier), c’est normal.

              Mais il y a un seuil au-delà duquel, je viens discourir. Et là, excuse-moi du peu, on a quand même atteint ce seuil. Contrairement à ce que tu dis, personne n’exige que tu sois à 100% d’exactitude, mais ici on frise le 0%.

              Les lecteurs ne sont pas des moutons niais, tu n’écris pas dans « Elle » ou « Marie-Claire ». Ici les lecteurs traitent l’information. De savoir qu’il y a des personnes sur les forums qui viendront te faire du rentre dedans si le seuil tolérable de fausseté est atteint, ça ne peut que te motiver à te préparer un minimum avant d’écrire sur Contrepoints.

              Le résultat sera l’amélioration de tes articles.

              Si tu veux des lecteurs qui suivent la doxa et qui sont sensibles aux connotations, à l’autorité, à ce que dit la bien-pensance, au costume, etc., bref aux heuristiques, va écrire chez les socialistes.

              Au lieu d’être frustrée de t’être fait démolir, travaille un peu plus avant d’écrire un article, et au bout du chemin, quand aucun libéral ou libertarien ne viendra assassiner ton contenu, tu pourras être fière: ça voudra dire que ce que tu écris est probablement bon.

              4. « Ah oui bravo pour la délicatesse dans vos réponses, la prochaine Etape et que vous arrêtiez de me tutoyer, nous ne nous connaissons pas. »

              Je ne suis pas délicat et me fous de la bien-séance. Si tu attends de moi que je suive les conseils de la baronne de Rotschild, tu vas attendre longtemps.

              Je ne vouvoie pas mon notaire, je ne vais pas commencer à vouvoyer Madame Soleil.

              • Je ne fais que lire vos échanges à tous les deux, et en tant que lecteur pur, sans aucune considération sur le fond vos commentaires provoquent en moi une certaine agressivité. Vous voulez prouver quoi à qui ? Je comprends que vous puissiez tutoyer qui vous voulez mais je me sens moi-même énervé à lire vos commentaires alors que je ne suis pas en cause, comment est-ce que votre interlocuteur pourrait les encaisser en restant dans un mode d’échange constructif ? Vous ne vouvoyez pas votre notaire… mais continuez de lui parler si vous voulez à votre notaire, et tutoyez-le, y a pas de souci : avez-vous discuté de ce sujet avec lui ? peut-être est-il en fait l’interlocuteur que vous cherchez, je ne sais pas.

                En partant du principe que vous ayez totalement raison sur la totalité du sujet, peut-être pourriez-vous tenter de convaincre. Là je vous assure que les efforts pour suivre vos commentaires se portent plus sur le ton que sur le fond, c’est quand même dommage. Je trouve Bénédicte C très mesurée dans son approche du dialogue alors que c’est sûrement très usant ici. On est bien là, on peut se détendre un peu (ça me fait mal de citer Copé mais bon).
                Voilà, je m’interroge sincèrement, excusez-moi d’intervenir hein : que cherchez-vous à obtenir ici ? Est-ce que finalement vous êtes en révolte, indigné envers je ne sais quoi ? Je ne mets pas de bons points ou de mauvais points à untel ou à tel autre: je ne comprends pas vos intentions et vos motivations.

              • Je ne comprends pas. Vous auriez écrit un commentaire sur le facteur g, j’aurais été contente.
                Je discute, j’écoute, mais non, je ne débat pas.
                Je prends simplement les lecteurs pour des gens intelligents, qui pensent et ne prennent pas mes articles pour vérité pure, qui y apportent des nuances. Et qui vous dit que je n’écrirais pas d’autres articles sur l’intelligence?
                Si, vouvoyez madame soleil.
                @ ropib: merci, avoir raison est secondaire pour moi mais avoir un échange, c’est bien, et non là je ne me détends pas et ne me sens pas bien, dommage.
                Bonne soirée à tous deux.

          • Bonjour, Gardner est un critique sévère de ce qu’il appelle la « testomanie ». Pour lui, la préférence que l’on a pour les données quantifiables est exagérés. Sa théorie est surtout une critique face aux « tenant de l’intelligence unique ». Qu’en est-il des musiciens de génie peu logiques ou avec une habilité verbale limité ? Ou ces mathématiciens qui ont l’air « autiste » parfois, ne pouvant pas vivre seul ?

            Les mesures comme le QI, lui semble être imparfaite pour mesurer avec précision ce genre de chose, tout comme le PIB est imparfait pour mesurer la production. Gardner veut y adjoindre des formes d’ « intelligences » qui semblent interdépendantes mais bel et bien uniques. Il n’est lui même pas d’accord avec l’utilisation que l’ont fait de sa théorie.

            Le sujet de l’intelligence est trop critique pour n’être que partiellement traité, il est important de prendre en compte énormément de paramètre et d’essayer de « coller à la réalité.

            Un modèle particulièrement intéressant est celui de Sternberg : le modèle triarchique de l’intelligence.

            • Justement, « ils ont l’air autistes », et le sont très probablement.

              L’autisme est la seule « condition » qui provoque ces « trous » et « pics » dans les habiletés cognitives. Pour tout vous dire c’est une des bases « codifiables » les plus fiables du diagnostique de l’autisme.
              Si on parle de « troubles envahissants du développement » pour le spectre autistique c’est que justement le développement des habiletés cognitives (l’intelligence et les capacités motrices fines) n’est pas homogène.

              La mesure du QI, comme toutes les mesures est entachée d’imprécision. Surtout qu’on ne mesure pas quelque chose de totalement figé et que les conditions dans lesquelles la personne est peuvent avoir un impact. Cela dit, s’il n’y a pas eu entrainement, on peut voir des traits communs dans les résultats à plein de tests, et dans l’accomplissement de tâches jugées liées à l’intelligence. En fait, non pas « des » traits communs mais UN facteur unique (en procédant à une analyse factorielle de ces résultats).
              Ce facteur unique a été baptisé « g » par les psychologues, comme « intelligence générale ».

              Le fait est qu’il n’y a pas, même si on met des tas de tests sur des tas de sujets, pourvu qu’ils soient liés à l’intelligence (et donc chacun fortement entachés d’erreur de mesure) plusieurs facteurs sous-jacents… mais bien un seul, ou du moins un seul ayant une valeur propre suffisamment élevée pour n’être pas qu’un artéfact d’échantillonnage.

              • Alors la plupart des théories reconnaissent de multiples intelligences, mais divergent quand à une définition.
                Le facteur g de Speamann sature les tests d’intelligence mais nous pouvons l’étudier grâce à l’imagerie ( IRMf, TEP…), là on change d’angle d’étude. Après si vous avez foi dans les tests d’intelligence, ça ne me dérange pas.
                Le facteur g est une faculté unique qui permet de raisonner, résoudre des pbs, et d’obtenir de bons résultats dans les domaines de connaissance.
                Cartel distingue l’intelligence Gf ( fluide = opération mentale) et l’intelligence g cristallisée ( aptitudes provenant de l’apprentissage et influencées par l’environnement et la culture).
                Pour les aspergers, je suis d’accord avec vous Franz.
                Au vue de l’accueil sur cet article, je m’abstiendrais d’en écrire sur Spearman, Cattel, Thurtone, Goleman et Sternberg!

            • ou des footballeurs de génie comme garincha :

               » dites bonjour au micro !

              heu … bonjour micro ! « 

        • Bravo pour votre patience et votre persistance dans la cordialité.

  • Le psychologue D. Colman explique les Différentes significations sont données au terme d’intelligence. « Toutefois, que l’on parle d’intelligence artificielle, d’intelligence humaine ou d’intelligence économique, toutes impliquent le fait de rassembler de l’information, d’apprendre de celle-ci et de raisonner avec elle ; elles impliquent toutes une habilité mentale associée à des opérations cognitives. »

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