Mauvais poisson d’avril et taxe carbone pour les ménages

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Mauvais poisson d’avril et taxe carbone pour les ménages

Publié le 1 avril 2014
- A +

En général, au premier avril, on a le droit à tout un festival de blagounettes plus ou moins subtiles ou bien trouvées dans la presse avec tout ce que cela suppose de petits sourires entendus. Cette année, on va avoir le droit à un gouvernement de clowns, pour changer. Et en parallèle, le reste de l’appareil d’État s’y est mis aussi, en introduisant une petite surprise comme on les aime au pays de la galéjade érigée en art de gouverner : les ménages sont maintenant soumis à la taxe carbone sur les produits énergétiques polluants. Youpi.

hollande : habemus blagounetteDécidément, on n’arrête pas le progrès fiscal et comme prévu, la tempête de taxes continue de s’abattre gentiment sur le peuple français qui ne s’attendait certainement pas à autant d’attention de sa classe politique, tant de droite que de gauche. Et comme maintenant, c’est le changement qui prévaut, la réforme fiscale est devenue permanente soit avec l’introduction d’une nouvelle ponction sur une base pluri-mensuelle, soit avec la modification d’une assiette ou des cibles concernés par la taxation.

C’est le cas avec cette taxe carbone qui existe en réalité, sous diverses appellations progressivement éco-compatibles, depuis 1986 : la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel était jusqu’à présent collectée par les fournisseurs de gaz et reversée à l’État, de la même façon qu’il existe une taxe similaire sur les carburants, le fioul ou le charbon. Et comme le socialisme, c’est aussi l’égalité dans la distribution de baffes, le gouvernement qui n’aime pas les riches a décidé de mettre fin à cette exception. Pour relaxer les orifices citoyens et faciliter l’introduction rapide de cette taxe, il a décidé de la mettre en place en même temps que la Contribution Climat Énergie, la CCE, histoire de corréler les taxes avec les rejets de CO2 des énergies utilisées.

Bien évidemment, peu importe ici que le réchauffement climatique soit en panne. Peu importe que le GIEC ait fait marche arrière sur l’alarmisme climatique, peu importe que le CO2 n’ait qu’un rôle mineur dans l’effet de serre (et à plus forte raison, la faible proportion de celui-ci rejetée par l’homme). Peu importe que les ménages français soient déjà surchargés d’impôts et de taxes, et peu importe que les vexations taxatoires n’aient en définitive aucun impact sur leur consommation de ces énergies.

ecology save a tree eat a beaver

Ici, il s’agit avant tout de récupérer de l’argent, d’autant qu’avec la mise en pause de l’éco-taxe suite aux grognements très audibles d’une certaine catégorie de contribuables excédés, l’État enregistre un manque à gagner pénible dans le cadre d’une trésorerie déjà tendue comme une réunion de parrains corses. D’autant que, tous calculs faits, cette fameuse CCE doit rapporter 340 millions d’euros la première année, puis 2,5 milliards d’euros en 2015 et 4 milliards en 2016.

Difficile de s’asseoir dessus, d’autant qu’on ne voit toujours pas par quel bout on va pouvoir faire l’économie de 50 milliards d’euros, religieusement attendue par les marchés, les autorités européennes et cette partie des Français qui paye pour les petits fours élyséens.

Et puis, rassurez-vous, le gouvernement s’emploiera à le répéter comme la vaseline bon marché qu’il est devenu devant la conjoncture économique actuelle : cette taxe ne sera qu’une petite ponction, ce sera quasiment indolore et vous allez voir, ce n’est qu’un petit mauvais moment à passer et c’est, bonus, pour votre bien mais penchez-vous quand même en avant et toussez une ou deux fois pour aider, merci. Après tout, qu’est-ce qu’une augmentation de 7.5% sur trois ans ?

Nous aurons donc, c’est maintenant certain, une nouvelle contribution à laquelle il sera impossible d’échapper. Sauf que… Sauf qu’il y aura bien sûr des exceptions, des alinéas et des renvois en bas de page avec des petits caractères. Eh oui : quand on parle gaz, et quand on parle taxe, en France, on parle immédiatement d’usine à gaz avec des petits tuyaux ici et là pour compenser la méchanceté de la ponction : pour les ménages plus modestes (c’est-à-dire dont la définition précise rentre bien dans les cases de ce que l’Administration et l’Etat français comprennent comme modeste, et qui n’a que peu à voir avec celle de la pauvreté ou des fins de mois difficiles et beaucoup plus avec le foyer électoral sensible) des compensations sont habilement prévues pour accompagner la montée en charge de cette contribution, au moyen d’une revalorisation des déductions forfaitaires dont ils bénéficient via le « tarif spécial de solidarité » du gaz, ce qui offrira une réduction variant de 23 à 185 euros, selon (évidemment) le nombre de personnes composant le foyer et (bien sûr) les usages du gaz (eau chaude, cuisson, chauffage, suicide). Ne vous inquiétez pas : tout est prévu, les cerfas sont déjà dans les cartons et les préposés des guichets sociaux, dans les starting-blocks pour répondre à vos questions et vous aider à décrocher toutes les aides possibles et imaginables, le tout à des horaires compatibles avec vos occupations, et dans la simplicité, le sourire et l’efficacité. (C’est incroyable ce qu’on peut faire faire au gouvernement à condition de lui laisser fumer du crottin de licorne !)

En tout cas, il est loin ce jour où un certain François Hollande nous rappelait qu’il ne fallait pas « réduire l’écologie à l’impôt », réduction pourtant clairement en cours à chaque nouvelle mesure, qu’elle soit insufflée par ce gouvernement, le précédent ou le prochain, d’ailleurs, peu importe.

Il sont loin ces jours où l’écologie était la recherche raisonnée de procédés économiques permettant de réduire autant que possible les déchets (qui sont, rappelons-le, des pertes en ce qu’ils coûtent au producteur et ne lui rapportent rien), où l’on tentait de minimiser l’impact sur la faune et la flore parce que cette dernière constituait, de toute évidence, un stock dans lequel on devait puiser et qu’entretenir correctement son stock est la base même d’une gestion à la fois capitaliste et responsable.

Les éoliennes, catastrophes écologiquesEt puis, dans cette taxe sur les produits énergétiques polluants, la meilleure blague, ici, c’est que toutes les énergies sont polluantes d’une façon ou d’une autre ; je passe rapidement sur les pitreries photovoltaïques ou éoliennes dont l’impact écologique est catastrophique — eh oui, les terres rares des moteurs et des panneaux, il faut aller les chercher, les assembler, les filtrer, les éoliennes et les panneaux, il faut les construire, les distribuer, les installer, et une fois qu’ils ont fait leur temps avec leurs rendements ridicules, il faut les recycler, ce qui n’est pas simple non plus — et je note simplement qu’aucune forme d’énergie ne peut décemment prétendre au statut de « propre » et échapper à la taxe.

À l’évidence, l’écologie n’est plus depuis longtemps autre chose que l’excuse politique commode pour une fiscalité devenue délirante à force d’incurie et d’une absence de courage politique mortelle. Cette ponction d’avril rejoindra donc la cohorte honteuse des bricolages idiots simplement destinés à faire perdurer, encore un peu, un système politique à bout de souffle.
—-
Sur le web

Voir les commentaires (16)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (16)
  • la bonne nouvelle duflot démissone… et bientot peillon quitte le gouvernement, espèrons qu’il n’y aura plus nvb, montebourg et taubira dans le prochain gouvernement. meme si le prochain gouvernement sera composé d’incapables il me parait assez dur d’etre aussi incompétent que ces 5 là…

  • Désavoué même par son camp et sur l’injonction sévère que lui a adressée le peuple de France, le petit prof de Science Po Hollande a été contraint de renvoyer d’un bloc la bande de joyeux copains qui a mené la France au fond du gouffre. Il a gardé le moins dévalué d’entre eux comme futur chef. Il est dommage que, lors de l’aveu de cet échec qui lui incombe intégralement, Hollande n’ait pas cru devoir s’abstenir de prendre un ton des plus professoral et déplacé pour affirmer très sûr de lui aux gamins que nous sommes, qu’il savait heureusement très bien comment arranger ses sottises en un tour de mains. Il continue à nous prendre pour ce que nous ne sommes pas. Dans la situation où il se trouve, il a gaspillé un pouvoir hégémonique rarissime et ne peut plus continuer à se conduire en chef d’un parti devenu largement minoritaire pour devenir enfin un vrai Président de la République obligé de dissoudre l’Assemblée pour légitimer son maintien au pouvoir. Il ne parait pas en avoir pris conscience, contrairement à ses prédécesseurs Mitterrand et Chirac qui ont accepté de gré ou de force une cohabitation. Cerise sur le gâteau, il y trouvera l’occasion de se débarrasser des verts qui ne jurent que par la décroissance humaine tout à fait hors de saison. ! En 2006 l’Enfumeur avait juré de « Démissionner en cas de crise profonde au lieu de se contenter de changer de Premier ministre ? » Mais ça, c’était avant…

    • Avant de démissionner, Hollande tentera la dissolution de l’assemblée, peut-être dès le second semestre de cette année. On comprend que Valls est le fusible idéal, sans soutien à l’assemblée, à commencer dans son propre camp. Il y a une fenêtre de tir fin 2014 entre les européennes de juin prochain et les sénatoriales en septembre d’une part, les départementales et régionales en 2015 d’autre part. Ce faisant, Hollande pourrait imiter la stratégie Mitterrand de 86/88, planter son adversaire en vue des présidentielles de 2017, les irrépressibles ambitieux de l’UMP ne pouvant s’empêcher de revenir au pouvoir.

      Dans ce jeu politicien, la France en faillite et les Français ruinés ne sont que des variables accessoires qui ne méritent guère plus que le mensonge systématique érigé en méthode de gouvernement. Le lendemain d’une annonce présidentielle qui laisse entrevoir une hypothétique baisse de la fiscalité, sur le mode paternaliste « je vous ai compris », on voit apparaître une nouvelle taxe saignante pour les « salauds de riches », à savoir les Français dont les revenus sont supérieur à quatre-cents euros par mois. Hollande, qui avait déclaré ne pas aimer les riches, met son idéologie socialiste en pratique. Au moins sur ce point, il est cohérent.

  • de quoi vous plaignez vous , pour l’achat d’un kg de taxes on vous offre au choix , du gaz de l’electricté du charbon de l’eau et on vous autorise a prendre un abonnement valable 5 ans et vous conservez vos cadeaux

    • Bien sur qu’on l’a vu venir. Les attaques systématiques des écolos contre le nucléaire (normes de sécurité, restrictions sur l’éclairage aux heures où EDF ne sait que faire de sons courrant, culpabilisation du chauffage électrique …) et le non-sens économique des renouvelables ne peuvent mener qu’à ça.

      Les démarcheurs en fenêtres à multiples vitrages et autres escrocs en solutions miracles d’économie d’énergie (dont le calcul de retour sur investissement est traffiqué et invérifiable) l’ont intégré depuis longtemps dans leur argumentaire de vente.

  • Cher H16, outre la taxe carbone sur le gaz naturel, le gouvernement va augmenter rétroactivement le prix du kWh, la requête des « petits » fournisseurs d’électricité ayant abouti au Conseil d’Etat. Les consommateurs vont devoir payer l’augmentation des tarifs, soit 3 %, depuis août 2012, je n’invente rien, lisez ces billets de mon blog parus les 29 et 31 mars :
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2014/03/29/poisson-davril/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2014/03/31/pour-ceux-qui-croient-encore-aux-poissons-davril/

  • Bonne nouvelle: le GIEC vient d’être dissout, tout comme l’OMM et le PNUE. Leurs dirigeants vont être jugés par le TPI pour escroquerie en bande organisée. Et les journaleux qui nous ont menti et roulés dans la farine, de même!… On respire!….

  • Les chaussures dont la majorité sont issues de pays à bas salaires sont composées principalement de caoutchouc synthétique et autres plastique alors je serais curieux de savoir ce qu’ elles deviennent après usage ( rarement + d’ 1 an) le nombre en million qui part en ENFOUISSAGE et l’ équivalent d’ énergie enfouie
    Je ne conseille pas d’ en griller une mais pour qui doute vraiment essayez une pointure 35 par ex ……

  • J’approuve que cette taxe n’est pas justifiée mais quand vous dites qu’aucune source d’énergie n’est considérée propre…le chauffage géothermique est une source de chauffage exploitant la chaleur dans le sol. Un procédé qui ne nuit pas à l’environnement

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
5
Sauvegarder cet article

Comme chaque année, les chiffres de la balance commerciale sont minorés et présentés en retirant les frais de transport du montant de nos importations.

Les frais de transport sont pourtant une partie intégrante du coût de revient et sont répercutés sur le prix de vente au consommateur. Mais pourtant, ils sont retraités afin de les comparer aux chiffres des exportations qui, eux, n’intègrent pas les frais de transport. L’opération semble contestable…

Les « vrais » chiffres de la balance commerciale de 2022 avaient ainsi frôlé les... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

Dans son quatrième rapport publié le 23 octobre, le Conseil national de productivité revient sur la performance économique française de ces derniers mois, les effets de l'optimisation fiscale sur la productivité et les actions pour le climat qui lui paraissent nécessaires à l'atteinte des objectifs de transition énergétique.

Sur ce dernier point, le rapport est particulièrement approfondi et mérite une lecture attentive.

En premier lieu, le rapport indique :

« Les études [...] suggèrent que l’impact à long terme de la tra... Poursuivre la lecture

Après l’échec cuisant de sa transition énergétique, nommée Energiewende, inefficace et de plus en plus impopulaire, fondée sur des éoliennes et des panneaux solaires, l’Allemagne devra bientôt aller à Canossa en redéveloppant l’énergie nucléaire si elle souhaite vraiment se passer du gaz et du charbon.

Ira-t-elle à genoux ou existe-t-il une sortie honorable ?

 

Deux modèles énergétiques incompatibles

Entre la France pronucléaire et l’Allemagne antinucléaire, pro-renouvelables… (et aussi pro-gaz russe et charbon allem... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles