Les somnambules, de Christopher Clark

« Les somnambules » se promène dans la culture d’avant-guerre qui s’est tuée elle-même par l’entrée dans une guerre stupide.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Les somnambules

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les somnambules, de Christopher Clark

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 décembre 2013
- A +

Dans la floraison des livres qui ont paru, ou qui paraîtront, sur la Première Guerre mondiale, on peut noter la parution du livre de Christopher Clark, Les somnambules. L’auteur étudie l’été 1914, la période où l’engrenage fatal a eu lieu, entre l’attentat de Sarajevo, le 28 juin, et les premiers affrontements armés des pays. Il a pour cela eu accès à de nombreuses sources, à travers l’Europe, essayant d’étudier au mieux les points de vue et les analyses des différents acteurs. Pour comprendre l’engrenage qui a mené à la guerre, il faut certes comprendre la situation politique et géopolitique de l’Europe, mais aussi les chaînes de commandements des différents États, et le rôle et la fonction des personnes qui ont été amenées à prendre les décisions d’entrée en guerre. Sans trancher sur la question finale du déclenchement, à savoir si la guerre est arrivée par hasard, ou si elle était inévitable et sous-tendue par la situation européenne, l’auteur montre comment les grands d’Europe ont marché vers la guerre sans prendre véritablement la mesure de la situation, et sans se rendre compte que celle-ci arrivait.

Dans l’historiographie de la Grande Guerre, il y a trois grands types d’ouvrage. Il y a ceux qui analysent le moment 1914, qui dressent le portrait de l’Europe d’avant, avant que tout ne bascule et avant que l’Europe change de culture. Il y a ceux qui analysent l’après : la conférence de Versailles, ses conséquences et sa conduite inexorable vers l’autre guerre mondiale. Et puis, il y a les ouvrages qui étudient une bataille en particulier, avec une prépondérance pour Verdun, mais où l’on retrouve aussi la Marne, la Somme, les Dardanelles. Le présent ouvrage se situe dans la première veine, et il est vrai que comprendre l’engrenage et le déclenchement, c’est déjà comprendre l’essentiel.

Les somnambules est une très belle somme, complète, largement documentée et étayée de sources nombreuses. L’ouvrage a l’avantage de ne pas se concentrer sur un seul pays, mais de permettre au lecteur d’englober le champ entier de l’Europe, et de se promener dans cette culture d’avant-guerre qui s’est tuée elle-même par l’entrée dans une guerre stupide, et dont le temps n’a fait que rajouter de l’incompréhension au désarroi.

Christopher Clark, Les somnambules, Flammarion, 2013, 668 pages.


Sur le web.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
0
Sauvegarder cet article

Par Daniel Tourre.

[caption id="attachment_104198" align="aligncenter" width="614"] Extrait de Pulp Libéralisme, la tradition libérale pour les débutants, Éditions Tulys.[/caption]

Le 11 novembre 1918 marque l’armistice de la Première Guerre mondiale mais malheureusement pas la fin du suicide européen par le nationalisme guerrier ou le socialisme.

Car par-delà ses massacres de masse et ses destructions, cette Première Guerre mondiale marque la fin de l’âge d’or européen, un âge d’or largement libéral.

Dans son auto... Poursuivre la lecture

Par Philippe Silberzahn.

Une polémique importante a lieu en ce moment au sujet de la façon dont la France gère l’épidémie du coronavirus. En substance, l’approche très centralisée choisie par le ministère de la Santé est accusée d’inefficacité. Le fait que les masques de protection manquent massivement (policiers, infirmières, médecins de ville, sans même parler de la population) donne beaucoup de poids à ces critiques. Faut-il pour autant décentraliser une gestion de crise ? Rien n’est moins sûr.

Comme souvent, la vérité sur un... Poursuivre la lecture

Par Jean-Baptiste Noé.

Il semblerait que ce soit L’Est républicain qui ait sorti le lièvre : la bataille de Verdun disparaît des programmes officiels du cours d’histoire de Première à compter de la rentrée prochaine. En effet, la réforme du lycée de Jean-Michel Blanquer conduit à de nouveaux aménagements horaires et donc à de nouveaux programmes.

Et en Première, en effet, Verdun disparaît. Le thème 4 porte sur la Première Guerre mondiale et impose des « points de passage » pour parler la novlangue EdNat : Tannenberg, la Marne, ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles