Verdun disparaît du programme d’histoire

Verdun disparaît du programme d’histoire en Première. Analyse.

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Verdun by BDIC Natnterre (CC BY 2.0)

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Verdun disparaît du programme d’histoire

Publié le 25 mars 2019
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Par Jean-Baptiste Noé.

Il semblerait que ce soit L’Est républicain qui ait sorti le lièvre : la bataille de Verdun disparaît des programmes officiels du cours d’histoire de Première à compter de la rentrée prochaine. En effet, la réforme du lycée de Jean-Michel Blanquer conduit à de nouveaux aménagements horaires et donc à de nouveaux programmes.

Et en Première, en effet, Verdun disparaît. Le thème 4 porte sur la Première Guerre mondiale et impose des « points de passage » pour parler la novlangue EdNat : Tannenberg, la Marne, les Dardanelles, la Somme, mais plus Verdun.

La nouvelle n’est pas fraîche : nous le savons depuis la mi-janvier 2019, moment où ces nouveaux programmes furent présentés. Il a donc fallu deux mois pour que la nouvelle parvienne jusqu’en Meuse et que tout le corps politique et social s’en émeuve. Le département de la Meuse et le conseil municipal de Verdun ont même voté une délibération exprimant leur opposition à cette disparition.

Ce qui est remarquable, ce n’est pas que ces hommes politiques et ces citoyens aient découvert des nouveaux programmes annoncés il y a deux mois, mais qu’ils semblent découvrir qu’en France l’éducation est nationalisée, et ce depuis Jules Ferry, qui fut sénateur des Vosges. Ils découvrent donc qu’il y a une autorité administrative qui écrit les programmes et que tous les professeurs doivent les appliquer dans la lettre et dans l’esprit et qu’il y a un corps de gardes de la révolution, nommés inspecteurs, qui veillent à ce que les professeurs changent bien leurs cours (que l’on doit appeler séquences) à chaque changement imposé de programme.

L’école est au service de l’État

Ils semblent découvrir que l’éducation nationalisée est d’abord politique et idéologique et que la formation intellectuelle des élèves n’est pas la priorité principale. On pourrait dresser la liste de tous les faits importants qui ont disparu des programmes d’histoire ; on pourrait évoquer le cas de la géographie, discipline sabordée où chaque année, de la Sixième à la Terminale, doivent être abordés le changement climatique et le développement durable, sans que les élèves sachent situer sur une carte de France le Rouergue et l’Anjou ; on pourrait évoquer la littérature où là aussi le cadre chronologique n’est pas respecté, et ces copies bourrées de fautes où il est obligatoire pour les correcteurs de bac de mettre la moyenne.

Est-ce triste que Verdun soit retiré des programmes ? Non, car cela correspond pleinement à l’idéologie dominante qui préfère évoquer le global sur le national. Cela correspond aussi à la mode actuelle de travailler par « jalons » et « ouvertures » avec « des points de passage » et des « thèmes », et non pas par cours et chapitres.

Un professeur peut-il passer outre ces programmes et enseigner quand même Verdun ? En théorie oui, rien ne l’empêche d’évoquer la bataille. Dans les faits, c’est peu probable car il n’aura pas le temps de la traiter s’il traite les autres points. La liberté pédagogique est purement nominale, les professeurs (qui sont d’ailleurs des « profs »), n’ont pas la liberté d’interpréter les programmes. On ne peut pas avoir une éducation nationalisée et en refuser les conséquences.

Dans un pays libre, l’école serait libre, et les professeurs pourraient organiser leurs cours et leurs chapitres comme ils l’entendent, en tenant compte de l’avis des parents et du projet pédagogique des établissements. Ce monde-là n’existe pas, inutile donc de voter des motions en conseil départemental pour se lamenter des conséquences de la non-liberté scolaire. Surtout quand, dans le même temps, on ne cesse de vanter l’école nationalisée et l’école de la République.

Voir les commentaires (33)

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  • oui….nous avons eu ici un enseignant qui demandaient si on pouvaient avoir de meilleurs programmes…

    ce n’est même pas que parler de verdun ou pas soit « bon » ou pas..
    il est clair que si les politiques peuvent agir sur les programmes scolaires, il y a une forme de conflit d’intérêt « idéologique »..

    on forme surtout des orwelliens, le développement durable c’est super..mais par contre je ne sais pas vraiment ce que c’est…

  • Cachez-moi ce massacre qu’on ne saurait voir. Il ne fait pas bon de rappeler que l’état est le responsable de cette boucherie.

  • La première erreur est d’appeler ‘Histoire’ (de France en particulier) le roman national…

    • L’Histoire ne sera jamais une science exacte. Cela ne veut pas dire que l’on doit faire l’impasse sur l’enseignement d’un passé partagé, de mythes fondateurs. Après, ceux qui ont un esprit critique peuvent fouiller et analyser ces mythes pour ce qu’ils sont.
      Je ne suis personnellement pas ravi de voir le roman national doucement transformé en mythologie intersectionnelle.

  • C’est l’idéologie dominante qu’il faudrait remettre en question…
    La politique des petits pas, chère à Monnet et aux globalistes, c’est cela: avancer peu à peu, non pas pour résoudre les problèmes, mais pour faire « changer les mentalités » en cachant toujours aux populations le but final: l’avènement d’un monde globalisé, y compris au niveau politique et social.

  • Blanquer a démenti l’information……avait il vraiment l’intention de faire disparaître Verdun du programme ou a t’il reculé devant la levée de bouclier de la classe politique ? comment savoir avec ce parti qui passe son temps à faire un pas en avant et deux pas en arrière …..

  • Verdun ? Verdun ?

    C’est bien cet épisode de la guerre où les troupes progressistes franco-africaines ont sauvé la France des hordes réactionnaires du Kaiser ?

    (Ou je suis en avance d’une réforme ?)

    • pour mémoire
      troupes de ligne , engagées dans la bataille de verdun
      44e régiment d’infanterie territoriale
      308e régiment d’infanterie territoriale
      540e régiment d’infanterie territoriale
      320e régiment d’infanterie
      409e régiment d’infanterie
      5e régiment d’infanterie territoriale
      7e régiment d’infanterie territoriale
      21e régiment d’infanterie territoriale
      22e régiment d’infanterie territoriale
      24e régiment d’infanterie territoriale
      29e régiment d’infanterie territoriale

      une seule unité de troupe franco Africaine comme vous les nommez ,
      le 1er RICM
      vous devriez revoir vos livres d’histoire

      « Le 24 octobre 1916, l’assaut est lancé par:
      le 1er Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc sur Douaumont.
      Cette unité qui avait été créée pour mener campagne au Maroc est uniquement composée:
       » de métropolitains. »
      Mais elle est accompagnée de tirailleurs sénégalais et somaliens. Le régiment fait face à une résistance acharnée que les soldats brisent au prix de terribles pertes et des corps à corps mortels.

    • j’avais oublié les pertes de cette boucherie:
      161.200 métropolitains
      20.250 soldats originaires du Maghreb
      19.800 d’Afrique sub saharienne.
      chiffrage qui n’a jamais été determiné a l’unité compte tenu du nombres de disparus.
      mais trés proche tout de meme de la réalité . des unités completes ont été décimées a Verdun!
      votre façon légère et amusée de voir la chose est un outrage envers tous ces hommes la !

  • Il y a plusieurs façons d’enseigner Verdun.

  • La bataille de Verdun reste enseignée en primaire et au collège.

  • Tant que les pédagauchistes seront aux manettes dans les ministères et les lieux de formation des maîtres (oui, c’est exprès), le désastre s’aggravera. Blanquer ne peut pas tout.

  • Pas étonnant, la gauche a décidé de faire disparaître les descendants des gaulois et leur histoire! Elle occulte tout autant les conquêtes musulmanes et leur esclavage, car cela nuit à son idéologie!

    • Je dis souvent à mes collègues qu’ils seront bien emmerdés quand les programmes d’histoire seront pondus par un ministre du RN. Parce que, franchement, Verdun enseigné par un suppôt du Maréchal Pétain, ça ne vaut guère mieux que ce qui se trame actuellement.

      Encore une fois, tout ça n’arriverait pas si l’éducation n’était pas aux ordres de l’Etat. D’ailleurs qu’est ce qui justifie qu’il en soit ainsi ? Qu’est ce mon métier à de différent des autres ? La réponse que j’obtiens c’est que sans EducNat je serais au chômage … Foutaises ! Bien entendu qu’il y aura toujours des parents pour payer des études à leurs enfants. C’est même la première chose que les parents font quand leur sort s’améliore, retirer les enfants du marché du travail pour les mettre à l’école.

  • Avec ou sans la chronologie ?
    Tout est la !
    Si l’histoire continu d’être enseigner « Par Thème », quelque soit le contenu elle produira des tarés !

  • « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » J-B. Bossuet

  • c’est juste moi ou LAREM a le don de lever des polémiques sans grand intérêt pour cacher la misère des véritables problèmes de la France (dont ils sont number one) ???????

  • Le « réchauffement climatique », on en parle dès la 6ème.
    Dans le manuel d’Histoire et Géo de 6 ème, il y a un thème sur les littoraux. Il y a un cas sur les Maldives, dont un lien vers une vidéo reportage sur l’archipel qui subit l’avancée de l’Océan Indien, et donc la montée des eaux. Un biologiste parle : il dit que c’est à cause du RCA, et dans la meme phrase il ajoute qu’il ne comprend pas encore comment tout fonctionne, ni comment tout intéragit. Mais il a quand même dit au préalable que c’était à cause du réchauffement climatique. Le président des Maldives y a été de son mot : les pays producteurs de CO2 et de gaz à effets de serre doivent prendre leurs responsabilités. Le Japon finance des digues pour contenir la montée de l’océan (donc la disparition des plages et des îles).

    On parle aussi du développement durable aux élèves de 6ème. Ils apprennent que le D.D est réalisable avec trois conditions :
    – économiques ;
    – sociales ;
    – environnementales.
    … tout en tapant constamment sur le volet économique.

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