Breaking News : le chômage allemand à la hausse en 2014 !

Ce n’est pas parce que la courbe du chômage va s’inverser en Allemagne (à la hausse à cause du salaire minimum), qu’elle va mécaniquement s’inverser en France (à la baisse)…

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Breaking News : le chômage allemand à la hausse en 2014 !

Publié le 23 novembre 2013
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Par Philippe Bouchat

Ami lecteur,

Si le titre de cet article est délibérément provocateur, il y a fort à parier qu’il est prémonitoire.

emploi-allemagne-agenceQue s’est-il donc passé en Allemagne ? La chancelière Merkel et les partis de l’Union CDU-CSU, gagnants des dernières élections législatives, après avoir refusé de continuer les négociations avec les écolos du parti die Grüne, viennent de franchir un cap important dans ses négociations avec les socialistes du SPD.

Après 2 mois de tractations, l’Union vient en effet de concéder, la mort dans l’âme, l’instauration d’un salaire minimum de 8,50 € par heure, ce qui concerne 17% des travailleurs allemands.

Paris se félicite de cette concession d’Angela Merkel qui, il est vrai, devait lâcher du lest sur une mesure symbolique pour concrétiser la Grande Coalition (die grosse Koalition Schwarz-Rote).

Mais doit-on se réjouir avec Paris de cette décision ? Assurément non ! Pourquoi ?

Parce que, comme les économistes ‘autrichiens’ l’ont démontré avec pertinence, l’instauration d’un salaire minimum va rendre beaucoup plus difficile l’embauche des jeunes peu qualifiés que seul un salaire adapté à leur non qualification pouvait tirer de la précarité. D’autre part, l’instauration de ce salaire minimum va engendrer une pression à la hausse des autres salaires, ce qui débouchera inexorablement sur une majoration du coût salarial. Certes, pour les pays limitrophes comme la Belgique et la France, cela signifie surtout que l’écart salarial avec l’Allemagne va se réduire et que, mécaniquement, ces pays limitrophes vont accroître leur compétitivité (mais de façon factice).

Résumons.

L’embauche des jeunes non qualifiés sera rendue plus difficile et les coûts salariaux vont augmenter. Conséquence ? Une augmentation du chômage structurel. C’est inévitable. Faut-il, comme Paris s’en réjouir ? Oui si on prend le cynisme comme instrument de politique économique : moins l’Allemagne va bien, plus les autres pays rattrapent leur retard sur elle. Mais ce serait, outre le cynisme, faire œuvre d’irresponsabilité, car ce qui boostera l’économie européenne anémiée, c’est, au contraire, une Allemagne forte qui sert de locomotive et – surtout – que les wagons des autres pays se réforment radicalement pour que le convoi avance à vive allure vers la prospérité. Ce n’est pas parce que la courbe du chômage va s’inverser en Allemagne (à la hausse), qu’elle va mécaniquement s’inverser en France (à la baisse). Penser le contraire est de l’incompétence mêlée à du foutage de gueule des pigeons que nous sommes tous.

Alors de la joie oui, peut-être pour les salariés allemands qui bénéficieront de ce revenu minimal. Mais certainement pas pour les jeunes peu qualifiés et pour les patrons allemands, ni pour leur économie globalement. Et encore moins pour nous. À moins donc d’être cynique, incompétent et irresponsable.

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  • J’aimerais bien qu’on m’explique comment remplacer deux travailleurs pauvres par un travailleur moins pauvre et un chômeur va booster la consommation.

    • Exact MichelO. Mais attention de ne pas verser dans le keynésianisme avec la consommation à laquelle vous faites allusion. L’octroi d’un salaire minimum est une mauvaise chose, non seulement pour la raison que vous évoquez, mais aussi (surtout selon moi) parce qu’il va créer structurellement du chômage et faire croire (ou plutôt donner un alibi) à la France et à la Belgique e.a. de ne pas entamer les réformes structurelles indispensables pour que la croissance reparte enfin à la hausse (je veux dire au-delà de 2%). phb

  • Ce qui est curieux c’est aussi que cette mesure semble avoir été délicatement « suggérée » par Bruxelles dont on se rappelle la condamnation de la balance commerciale extérieure excédentaire exaspérante (XXX). Pour les Allemands, comme alternative, une sortie de l’Euro avec moins d’effets pervers doit sembler de plus en plus séduisante.

    La pensée socialiste impose le raisonnement suivant:
    le SMIC généralisé d’Est en Ouest a pour but la destruction du pouvoir d’achat intérieur des masses les plus pauvres (chômage) de sorte que les compensations sociales qui en résultent devront être répercutés sur le reste de l’économie (en particulier celle dont les salaires des conventions collectives laissent le smig français loin derrière) soit par augmentation des charges sociales, soit par emprunt d’Etat généralisé et ainsi par voie détournée, affaiblir la compétitivité industrielle ainsi que le pouvoir d’achat intérieur allemands, et affaiblir la crédibilité des emprunts d’Etat, ce qui en fin de compte donnera un avantage comparatif à la Fronce… CQFD

    Tout ceci au nom de l’entente franco-allemande et de la paix bien entendu.

    • et oui Schirren bien vu! Mais attention de ne pas verser dans le travers du mercantilisme qui conjugue protectionnisme avec excédents de la balance commerciale que l’école autrichienne considère plutôt comme un déséquilibre que seul un système monétaire base sur l’étalon or peut corriger naturellement. phb

  • La réaction des Français est lamentable..Espérer que la France ira mieux en faisant en sorte que l’Allemagne se sabote elle-même, c’est de l’incompétence pure.
    Ensuite non, ça n’aidera en aucun cas la France, dont la compétitivité et le manque de réforme en font un repoussoir économique..Non, ceux qui en profiteront seront les pays réformateurs, notamment l’Espagne qui a su fortement booster sa compétitivité et a fini par devenir le deuxième producteur automobile européen derrière l’Allemagne, et dont les exportations augmentent plus fortement qu’ailleurs en Europe.

    L’Allemagne gardera un chômage bas de toute manière car cet absence de RMI ne touchait que quelque secteurs des services, pas l’automobile par exemple et parce que le pays a d’autres atouts.
    La faiblesse démographique claire du pays fait que le chômage ne pourra pas augmenter beaucoup de toute manière, il y a de claires pénuries de main d’oeuvre.

    • Vous avez raison Sweeping Wave quant à la faiblesse démographique de l’Allemagne, mais je nuancerais quand même votre propos en rappelant que la mesure va impacter la population activeà concurrence de 17% soit (si mon estimation est correcte) 6 millions de travailleurs. phb

      • Je n’ai pas dit qu’il n’y aurait pas d’impact, il y en aura un, mais je vois pas un gros pic du chômage arrivé, pas dans un pays où les entreprises ont du mal à trouver de la main d’oeuvre dûe à une chute très forte de la natalité (on est quand même passé de 1,3 millions de naissances y a 60 ans à 650 000 aujourd’hui, ça fait mal).

  • C’est sous estimer l’industrie Allemande qui est un écosystème industriel unique au monde, en place depuis des décennies et qui ne va pas se dévaloriser pour si peu.

    Le seul vrai facteur qui menace la croissance économique outre Rhin, sachant que l’Euro les protège d’une monnaie trop forte, c’est la décroissance démographique qui pénaliserait l’innovation.

    Le chômage vous préoccupe à ce point, vous, les libéraux ? C’est amusant de constater que l’enrichissement des plus riches est une évidence voir un devoir, alors que la priorité des plus pauvres doit être le travail plutôt que « l’enrichissement ».

    • Si ces pauvres finissent au chômage ils vont pas s’enrichir davantage ça c’est certain..Il faudra être chanceux pour être embauché à la place d’un autre, et faire des concessions auprès de l’entreprise dans d’autres domaines pour pouvoir garder sa place.
      Les 25% de jeunes au chômage en France face aux 8% en Allemagne..y a une raison à ça.

    • @ Citoyen, au moins vous comprenez bien toute la différence hiérarchique qu’il y a entre une évidence, un devoir, et une priorité.
      Mais il y a cet adage que l’on ne met pas la charrue avant les boeufs.
      C-a-d qu’il faut bien une efficacité objective du travail pour commencer à discuter valeur subjective de son endettement…

      La différence entre la valeur du capital économisé, et la valeur économisée du travail, restent aujourd’hui les plus grandes oppositions de vue libérales avec le socialisme il me semble.

      Elles ne sont pas neuves pourtant. Böhm-Bawerk, Mengen, von Mises. Théorie du crédit.

      • Schirren,

        Au moins vous comprenez bien le fonctionnement d’une démocratie, quand une part importante de la population se sent lésée avec un grand B, il s’en suit un renversement politique inexorable.

        • Même si cette réaction est souhaitable, je ne crois pas que mon commentaire aille tout à fait dans ce sens, car à mes yeux, notre démocratie (sociale) ne fonctionne pas très bien.
          Je ne vois pas d’ailleurs, dans le vote « Hollandais » un vrai désir majoritaire de renversement de la politique française: le privilège de la fonction publique, de la Raison d’Etat et le rôle de l’endettement y sont restés les mêmes en gros depuis Blum/Pétain avec quelques exceptions notoires. Ce sont les principes de la « social-démocratie », voire ceux de la « gestion militaire de l’économie » qui n’arrêtent pas d’être imposés à défaut de s’imposer.
          La population allemande elle, a pu gérer par chance, suite à deux dictatures d’affilée (je vous le concède: d’abord grâce à la bonne volonté des vainqueurs en 45 qui renoncèrent à la traditionnelle mise en esclavage des vaincus), un changement dans ces conceptions économiques et sociales!
          Mais dernièrement ce fut Gorbatchev qui y contribua, soutenu par la majorité (muselée) des russes. Il avait obligé les politiques en « république démocratique » d’ouvrir les yeux sur l’appauvrissement de la population entière, causé au nom de la fraternité, et de l’efficacité publique. Sa politique portait un nom simple et révélateur: transparence (et non pas un machin comme « choc du redressement translucide »).
          Il s’en suivit un changement politique pour le bien des populations : la chute du mur et la dissolution du « soviet », sans effusion de sang. Certes, un endettement supplémentaire des « riches » allemands à hauteur de 500 milliards en 20 ans pour assainir les ruines d’une économie dirigiste à l’Est, fut ajouté à la charge des populations (gabegie Leuna incluse). Et maintenant un smic doit nous faire croire que la valeur du labeur en partie Est du pays, celle jouxtant la Pologne et la Tchéquie, « mérite » d’être imposée sur les mêmes bases qu’à Munich ou Francfort, par le seul miracle des frontières nationales redessinées, pour le plus grand bien de tous. Si la richesse d’un pays se promulguait par décret, il me semble cela se saurait depuis longtemps dans les parlements, non?

          La démocratie qui fonctionne, c’est le libéralisme, pas le nationalisme

  • Qui bono? A qui profite le crime?

  • Premierement, ideologiquement je suis partisan d’un salaire minimum. Soit un salaire efficient superieur à un salaire de subsistance.
    Dans la réalité, concretement, est ce que ca signifiera aussi en contrepartie un allegement des charges patronales ? Si on veut eviter un phenomene de « stagflation » (stagnatio. du chomage et legere inflation) c’est necessaire.
    Ca ferait moins de rentrées fiscales issus des entreprises mais moins de dépenses sociales.
    On pourra aussi compter sur une relance de la consommation interieure issu de cette inflation des salaires.
    J’assume parfaitement que c’est un raisonnement keynesien et non de l’école néo-classique.
    L’économie n’étant pas une science exacte c’est un risque à prendre.
    Concernant ce qu’en pense Paris, c’est par cynisme qu’ils se réjouissent. L’Allemagne sera moins exportatrice.
    Concernant les jeunes en apprentissage et en formation, ca mériterait un coup de pouce ou un rabot fiscal de l’Etat.

    • Le salaire minimum n’a pas de sens. Il revient à forcer celui qui accepterait de travailler pour moins à se mettre au chômage, et celui qui serait d’accord pour l’employer à ce prix à renoncer à la rentabilité. Au final, moins de richesses sont produites, au détriment de tous. Il conduit à ce que le travail de tous ceux qui sont proches du smic soit mesuré à la durée plutôt qu’au résultat. Et surtout, il entretient la séparation et la lutte des classes, il part de la supposition que l’ouvrier ne pourrait faire valoir auprès de son employeur la vraie valeur de son travail et se retrouverait systématiquement exploité. La vraie valeur du travail, c’est celle où s’établit le marché librement.
      La question de ceux auxquels leur travail ne suffit pas pour s’assurer une vie décente doit se régler par d’autres circuits, qui ne perturbent pas la création de richesses, certainement pas par une surévaluation arbitraire de la valeur de ce qu’ils font.

      • « La question de ceux auxquels leur travail ne suffit pas pour s’assurer une vie décente doit se régler par d’autres circuits, qui ne perturbent pas la création de richesses »

        Des idées ? Parce que cela revient à subventionner une activiter peu rentable par essence.

        • Il ne faut pas subventionner les activités non rentables, mais aider volontairement les individus en situation difficile. Il faut que celui qui fait la charité avec son propre argent soit porté au pinacle, et que celui qui la fait avec l’argent des autres soit voué aux Gémonies.
          Il faut aussi faire confiance aux systèmes pour s’équilibrer en l’absence de pressions perverses. Notre système actuel ne crée que des pauvres, malgré la redistribution et les prix et salaires imposés. Et on vit beaucoup mieux avec 5 euros de l’heure au fin fond de la Creuse qu’avec 9.56 à Paris…
          Enfin, s’il reste des inégalités qui vous choquent, retroussez vos manches et rétablissez l’équilibre en aidant les malheureux avec vos moyens. Conspuer ceux qui se sont élevés, et soutenir ceux qui ne les aiment pas appauvrit les riches, et appauvrit les pauvres aussi. Ne le voyez-vous pas en regardant autour de vous ?

          • MichelO,

            « Enfin, s’il reste des inégalités qui vous choquent, retroussez vos manches et rétablissez l’équilibre en aidant les malheureux avec vos moyens »

            Je paie mes impôts, sans faire d’esclandre, parce qu’ils contribuent, sans être parfaitement utilisés certes, à combler les défauts du marché qui ignore les plus faibles. Quand aux dons directes, la vie quotidienne nous en donne l’occasion quand on sait y être attentif.

          • @ Citoyen:

            vos impots, il y en a probablement moins de 1% qui sont utilises pour l’aide aux plus demunis…
            Alors a moins que vous trouviez normal d’aider les classes moyennes avant d’aider les pauvres, ce n’est pas un tres bon exemple de solidarite. Vos impots servent aussi a faire la guerre, et a payer des residences secondaires aux senateurs…

            Et puis c’est pas comme si vous aviez le choix: si votre voisin menace de vous casser la gueule si vous lui offrez pas un pack de biere chaque jour, vous pouvez appeler ca de la solidarite, moi j’appelle ca du vol.

            L’Etat francais preleve des centaines de milliards chaque annee, ca n’empeche pas d’avoir des dizaines de sans abris qui meurt de froid chaque hiver! A ce stade la, c’est plus « sans être parfaitement utilisés certes », c’est juste une ignominie d’utiliser l’argument de la solidarite pour justifier le racket.

          • @citoyen
            « Je paie mes impôts, sans faire d’esclandre, parce qu’ils contribuent, sans être parfaitement utilisés certes, à combler les défauts du marché qui ignore les plus faibles.  »
            Si c’est pour ça que vous payez vos impôts, vous êtes un idiot. Regardez le budget, et cherchez ce qui « comble les défauts du marché qui ignore les plus faibles ». Un peu de CMU, deux bricoles pour les vieux, bref quelque milliards sur plus de 300, et c’est tout.
            Et en face, inversement des dizaines de milliards pris aux pauvres pour en faire bénéficier les classes privilégiées par le régime (classes qui ne sont PAS les plus pauvres, mais grosso modo les fonctionnaires).
            Par exemple il est notoire (y compris chez les plus gauchistes) que l’éducation supérieure « gratuite » est un transfert massif en faveur des plus favorisés, qui ont les moyens de se passer des rentrées d’argent d’un travail. Idem le bonus-malus écolo qui profite à ceux qui peuvent se payer les véhicule les plus couteux, pendant que les pauvres se contentent de vielle occasions réputées polluantes qu’on veut exclure des villes. Et ce ne sont que des exemples ; tout est comme ça.
            L’état est le Pouvoir, et il est par définition au service de ceux qui le possède : les forts ; pas les pauvres. Il ne « corrige » rien, il aggrave.

    • Non, l’Allemagne ne sera pas moins exportatrices. Ses industries paient déjà trop bien pour être concernées par le salaire minimum, c’est ça qui est drôle pour les Français qui espéraient nuire aux industries allemandes.

      Le salaire minimum allemand, ça tapera sur les services à bas coût, sur l’agriculture. Bref, sur les secteurs pauvres. Les secteurs industriels riches, eux, ne sont pas concernés. Le smic ne défavorise que les plus pauvres.

      • Justement Gilles, les éleveurs et les abattoirs français étaient en concurrence avec les allemands et leurs salariés d’origine polonaise. La réalité est là.

        • Je ne crois pas que l’origine polonaise des salariés soit un problème. Par contre, le coût pour l’employeur du salarié français, et les contraintes administratives, sans aucun doute.

  • Si certains allemand ont de très bas salaires, surtout à l’Est, c’est parce qu’ils ont peu de capital.
    1- parce que les destruction de la guerres ont été immenses chez eux
    2- Parce que la moitié Est °0 supporté 40 ans de communisme.

    Pas de capital = Pas de revenus

    Et ce n’est pas le SMIC qui va faire augmenter le capital disponible en Allemagne…

    • Que les Allemands ne veuillent pas payer pour les Grecs, cela peut se concevoir, mais après une génération, les Landers de l’ouest devront investir à l’est, surtout que cela peut leur permettre d’amortir le problème démographique.

      • Pas les Lander, mais leurs acteurs économiques.

        • Merci pour eux, de vous soucier en France de leur problème démographique. Mais pour un économiste, ce que vous proposez, c’est un peu le chômage à la rescousse du financement des retraites.

          Vous pouvez concevoir que les Allemands ne veuillent pas payer pour les grecs, mais 500 milliards pour l’ex RDA en 20 ans cela vous semble, à vous citoyen français, descendant de Colbert, Robespierre, Napoléon et que sais-je encore, vraiment radin. Tant de générosité pardonnez moi, me semble à moi simple quidam qui ne vit pas dans l’opulence, un peu suspecte.

          Petite question théorique à vous poser: pourquoi pas un smic européen, depuis le fin fond de la Roumanie jusqu’à la pointe du Danemark, puisque nous sommes tous frères? Et quand vous aurez répondu, nous parlerons du smic mondial.

          • Dans la Creuse le smic est le même qu’à Paris, est-ce une bonne chose ? je n’en suis pas complètement convaincu (à force de fréquenter Contrepoints) certes, mais qu’il y est un SMIC c’est le résultat d’un marché imparfait et d’un fonctionnement démocratique, donc le SMIC est indéniablement légitime.

          • @Citoyen
            La démocratie n’est pas un gage de qualité, c’est un pis-aller : le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres. Si on lui fait faire des choix économiques, avec des électeurs incultes, vénaux et jaloux, il ne faudra pas s’étonner que ces choix soient mauvais. Et au point où on en est, il est bien plus facile d’assurer un meilleur fonctionnement du marché que de corriger les électeurs de ces défauts.

          • MichelO,

            Si on considère qu’une nation recherche le meilleur compromis pour le bien être du plus grand nombre, seule la démocratie peut l’approcher. Ce n’est pas moi qui le dit mais l’histoire avec un grand H.

          • @citoyen
            Corrélation n’est pas raison. L’histoire ne prouve qu’une chose : que les dictatures corrompues nuisent au progrès et au bien-être. A mon avis, la raison en est à 99% la corruption, et 1% la dictature. D’ailleurs si on considère une démocratie corrompue, ça me paraît bien peu différent. Donc un choix n’est en rien justifié parce qu’il est démocratique, il est justifié s’il va dans le sens du progrès et du bien-être. Comme je l’ai dit au départ, le Smic remplace les travailleurs pauvres par quelques travailleurs moins pauvres et beaucoup de chômeurs. Je ne crois pas que ce soit un progrès, une dictature pourrait faire aussi « bien ».

          • MichelO,

            Vous faites preuve d’un paisible mépris, en considérant les travailleurs du bas de l’échelle incapables de comprendre ce qui est bon pour eux, et vous oubliez en même temps que le meilleur compromis viendra de la somme de tout les intérêts individuels exprimés par un processus démocratique.
            A la démocratie que vous soupçonnez corrompue vous proposez une oligarchie d’élites qui viendrait du monde de la finance ? Déduction faite de votre commentaire plus bas avec Patronus.

          • Citoyen,
            Je ne méprise personne, je cherche pragmatiquement que soit appliquée la meilleure solution. Par contre, pour avoir fréquenté toute ma vie des gens du bas de l’échelle, je sais que ceux qui leur proposent le pouvoir le font souvent pour l’exercer à leur place, et pas dans leur intérêt, en leur prêtant des intentions et des désirs qu’ils n’ont pas, et en masquant soigneusement ceux qu’ils ont et qui ne vont pas dans leur sens.
            L’oligarchie de Pythagore me paraît valoir a priori la démocratie de la CGT. Comme je l’ai dit, le problème est la manière dont on pose la question, et la réponse n’est pas la même si on propose un salaire minimum ou si on propose l’explosion du chômage, alors que ça n’est qu’une seule et même chose. La démocratie ne donne aucune qualité à ce qu’elle choisit, pas plus que l’oligarchie. Mais oui, je préférerais que le pouvoir soit exercé par des gens qui sachent compter et qui soient capables de mesurer les conséquences de leurs actes. La comparaison de la France et de la Suisse montre qu’il n’y a pas de rapport avec la démocratie, puisque toutes deux en sont et que leurs choix sont ce qu’ils sont.

          • La Suisse ? celle qui va bientôt avoir une votation avec la proposition de limiter l’écart des salaires dans une même entreprise d’un facteur 12 ? Et qui a changer lors de sa dernière votation le mode de décision des montants des salaires des dirigeants ?

          • Oui, la votation vient de se terminer, et les propositions socialistes ont été rejetées. Comme le Smic en Allemagne, mais le système démocratique allemand permet à une minorité de l’imposer à la majorité…

  • ON préfère distribuer de l’argent à des demandeurs d’emploi qui vivront d’aides sociales plutôt que de leur permettre de travailler même à temps partiel et de compléter leur salaire par des aides publique de façon à avoir le minimum pour vivre décemment…C’est à se taper la tête contre les murs…

  • Article polémique mais qui vise à coté de la plaque.

    Même discussion que pour l’allongement des cotisations retraite
    Même discussion que pour l’augmentation incessante des impôts

    Fuite en avant.

    Le SMIC n’est pas en soit une mauvaise chose, ceux qui prétendent le contraire n’ont qu’à bosser pour 400€/mois, et je suis plutôt de l’autre coté de l’échelle.
    Par contre, ayant dirigé des entreprises toute ma carrière je peux témoigner que ce n’est pas l’hypothétique obligation d’avoir un salaire minimum à verser à mes employés qui me posait problème (faux débat), mais le montant effarant des prélèvements sociaux et le fait qu’en tant qu’entrepreneur j’ai à m’occuper de ça.
    On retrouve ce que décrivait H16 dans un de ses édito au sujet du temps que nous consacrons aux administrations et le coût caché induit.
    Pour un entrepreneur le social c’est : temps dédié + risques prudhommes + risques redressements de toutes natures + frais comptables + frais de juristes = coûts énormes.

    Le problème majeur ce sont les aides sociales, tant que nous en serons à verser des aides, nous reconnaitrons que nous nous complaisons dans le socialisme et surtout que nous n’avons pas de solutions à nos problèmes.

    Faire de la main d’oeuvre la variable d’ajustement d’un système économique et se prétendre libéral, me laisse un goût très amer, les exemples venus d’ailleurs, qui nulle part ne fonctionnent (sauf quelques pays qui existent car ils ne sont que des limitrophes d’enfers fiscaux, et se posent en donneurs de leçons qui plus est !), je les laisse ou ils sont.
    Sans compter la fameuse école autrichienne, il va falloir un jour sortir de toutes ces conneries, j’étais libéral (comme mes grands parents, mes parents) avant d’avoir lu tous ces beaux penseurs, ils ne m’ont rien amené sauf la certitude qu’ils n’avaient jamais été confronté au réel.

    Il est sidérant de constater l’impact qu’on eu ces économistes, ils sont lus et récités comme des extrémistes le feraient avec des versets, s’en devient biblique, leurs règles qui n’en sont pas sont appliquées comme des modes d’emploi.

    L’allemagne n’est qu’un leurre, l’auteur qui parle d’hypocrisie et de naïveté serait bien inspiré de se pencher sur qui ? paye la facture du social de l’allemagne.
    Si l’allemagne se plie au versement d’un salaire minimum eu égard à sa domination actuelle, c’est qu’elle ne pouvait plus reporter le coût du social sur ses exportations, car ils sont la les payeurs, ce sont ses clients.

    Il y a du boulot :
    – Supprimons les aides sociales, toutes sans exceptions et rendons la dignité aux hommes et femmes de ce pays
    – assurons un minimum vital à ceux et celles qui travaillent (ce qui ne pose aucun problème aux entreprise, faux débat)
    – transférons le social vers le fiscal en déchargeant les entreprises de ces cotisations (une entreprise c’est fait pour rechercher du travail, pas pour être l’annexe de l’état)
    – dégraissons l’état de façon drastique, revoyons notre système électoral
    – supprimons le statut de fonctionnaire
    – supprimons les dividendes versés aux actionnaires, véritable non sens, un actionnaire est rémunéré par l’investissement qu’il consent en entrant au capital d’une entreprise, l’action monte il est gagnant, elle baisse il constate ses pertes, les dividendes sont une spoliation.
    – reformons le code du travail et allégeons le de façon drastique (libéralisation totale)
    – laissons les entreprises licencier si elles en ont la nécessité, après tout on ne leur demande rien si elles ont le désir d’embaucher
    – supprimons pole emploi
    – et, oui surtout, réformons notre système scolaire qui est le socle de tout le reste

    Sous payer quelqu’un a un prix, la facture est réglée in fine par l’ensemble, comme pour le chômage, qui ne se combat pas ni par de bonnes intentions ni par des aides, et encore moins en faisant bosser les gens pour des salaires de misère.

    La seule façon de progresser s’est de lutter pour la réforme de notre société, je me fiche totalement de l’étiquette d’un gouvernement, les élus sont pris dans le piège du clientélisme, la réforme ne pourra venir que du système électoral en premier chef.

    Qui est utopique et naïf ? celui qui veut réformer car il constate que la société est sclérosée et va à sa perte, ou celui qui prétend l’améliorer en appliquant des recettes éculés et en touillant toujours dans le même pot dans l’espoir d’une potion miraculeusement renouvelée ?

    • Le changement c’est maintenant (chez les autres). Nous voilà rassurés car en fin connaisseur, vous avez prononcé la phrase magique sur ce site: vous avez dirigé des entreprises toutes votre vie (alors pourquoi ne dirigeriez vous pas le pays pour nous tous ?) Et en tant que tel, il vous semble que le smic n’est pas un problème car tout le reste – programme électoral à l’appui – vous semble être le vrai problème… Quant à l’école autrichienne dans sa tour d’ivoire, dont vous êtes revenu, elle ne vous inspire rien de bon en comparaison avec « l’école des sorciers de Mme Rowling »… A 05h21 au vu des critiques un peu confuses à l’égard de cet article, de ce site, et de ce forum, il ne nous reste qu’une seule hypothèse à poser : en plus d’être patron vous étiez sans doute parisien. Comme ça c’est réglé?

      • @Schirren : relisez moi, relisez vous, vous faites votre propre critique, de plus vous n’avez aucun argument, rien, pouic, nada, queue dalle, dans ce cas fermez la.

        • C’est cela. Tout le charme d’un entrepreneur parisien. Trop occupé par sa superbe pour se soucier d’arguments valable « en province » berlinoise.

          • Cher Schiren, vous êtes tellement loin du compte… vous m’attaquez bille en tête et vous pensiez avoir des câlins en retour ?
            pauvre tartuffe, si un jour j’ai besoin d’une lampe de chevet je vous ferais signe.

          • Et moi qui croyais avoir lu dans votre tirade du début un flamboyant plaidoyer français et antilibéral pour le SMIC allemand? En tout cas, mieux vaut parfois dire les choses clairement que de façon détournée, en évitant de préférence les grossièretés, non?
            Ceci dit, le câlin de troll n’est vraiment plus ce qu’il était, donc je ne me plains pas.

          • @Schirren : vos limites sont la, vous sortez votre petit arsenal « Troll » et « anti libéral », comme très certainement « raciste » ou « xénophobe ».
            Lampe de chevet une insulte ? peut être, mais au mobilier alors; quant à tartuffe, c’est une réalité.

            Et puis, c’est hélas avéré, vous ne savez pas lire, donnez mon texte à un autre, il vous l’expliquera, je ne prends plus les petites classes, j’ai passé l’âge.

            Salut, tartuffe.

    • Assez d’accord avec Patronus, sauf pour les dividendes. Laissez donc entreprise et investisseur s’entendre sur la manière dont l’investisseur récupérera ses billes. Il y a des questions de liquidité des titres et de facilité de revente qui ne sont pas évidentes, et l’entreprise n’a pas forcément un meilleur emploi pour les bénéfices que l’investisseur.

      • Tout a fait d’accord, c’est la nature meme d’un business que de pouvoir rendre de l’argent a ses proprietaires sans que ceux-ci n’aient a vendre leurs parts pour cela.

        • « l’entreprise n’a pas forcément un meilleur emploi pour les bénéfices que l’investisseur. » Surtout si l’investisseur à prévu de refaire sa piscine.

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