Politique des territoires : une logique clientéliste et injuste

Avec des subventions pour acheter la paix sociale, François Hollande monte en fait les régions les unes contre les autres.

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Politique des territoires : une logique clientéliste et injuste

Publié le 10 novembre 2013
- A +

Par Florent Belon.

Remerciements à Bernard Caillot pour les échanges fructueux

amenagement_territoireLe Gouvernement a annoncé ces derniers jours des subventions massives à certains territoires.  Il s’agit de la Bretagne et de Marseille, pour des montants respectifs de 1 et 3 milliards d’euros.

Un constat s’impose

Tout d’abord nul ne peut garantir que les annonces fracassantes qui répondent en Bretagne à la révolte des Bonnets Rouges et à Marseille aux ambitions électorales des Gros Bonnets Roses – le trio Guérini /Samia Ghali /Patrick Mennucci – se transformeront en financement parvenant aux territoires.

Ces annonces de subventions ne règlent aucun problème, elles ne veulent qu’apaiser des douleurs et masquer les problèmes au détriment de la société civile qui – si ces sommes sont versées – se verra privée de ces mêmes montants au titre de moindres dotations ou hausses de leurs prélèvements. Soignez la forme extérieure du mal, ne guérit pas de la maladie ; or celle-ci n’a qu’une cause : l’Etat central a perdu la capacité d’exercer ses fonctions régaliennes et a privé les Hommes de leurs droits naturels, de la liberté d’entreprendre et de la responsabilité de leur vie.

Ensuite, c’est l’affirmation qu’à un Etat de droit, assurant un traitement juste et équitable des territoires, la préférence va aux amitiés et combines politiques. Ce gouvernement faible et aux finances exsangues paierait une rançon qui ne lui appartient pas au lieu de résoudre les problèmes généraux que doivent subir l’ensemble des Français, Bretons, Marseillais ou autres.
La Bretagne est dans le premier tiers des régions françaises en termes de PIB par habitant, elle n’est ainsi pas la région la plus en difficulté.

Plan d’avenir ou pacte avec le diable ?

La Bretagne est une région qui a su conserver une très forte identité et le mouvement des bonnets rouges a su exprimer le ras-le-bol fiscal et règlementaire dont la France est victime. Cela fut possible grâce à une tradition d’autonomie économique et culturelle que beaucoup de région ont abandonné en faveur d’un protectorat parisien.

L’annonce de ce « Plan d’Avenir pour la Bretagne » pourrait bien être un pacte avec le diable dans lequel la Bretagne vendrait son âme. Ne serait-ce pas le prélude à sa transformation en une « Lorraine de l’Ouest » ? La Lorraine restera l’exemple de la zone géographique française qui depuis 40 ans, de ‘’grands’’ projets en « grands projets », du « plan acier 1984 » au « Centre Pompidou-Metz » première décentralisation d’un établissement public culturel national, bénéficie des attentions de l’Etat (sic !) et plonge dans la décadence économique.

L’actuel modèle économique breton , qui repose malheureusement en partie sur des subventions agricoles, serait transformé, non pas pour aboutir à un modèle dé-subventionné, mais pour adopter un modèle environnementaliste rendu attrayant par des promesses de flots de subventions.

Une logique injuste et clientéliste

Le point commun de ces annonces est qu’elles sont en faveur de la région qui a le plus donné de voix à François Hollande et de Marseille l’objectif socialiste pour les municipales de 2014.
Les Français des autres régions de province ne bénéficient pas du même traitement de faveur, sauf peut-être quelques autres régions très socialisantes comme Midi-Pyrénées ou le Limousin.
Les Français qui se sont montrés légalistes et dociles et dont la ville n’est pas un objectif électoral n’obtiendront donc rien.

Les élus socialistes qui ne parlaient que de solidarité et de justice entre les territoires ne disent plus rien depuis mai 2012 alors qu’ils auraient désormais de justes motifs de le faire.

Ce gouvernement qui n’a de cesse d’enrober la moindre décision dans un discours de justice et d’équité démontre une nouvelle fois que cela ne sert que de paravent à une politique sans cap qui ne fait qu’appliquer les recettes du clientélisme et de l’oppression fiscale nécessaire à son financement.

Après avoir monté les Français contre des catégories sociales idéologiquement ciblées, ce gouvernement crée maintenant des ressentiments régionaux… au moment où François Hollande appelle à l’unité de la Nation en commémorant le 11 novembre. On ne peut que dénoncer cette politique injuste et destructrice de toute confiance dans les institutions nationales, si tant est qu’il en reste.

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  • dernière phrase : « si tant est »

  • Surtout, en 24 heures, le gouvernement a promis à des fins électorales 5 ans de ses recettes de l’écotaxe. N’aurait-il pas été plus simple de ne rien prélever ni dépenser ? On aurait déjà économisé sûr 250 millions par an et bien des aigreurs, sans parler de tout ce qui est moins visible.

  • Dresser une tribu contre l’autre avec les mêmes techniques,
    … Jules César faisait déjà ça pendant la guerre des Gaules.

  • 3 Milliards pour Marseille, étalés jusqu’en 2030 (soit 17 ans !!!)… dont 2.5Mds€ pour UNE gare.
    Et cet argent était déjà prévu : effet d’annonce, un peu comme un gamin qui voudrait des Like sur Facebook !

  • Concours de hurlements !

    Gérer la France, désormais, ne demande qu’une oreille musicale : là où le bruit est le plus intense, on le met en sourdine à coup de milliards (3 pour la Bretagne, 3 pour Marseille, etc)

  • Belle réflexion critique du fait politique français. j’ai aimé la belle capacité de l’auteur à projeter un regard critique sur les actes des patrons actuels de l’Élysée!

  • Les commentaires sont fermés.

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