Le gouvernement réécrit l’histoire

Alors que des affaires sont occultées, le programme est revu pour coller à l’actualité : finis production et capitalisme, place à guerre et totalitarisme.

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Peillon drogue canabis (crédits : René Le Honzec/Contrepoints, licence Creative Commons)

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Le gouvernement réécrit l’histoire

Publié le 6 septembre 2013
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Alors que certaines affaires d’actualité sont passées sous silence, le programme d’histoire est revu pour mieux coller à l’actualité : finis la production et le capitalisme, qui laissent place à la guerre et au totalitarisme.

Par Baptiste Créteur.

Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais quand le bruit des bottes de milliers d’hirondelles se fait entendre au loin, l’inquiétude peut légitimement grandir. Nous ne parlons plus d’une amnistie accordée à des bandes criminelles qui se font appeler syndicats et à qui on excuse détournements de fonds et vandalisme parce qu’ils arborent des drapeaux rouges, ni d’une culture de l’excuse qui s’instaure dans le système judiciaire à l’égard des jeunes de Zones Urbaines Sensibles®. On parle ici de l’Éducation nationale, qui refait le monde.

En changeant l’homme d’abord. Et la femme, et tout ce qui se trouve entre les deux. Le gouvernement croit dur comme fer que les études de genre ont bien montré que nous étions tous des transgenres polymorphes et que le combat légitime de quelques-uns pour faire reconnaître leur identité auprès d’États longtemps récalcitrants mérite qu’on mène aujourd’hui un combat pour faire perdre leur identité à tous les autres.

On va donc déconstruire les stéréotypes, les clichés, et les enfants par la même occasion. On ne parle plus seulement d’égalité entre les sexes, on parle bien d’indifférenciation, de faire en sorte que les différences soient aplanies. Le bulldozer de l’éducation d’État a ici bien plus de poids que les chenilles des tanks et les balles des goulags en tant que rouleau compresseur de l’individu : le collectivisme est une guerre asymétrique, le totalitarisme est une guerre de positions.

Petit à petit, l’oiseau bancal fait son nid ; une théorie qui n’est que cela a été progressivement introduite, pas à pas, jusqu’à ce qu’on la rende visible ; l’inauguration de la théorie du genre à l’école a lieu bien après son introduction, et elle n’est pas tout à fait présentée comme une théorie.

De même, la théorie du réchauffement climatique anthropique, ses modèles tarabiscotés et erronés à la capacité prédictive nulle et à la valeur ajoutée négative a mené à des actions coercitives nombreuses, mais aussi et avant tout à un martelage consciencieux des enfants. Il n’est pas idiot de les inciter à éteindre la lumière, mais il est dangereux de leur faire croire qu’ils ont le choix entre décroissance et planète inhabitable à l’atmosphère irrespirable.

Étrangement, quand il s’agit d’éducation, le principe de précaution ne semble plus de mise ; « déconstruire les stéréotypes » ne peut pas attendre. L’histoire, en revanche, peut.

Plus particulièrement, l’histoire des systèmes de production et du capitalisme ; déjà survolée, elle disparait tout bonnement de certains programmes d’histoire. Ce qui a permis à l’humanité plus de progrès en quelques siècles qu’en plusieurs millénaires, plus de paix et de prospérité que les lendemains qui chantent n’en ont jamais promis ne vaut pas qu’on l’évoque ; le capitalisme, après tout, n’est pas vraiment d’actualité alors que l’économie mixte et la social-démocratie règnent et que les hommes politiques et non les parents choisissent ce que les enfants apprennent.

C’est donc en changeant l’histoire qu’on va changer l’homme, en enseignant à l’enfant la peur du fascisme et des méchants régimes totalitaires sans leur donner de modèle alternatif au collectivisme, en érigeant une fois de plus l’État en rempart tout puissant contre le fascisme – contradiction dans les termes s’il en est. Les antifascistes d’aujourd’hui sont les fascistes de demain, mais ils ne pourront pas le comprendre ; comment le pourraient-ils, quand on nie les racines socialistes du fascisme, quand on tente de faire croire que le fascisme était d’extrême-droite et qu’on tente de noyer ou faire disparaître certains hommes politiques et auteurs libéraux qui siégeaient à gauche comme Bastiat et Tocqueville ?

Pourquoi ne pas plutôt expliquer aux enfants que les Français n’étaient pas tous résistants, que les Femen ne sont pas les femmes indépendantes qu’on croit, qui étaient Mao et Che Guevara, que la croissance et l’entreprise ne se décrètent pas, qu’il existe une solidarité sans l’État-providence, que la philosophie ne se limite pas à connaître les noms de quelques auteurs ou ce que signifie vraiment la devise française ?

Et surtout pourquoi, au lieu de tenter de leur faire oublier des stéréotypes qu’ils n’ont pas encore appris, ne pas s’assurer qu’ils sachent lire, écrire et compter et puissent continuer à apprendre par eux-mêmes ?

Au moins, les programmes allégés collent mieux avec l’actualité : si l’histoire prend le sens que le gouvernement veut lui donner, les enfants ont bien plus de chances en France de connaître le totalitarisme que le capitalisme et la production.


À lire aussi : Le tableau noir de l’école française

Voir les commentaires (17)

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  • « Faire croire que le fascisme était d’extrême-droite » : pour lutter contre cette illusion, il est préalablement nécessaire de déconstruire dans les esprits le mensonge de l’opposition artificielle gauche / droite, de déconstruire le discours idéologique du bouc émissaire, d’expliquer que la ligne de fracture n’existe pas entre diverses parties de la population mais bien entre la population et l’Etat. Sinon, il sera difficile de faire comprendre que le fascisme n’est qu’une des apparences du même socialisme protéiforme, au même titre que les régimes communistes ou socio-démocrates.

  • Il est clair que l’on entend moins parle de monsieur Peillon que de madame Taubira, mais il n’en est pas moins plus dangereux …

  • Leo Ferré artiste culte à gauche disant bien que le socialisme était la chambre d´attente du fascisme….Mais les socialiste sont si bête et ignorants qu´ils ne s´en souviennent pas.

  • Je ne comprends pas ce qu’a l’auteur contre les personnes transgenres, elles ne vont ont rien fait. Je vous comprends que ces thèmes doivent rester indépendant de l’éducation nationale et que c’est de l’ordre de la vie privée, mais j’estime que ces personnes là comme tout autre méritent d’être traitées comme les autres, alors s’il vous plaît mettez vos préjugez au placard.

    • Je ne suis pas sûr que vous ayez bien compris mon propos. Je dis que leur combat pour faire reconnaître leur identité est légitime, d’une part ; d’autre part, je dis que la théorie du genre n’a pas fait la preuve de sa pertinence.
      Tous les individus doivent être égaux en droit, c’est une évidence, et pardonnez je vous prie la confusion dans mes propos s’ils n’étaient pas clairs.

      • Je ne comprends pas bien le sens de l’article.

        L’auteur estime que le gouvernement impose sa vision/dogme/philosophie/etc. dans les médias, dans ses projets de loi, dans l’éducation….
        En particulier sur l’information qu’il souhaite donner aux enfants sur la notion de genre…
        Les parents ne semblant pas tous capable d’apprendre à leurs enfants que des personnes puissent se sentir d’un sexe différent que celui de leur état civil, que les poupées ou la danse ne sont pas réservées pour les filles, tout comme le rose… que le foot ou les petites voitures ne sont pas réservés aux garçons, tout comme le bleu… que papa peut s’éclater à faire la cuisine, comme maman à mettre son nez sous le capot de la voiture… bref.. je pense pour ma part que que l’école est le seul endroit qui permette aux enfants de « partager » un langage… sur des sujets pas toujours abordés en famille…
        Mais ce qui me gène le plus dans votre article, c’est
        1- parler d’un bourrage de crane d’etat, comme si le milieu familial protégeait de la manipulation mentale… [ combien d’enfants auront manifesté contre le mariage gai et se découvriront homo à l’adolescence ? ]
        2- est il possible de s’extirper de tout stéréotype, de tout a priori, de tout dogme personnel ? qu’il soit proche de vos idées lorsque vous éduquer vos enfants… qu’il soit différent quand une autre personne échange avec eux… ?

        alors on peut aussi enseigner que la liberté est un mode de vie bien plus difficile que le dirigisme… qu’une grande partie de la population russe par exemple, regrette amèrement les regles clairement établies du regime soviétique… et que les empereurs rouges ont juste été remplacés par des voyous capitaliste… tous sans foi ni loi… tous les mains bardées de sang…

        PS: j’ai toujours appris à mes enfants s’intéresser aux différents « dogmes », tant leur assurance à détenir la vérité vrai est une source de divertissement infini.
        et sur les genres, j’ai violemment combattu la blague du genre « ptite tapette » … car c’est d’une violence que vous semblez totalement ignorer pour un entourage homo que l’on ignore souvent.
        PS2 : connaissez vous un ami homo ou transgenre et qui vous aurait raconter ce que sont les préjugés l’ignorance, la bétise du au manque d’éducation ?

        • « Les parents ne semblant pas tous capable d’apprendre à leurs enfants… »
          Comment pouvez-vous prétendre une chose pareille ? Vous avez donc un complexe de supériorité qui vous permet de juger vos semblables incapables de faire des analyses appropriées.
          C’est bien cela le problème,quels sont vos arguments pour dire que n’importe quel gouvernement ou Etat serait plus à même de détenir la vérité sur un sujet donné ?
          L’école doit apprendre des compétences aux enfants sur des sciences dites « exactes » comme les mathématiques, la physique, ect… et sur les techniques pour posséder le langage nationale et d’autres langues.
          Sûrement pas pour inculquer des théories religieuses ou philosophiques dont rien ne prouve la pertinence.
          Le bourrage de crâne familial, comme vous l’appelez, a le mérite d’être pluriel et il y a au final autant d’opinions et de théories qu’il y a de familles. Le bourrage de crâne étatique applatit toute la société et la formate dans un sens qu’il est difficile de dire que c’est le seul « bon ».
          Pour finir, tout individu quitte un jour sa famille et peut s’extirper des dogmes parentaux. Hélas, il ne quitte jamais l’Etat qui « veille » sur lui et son esprit jusqu’à la fin de sa vie.

          Pour vous, d’après ce que je comprends de votre commentaire, l’homosexualité serait une sorte de fatalité que l’on découvre un beau jour. C’est votre théorie, gardez-la pour votre entourage et laissez en paix les enfants des autres qui ne vous ont rien demandé !

      • Merci pour vos précision, c’est plus clair 🙂 Et pardonnez moi si j’ai été un peu agressif.

  • Par définition, le fascisme consiste à donner plus de valeur au groupe qu’à ce qui le constitue : les individus.

    C’est de là que vient le terme : des baguettes de bois, liées, constitutant le manche des fasces brandis par les licteurs romains, symbolisant que si chacun peut aisément se briser, tous unis comme un sont plus résistants (au coût de toute indépendance).

    De manière assez cocasse, le fascisme (négation s’il en est de la propriété de soi) est donc une composante essentielle du socialisme (la solidarité consistant à intégrer un tout, unique, uniforme, étymologiquement ; ne pas confondre avec la charité, qui consiste à volontairement faire dont de soi, de sa chair) ; la rapine étant l’autre pilier de cette idéologie (négation de la propriété matérielle, bien logique, puisque cette dernière est un sous-ensemble de la propriété de soi).

    Voleur+fasciste=socialiste, essentiellement ; d’ailleurs, PCF n’est-il pas l’abbréviation de Parti Clepto-Fasciste ? Coincidence ? Moui…

  • « les enfants ont bien plus de chances en France de connaître le totalitarisme que le capitalisme »: chances? Mais ils ont déjà gagné le gros lot avec Grosflop!

  • Je suis d’accord pour dire que ces projets rééducatifs sont ridicules et procèdent d’une volonté de déconstruction de la norme, à l’aide de cas extrêmement marginaux. D’ailleurs toute norme n’a pas vocation à écraser et exterminer les déviances, parce toute norme postule à la marge des déviances acceptables.

    Seulement, il faut aussi se poser la question de la réelle application de ces directives. Les profs ont déjà assez de mal à enseigner les bases (pour le primaire), ou leur discipline propre (secondaire) pour s’occuper d’inculquer aux enfants l’orthopédie mentale et cioyenne issue des délires d’un minus chercheur du CNRS qui nourrit le projet d’édification d’une nouvelle religion qu’il nomme la laïcité. Je vous laisse apprécier la posture de prophète de ce faquin, qui est du plus grotesque.
    Cette propagande ne prendra jamais dans le bon sens commun, elle n’est véhiculée que par des minorités intellectuelles hargneuses qui flattent le désir de subversion de la haute bourgeoisie décadente. D’ailleurs, toute cette clique de politiciens ne s’y trompe pas, beaucoup envoient leurs gamins dans les écoles privées, souvent catholiques.

    • « procèdent d’une volonté de déconstruction de la norme, à l’aide de cas extrêmement marginaux »

      Je crois qu’il s’agit aussi et avant tout d’une promotion de l’égalitarisme, de l’abolition de la notion de responsabilité et de celle du devoir au profit de celle de droit (le mariage traditionnel est de l’ordre du devoir, le mariage pour tous est de l’ordre du « droit à »).

      La marginalité n’est donc pas décisive.

      Or c’est là tout le socialisme, et toute l’antithèse du libéralisme – selon moi le libéralisme est réticent envers la notion de devoir, mais il n’en est pas ennemi; il est en revanche ennemi de la notion de « droit à » et de l’égalité de fait.

    • La question à se poser ne serait-elle pas plutôt : « serait-ce à cause de tous ces délires à inculquer que les professeurs n’ont plus le temps d’instruire convenablement leurs élèves ? ».

  • « le totalitarisme est une guerre de positions. »

    Et le mariage pour tous est une très grande victoire du socialisme.

    Les libéraux focalisés sur l’économie ne tarderont pas à regretter amèrement leur négligence.
    L’égalitarisme qui justifie le mariage homosexuel ne justifie pas moins la redistribution des richesses au nom de la « justice sociale ».

    Quant au révisionnisme socialiste, il va effectivement mettre à profit l’éducation nationale socialiste pour imposer ses calomnies antilibérales et antichrétiennes.

    C’est dans le registre antichrétien que les calomnies sont les plus grossières, comme celle voulant que l’Église ait considéré que les femmes n’ont pas d’âme. Enseignée à nos enfants, régulièrement scandée à l’Assemblée Nationale (Rocard, Fabius), cette absurdité totale démontre que contre leurs ennemis (libéralisme sur le plan politique et christianisme sur le plan religieux) les socialistes n’ont que faire de la vérité ni de l’esprit critique.

  • Vous pouvez ajouter Jean-François Revel, Jacques Marseille etc, des hommes de gauche qui sont devenus libéraux.

    Comme quoi, certains évoluent, en développant leur raison et leur sens moral. D’autres préfèrent rester dans leur ignorance crasse.

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