Les anciens étudiants des écoles de commerce sont les plus malheureux au travail

Parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, les anciens étudiants d’école de commerce sont les plus malheureux dans leur métier.

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Les anciens étudiants des écoles de commerce sont les plus malheureux au travail

Publié le 24 mai 2013
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Parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, les anciens étudiants d’école de commerce sont les plus malheureux dans leur métier.

Par Jean-Baptiste Noé.

Ce titre est-il juste ? N’est-il pas uniquement accrocheur pour attirer le lecteur et lui faire lire cet article ? Au vu des données de l’étude « L’état de l’enseignement supérieur en France (EESR) » de 2013 cela semble être pourtant vrai.

En page 61 de cette étude, il est demandé à la génération 2004, c’est-à-dire celle qui a obtenu le bac en 2004, si elle se réalise professionnellement et si elle estime être employée en fonction de ses compétences.

Les anciens étudiants des écoles de commerce, bac+4 et bac+5, sont ceux qui ont la vision la plus négative de leur travail. Extraits des données :

« Ne se réalise pas professionnellement » 14% de la génération 2004 répond oui. 16% pour les non-sortants de l’enseignement supérieur. Le plus fort taux est obtenu chez ceux qui ont fait une école de commerce : 21%. C’est 7 points de plus que la moyenne, et 5 points de plus que ceux qui n’ont pas fait d’étude. Le taux le plus faible est chez les doctorants et le secteur santé-social : 8%. Pour les écoles d’ingénieur, c’est 12%. Entre une personne travaillant dans le secteur de la santé et un ancien étudiant d’école de commerce, l’écart est de 13 points.

« Estimez-vous être employés en dessous de votre niveau de compétence ? » 27% de la génération 2004 répond oui. Le plus fort taux est là aussi obtenu chez les anciens étudiants des écoles de commerce : 40% de oui chez les bac+4 écoles de commerce, 33% chez les bac+5. Le plus faible taux ? Chez les écoles d’ingénieur (19%) et le santé-social (13%).

Ces anciens étudiants d’école de commerce sont ceux qui ont fait les études parmi les plus prestigieuses et les plus longues. Ils ont chèrement payé leur master, en moyenne 15 000 euros, parfois nettement plus de 20 000€. Leur taux de chômage est un des plus faibles : 2%. Ce sont eux qui occupent le plus de fonctions de cadres. C’est eux aussi qui sont parmi les plus rémunérés.

Pour les jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2007, l’état de leur salaire en 2010 révèle que le salaire net médian mensuel est de 1620€ pour ceux qui sortent du supérieur, et de 1450€ pour l’ensemble de la génération (EESR, 2011, p. 59). Le plus faible est à 1260€, le plus fort à 2800€ (doctorat santé et vétérinaire). Pour les écoles d’ingénieur, il est à 2270€, et 2050€ pour les écoles de commerce. Les anciens étudiants d’école de commerce sont donc nettement dans le haut du panier en ce qui concerne les rémunérations nettes mensuelles. Et pourtant, ils sont les plus malheureux dans leur métier.

Il est dommage que cette recherche se trouve dans l’étude de 2013 mais pas dans celles des années antérieures. Rien n’indique que cela ait beaucoup évolué ces dernières années. À l’heure où les lycéens font des choix concernant leurs études et leur carrière futures, ces données peuvent aider à choisir leur orientation. Il y a l’indice insertion professionnelle, l’indice salaire, et l’indice bonheur. À chacun de voir ce qui l’attire le plus.


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  • Personnellement je crois que le problème est avant tout de chercher le « salut » dans le travail, ou plus largement dans toute chose extérieure à nous même;

    Après je pense que c’est normal, que lorsque l’on vise très haut, la désillusion (si il y en a une) est beaucoup plus forte.
    Je crois aussi qu’il y a un problème plus vaste, une rupture chez la jeune génération actuel, entre d’une part ce qu’on leur répète durant toute leurs enfances et leurs (début de) scolarité, et les faits dans la réalité, l’échec de l’instruction en France (son niveau qui dégringole) et le monde du travail.

  • « Estimez-vous être employés en dessous de votre niveau de compétence ? » 27% de la génération 2004 répond oui.

    Qu’ils aillent voir ailleurs s’ils ne se sentent pas employés à leur juste valeur.
    A moins qu’ils ne se voient seulement trop beau.

    • « Qu’ils aillent voir ailleurs s’ils ne se sentent pas employés à leur juste valeur. »

      Mais c’est ce qu’ils font. Eux ne manifestent pas dans la rue pour demander un job.

      « A moins qu’ils ne se voient seulement trop beau »
      On leur a vendu qu’ils étaient l’élite, donc oui certains se sont vus trop beaux. En même temps les sacrifices en temps et en argent sont à la mesure des attentes.

    • les francais ont souvent une haute idée d’eux-mème, du style  » je le vaut bien  » , pas etonnant qu’ils considèrent etre employés au dessous de leurs niveaux.

  • Il est évident qu’ à force de ne se voir enseigner que des cuistreries du type « pyramide de machin », de ne voir la vie qu’à travers une (absence de) pensée powerpoint, de devoir participer à des messes sectaires ( pardon..des sessions de formation) où chacun est censé digérer de force des mandlas et des mantras manageriaux « occidentalisés », de renier toute culture de type « arts liberaux » sous prétexte de dilution ( pardon,..d’adaptation à l’entreprise), de se voir gaver de modèles ilmaginaires de soi totalement illusoires… il n’est guère étonnant que les élèves d’écoles de commerce, une fois plongés dans la nasse, se retrouvent avec un goût amer dans la bouche….quand ce n’est pas en cure de sommeil.

    • Pour s’épanouir dans son travail il faut réaliser des choses concrètes de ses mains.
      Les étudiants des écoles de commerce font rarement ça .
      Leur boulot consistera principalement à chercher à faire du profit sur le dos d’autres donc aucune satisfaction.

      • Réaliser des choses concrètes de ses mains n’est ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante.
        Résoudre des problèmes, apprendre et innover requièrent plus souvent l’usage de l’esprit que l’usage des mains ; ce sont sans doute des facteurs d’épanouissement pour beaucoup d’individus.

      • harrisburg: « Leur boulot consistera principalement à chercher à faire du profit sur le dos d’autres »

        Et au sommet de la pyramide des « profiteurs » : Toi, le client qui chasse le bas prix « sur le dos des autres » pour son profit et l’état évidemment qui pique plus de 50% des salaires au passage.

      • Qu’est-ce qu’il est miteux ce lieu commun. Quand j’achète un baguette ou une coupe de cheveux, le commerçant ne fait pas du profit sur mon dos.

      • Ahhh, le retour d’Harrisburg, et en fanfare SVP ! A peine trois phrases et déjà trois bêtises bien crasses, bien gluantes d’idéologie !

  • l’important est de se realiser sexuellement, le travail, c’est secondaire !!

  • « Pour les écoles d’ingénieur, il est à 2270€, et 2050€ pour les écoles de commerce. » avec un master et 3 ans d’expérience.

    Même les caissières en Suisse gagnent plus… Au Canada, les ingés commencent à plus ou moins $55k en gros 3400 euros/mois. Pareil aux U.S. Et j’aborderai même pas le sujet des taxes en France…

    Et dire qu’il y a encore des neuneus pour ne pas comprendre qu’ils se font bananer plus de la moitié de leur salaire avant même qu’il n’arrive sur leur feuille de paye.

  • Il serait aussi intéressant de poser les mêmes questions pour ceux qui ont 15 ans de carrière, le plus important c’est la capacité à évoluer !

    Mais, personnellement je pense qu’en France nous sommes pas bons en management, on ne fait pas suffisamment confiance, on ne laisse pas suffisamment de liberté à l’individu, ce qui compte après tout c’est le résultat,

    Pour conclure, au boulot, je suis libéral dans ma façon de penser, si le patron m’emmerde pas, je l’emmerde pas, et c’est gagnant gagnant. Et pour avoir travailler dans des boîtes anglo-saxonnes, c’est vraiment leurs façons de faire et c’est probablement ce qui manque à tous ces diplômes d’écoles de commerce.

    Sinon, ceux qui sortent d’écoles d’ingénieurs généralistes prennent probablement les meilleures places, c’est une histoire de réseaux.

  • En fait, c’est assez évident ; la plupart des gens qui sortent des écoles de commerce deviennent cadres. Un cadre en France fait beaucoup d’heures en général pour une rémunération qui n’est pas si avantageuse que cela par rapport au taux horaire. Ils sont en permanence décriés comme des « white collars » planqués dans des bureaux par les autres envieux qui ne comprennent pas qu’être cadre, c’est parfois travailler aussi le weekend, avoir un niveau de stress plus élevé du fait des responsabilités confiées, etc. Sans cadres, pas de management et j’aimerais bien voir les ouvriers se débrouiller sans ne serait-ce qu’une journée. On serait propres. En plus, l’ambiance au travail est généralement mauvaise en France. S’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à partir, ceci dit.

  • Bien fait. ils n’avaient qu’à faire de vraies études.
    Le terme même « d’école de commerce » devrait faire frémir n’importe quel libéral.

  • Le problème, c’est que la plupart des jeunes qui font une école de commerce ne le fait pas par envie mais pour avoir plus de chance de trouver un boulot correctement payé.
    Qui a rêvé enfant d’être un as du marketing, du merchandising, d’être un roi du contrôle de gestion ?
    Il y a beaucoup trop d’écoles de commerce pour finalement pas assez de boulots intéressants.

    • C’est ça. J’ai rêvé toute ma vie de piloter, j’ai fini par pousser du papier dans un bureau, enfermé entre 4 murs à faire de la présence, ainsi que je le je suis depuis ma naissance. Je prends ça comme un échec. Je cherche le bonheur et la réalisation de soi ailleurs que dans le travail.

  • Je trouve ce résultat normal.

    Si les étudiants on eu leurs bacs en 2004, ils sont sortie de leurs études en 2010 bac+5 plus césure pour un étudiant normal.

    Difficile dont de se ressentir à sa juste valeur ou de se réaliser professionnellement lorsque l’on est assistant chef de produit, assistant chef de produit/projet, etc. Cette étude prendra du sens dans 10 ans !

  • Etant neutron (j’ai commencé par faire Maths Sup/Spé puis j’ai bifurqué vers les prépas aux concours d’écoles de commerce), et ancien d’école de commerce, j’ai conservé de nombreux liens avec des ingénieurs comme avec des épiciers.

    L’étude à laquelle vous faites référence (nous aurions apprécié un lien) met en réalité en évidence une corrélation, et non un lien de cause à effet.

    Il conviendrait, pour conclure peut-être différemment, de segmenter les réponses non pas par origine d’études, mais par type d’employeurs, par exemple. Et si le facteur explicatif était ailleurs ? Au hasard : et si les plus malheureux étaient ceux qui travaillent dans les plus grandes entreprises ? Et si, au hasard toujours, la classe statistique la plus représentée dans les grandes entreprises étaient celle des écoles de commerce ? Et si on se rendait compte que le taux de répondants « malheureux » était le même chez les épiciers et les ingénieurs, et plus élevé dans les grandes entreprises ?

    Il est bon de recueillir des informations avant de faire des choix d’études, encore faut-il que ces informations soient pertinentes, complètes et non biaisées. Mon expérience et l’observation de mes congénères m’apprend que cette notion de « bonheur au travail » dépend au moins autant de la type de structure qui nous emploie que du type de job ou de nos études d’origine.

    Pourquoi ? Dans un PME, vous avez votre destin bien mieux en main que dans une grande entreprise, où les responsabilité sont plus diluées, et les contributions de chacun plus difficiles à identifier.

    Choisir des études, c’est important, choisir un type de vie au travail aussi.

    • Des gens heureux dans leur travail, il y en a ! La preuve, je le suis enfin.
      Je viens de lire tous les messages sur ce site. Je ne cherche pas à discuter tel ou tel propos car je n’ai fait aucune étude de commerce ou d’ingénieur, mais je me rends compte qu’il y a beaucoup de gens déçus, découragés, ou ayant une mauvaise opinion du monde du travail, etc !
      Je souhaite juste apporter mon témoignage « heureux » car oui, je m’épanouis dans mon travail.
      Moi, j’ai enfin résolu mon problème de travail. Je peux gérer mes enfants (ma priorité), mon travail et mes loisirs.
      Je travaille de chez moi avec un statut d’indépendant mais avec tous les avantages d’un salarié.
      Je choisis mes horaires, mes jours de travail. Il est bien entendu que plus je travaille, plus je gagne, mais sans jamais aucun stress.
      Mon activité est basée sur l’information, la confiance et le partage. Le reste ne dépend que de mon rythme de travail : patience, persévérance et passion.
      Les débuts sont difficiles mais lorsque l’on est persévérant et assidu, petit à petit les graines que l’on sème portent leurs fruits et l’on gagne de plus en plus d’argent et je peux même dire : beaucoup d’argent.
      De plus cette activité est adaptable à tous.

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