Le soleil revient, mais il ne réchauffera personne

Avec le retour du beau temps, les soucis quotidiens des Français vont-ils s’éloigner ?

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Le soleil revient, mais il ne réchauffera personne

Publié le 8 mai 2013
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Avec le retour du beau temps, les soucis quotidiens des Français vont-ils s’éloigner ?

Un billet d’humeur de l’auteur du site esprits.eu

Les médias et les vendeurs de maillots trépignaient depuis plusieurs semaines, le soleil est enfin revenu. Probablement que les nombreux reportages tv sur l’hiver qui traîne ainsi que les courriers avec accusé de réception expédiés par le gouvernement à Météo France pour remonter l’ambiance générale auront fini par porter leurs fruits. Remarquez, il est taquin le soleil : il s’est ramené avec du vent, glacial, qui plus est, au moins dans le nord. Histoire de glisser un petit message subliminal au passage ?

Les camping-cars, les VTT et les mini shorts vont avec le soleil : quand on les voit poindre dans l’azur des vacances de mai, c’est que les soucis quotidiens vont bientôt s’éloigner, qu’ils vont bientôt pouvoir se diluer dans l’écume de la mer et l’anis de l’apéro. Le mois de mai étant un mois-gruyère dans lequel le Français moyen s’entraîne à l’été — sauf celui qui a des salaires à verser, dont le sien —, il est courant de constater sur les visages le début de l’insouciance, le renvoi des discussions pénibles aux calendes grecques.

Pourtant, c’est étrange, n’importe quelle personne un tout petit peu désintoxiquée des médias « normaux » de la Normalie et qui grignote ici ou là (surtout sur internet) des éléments précis sur l’état du pays aura le réflexe de ne pas enfiler tout de suite son short bleu fluo et sa bouée canard. Mais sont-ils nombreux, ces téméraires de la société civile ?

Après un an de hollandisme, c’est-à-dire de somnolence, les voyants sont tous au rouge et la machine semble sur le point de s’emballer, avec un risque évident d’absence totale de contrôle sur le système. Face à ce que l’on appelait « enjeux » il y a quelques années et que l’on peut sans excès qualifier de « faillites » désormais, quels signaux le gouvernement français a-t-il envoyé à son peuple et à ses voisins européens ?

Faillite de l’économie

La montée en flèche du chômage en France n’a pas altéré la confiance de nos élites dans le système français. Ils ont même osé affirmé au monde entier et pendant des mois que la France « résistait plutôt mieux » que les autres. Les fermetures d’usines, la chute de la consommation ou la multiplication des dépôts de bilan de PME n’ont pas non plus infléchi la stratégie des chefs. La boîte à outils magiques brandie par Hollande a même fait rire dans ses propres rangs et l’on commence à assister à des retournements pitoyables, comme certaines annonces aux Assises de l’Entrepreneuriat ou comme les zEmplois d’Avenir dont les conditions pourraient être assouplies, gros flop oblige.

Faillite de l’égalitarisme

Tout le système français repose sur l’idée que l’égalité prévaut sur la liberté. Ainsi, mieux vaudrait empiéter (même beaucoup) sur les libertés des uns et des autres afin de tout redistribuer. Ce principe, et tout ce qu’il a induit comme inégalités croissantes, spoliation des individus et des entreprises, privilèges exubérants a volé en éclats. Et ce n’est pas le libéralisme qui a tué ce système, il s’est sabordé de lui-même, et a entraîné des millions de gens dans une idéologie dangereuse et liberticide. Debout devant son joujou en morceaux, le gouvernement, là encore, a dit qu’il ne céderai pas un centimètre face aux agresseurs « étrangers ».

Faillite de la monnaie commune

L’idée d’une monnaie commune n’a jamais été mauvaise en soi. Encore eût-il fallu accepter d’édicter des règles communes raisonnables entre des pays aux cultures communes. Mais est-ce que cela existe ? Nous avons une union européenne, des textes communs, une monnaie unique et les crises espagnoles, grecques, portugaises ou chypriotes n’ont généré aucune solution « solidaire » mais des ultimatums et des chantages dignes de la mafia. Pourtant, l’Euro doit être sauvé, sinon, ce sera l’enfer ! Moscovici et les autres le scandent à heures de grande écoute à la télé. Et comme il fallait un défouloir, certains socialistes ont choisi l’Allemagne, qui quittera l’Euro de toute façon, laissant la France dans son lisier.

Faillite morale

Sentant la colère monter, les grands décideurs ont donc accouché en toute hâte d’une page web dédiée à la transparence des ministres histoire de prouver au peuple leur bonne foi et leur train de vie modeste. Terrible preuve que cet étalage de patrimoines dont le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ressemble à une grande farce tant les détails de ces soi-disant déclarations peuvent prêter à rire (jaune). Et remarquez au passage, que nos élus, bien informés, ne placent que rarement leur argent en épargne ou en assurance-vie. Si au moins cela pouvait donner des idées aux Français ! Heureusement, il y a Claude Guéant et le fils Fabius pour nous réconcilier avec la politique française…

Fin de partie

Il y avait deux stratégies possibles devant l’arrivée du tsunami économique :

  • réformer intelligemment, sauver ce qui peut l’être, courir et rassembler tout le monde en haut de la colline,
  • ou fabriquer un mur de carton en hurlant que nul ne détruira le royaume car il est protégé par les Dieux de la bienveillance.

La France a choisi la deuxième solution. La bonne nouvelle, c’est que ceux qui auront enfilé leur maillot et leur bouée canard auront une petite chance de survivre.


Sur le web.

Voir les commentaires (3)

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  •  » le gouvernement ne cedera pas un centimètre face agresseur etrangers « ;

    qui sont-ils, ces diables d’etrangers ? les juifs ? non, ils n’y en a plus beaucoup.
    les arabes ? pas touche, c’est eux qui font les reportages a la TV .
    les allemands ? faut pas le dire trop fort, des fois qu’ils repassent la frontière pour la 4ième foi en 150 ans.
    les faces de citron , qui ont jurés la perte de notre merveilleux système social ? au moins, ceux-ci sont assez loin pour qu’on leur crache dessus.
    vite, edifiont, grace au ministre du redressement productif, une ligne « marginot » autour de l’exagone, pour proteger les francais.
    plus fort que le mur de l’atlantique.le mur de la connerie

  • Les commentaires sont fermés.

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