De la théorie du genre à la famille

Qu’est-ce que la théorie du genre ? Quels sont ses effets sur la vie du couple, la famille et la société.

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De la théorie du genre à la famille

Publié le 29 mars 2013
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Qu’est-ce que la théorie du genre ? Quels sont ses effets sur la vie du couple, la famille et la société.

Par Francis Richard.

Philippe Nemo, Drieu Godefridi et Douce de Franclieu.

Le 23 mars 2013, le Club Courbet, présidé par Douce de Franclieu, a organisé à Paris, avec le soutien d’Euro92 et du Café Liberté, une conférence sur le thème : De la théorie du genre à la famille.

Les conférenciers étaient deux philosophes libéraux, Philippe Nemo et Drieu Godefridi. Godefridi a parlé de la théorie du genre et Nemo de la famille mise en danger par la théorie du genre.

 

 

En 1990, Judith Butler publie un livre, Trouble dans le genre, qui a un succès considérable.

Ayant souffert de disqualification sociale en raison de ses préférences sexuelles, elle élabore cette théorie dans le but de donner un fondement aux revendications homosexuelles.

 

Que dit la théorie du genre ?

Le modèle dominant de la sexualité est celui d’un donné de base naturel, le sexe, qu’enveloppe une gangue culturelle.

Par exemple, en 2013, celle-ci n’est pas la même que dans les années 1950. Or, selon Judith Butler, le genre produit le sexe, et non le contraire, le sexe est une réalité culturelle, et non naturelle. Le modèle dominant n’est pas le fruit du hasard. L’hétéronormativité et le phallogocentrisme proviennent du tabou de l’inceste, qui inclut aussi un tabou de l’homosexualité. Le sexe, le désir, la domination universelle de l’homme ne sont que des conventions.

En réalité il n’y a pas de masculin ni de féminin. Car le réel est intégralement sous la dépendance du langage.

La théorie du genre conduit à expurger tout ce qui est masculin et féminin, à ne plus parler de maternité et à instaurer le mariage gay.

 

Comment la théorie du genre se traduit-elle ?

Par un véritable empire législatif. Concrètement, il s’agit de :

  • la loi espagnole de 2004 contre les violences de genre, où l’auteur ne peut qu’être un homme et la victime une femme ;
  • la loi française de 2010 contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes, y compris la violence psychologique (un silence ou un regard méchant) et la violence économique ;
  • la convention d’Istanbul de 2011, concoctée par l’a-démocratique Conseil de l’Europe, contre les actes de violence fondés sur le genre (dont seuls les hommes sont capables) : les State membres doivent mettre en place des dispositifs de dénonciation anonyme et relever du secret professionnel les médecins dès le moindre soupçon d’actes de violence psychique.

 

La théorie du genre peut-elle être réfutée ?

Pour ce qui concerne les liens entre la réalité et le langage ou la prévalence universelle du phallogocentrisme, les discussions peuvent être infinies.

Il n’y a pas de réfutation possible. Alors qu’est réfutable de dire qu’il n’existe aucune naturalité dans le sexe ou qu’il n’y a pas de différence des sexes.

 

Quel est le terme logique de la théorie du genre ?

Sa célébration de l’échange intergénérationnel des plaisirs sexuels conduit à la polygamie, à l’inceste, à la pédophilie…

L’appareil juridique qui s’en réclame aboutit à l’arbitraire de l’expertise et ne vise que les hommes. Justement, eux seuls seraient atteints par la perversion narcissique, concept inventé par Paul-Claude Racamier, qui rencontre là la théorie du genre et qui désigne, en fait, avoue Racamier, les agissements pervers de trois ambitieux qui voulaient prendre sa place à la tête de l’institut de psychanalyse qu’il dirigeait…

Philippe Nemo rappelle que la neuro-biologie constate qu’il existe une réelle différence entre homme et femme et que leurs cerveaux sont différents.

En fait, avec la théorie du genre, il s’agit d’attaquer pour la énième fois la famille classique que les collectivistes, tels Marx, Engels ou Owen, voulaient remplacer par la grande famille sociale ou société solidaire.

Le démantèlement de la famille s’est fait progressivement. L’interdiction du divorce a été suivie par le divorce dans certains cas, puis par consentement mutuel, enfin, maintenant, par décision d’un des conjoints. Pour justifier ce démantèlement, la liberté individuelle est invoquée, mais le résultat est que la civilisation en est transformée. Au bout du compte il s’agit de renoncer à une institution qui a fait ses preuves au cours du temps, pour permettre l’apparition de l’Homme nouveau qu’appelaient de leurs vœux les nazis et les communistes.

Pour en revenir à l’homosexualité, le problème n’est pas de l’autoriser – elle doit, sans conteste, être admise – mais d’en faire une norme, alors qu’elle doit être considérée comme une marge. L’humanité a toujours connu des marges. De même, en biologie, il existe des archétypes et il existe des marges. La divergence ne doit pas être la norme. Par exemple, tous les enfants doivent aller à l’école. Cela ne veut pas dire que l’on doive faire des mauvais élèves la norme aux dépens de tous les autres.

Dans toutes les sociétés, de tous temps, la norme de la famille est composée d’un père, d’une mère et d’un enfant. Cette norme admet beaucoup de marges, mais ces marges sont gérées dans la mesure où l’anomalie ne dure qu’une génération, sinon la désagrégation sociale se produit inévitablement.

Selon Philippe Nemo, dans la conception libérale il faut libérer l’individu, mais la limite, c’est la famille. John Locke disait que la loi devait être égale pour tous. Cela suppose que le sujet possède la raison. Or un enfant, un adolescent doivent se construire avant de devenir adultes et c’est au sein de la famille que se trouve le réseau stable pour construire leur personnalité. La durée de la famille à travers les âges s’explique ainsi. La loi Taubira, instituant le mariage pour tous, est en quelque sorte une loi fasciste dirigée contre l’enfant, être sans défense. Qui va se retrouver très vite avec une ribambelle de parents et devenir une proie plus facile, parce que fragilisée, pour ceux qui veulent régénérer l’enfant par l’école, tel un certain Vincent Peillon, l’auteur ineffable de La Révolution française n’est pas terminée.


Sur le web.

 

 

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  • Vous êtes stupide, c’est qui Philippe Némo déjà? Rappelez ces faits d’arme en neurosciences? Sinon, il y a des gens comme Catherine Vidal qui disent aussi des choses très intéressantes.
    Vous êtes à côté de la plaque sur la théorie du genre ( qui est une mauvaise traduction), il n’y a pas une théorie du genre, ce sont juste des concepts utiles pour distinguer sexe biologique, physiologique, et culturel.
    Je vais pas rentrer dans le détail, mais justement, il y a quelque chose de libéral là dedans, à vouloir supprimer les normes et à laisser les individus choisir le mode de sexualité etc… qui leur convient le mieux sans se soucier de la société. Ensuite, libre à eux d’assumer les conséquences.

    • Et comment un enfant peut-il, je vous cite: « choisir le mode de sexualité etc… qui leur convient le mieux sans se soucier de la société. »?
      Réponse de l’auteur:
      « Cela suppose que le sujet possède la raison. Or un enfant, un adolescent doivent se construire avant de devenir adultes et c’est au sein de la famille que se trouve le réseau stable pour construire leur personnalité. »

      Vous lisez les articles sans vos lunettes idéologiques des fois? Sans vouloir vous « agresser »…

      « Faits d’armes » de Philippe Némo: http://www.escpeurope.eu/nc/fr/faculte-recherche/corps-professoral-escp-europe/professor/name/nemo/-/publications/

      « Faits d’armes » de Catherine Vidal: http://www.babelio.com/auteur/Catherine-Vidal/53944

    • C’est assez terrible, en effet, de voir que Philippe Nemo et Drieu Godefridi, jadis analystes pertinents de la situation économique et politique française aient décidé de se consacrer quasiment à plein temps (en tout cas pour un des deux) à ce sujet futile et sans grand intérêt.
      Le gouvernement et tous les pouvoirs sont socialistes, la fiscalité explose et écrase les ménages et les entrepreneurs, la dépense publique est record, le chômage aussi, mais ces gens pensent que l’urgence c’est de s’exciter sur la théorie du genre…
      Ils ne feront croire à personne et surtout pas aux entrepreneurs, aux chômeurs, aux salariés du privés, qui paient la note tous les jours que l’urgence c’est de parler de la théorie du genre.
      Ceux qui manifestent contre le mariage pour tous alors qu’ils n’ont pas bougé le petit doigt pour les pigeons, les entrepreneurs et nos commerces qui ferment à cause de la loi de finances 2013 ne pourront bientôt plus se regarder dans la glace.

      • Bravo Jeff de remettre ce débat à sa place.

      • Hey! Qui vous dit que ceux qui se lèvent contre le projet Taubira ne font rien « pour les pigeons, entrepreneurs et les commerces qui ferment »?!
        Evidemment que cette loi est un écran de fumer pour cacher la situation de la France! Mais c’est un écran de fumée très toxique et liberticide à moyen terme. Que cette idéologie soit boutée hors de France et les esprits seront plus sereins pour sortir ce pays du caca.

    • Dans ce cas ce n’est pas du domaine du législateur! Il y a une grave ingérence de l’Etat dans la sexualité, et vous appelez ça libéral?! Personne n’empêche de « faire le pas », ici l’Etat force tout un peuple à faire ce pas. Ces concepts n’ont pas a être intégrés dans la loi et encore moins pour endoctriner les enfants dans ces dystopies de l’indifférenciation. Le rôle de l’Etat est d’instruire, pas d’éduquer.

  • « selon Judith Butler, le genre produit le sexe, et non le contraire ; le sexe est une réalité culturelle, et non naturelle ; le modèle dominant n’est pas le fruit du hasard. L’hétéronormativité et le phallogocentrisme proviennent du tabou de l’inceste, qui inclut aussi un tabou de l’homosexualité. Le sexe, le désir, la domination universelle de l’homme ne sont que des conventions. »
    Puis
    « Quel est le terme logique de la théorie du genre ? Sa célébration de l’échange intergénérationnel des plaisirs sexuels conduit à la polygamie, à l’inceste, à la pédophilie »
    Cet article est finalement acquis à la théorie du genre et ne fait qu’en prôner la censure…

    • Cet article n’est qu’un compte rendu d’une réunion précise, et rapporte ce qui a été dit. Ce qui y a été dit étant par ailleurs criticable, mais c’est pas vraiment le sujet

  • Résumons :

    Si mon oncle en avait elle ne sarit plus ma tante !

  • Le discours de Philippe Nemo n’est qu’une succession de points de vue subjectifs : un enfant a besoin d’un père et d’une mère, la limite de la liberté individuelle c’est la famille, le divorce fragilise la famille. Ces avis sont respectables, mais n’ont aucune légitimité à être imposés.

    La liberté individuelle sur le sujet de la parentalité ne peut s’établir que grâce à un vrai marché libre de l’adoption, comme l’a souligné Murray Rothbard dans son ouvrage l’Éthique de la liberté. Ainsi ce ne serait pas l’État mais les individus (rassemblés en associations d’orphelinat…) qui choisiraient qui peut adopter des enfants.

    • « Marché de l’adoption »… L’homme, la femme et l’enfant ne sont pas des marchandises. De quel parent un enfant n’aurait-il pas besoin? De son père ou de sa mère?
      La logique du Genre voudrait que l’homme naisse sans père ni mère, avec l’Etat comme seul repère. Tous les hommes seraient uniformes, donc égaux-taubira-compatibles.

      • Le marché de l’adoption existe, mais il n’est pas libre car sous monopole d’État. Ce sont les étatistes qui attribuent au marché libre tous les vices (« marchandisation » de la culture, de la santé,…). Le marché de l’adoption a une dimension plus humaine que les autres, mais c’est un marché. Marché ne signifie pas « cours du bébé à la bourse ».

        Quant à savoir de quel parent un enfant n’aurait pas besoin, je ne sais pas, mais quoi qu’il en soit mon avis comme le vôtre n’ont pas à être imposés aux autres.

  • La théorie du genre, c’est juste de la sodomie de mouches. On cherche à supprimer le masculin et le féminin et on fait des lois qui ne visent que les hommes. Cherchez l’erreur.

  • la vignette de Honzec est géniale 🙂

  • Je viens de signer la pétition contre « la théorie du genre ».
    Les socialos, ils sont tellement bêtes qu’ils ne savent même plus si ils sont mâles ou femelles.
    Ils sont tellement de mauvaise foi qu’en regardant le ciel bleu ils sont capables de dire qu’il est rouge.
    Z’en avez pas marre d’être idiots ou de passer pour tels ?

  • Les commentaires sont fermés.

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