« Il n’y a pas de drogues à Cuba »

Un témoignage saisissant sur la drogue à Cuba sous le communisme de Castro.

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« Il n’y a pas de drogues à Cuba »

Publié le 9 février 2013
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Un témoignage saisissant sur les drogues à Cuba sous le communisme de Fidel et Raul Castro.

Par Yoani Sanchez, depuis la Havane.

J’avais une kératite assez agressive dans l’œil gauche, résultat du manque d’hygiène du dortoir et d’une série de conjonctivites mal soignées. On me prescrivit un traitement complet, mais après un mois de collyres il n’y avait toujours aucune amélioration. Les yeux me brulaient si je regardais les murs peints en blanc et les zones où se projetait la lumière du soleil. Les lignes de mes cahiers paraissaient floues et il m’était impossible de regarder mes propres ongles. Yanet, la fille qui dormait dans le lit en face du mien me raconta ce qui se passait. « Elles te volent l’homatropine et la prennent pour elles, ça les fait bien planer et ensuite elles remplissent le flacon avec autre chose », me chuchota-t-elle devant les douches. J’entrepris donc de surveiller chaque soir mon casier et je pus vérifier que c’était vrai. Le médicament qui devait me soigner, certaines de mes collègues de chambre le consommaient mélangé à un peu d’eau… pas étonnant que ma cornée ne guérisse pas.

Des éléphants bleus, des routes en pâte à modeler, des bras qui s’allongeaient jusqu’à l’horizon. S’échapper, voler, sauter par la fenêtre sans se faire mal… jusqu’au fond de l’abîme, voilà les sensations que recherchaient nombre de ces adolescentes éloignées de leurs parents, et qui vivaient sur les faibles valeurs éthiques que leur transmettaient leurs professeurs. Certains soirs les garçons faisaient sur le terrain de sport une infusion de belladone connue sous le nom de « cloche », la drogue du pauvre disaient-ils. A la fin de ma classe de seconde dans ce lycée à la campagne, ont commencé à entrer les poudres à inhaler et « l’herbe » en petits paquets. Ce sont principalement les étudiants qui habitaient le quartier très pauvre d’El Romerillo qui les apportaient. Des gloussements dans les classes le lendemain matin, des regards qui s’évadaient au-delà du tableau noir, et la libido exacerbée par tous ces « encouragements à vivre ». Avec des prises régulières on ne sent plus les affres de la faim dans l’estomac me confirmaient certaines amies déjà « accros ». Par chance je ne me suis jamais laissé tenter.

A la sortie du lycée j’ai su qu’en dehors de ses murs on retrouvait la même situation mais à plus grande échelle. Dans mon quartier de San Leopoldo j’ai appris à reconnaître les paupières à moitié ouvertes des « addicts », la maigreur et la peau blafarde du consommateur invétéré et l’attitude agressive de certains qui après s’être « shootés » se croyaient les rois du monde. Avec l’arrivée des années deux mille les offres se sont accrues sur le marché des produits d’évasion : melca, marijuana, coke –cette dernière est actuellement à quelques 50 pesos convertibles le gramme- pastilles d’EPO ; parkisinol rouge et vert, crack, Popper et tous types de psychotropes. Les acheteurs viennent de milieux sociaux divers, mais dans la majorité ils cherchent à s’échapper, à passer un bon moment, à sortir de la routine, à laisser derrière eux l’asphyxie quotidienne. Ils inhalent, boivent, fument et ensuite on les voit danser toute la nuit dans une discothèque. L’euphorie passée ils s’endorment devant ce même écran de télévision où Raoul Castro affirme « qu’à Cuba il n’y a pas de drogue. »

Sur le web. Traduit par Jean-Claude Marouby

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