The Boomerang Economy

Ce livre contient tous les arguments et toutes les preuves des bénéfices de la mondialisation.

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The Boomerang Economy

Publié le 1 décembre 2012
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M. Montebourg devrait se débarrasser de tous ses collaborateurs et lire ce livre plusieurs fois par jour. Ça devrait être son unique plan de travail. Car il contient tous les arguments et toutes les preuves des bénéfices de la mondialisation.

Par Bogdan Calinescu.
Publié en collaboration avec l’aleps.

L’auteur n’a rien à voir avec le célèbre sorcier. Il ne fait pas de miracle. Il est juste Research Fellow à l’Institut Civitas, un think tank britannique. Dans son ouvrage, il montre comment et pourquoi l’industrie manufacturière a commencé à relocaliser sa production en Grande-Bretagne alors qu’en 2008 plus d’un cinquième de cette industrie était délocalisée en Chine. Depuis quelques années, l’industrie rentre en Grande-Bretagne au lieu de s’installer au Vietnam ou aux Philippines. Elle quitte la Chine pour les raisons suivantes : les salaires y ont augmenté en moyenne de 19% entre 2002 et 2008 contre 0,2% en Grande-Bretagne. Les économies faites grâce à la réduction du coût du travail ne représentent plus que 17 ou 18% des coûts de production. Ce n’est pas suffisant pour délocaliser.

Les raisons qui expliquent cette augmentation du coût du travail sont nombreuses : la main d’œuvre est devenue plus rare en raison de la migration des ouvriers chinois vers les régions où les salaires augmentent le plus vite ; pour chercher de la main d’œuvre à l’intérieur de la Chine, il faut utiliser des infrastructures qui ne sont pas encore au point ; le contrôle de la qualité des produits fabriqués doit être fait en permanence. Souvent, des défauts sont découverts une fois les produits sur les bateaux. Les sous-traitants locaux ne sont pas tous fiables et les prix élevés du pétrole (de 25 dollars en 2000 à 132 dollars le baril en 2012) augmentent les coûts du transport.

Un bon exemple de relocalisation industrielle est l’Amérique. Alors qu’environ 40% de la main d’œuvre a été délocalisé, depuis 2008 on assiste à un retour des industries avec un gain net de 300 000 emplois industriels en 2010. Grâce à une plus grande flexibilité sur le marché du travail, à des syndicats muselés, de nombreuses industries ont préféré réinvestir aux États-Unis.

Ce qui compte beaucoup pour une entreprise c’est l’innovation. Dans des pays en voie de développement, il est plus difficile d’investir dans l’innovation. On a besoin de salariés qualifiés avec de l’expérience et du matériel adéquat. Il vaut donc mieux créer les centres de recherche dans le pays d’origine. Et ces centres doivent être souvent assez proches de la production. Les relocalisations sont aussi stimulées par les incitations fiscales. Aux États-Unis par exemple, la société Electrolux a bénéficié de 188 millions de dollars d’incitations fiscales pour s’installer dans le Tennessee. Bien entendu, les meilleures incitations sont la baisse de la fiscalité et des réglementations. Malheureusement, les gouvernements ont tendance à vouloir « aider » ce qu’ils considèrent comme « industries innovantes ». Or, il n’y a pas une industrie plus innovante qu’une autre. Tout ce qui trouve un marché porteur est innovant, de la glace et des pizzas jusqu’aux ordinateurs. Ce n’est pas aux administrations et aux fonctionnaires de décider de ce qui est innovant.

Les conclusions de l’ouvrage montrent clairement que la façon la plus efficace de faire revivre une industrie est de la laisser vivre. Moins l’État s’en occupe, plus les chances de réindustrialisation sont fortes. L’industrie a besoin de respirer sans des syndicats dogmatiques et sans un coût du travail prohibitif. Laissons à l’industrie plus de flexibilité et de liberté et l’innovation fera le reste.

– David Merlin-Jones, The Boomerang Economy, Civitas, 201 p., 2012.

—-
Sur le web.

Lire aussi : Délocaliser en Chine, une décision de moins en moins rentable selon une nouvelle étude

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  • Si au moins cela pouvait faire un peu réfléchir les protectionnistes qui disent que le libre-échange aboutira à une concurrence sauvage faisant baisser sans limite de l’état-providence et des salaires (alors que la baisse des couts et la hausse de la production permet probablement l’inverse)…
    Mais je doute qu’ils en tiennent compte. Les idéologues et l’expérience, ça fait 2.

    • A Paris, les chauffeurs de taxis ne veulent pas de moto-taxi aux aéroports en arguant que cela ferait baisser les salaires et augmenterait le coût pour le client.
      Les cons, ça ose tout, c’est comme ça qu’on les reconnait

      • C’est vrai que les chauffeurs de taxis ça osent tout.
        Mais installer le quartier de « PARIS-La Défense » à l’opposé de l’Aéroport Roissy CDG, ça aussi c’est osé.
        L’ETAT ose tout, c’est à ça qu’on le reconnait. Nommer Montebourg à le redressement productif, faut oser !

  • Les industries chimiques européennes sont en train de relocaliser… aux USA pour profiter du prix du gaz 3 fois plus faible grâce au gaz de schiste (par ex. récent déménagement de l’usine de BASF d’Indonésie vers le Wisconsin).
    Autant dire que la relocalisation en France restera de l’ordre du fantasme, l’Etat y veille.

    • Il est juste temps de rappeler à l’Etat, que l’Etat c’est nous. Vu l’état dans lequel est l’Etat. Sauf à admettre d’être mis en mauvais état par l’Etat.

      Pour sauver la sidérurgie, l’exploration du gaz de schiste (Beaucoup de tuyaux en acier).

  •  » Moins l’État s’en occupe, plus les chances de réindustrialisation sont fortes  »

    Je dirais même plus ! : Plus l’État s’en occupe, moins les chances de réindustrialisation sont fortes.

    Mais aussi, pour qui manquerai de discernement, en examinant les prises de positions de l’Etat on a la direction à ne pas prendre.

    Exemples de décision étatiques en matière techno-économique :
    Le CONCORDE qui ne vole plus.
    Le France, touché-coulé.
    L’aéro-train de Monsieur Bertin, déraillement complet.
    Le plan CALCUL (Bull), qui n’a eu, longtemps que l’Etat pour client.
    Le MINITEL, mangé par la petite souris.
    J’en oublie surement beaucoup.
    Merci de ne pas mettre au compte de la SNCF le TGV dont elle n’est que l’exploitant, ni à celui d’EDF l’électro-nucléaire fruit d’une avancée technologique captée par l’Etat (Initiative louable)
    Bref l’Etat touche-à-tout (même à mon portefeuille).

  •  » les gouvernements ont tendance à vouloir « aider » ce qu’ils considèrent comme « industries innovantes »  »
    Une aciérie déficitaire dans un marché en récession c’est aider une industrie innovante ?
    Toutes les innovations sont bonnes ? L’éoliens, le solaire qui, comble de l’ironie, pèsent sur le prix du courant, quelle pantalonnade.

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