Pigeons, moineaux et autres canards boiteux

Une phrase de Jean-Pierre Jouyet, le futur président de la BPI, a mis en émoi politiques et syndicats. Un nouvel épisode médiatique qui montre combien le simple fait de constater la réalité est devenu insupportable de nos jours.

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Jean-Pierre Jouyet, futur président de la BPI, a comparé le site de Florange à un « canard boiteux ». Recadré par Hollande, il s'est excusé.

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Pigeons, moineaux et autres canards boiteux

Publié le 21 octobre 2012
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Une phrase de Jean-Pierre Jouyet, le futur président de la BPI, a mis en émoi politiques et syndicats. Un nouvel épisode médiatique qui montre combien le simple fait de constater la réalité est devenu insupportable de nos jours.

Par Kassad.

Jean-Pierre Jouyet, futur président de la BPI, a comparé le site de Florange à un « canard boiteux ». Recadré par Hollande, il s’est excusé.

L’automne est la saison des migrations aviaires, les faucons pèlerins manquant de nourriture doivent changer d’air. Faut-il y voir un lien de cause à effet avec tous ces noms d’oiseaux qui volent en tous sens dans la sphère médiatique ces dernières semaines ? Après les pigeons, les vautours fiscaux au pouvoir et autres moineaux, ce sont les canards – boiteux certes – mais canards quand même qui s’invitent dans la basse cours l’arène médiatique.

Répondant à l’interpellation de J.P. Elkabach, «Est-ce que la BPI devra sauver Florange (le site sidérurgique d’ArcelorMittal menacé de fermeture partielle) ?», Jean-Pierre Jouyet (ex futur président putatif), dans un moment de faiblesse très « Najat Vallaud-Belkacemien« , a de nouveau commis le crime digne de lèse-bisounours en répliquant que «la BPI aura vocation à maintenir l’activité et non pas à aider les canards boiteux». Horreur et stupéfaction. Alors comme ça le sémillant ministre en charge ne pourrait pas redresser fiscalement productivement Florange ? La BPI ne serait pas un organisme de charité public ?

Heureusement papa bisounours n’était pas loin et tapant de la papatte sur la table, sans doute après un dîner chargé à Bruxelles, il assène : «Florange n’est pas un canard boiteux. Florange fait partie d’ArcelorMittal et à ma connaissance ArcelorMittal n’est pas un canard boiteux». Il  rajoute d’ailleurs que «ce dossier ne relève donc pas de la BPI». D’ailleurs. Les responsables syndicaux défilent dans un déni de réalité standard et drapé dans leur dignité (le roi serait-il nu ?) tout choqués qu’ils sont par la formule.

Encore un épisode médiatique qui montre, comme s’il en était encore besoin, combien le simple fait de constater la réalité est devenu insupportable de nos jours. C’est aussi ça le monde magique (au sens Harry Potter, le seul héros qui ose prononcer le nom du méchant) des nouvelles technologies : les politiques ont de plus en plus de mal à maîtriser la réalité et l’information qu’elle engendre, alors ils jettent un voile pudique formé de jolis mots sur ce qui les contrarie pour continuer d’illusionner ceux qui veulent encore bien l’être.

—-

Banque Plublique d’Investissement, le coût pour le contribuable.

BPI, CDC, Fonds Structurel d’Investissement et compagnie.

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  • «la BPI aura vocation à maintenir l’activité et non pas à aider les canards boiteux».
    —————————————–
    Même dans une simple phrase sensée être politiquement in-correcte, nos énarques n’arrivent pas à prononcer quelque chose qui fasse sens.
    Qu’est ce que c’est que de « maintenir l’activité » si ce n’est d’autre que d’aider des canards boiteux ?
    D’ailleurs, on aura beau cherché la véritable (pas celle annoncée en novlangue dans les communiqués et posters sur papier glacé) raison de l’existence de la BPI, on se demande bien à quoi autre elle pourrait servir que de justement aider des canards boiteux (en plus d’étatiser toujours plus l’économie).

  • En raisonnant par l’absurde :
    Si la BPI ne sert pas à aider les canards boiteux et si Florange n’est pas un canard boiteux , rien n’empeche la BPI de maintenir de l’activité à Florange.

  • La langue de bois devient de la langue de poutre.

  • Cela fait des années et des années que tout ce que le pays compte de politocards et de syndicalauds se ligue pour étouffer l’activité de raffinage en France. Résultat, il n’y aura bientôt plus de raffineries en France.

    D’ailleurs ce n’est qu’un début, car de manière bien plus générale ce sont presque toutes les activités des grands groupes français qui sont touchées par cet « effet ciseaux », écrasées entre coût du travail et de l’activité d’un côté, et perspectives de marché en baisse durable de l’autre: ces activités sont encore rentables à l’étranger, mais jusque-là maintenues tant bien que mal à prix quasi-coûtant en France. Alors que la balance vire pour de bon vers le négatif, ce ne sont pas les marchés étrangers qui subventionneront nos emplois de la sorte, ce sera la clé sous la porte et basta.

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