Des bourdes de ministres, on pourrait en faire une longue liste. Mais si on essayait surtout d’en dégager un  message un peu plus subtil que « tous des nuls » ?
Par Anton Wagner.
En guise de petit bilan rétrospectif, Le Figaro propose une vidéo revenant sur cinq années de « bourdes » faites par des membres du gouvernement. On y revoit notamment celle de Nicolas Sarkozy, fameuse entre toutes, sur La Princesse de Clèves.
Les autres montrent plutôt l’ignorance des hommes et femmes politiques, incapables de répondre à des questions (supposées) simples. Cela est censé montrer leur déconnexion de la vie réelle (le prix du ticket de métro grossièrement surévalué par NKM) ou leur ignorance des dossiers (Frédéric Lefebvre qui méconnaît ce qu’est le web 2.0, Frédéric Mitterrand incapable de donner la signification de l’acronyme Hadopi, tel autre qui ne sait pas ce qu’est un hectare, etc.). C’est assez croustillant et touche juste quelques fois.
Néanmoins, j’ai toujours eu tendance à trouver que ce genre de questions « piège » pouvait facilement tomber dans la futilité et l’idiotie. Par exemple, Xavier Darcos se trompe en conjuguant le verbe naître au passé antérieur (il dit nous serons nés au lieu de nous fûmes nés) et se fait copieusement huer par un public, certes, bon enfant. Je serais amusé, toutefois, de savoir quelle proportion, dans ce même public, aurait donné la bonne réponse… Et puis quelle est la pertinence ?
Bref.
Revenons à la délicatesse de Nicolas Sarkozy avec La Princesse de Clèves. J’avais eu vent du scandale, mais je n’avais jamais entendu le propos lui-même. Franchement, les bras m’en tombent : qu’y eut-il d’inacceptable ? où fut l’atteinte à la culture ? Mettre en balance, dans un concours, une culture classique, bien entendu très estimable, et l’expérience active dans la société civile, cela ne me semble franchement pas idiot. C’est une chose dont on peut parfaitement discuter.
Il est notoirement connu que les concours de la fonction publique sont assez déconnectés de la réalité, planant à des altitudes un peu trop académiques. Connaître ses classiques, c’est bien, mais qu’elle en est l’intérêt concret ? Surtout qu’il est probable que les candidats oublient rapidement ce qu’ils doivent bachoter et qui n’a aucune utilité concrète dans le métier… Il y a, là , une certaine hypocrisie qui n’est pas absente du système scolaire dans son ensemble.
Enfin, cette histoire illustre le goût français pour l’abstraction et pour la mauvaise foi politicarde.
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« mais qu’elle en est » Ouch –> mais quel en est
Mon Dieu, ce que j’ai pu m’enquiquiner à la lecture de la Princesse de Clèves. C’est aussi loin de nous que le Nô japonais. Il y a pourtant de cette époque des mémoires passionnantes comme celle de Bassompierre ou le journal de Pierre de l’Etoile, qui sont vivantes, passionnantes pour l’amateur d’Histoire.