L’éthique de l’entreprise, ça n’existe pas

Le terme « éthique de l’entreprise », souvent utilisé, pose un problème de fond : une entreprise peut-elle avoir une éthique ?

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L’éthique de l’entreprise, ça n’existe pas

Publié le 25 juillet 2011
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L’entreprise, en tant qu’institution, voire comme cadre juridique, ou encore, comme la désignent souvent les économistes, comme « nœud de contrats » ne saurait avoir une éthique. Seuls les hommes, les êtres doués de raison, capables de prendre des décisions libres, capables d’exercer leurs responsabilités, ont une éthique.

Beaucoup de termes, en apparence équivalents, sont utilisés pour ce que les anglo-saxons appellent « business ethics » : éthique de l’entreprise, éthique en entreprise, éthique des affaires, éthique dans l’entreprise, mais aussi responsabilité sociale de l’entreprise, voire entreprise citoyenne.

Le terme « éthique de l’entreprise », souvent utilisé, pose un problème de fond : une entreprise peut-elle avoir une éthique ?

L’Éthique, c’est la règle universelle, objective, qui doit guider les choix. Elle rejoint ainsi la vertu et consiste à suivre en tout temps sa boussole intérieure, sa conscience et donc la loi naturelle inscrite dans le cœur de chacun. Enfin, c’est elle qui fait de nous des humains.

Dans ces conditions, que peut signifier l’expression « éthique de l’entreprise » : va-t-elle transformer l’entreprise en un être humain ? L’entreprise pratique-t-elle la vertu ? L’entreprise, en tant que telle, fait-elle des choix ? Où se situe « la boussole intérieure »  de l’entreprise ? Ces quelques phrases montrent que parler d’éthique de l’entreprise est un non sens. L’entreprise, en tant qu’institution, voire comme cadre juridique, ou encore, comme la désignent souvent les économistes, comme « nœud de contrats » ne saurait avoir une éthique. Elle ne pratique pas la vertu, elle n’a pas en son sein une boussole intérieure, elle n’est pas et ne deviendra jamais un être humain.

Seuls les hommes, les êtres doués de raison, capables de prendre des décisions libres, capables d’exercer leurs responsabilités, ont une éthique. L’entreprise, en tant que telle, n’a pas d’éthique : il n’y a pas d’éthique de l’entreprise, c’est un non sens ; l’entreprise n’est pas un individu, n’est pas une personne. Elle n’est donc pas, en elle-même, sujets d’actes moraux, moins encore d’une éthique. L’entreprise ne prend pas de décision, ne pense pas, n’agit pas, en tant qu’institution : seuls les hommes, en son sein, prennent des décisions, après avoir pensé, et agissent en conséquence, grâce à cette boussole intérieure qu’est l’éthique.

Bien entendu, chaque personne qui intervient dans une entreprise décide et agit en fonction de nombreux critères, dont celui, qui devrait être primordial, de l’éthique. Il y a donc bien une éthique de l’entrepreneur, celui qui prend les décisions ultimes pour le bien commun de l’entreprise ; mais il y a aussi l’éthique d’un cadre, l’éthique d’un ouvrier ou d’un employé, l’éthique d’un syndicaliste, l’éthique d’un actionnaire, d’un épargnant, d’un client, d’un fournisseur, etc.

On peut donc parler de l’éthique en entreprise ou dans l’entreprise, même s’il faudrait mieux dire l’éthique des hommes, de chaque homme, au sein de l’entreprise. Mais il n’y a pas d’éthique de l’entreprise, en tant que telle. On peut constater que ses dirigeants, qui prennent les principales décisions, ont eu, ou non, un comportement éthique ; mais ce sont toujours des hommes qui décident et donc qui sont responsables des choix effectués.

Cette question est centrale et on retrouve cette confusion à tous les niveaux. C’est ainsi qu’on parle souvent de l’éthique du capitalisme, de l’éthique de l’économie : mais le système en tant que tel n’est pas sujet d’actes moraux. Il existe une éthique des hommes qui jouent un rôle économique dans le capitalisme : une éthique des entrepreneurs, des syndicalistes, des salariés, des épargnants, des consommateurs, des hommes de l’État, etc. et encore faudrait-il mettre tous ces termes au singulier.

Même le terme, à la mode et, il faut le dire, très commode, de « moralisation du capitalisme », outre l’ambigüité qu’il implique entre morale et éthique, n’est pas tout à fait correct, car il vaudrait mieux parler de l’éthique des hommes qui décident et agissent dans le monde économique, qui prennent des décisions économiques, et notamment, mais pas seulement, de l’éthique du capitaliste, de chaque capitaliste, de chaque chef d’entreprise. Parler d’éthique économique est sans doute moins inexact, si on comprend ce terme comme l’éthique en matière économique, concernant des décisions et des choix économiques, de chacun d’entre nous, suivant notre niveau de responsabilité.

Pourquoi cette question, apparemment secondaire, est-elle si importante, y compris dans le débat des idées ? Après tout, ces expressions sont passées dans le langage courant. Parce que la confusion des mots est à l’origine de la confusion des idées. Si l’on parle de l’éthique d’une institution, comme l’entreprise, cela va vite entrainer l’idée d’une responsabilité collective, donc d’un déni de responsabilité individuelle. On dilue la responsabilité et on attribue la cause de toutes les atteintes à la morale la plus élémentaire, de toutes les dérives (dénoncées de nos jours, mais de manière si incohérente sur le plan logique) à l’entreprise en tant que telle, et, pour l’économie dans son ensemble, au système, au « capitalisme ». Inversant la réalité des choses, on glisse vers une vision holiste de la société, comme on la trouve dans le marxisme ou dans de nombreuses formes de sociologie : la responsabilité de la classe, du groupe, du système : si tout va mal, c’est la faute du capitalisme.

La conséquence de ce glissement est simple : changeons de système pour retrouver une éthique satisfaisante. C’est le mythe du « grand soir », les nouvelles structures sociales, les nouvelles institutions, qui vont faire régner la vertu partout. C’est une facilité, car il est plus facile de prétendre changer des institutions que le comportement de chacun d’entre nous ; mais c’est un leurre, car, sans hommes justes, sans hommes vertueux, il n’y aura jamais de véritable éthique.

Glisser de la responsabilité de chaque homme vers celle du tout, que ce soit l’entreprise ou le système en général, revient à nier la liberté des choix responsables de chacun d’entre nous, au profit d’une irresponsabilité généralisée. On nage en particulier en plein marxisme, puisque les superstructures mentales et morales vont changer quand on aura changé les rapports de production : la matière, les éléments matériels sont premiers, la morale n’en étant que le reflet, comme chaque superstructure n’est que le reflet de l’infrastructure. C’est alors la notion même de responsabilité et de liberté des choix, donc de personne, qui disparait : on marche alors vers la société totalitaire qui est l’aboutissement logique de ce raisonnement.

Pour rétablir une vraie liberté, il faut affirmer le primat de l’homme sur les institutions ou sur les techniques. Et réaffirmer que seuls les hommes ont une éthique, font des choix ayant une portée éthique. Les responsabilités sont toujours celles des individus.

C’est un point essentiel, qui a été abordé souvent par les « autorités morales » comme on dit. La question a été soulevée, par exemple, à propos d’une expression qu’emploie le pape Jean-Paul II dans son encyclique sur le développement, « Sollicitudo rei socialis » de 1987 : le terme de « structure de péché ». Cette expression, à connotation religieuse, semble éloignée du sujet, (bien que Jean-Paul II l’applique explicitement aux questions économiques, autour du thème du développement) mais, si l’on y réfléchit, le péché est le terme théologique pour parler de ce qui est contraire à l’éthique, du mal par rapport au bien. Si le péché est l’anti-éthique, parler de structure de péché n’évoque-t-il pas une sorte de responsabilité collective, voire de faute collective due aux structures, aux institutions, niant donc la responsabilité personnelle, la liberté des choix éthiques personnels, donc tout ce que nous venons d’affirmer ?

Voilà ce que disait Jean-Paul II :

Si la situation actuelle relève de difficultés de nature diverse, il n’est pas hors de propos de parler de structures de péché, lesquelles, comme je l’ai montré dans l’exhortation apostolique Reconciliatio et paenitentia, ont pour origine le péché personnel et, par conséquent, sont toujours reliées à des actes concrets des personnes, qui les font naître, les consolident et les rendent difficiles à abolir. Ainsi, elles se renforcent, se répandent et deviennent sources d’autres péchés, et elles conditionnent la conduite des hommes  (SRS §36).

Voilà qui est déjà très éclairant : il peut y avoir des situations de coalition, voire de coagulation de comportements non éthiques, qui induisent à leur tour d’autres comportements non-éthiques, mais ces atteintes à l’éthique (ces péchés au sens religieux) sont toujours reliés « à des actes concrets des personnes ».

Comme cette notion, relativement nouvelle et complexe, risquait d’entrainer des interprétations erronées, dues à des lectures superficielles, glissant de structures de péché à péché collectifs et donc de responsabilité personnelle vers celle du groupe, voire des institutions en tant que telles, Jean-Paul II a pris soin de donner en note (note 65) un long extrait du texte Reconciliatio et paenitentia du 2 décembre 1984, n.16, auquel il faisait allusion ci-dessus :

Or, quand elle parle de situations de péché ou quand elle dénonce comme péchés sociaux certaines situations ou certains comportements collectifs de groupes sociaux plus ou moins étendus, ou même l’attitude de nations entières et de blocs de nation, l’Église sait et proclame que ces cas de péché social sont le fruit, l’accumulation et la concentration de nombreux péchés personnels. Il s’agit de péchés tout à fait personnels de la part de ceux qui suscitent ou favorisent l’iniquité, voire l’exploitent (…) ; de la part de ceux qui cherchent refuge dans la prétendue impossibilité de changer le monde ; et aussi de la part de ceux qui veulent s’épargner l’effort ou le sacrifice en prenant prétexte de motifs d’ordre supérieur. Les vraies responsabilités sont donc celles des personnes. Une situation – et de même une institution, une structure, une société – n’est pas par elle-même, sujet d’actes moraux ; c’est pourquoi elle ne peut être, par elle-même, bonne ou mauvaise.

Ce texte, si l’on veut bien dépasser l’obstacle que peut constituer pour certains lecteurs l’utilisation de termes théologiques, est particulièrement éclairant : les péchés sociaux (donc l’inverse de l’éthique sociale) ne sont que l’accumulation de péchés personnels ; autrement dit, des atteintes à l’éthique de la part de nombreux hommes ; mais cette concentration n’enlève en rien la responsabilité de chacun. La phrase clef est celle-ci :

« les vraies responsabilités sont donc celles des personnes ».

Une institution (on peut penser à l’entreprise), une société (on peut penser à un système économique comme le capitalisme) ne sont pas, par elles-mêmes, sujet d’actes moraux. Il n’y a donc pas d’éthique de l’entreprise, ni d’atteinte à l’éthique de la part de l’entreprise. Il peut y avoir de nombreuses atteintes individuelles à l’éthique dans une entreprise, ce qui constitue ce que Jean-Paul II a appelé des péchés sociaux ou des structures de péchés : mais il ne s‘agit que d’une accumulation à un même endroit d’atteintes individuelles, et en sens inverse pour un comportement éthique.

Cela permet, en terminant, d’apporter une précision sur un thème essentiel pour les économistes, et en particulier pour l’école autrichienne, comme l’expliquait Hayek, celui des institutions.

Les institutions sont au cœur de tout le processus économique ; elles apportent, par leur existence, des informations (qu’on pense à la propriété, au contrat, à l’entreprise, à la monnaie, etc.) qui canalisent les comportements, d’où l’importance de l’analyse économique des institutions. Ces institutions, on vient de le voir, ne sont pas sujettes d’actes moraux ; en revanche, elles ne sont pas toutes identiques ou interchangeables et les meilleures institutions, qui ont en général été sélectionnées par les hommes au fil du temps, sont celles qui sont conformes à la nature humaine, au droit naturel.

La propriété privée, par exemple, est conforme au droit naturel et n’est que le prolongement de la propriété sur le fruit de son propre travail et du droit d’en user librement ; et puis la nature humaine est ainsi faite, comme l’expliquât déjà Aristote, et plus tard saint Thomas d’Aquin, que l’on gère mieux ce qui nous appartient en propre ; la propriété privée, pour garder cet exemple, est plus conforme à la nature de l’homme, à la recherche de son bien propre, que la propriété collective, dont tout le monde se désintéresse de la gestion. Il y a donc des institutions plus adaptées que d’autres à la nature humaine et qui permettent à l’homme d’être plus créatif, plus innovant, donc plus au service des autres.

Les institutions ne sont donc pas sujets d’actes moraux, ni même bonnes en elles-mêmes, mais plus ou moins conformes à ce qu’est l’homme et adaptées à son comportement et à sa nature ; il y a donc des institutions qui permettent à l’homme d’exercer liberté et responsabilité, en indiquant ce qui est possible ou non (c’est particulièrement clair pour la propriété ou le contrat, qui indiquent ce qui est à l’un ou à l’autre, ce qui est possible ou non, etc.) et donc qui, d’une certaine façon, poussent l’homme à une liberté plus responsable, donc à une éthique. Cela ne signifie pas qu’elles sont sujettes d’actes éthiques, mais qu’elles poussent, par les informations qu’elles donnent, à un comportement meilleur qu’un autre. En sens inverse, il y a des institutions comme la propriété collective, ou encore un système social d’assistanat généralisé, qui poussent l’homme à la paresse, au renoncement, à la perte d’autonomie, à un comportement de passager clandestin, bref à se laisser vivre au détriment ou aux crochets des autres, contribuant ainsi à créer des structures de péché. Le choix des institutions n’est donc pas indifférent, même du point de vue du comportement éthique des hommes.

Mais, quelles que soient les institutions, ce sont les hommes qui décident, pas la structure, pas le groupe, pas la classe sociale, pas les conditionnements divers, même si ceux-ci existent, ce sont les hommes qui décident en dernier ressort du bien ou du mal, donc d’avoir un comportement éthique ou pas. Il y a donc une éthique de chaque homme, qui, lorsqu’ils travaillent ensemble, peut à la rigueur constituer une éthique dans l’entreprise, ou mieux une éthique des hommes de l’entreprise, mais il n’y a pas d’éthique de l’entreprise en tant que telle, en tant qu’institution.

La philosophie est ici indispensable à l’économiste : l’éthique fait de nous des humains ; elle ne peut donc concerner que des individus, puisque rien d’autre qu’un individu ne peut devenir humain, et pas une entreprise. Les hommes qui y travaillent, s’ils ont un comportement éthique, peuvent à la rigueur lui donner un visage humain, résultat de tous les visages de ceux qui font tourner cette entreprise, mais l’entreprise ne deviendra jamais un être humain. Il n’y a donc pas d’éthique de l’entreprise, prise comme un tout. Ce serait nier la liberté de chaque homme et sa responsabilité personnelle.

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La version originale de ce texte a été publiée dans le dernier Bulletin de l’Association pour la Liberté Économique et le Progrès Social (ALEPS) sous le titre « l’éthique de l’entreprise n’existe pas ». Nous le découvrons grâce à l’action de l’Institut Turgot qui a mis le texte en ligne.

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  • Qu’il est dommage que quelque chose qui avait bien démarré finisse aussi mal.

    Je suis totalement d’accord avec vous, une entreprise n’est qu’un cadre de papier servant à mettre en commun un capital pour constituer un outil de production qui permettra de générer des profits.
    Et les actions de cette entreprise n’ont aucune vocation à être éthiques ou morales, car seuls les hommes sont capables d’éthique ou de morale. Il n’y a donc rien à attendre d’une ‘moralisation’ du capitalisme, un objet irréel par essence et phantasme servant à modérer l’ire d’un peuple dépassé par ses entreprises.

    Et c’est donc bien des hommes qu’il faut attendre des comportements éthiques ou moraux. Mais on peut aussi prendre le contrepoint de l’affirmation de Jean-Paul II: que des péchés sociaux soient le fruit de nombreux péchés individuels, pourquoi pas, mais alors des nations ou vastes ensembles d’individus se comporteraient comme des diables sans que la structure sociale qui les réunit, et qui finalement est le dénominateur commun de leurs péchés, n’en détienne la responsabilité, n’en soit la cause?

    Cette existence même des péchés sociaux démontre bien que les structures sociales, et donc les entreprises, ont la capacité à nous aliéner, et nous devenons « directeur financier », « responsable de production », « chef de produit », « commercial », et nous agissons dans ce rôle avec pour objet de maximiser le profit du capital investi (et ainsi notre rémunération), sans pour autant nous interroger sur la « morale » des produits que nous vendons, comptons, fabriquons ou finançons, et sur la « morale » des agissement de l’entreprise avec laquelle nous avons un contrat de travail.

    Ma conclusion est donc toute différente de la vôtre: les entreprises sont un outil incroyable pour augmenter la productivité et répartir des ressources en fonction de besoins de marché, mais l’intelligence, la morale, l’éthique n’étant pas leur objet social, celles-ci sont la responsabilité de la collectivité, collectivité qui doit par son vote confier la garde de ce bien commun à une puissance publique, seul « salut » face à la dilution de la responsabilité individuelle au sein d’entreprises à l’actionnariat toujours plus éclaté, et donc toujours moins responsable à titre individuel.

    Je passerai sur la diatribe contre la propriété collective, qui ressemble plus à une réaction biliaire et haineuse pavlovienne initiée par le sentiment d’être splolié par les autres, chronique de la jalousie ordinaire, ou plus vicieux, manœuvre populiste délibérée du puissant pour conserver sa main-mise sur ses concitoyens.

    • Sur la propriété collective, l’auteur fait je pense référence à ce que les économistes appellent la tragédie des biens communs: lorsqu’une ressource limitée n’a pas de propriétaire, lorsqu’elle utilisable par tout le monde, cela conduit à sa surexploitation. Pas de jalousie ou populisme là-dedans.

      • La « tragédie des biens communs », c’est ce que j’avais compris également.

        Une autre remarque concernant l’éthique qui selon, vandepj0 devrait être l’apanage de la « puissance publique ».
        Je ne suis pas d’accord. Ainsi nous ne pourrions pas, à titre individuel, suivre une éthique personnelle; nous devrions nous plier à celle imposée par la collectivité représentée par ses élus. N’est-ce pas la définition du totalitarisme?
        Les dirigeants, fussent-ils élus, ont-ils forcément une auréole au dessus de la tête?

        • Tu peux très bien poursuivre une éthique personnelle, et c’est même souhaitable.
          Mais dans ta vie professionnelle, la responsabilité des actes de l’entreprise est diluée dans l’entreprise.

          Par exemple, un directeur financier va analyser le rendement des capitaux investis par produit. Il verra un produit qui se détache, il demandera au directeur commercial et marketing d’intensifier les ventes sur ce produit.
          Ceux-ci obtempèreront, et on se retrouvera à « offrir » des services en porcelaine dans des journaux télé pour fourguer des abonnements à des services inutiles et chers à des petits vieux pauvres avec des méthodes à la limite de la vente forcée.
          Ethiquement, c’est nul, individuellement, chaque acteur de la chaîne a fait son travail en optimisant ses ratios comme le lui demande l’objet social de l’entreprise.

          Ainsi, l’entreprise ne vit que pour son objet social, c’est à dire faire du profit, et il ne faut pas s’attendre à un comportement « éthique » d’une entreprise, c’est tout ce que je dis.

          Et j’en déduis qu’il faut encadrer, par des règlement et des lois, les agissements des entreprises, de façon à protéger les citoyens et le bien public, mission qui sort de l’objet social de l’entreprise par essence.
          Et que la seule entité légitime à mes yeux pour encadrer l’action des entreprises est une puissance publique dirigée par des individus élus pour par les citoyens, et censés refléter au mieux les choix des citoyens en termes d’éthique.

    • Vandepj0
      « Cette existence même des péchés sociaux démontre bien que les structures sociales, et donc les entreprises, ont la capacité à nous aliéner, et nous devenons « directeur financier », « responsable de production », « chef de produit », « commercial », et nous agissons dans ce rôle avec pour objet de maximiser le profit du capital investi (et ainsi notre rémunération), sans pour autant nous interroger sur la « morale » des produits que nous vendons, comptons, fabriquons ou finançons, et sur la « morale » des agissement de l’entreprise avec laquelle nous avons un contrat de travail. »

      Ne pas vouloir se préoccuper de la morale est une action morale en soi.
      Il y a une incitation au  » péché » de la part de l’entreprise ou la communauté, mais rien ne force les  » directeurs financiers » etc. a ne pas être moraux.

      • Oui, je voudrais bien que vandepj0 nous montre ces contrats de travail où il est stipulé que toute moralité du salarié doit être abandonné aux profits de l’entreprise…

        • Je pourrais te retourner l’argument, montre moi un contrat de travail où il est stipulé que l’employé doit prendre en compte des critères d’éthique dans ses décision prioritairement sur les critères de profitabilité de l’entreprise…

          Tu es directeur financier, te demandes tu quels sont les produits les plus éthiques, quelles sont les pratiques commerciales les plus éthiques, ou bien analyses tu des lignes sur un tableau excel pour en déduire qu’il vaut mieux commercialiser des produits fabriqués au Vietnam sur une cible prioritaire de jeunes gens à fort besoin d’identification en margeant de façon très conséquente et en promouvant ta marque par l’équipement de leaders d’opinion pour ces jeunes gens, sans prendre le temps d’analyser le sens et les impacts « éthiques » de ta décision?

          Il ne faut pas attendre d’une entreprise ce qu’elle est incapable de faire, c’est tout ce que je dis.

          • Tu peux bien retourner ce que tu veux, ça n’avance à rien…
            Il n’est pas non plus stipuler d’interdiction de tuer son prochain, en général, ni ses concurrents, en particulier, dans un contrat de travail. Mais maintenant, je tremble en pensant aux gens comme toi, puisque ce n’est écrit nulle part…
            Une entreprise, c’est une addition de personnes qui travaillent ensemble, certains pour faire du profit grâce au capital investi au départ et d’autres grâce au salaire reçu. Toutes ces personnes ont potentiellement de l’éthique et une morale. Tout comme le consommateur qui achète le produit fabriqué par l’entreprise susmentionné pour lui-même ou pour ses enfants.
            Personne ne t’empêche de te renseigner sur les hommes et les activités d’une entreprise. Et si la vente d’armes, de tabac, ou tout autres produits te débecte, alors ne signe pas…
            En effet, une entreprise ne peut rien faire puisqu’il ne s’agit pas d’une entité vivante, dotée d’un cerveau et qui pourrait fonctionner en dehors des hommes et femmes qui la composent.

          • Une entreprise est vivante (au sens large bien sûr, pas au sens étroitement « chimie du carbone »), elle a un truc tout à fait comparable à un cerveau (rudimentaire, mais largement plus évolué que celui d’un insecte), et le fait qu’elle ne pourrait pas fonctionner sans les hommes qui la compose n’est pas pertinent (toi non plus tu ne pourrait pas fonctionner sans les neurones qui composent ton cerveau, c’est pas pour autant qu’on peut nier ton éthique en la réduisant à une certaines composition de l’éthique de ces neurones…)

  • Je ne suis pas d’accord non plus avec cette idée que les êtres collectifs n’ont aucune éthique.
    Une armée par exemple peut être organisé de façon à éviter tout crime de guerre ou au contraire pour violer le droit, ou encore de façon hypocrite comme une institution qui officiellement lutte contre ce genre de violations tout en mettant en place toutes les conditions pour que des débordement se produisent.
    autre exemple : le communisme a une éthique pourrie indépendamment des qualités morales des communistes, qui peuvent être réelles au départ (mais, et ça fait justement partie du défaut du système, un homme moralement solide n’a que peu de chance de conserver ses qualités s’il parvient à accroitre ses responsabilité dans le système).

    L’éthique de l’organisation existe, et elle est différentes de celle des membres de l’organisation, y compris les chefs. La façon dont les chefs sont choisis est d’ailleurs symptomatique : une organisation dont les chefs sont tous systématiquement des pourris est une organisation pourrie.

    Bien entendu cela ne retire rien à la responsabilité individuelle des personnes concernées, qui conserve toute latitude pour tirer les conséquences pratiques des principes moraux qui les guident. Chaque membre d’une organisation peut choisir de donner ou pas des ordres ou des instructions contraires à la morale (ou le droit), ou suivre ou pas ce genre d’instructions. C’est trop facile de dire « c’est pas ma faute je ne faisant que suivre la procédure/ les ordres » ; mais inversement c’est trop facile de dire « c’est ta seule faute, t’avais qu’à pas suivre la procédure », comme si c’était moralement aussi facile d’être policier en 1940 que ça peut l’être aujourd’hui …

    • Tu le dis très bien: on peut organiser une armée de façon à éviter les débordements, ou bien les encourager, avec les mêmes individus qui la compose.
      Ainsi, c’est le mandat qui aura été donné à l’armée qui influera sur son comportement, bien plus que l’éthique des acteur individuels qui la compose.
      Le mandat donné à toute les entreprises privées qui ont un actionnariat dilué, c’est « maximiser le rendement du capital investi ». Pas « se comporter avec éthique ».

      Quand à l’éthique du communisme, au contraire elle est plutôt bonne « les hommes doivent collaborer pour produire des ressources qui seront affectées en fonction des besoins de chacun et non en fonction du statut social de chacun ». Mais la mise en œuvre de cet objectif social se heurte à la nature humaine, qui fait que les maillons ouvriers ne donnent pas le meilleur d’eux-mêmes car il n’y ont aucun bénéfice individuel, et que les maillons dirigeants exploitent le système pour en tirer des bénéfices individuels et sont donc corrompus et inefficaces.

      Ainsi, il y a bien sûr l’éthique des individus, mais une organisation a un objet et un mandat, et cette organisation sera dirigée en fonction de son objet et de son mandat. Pas ou peu en fonction de critères éthiques individuels.

      • (une éthique qui utilise à l’égard des autres le verbe « doivent » n’est pas une éthique, c’est une morale, une théologie)

        D’autre part je ne pense pas que les entreprises n’ont pour seul mandat que de faire du profit, c’est une vision réductrice et erronée ; que ça fasse partie des buts et que ça constitue le principal indicateur de succès, oui, mais le seul, non : une entreprise, c’est d’abord un but comme : fabriquer des voitures (d’exception ou simples mules pas chère), des aliments, des objets décoratifs, films, maisons, services, réalisations inutiles mais grandioses ou inversement … La maximisation du profit est UN objectif (et un moyen pour obtenir plus de financement pour viser des objectifs encore plus ambitieux), pas L’objectif.
        Ça laisse de la place pour une éthique (comme : accepter ou non de produire et vendre des armes, trier ou non les clients et choisir ou non les employés sur des critères extra-professionnels — confessionnels, familiaux, raciaux…).
        Éthique forcément plus rudimentaire que celle d’un homme, mais éthique quand même. Même si l’éthique et la morale des hommes de l’entreprise compte, tantôt dans le sens d’une « moralisation » de l’éthique propre à l’entreprise, tantôt en sens inverse.

        • Revenons aux sources de ce qu’est une entreprise: une organisation permettant à des individus de mettre en commun leur épargne pour bâtir un outil de production afin de produire des biens ou services en dégageant un profit permettant de rémunérer l’épargne des actionnaires.
          Ainsi, l’objet social d’une entreprise est uniquement de maximiser le rendement du capital investi.

          Ce qui peut laisser penser à d’autres objectifs sont les entreprises dont les actionnaires majoritaires sont des individus. Dans ce cas, le rendement du capital investi est une des priorité de l’individu qui décide des priorités de l’entreprise, mais son image, ses convictions rentrent également en ligne de compte.

          Et par exemple, les fondateurs de Ben&Jerry ont fait en sorte que leur entreprise soit autre chose qu’une machine à rentabiliser le capital investi, en distribuant une part des bénéfices à des œuvres de charité, et en la manageant de façon « éthique ».

          Mais si par exemple Ben&Jerry était reprise par un fond d’investissement ou un institutionnel, la question qu’il se poserait est « est-ce que le positionnement éthique et son coût me permettent d’avoir des employés plus productifs à l’euro dépensé, et des clients prêts à payer plus cher pour ce positionnement? ».

          Ainsi, certaines entreprises peuvent avoir des comportements « éthiques » en raison de l’éthique de leurs dirigeants ou propriétaires, mais par essence une entreprise n’a qu’un objet et si son actionnariat est éclaté, elle ne poursuivra que cet objet.

          Par contre, un comportement « immoral » peut coûter cher (notamment en image, donc en marge), et c’est pour cela que les entreprises essaient de paraître exemplaire sur certain points, de façon à plaire à l’éthique de leurs clients.

        • Peu importe la raison : choix arbitraire de dirigeants ou d’actionnaires majoritaire, choix rationnel ou rationalisé pour des motifs comme « l’image auprès des clients », ou effet de bord de règles internes dont l’objet principal est ailleurs, l’important c’est que de fait les entreprises PEUVENT (ça n’a rien d’obligatoire) avoir une éthique

  • « Les entreprises ont la capacité à nous aliéner ». Bien sûr que non, à moins d’être un esclave. Mais on est plus souvent l’esclave de ses propres désirs : il est ainsi facile de rejeter la faute dont on est pourtant entièrement responsable sur autrui ou sur les organisations.

    « Une organisation sera dirigée en fonction de son objet et de son mandat, pas ou peu en fonction de critères éthiques individuels. » C’est faux, évidemment. L’éthique des dirigeants tout comme l’éthique des salariés influence l’objet ou le mandat de l’organisation, dès son origine le plus souvent.

    « L’éthique du communisme, au contraire elle est plutôt bonne : les hommes doivent collaborer « . Tout réside dans la différence entre « doivent » et « veulent » : il n’est pas d’éthique possible sans liberté. Il faut d’abord évacuer les postulats constructivistes avant de pouvoir valablement réfléchir à l’éthique. Parce qu’il interdit toute éthique individuelle, le communisme est absolument mauvais.

    • Dans une entreprise on est un maillon d’une chaîne. Le maillon est toujours déresponsabilisé (cf l’expérience de Milgram: http://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Milgram).

      L’éthique des dirigeants (et des actionnaires) entre en jeu quand ceux-ci sont identifiés à la société. Quand l’actionnariat est dilué, seul le rendement du capital compte.

      Le « doivent » est mal choisi, « devraient » serait plus adapté. Et justement, l’homme libre ne collabore pas sans carotte, ce qui voue le communisme à l’échec à grande échelle (et l’entraine vers le totalitarisme), car la carotte est trop diluée.

      • La dilution du capital, ou n’importe quelle contrainte imposée par une organisation, n’est qu’une excuse pratique, semblable au refus du passage de l’enfance à l’état d’adulte responsable (« j’ai reçu un ordre », « je risque ma place », « c’est la loi », « seul le rendement compte », « je suis obligé de voler parce que je suis pauvre »).

        L’actionnaire pour qui seul le rendement compte est totalement responsable de son choix : nous sommes bien au coeur de la question de l’éthique. Constat similaire pour tous les acteurs au sein d’une organisation, qu’ils soient dirigeants ou simples salariés, jusqu’au bourreau qui applique pourtant une décision de justice, pour prendre un exemple un peu plus explicite. Mais le fait d’être totalement responsable à son niveau n’exonère en rien les autres acteurs de la chaîne de décision de leurs propres responsabilités. Et ce n’est pas parce que d’autres portent une part de responsabilité que l’on devient soi-même irresponsable.

        Le communisme ne devient pas un totalitarisme quand il est confronté au réel. C’est un totalitarisme dès sa conception, avant même toute application. Comme tout constructivisme, parce qu’il nie la liberté, donc la possibilité même d’un choix éthique, le communisme est intrinsèquement immoral.

        • L’individu qui ne souhaite pas participer à l’effort collectif dans un système collectif peut librement l’exercer. Si tous les individus exercent ce droit (ce qui sera la situation réelle dans un grand système en raison de la nature humaine car la part de la responsabilité de chacun à l’ouvrage collectif est faible, situation similaire à la tragédie des biens communs), la production se réduit et tout le monde meure de faim ou le système disparait ou il devient totalitaire, en ce sens qu’il interdit aux gens d’exercer leur liberté à ne pas travailler.
          Mais il existe des systèmes communistes ou pseudo-communistes à petite échelle, par exemple sur le Lac Titicaca, qui ne sont pas nécessairement totalitaires ou immorales.
          C’est la dilution de la responsabilité individuelle qui conduit le communisme au totalitarisme.

          De la même façon, l’actionnaire dilué voit sa responsabilité diluée, ce qui fait qu’il ne la perçoit plus et juge uniquement ses investissements à l’aune des rendements. Quelle part des titulaires contrats d’assurance vie dont les fonds incluaient des actions Total se sont senti responsables du naufrage de l’Erika, dû à une pression sur la rentabilité du capital investi dans la chaine de décision ayant pour donneur d’ordre Total?
          Combien, a contrario, ont arbitré entre les différents contrats et/ou supports uniquement en fonction des rendements espérés?

          Je te rejoins, chaque acteur participant à une entreprise, que ce soit les actionnaires, les salariés, les clients même, ont leur part de responsabilité dans le comportement, et donc l’éthique de cette entreprise. Mais cette responsabilité est tellement diluée pour chacun qu’elle ne pèse pas lourd en face de l’objet social de l’entreprise, qui est la rentabilité des capitaux investis.

          Et ce encore moins dans un système politique et médiatique qui valorise les individus en fonction de leur capital et de leur consommation, et qui fait passer au second plan d’autres valeurs dans la reconnaissance sociale d’un individu.

          C’est pour cela que selon moi il ne faut pas attendre d’une entreprise un comportement éthique, qu’il ne faut pas attendre d’un système communiste de protéger la liberté individuelle, et qu’il ne faut pas croire au Père Noël.

      • « Dans une entreprise on est un maillon d’une chaîne. Le maillon est toujours déresponsabilisé  »

        Ça c’est l’excuse des bourreaux de tout étage dans les régimes totalitaires : « c’est pas moi, Monsieur, j’ai juste obéi aux ordres » et celui qui a donné l’ordre peut dire : « j’ai seulement mis ma signature en bas d’un morceau de papier, c’est l’autre qui a tiré… »
        Dans une société individualiste de liberté et de responsabilité, chacun peut choisir à son niveau d’agir selon sa conscience.

        • Et qu’est ce qui te fait penser qu’un employé d’une entreprise « dans une société individualiste de liberté et de responsabilité » aura un comportement différent du bourreau du régime totalitaire?

          Il suffit de changer la nature humaine?

          • Parce que, dans un monde libre et responsable, tu as la possibilité de démissionner et trouver un autre emploi dans une autre entreprise où les hommes seront différents (à moins que tu considères qu’ils sont tous pareils). Dans un régime totalitaire, tu as également le choix de ne pas être d’accord, mais c’est le goulag qui t’attend… et il est plus difficile de changer de régime parce qu’il n’y en a qu’un.
            N’hésite pas à poser d’autres questions quand tu ne sais pas…

          • Et les hommes qui ont subi l’expérience de Milgram étaient libres d’arrêter, mais encourager à continuer (comme dans une entreprise où tu es libre de démissionner, mais encouragé à continuer à travailler pour l’objet de l’entreprise, la maximisation du rendement des capitaux).

            La liberté et la responsabilité ne sont donc pas les panacée aux problèmes d’éthique en etreprise, quoi que tu en penses, et croire le contraire est une posture tout aussi utopiste que de croire au communisme, pour la même raison: ces utopies sont incompatibles avec la nature humaine actuelle.

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Milgram

  • Vandepj0, si on vous comprend bien, vous pensez qu’en imposant aux individus une organisation idéale, une « organisation éthique », alors ils seront contraints d’adopter un comportement que vous considérez comme bon. C’est ce qui caractérise le socialisme, le communisme, les nationalismes et tous les constructivismes.

    Mais ça ne marche jamais, car le fondement de l’éthique, ce n’est pas tant d’agir bien ou mal que d’avoir la POSSIBILITE d’agir. Le bien n’est le bien que si on le choisit volontairement. Les individus doivent être libres d’agir et c’est à cette condition impérative qu’on peut parler d’éthique : il n’y a aucune éthique sans liberté. Ainsi, le bien qu’on impose à autrui, c’est le mal.

    La nature humaine n’est ni infiniment perfectible, ni désespérément mauvaise. La nature humaine oscille en permanence entre le bien et le mal. Chaque humain, jusqu’à la fin des temps, aura toujours le choix entre le bien et le mal. Aucune civilisation ou organisation, aussi parfaite soit-elle, ne pourra jamais changer la nature humaine. En revanche, puisque l’éthique ne peut exister qu’à la condition de la liberté, il importe de réfléchir la société comme un moyen (et non une fin) d’assurer la plus grande liberté possible : c’est la société libérale, qui n’est pas le meilleur des mondes mais qui permet à chacun de tendre vers le bien, s’il le souhaite.

    • Je pense qu’il n’est pas dans l’objet d’une entreprise que d’avoir un comportement éthique. S’ils en avaient le droit, les fabricants de tabac distribueraient des paquets de cigarettes gratuits à la sortie des collèges et lycées.

      Je pense donc que c’est à la société civile d’encadrer par des règles les comportements des entreprises, règles qui seraient issues d’une synthèse des « éthiques » individuelles des citoyens, par le vote.
      Et règles qui seraient donc évolutive, soit en fonction des avancées scientifiques (nocivité du tabac), soit en fonction des évolutions sociétales (acceptation sociétale du risque et donc de la nocivité du tabac).

  •  » elle a un truc tout à fait comparable à un cerveau « …
    Pas vous, on dirait…

  • il est dit ici que l’entreprise n’est pas une personne
    pourtant juridiquement n’apelle t on pas cela « une personne morale »
    je vois ici un paradoxe entre l’aspect juridique et la pensée de l’économiste…

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Auteur : Anne Jeny, Professor, Accounting Department, IÉSEG School of Management

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