La Démocratie des crédules, de Gérald Bronner

Critique du dernier livre de Gérald Bronner, La Démocratie des crédules.

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La Démocratie des crédules, de Gérald Bronner

Publié le 10 août 2013
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Par Johan Rivalland.

Le droit au doute, parfois invoqué de manière paradoxale par ceux qui contestent les vérités qui semblent les mieux établies, implique aussi des devoirs, sans quoi il devient « négation de tout discours ».

Tel est le point de départ qu’établit Gérald Bronner à ce passionnant essai, La Démocratie des crédules.

Ainsi « on peut montrer que quelque chose existe, mais il est impossible de montrer définitivement que quelque chose n’existe pas ».

Or, c’est ce que demandent les tenants des thèses du complot. Pour illustrer l’absurdité d’une telle proposition, Gérald Bronner s’appuie sur l’exemple suivant, très éloquent :

« Je peux prouver qu’il existe des chevaux mais je ne peux pas prouver qu’il n’existe pas de licornes ».

Rapporté au mythe conspirationniste du 11 septembre, par exemple, ses promoteurs vont soutenir près d’une centaine d’arguments différents en faveur du complot, mais abusent de ce « droit » au doute, semant le trouble dans les esprits, au détriment de la confiance, indispensable à toute vie sociale.

Si plus personne ne fait confiance aux autres, nous montre l’auteur, que les rumeurs prennent le pas (ex : assassinat du président), un « cercle vicieux cumulatif » risque d’entraîner, en certaines circonstances, des violences, voire des guerres civiles. L’affaire n’est pas banale (me faisant penser au célèbre canular d’Orson Welles sur l’arrivée des Martiens qui, en son temps, avait causé une terrible panique aux États-Unis). Et cela ne date pas d’hier. Les Juifs, franc-maçons, gitans et d’autres en ont été des victimes. Or, la base même des progrès de la connaissance passe par cette confiance, à proportion de l’importance croissante de la masse de celle-ci.

Ainsi en va-t-il de la méfiance à l’égard de la science là où celle-ci a pourtant permis une élévation phénoménale de l’espérance de vie, vaincu des maladies et épidémies terribles et amélioré sensiblement le confort de vie. Que ce soit sur les OGM, le nucléaire ou les biotechnologies, les suspicions de l’opinion publique sont révélatrices de ce nouvel état d’esprit. Mais cette méfiance s’étend aussi aux journalistes, politiques, et même de manière générale « aux autres ». Signe d’un mal-être caractéristique de la France, en particulier, numéro un mondial de la morosité et du pessimisme, selon certaines études. Là où nous avons la chance de vivre « dans des démocraties stables où la liberté et la sécurité sont garanties ».

Et pourtant, jamais les théories du complot, parfois sur des thèmes les plus farfelus (ex : « homme-lézards ayant remplacé les gouvernants ») n’ont autant foisonné. La méfiance s’insinue partout.

« En effet, ces mythes sont fondés sur un effet de dévoilement très satisfaisant pour l’esprit, un sentiment proche de ce que nous ressentons lorsque nous découvrons la solution d’une énigme […] Par ailleurs, celui qui fait sien le mythe du complot a le sentiment d’en savoir davantage que le quidam et d’être donc moins naïf que lui. De là, il n’est pas toujours aisé de le convaincre de l’inanité de ses arguments, car il voit vite son interlocuteur comme le médiateur d’une doctrine officielle qu’il entend combattre. »

 

Massification de l’information et avarice mentale

Dans une première partie, Gérald Bronner retrace l’histoire de l’évolution de la diffusion de l’information et des croyances, à travers ce qu’il appelle le « marché cognitif », jusqu’à l’avènement et le développement d’Internet. Il montre que la profusion de l’offre ainsi développée et sa plus grande accessibilité n’a pas abouti à une amélioration générale des connaissances. En effet, beaucoup d’individus vont préférer s’orienter vers ce qui leur paraît simple et abordable, voire pseudo-scientifique, plutôt que vers des présentations complexes, scientifiques. Ils rechercheront aussi plutôt ce qui permet de confirmer leurs croyances que ce qui mène par un chemin plus complexe à la recherche de la vérité ou ce qui est susceptible de les infirmer.

Différentes petites expériences permettent ainsi au lecteur d’établir la preuve de la sélectivité de notre cerveau et de notre « avarice intellectuelle ». Extrapolé à la réalité, cela donne une idée de notre crédulité.

 

Le rôle particulier d’Internet

Puis, dans une deuxième partie, l’auteur mène ses propres expériences quant à la recherche d’information sur internet.

Il apparaît alors que ce qui fait appel aux croyances figure très nettement en tête des réponses proposées sur divers sujets propices aux rumeurs, par rapport aux sites faisant appel à la connaissance. Cela s’explique par la forte motivation des « croyants », qui les amènent à consacrer du temps à leur argumentation, là où les « non croyants » ou scientifiques prennent le plus souvent la chose avec ironie ou ne peuvent se permettre de consacrer trop de temps à quelque chose dont ils pourraient pourtant démontrer facilement l’inanité du raisonnement. Là encore, l’auteur apporte de nombreux exemples passionnants qui vont dans ce sens (syndrome du Titanic, fausse mort de Michaël Jackson, 11 septembre, etc.), la plupart du temps fondés sur des millefeuilles argumentatifs auxquels il est difficile à un seul homme de pouvoir répondre.

Gérald Bronner étudie ainsi les différentes attitudes que cela peut engendrer chez l’interlocuteur démuni en argumentation face à celles, multiples, du croyant. Il montre également en quoi les simples lois statistiques peuvent permettre d’apporter une explication à nombre d’arguments invoqués.

De la même manière il explique et démonte le fonctionnement de certaines techniques telles que la gématrie, qui prétend démontrer que les grands événements de ce monde étaient écrits, ou la paréidolie, réflexe mental qui nous permet de voir des formes dans de l’informe (cas de la figure du diable vue par certains, avec un peu d’imagination, sur l’une des photos du World Trade Center en feu). Le nombre de caméras et d’images en circulation et l’accélération de leur partage sur internet participant largement de ces phénomènes statistiques.

 

La concurrence sert le vrai, trop de concurrence le dessert

Dans une troisième partie, l’auteur montre que la concurrence en matière d’information, bien qu’absolument essentielle à la démocratie, entraîne parfois des effets pervers, type dilemme du prisonnier (pour ceux qui connaissent la théorie des jeux). Il s’ensuit des dérives dangereuses, telles que dans l’affaire de Toulouse, impliquant de manière absurde Dominique Baudis, la fausse agression antisémite du RER en 2004, la rumeur Carla Bruni/Benjamin Biolay ou pire encore l’affaire Terry Jones.

Les surenchères aux provocations ou auto-promotions se multiplient ainsi. Rapport alarmant sur les OGM, affaire des plages radioactives, suicides chez France Télécom, leucémies nucléaires, autant de dossiers sur lesquels l’auteur revient et pour lesquels la rigueur et la prudence n’ont pas été de mise, donnant lieu à des dérives incroyables de la part de médias davantage guidés par le sensationnel et l’effet moutonnier que par l’objectivité (en principe attachée au métier de journaliste), le temps de vérification de l’information décroissant à mesure que la concurrence s’accroît (au-delà d’un certain niveau).

Par exemple, dans le cas de France Télécom, Gérald Bronner offre une belle démonstration statistique et sociologique des manipulations justement en particulier statistiques de la part de certains et reprises en boucle par les médias, au mépris des analyses contraires et plus scrupuleuses proposées par d’autres mais noyées dans le tohu-bohu médiatique. Particulièrement édifiant. Avec en point d’orgue, on peut le penser, la mise en cause du processus de libéralisation du marché des télécoms et la nécessaire adaptation de France Télécom à travers le plan Next. À rebours de ce que révèlent les chiffres du nombre de suicides dans l’entreprise depuis le début des années 2000, soit avant même la mise en œuvre de ce plan. Si l’on y ajoute l’attirance de l’esprit humain pour les explications mono-causales (comme il en va, de même, pour le dérèglement médiatique), tout est réuni pour expliquer tout cet emballement médiatique.

« Tous ces errements médiatiques ne révèlent pas plus que ceci : les journalistes et les commentateurs en général, sont des hommes comme les autres. Ils sont victimes d’illusions mentales et contaminés par des enjeux idéologiques, mais cette fragilité habituelle de l’esprit humain est amplifiée par l’urgence à délivrer une information à laquelle les contraint le monde médiatique. »

 

Le danger démocratique

Puis Gérald Bronner montre en quoi le processus de transparence, passant notamment pas la diffusion publique des documents officiels de l’administration (ou on peut penser aussi à la communication obligatoire du patrimoine des politiques en France, entre autres), tout en se voulant démocratique, devient à l’inverse un « danger démocratique », tant la suspicion, la paranoïa collective et la méfiance systématique vis-à-vis des politiques « se répandent comme un poison dans l’espace public », au-delà de toute raison. Les exemples abondent de situations où l’on s’est trouvés dans des scenarii de type « effet Othello » (émission canular sur l’éclatement de l’État fédéral en Belgique en 2006, par exemple) où les croyances viennent hélas prendre le pas sur la connaissance.

Il en va de même des tentatives de mise en œuvre de la démocratie participative ou plus encore délibérative, entendant laisser les citoyens décider, ce qui part d’une bonne intention mais où les points de vue profanes ou du « monde militant » deviennent « assourdissants » sur de nombreux sujets, très souvent à caractère scientifique (OGM, technologies géniques, construction de lignes à très haute tension…).

La méfiance à l’égard des scientifiques l’emporte alors très souvent et avec elle le désormais célèbre principe de précaution, l’idée d’un complot scientifico-industriel germant dans l’esprit de certains (voir cet ouvrage, ou celui-ci) malgré des dizaines ou centaines de milliers d’expérimentations scientifiques convergentes dont on ne tient alors plus vraiment compte. L’idée, chez certains, qu’une « sagesse des foules » l’emporterait sur celle d’un seul homme (voir, à l’inverse, ce qu’en dit Gustave Le Bon dans sa Psychologie des foules). Deux points de vue que Gérald Bronner renvoie dos à dos, les deux pouvant être vrais selon les circonstances, l’idéologie étant susceptible en certains cas de laisser penser le contraire.

Par exemple, la mutualisation des connaissances est un cas positif d’intelligence collective supérieure. Pour le reste et en particulier dans les cas où il est question d’expertise scientifique, certains confondent démocratie politique et démocratie cognitive, frisant alors avec la démagogie et le populisme, l’auteur définissant ce dernier terme comme « toute expression politique donnée aux pentes les moins honorables et les mieux partagées de l’être humain ».

Gérald Bronner se réfère ici, en particulier, au principe de précaution et à toutes les décisions qui vont en ce sens, impliquant hélas des coûts sanitaires, économiques et sociaux non forcément visibles de prime abord (à l’image de la disparition de l’eau de Javel dans les hôpitaux, présumée cancérigène, qui avait pourtant certainement sauvé des millions de vie jusque-là et n’a donc pas permis d’éviter des maladies, notamment nosocomiales, jusqu’en Haïti où, après le séisme de 2010, 5000 personnes sont mortes du choléra, jusqu’à ce qu’on consente à finalement réintroduire l’eau de Javel, stoppant ainsi l’épidémie).

 

De la démocratie des crédules à celle de la connaissance

Pour finir, dans une dernière partie Gérald Bronner propose quelques solutions qui permettraient de passer de la démocratie des crédules à celle de la connaissance.

À rebours de ce qui transparaît à travers l’histoire des idées chez les plus grands philosophes, il observe que l’éducation ne suffit pas à éliminer les croyances. De nombreuses études révèlent, à l’inverse, que l’élévation du niveau d’études ne diminue pas la sensibilité aux croyances. Ce serait même souvent plutôt le contraire et les catégories les plus instruites seraient aussi les plus critiques à l’égard de la science.

En outre, les adeptes de groupes sectaires ou les fanatiques, voire les membres d’organisations terroristes, sont souvent loin d’être de faible niveau social ou intellectuel, contrairement à certaines idées reçues. Suivant l’interprétation d’Edgar Allan Poe, Gérald Bronner évoque la plus grande disponibilité mentale des gens les plus instruits, plus conscients des limites de notre connaissance et, de ce fait, plus réceptifs à ce qui peut susciter la crédulité. D’ailleurs, « les arguments qui soutiennent ces croyances sont quelquefois subtils et techniques, ils leur confèrent une allure de vérité, voire de scientificité et ne peuvent jouer de leur pouvoir d’attraction que sur des esprits préparés à les recevoir ».

La solution réside cependant bel et bien « au cœur de nos esprits […] L’esprit critique, s’il exerce sans méthode, conduit facilement à la crédulité. Le doute a des vertus heuristiques, c’est vrai, mais il peut aussi conduire, plutôt qu’à l’autonomie mentale, au nihilisme cognitif ».

Le droit au doute que nous évoquions comme point de départ implique ainsi, selon Gérald Bronner, des devoirs, au premier rang desquels celui de la méthode. La solution consisterait donc à affaiblir le pouvoir d’attraction des raisonnements captieux par une formation intellectuelle différente de la part de notre système éducatif, d’une part, et « un type d’ingénierie de la communication » différent, dont notre auteur ne fait que dessiner les contours, se basant sur divers exemples de nouveau tout à fait passionnants. L’idée serait d’endiguer les erreurs de perception dans notre représentation du monde (comme cet exemple ahurissant de sondages montrant que 30 % de nos concitoyens pensent encore que c’est le Soleil qui tourne autour de la Terre, plutôt que l’inverse. Encore un des effets de notre « avarice cognitive »). Un mode d’apprentissage différent serait donc souhaitable.

De même, Gérald Bronner suggère une meilleure sensibilisation à l’existence des biais cognitifs dans les écoles de journalisme afin de développer le réflexe de méfiance et la construction « d’hypothèses méthodiques et alternatives ». Comme pour les médecins, le formation pourrait se faire davantage en continu. Il propose aussi un système de sanctions pour faute professionnelle afin d’éviter les excès que l’on connaît, par manque de déontologie.

Pour conclure, au-delà de toutes ces considérations sur la crédulité et ses maux, c’est surtout la démocratie elle-même qui est en danger, selon l’auteur, et c’est elle qu’il entend ainsi défendre par cette prise de conscience. Un essai passionnant à lire sans attendre pour prendre davantage conscience encore des ressorts de la crédulité et de ses effets.

— Gérald Bronner, La démocratie des crédules, Presses Universitaires de France, mars 2013, 360 pages.

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  • Le « droit au doute », parfois invoqué de manière paradoxale par ceux qui contestent les vérités qui semblent les mieux établies, implique aussi des devoirs, sans quoi il devient « négation de tout discours ».

    S’agissant de la controverse sur le 11-Septembre, quelle est donc cette vérité qui semble la mieux établie ? Vous parlez de la thèse proposée par l’administration Bush ? En effet, elle est convaincante.. tant que l’on ne prend pas le temps de l’étudier.

    Le « droit au doute » implique des devoirs, comme celui de proposer des arguments solides, mais encore faut-il arrêter d’insulter ceux qui les présentent et les laisser participer au débat, comme dans une démocratie qui fonctionne normalement.

    Voici la réponse de l’association ReOpen911 à Gérald Bronner : http://www.reopen911.info/2285.html

    • Un scientifique digne de ce nom à tout simplement le devoir de douter. Sinon, sa démarche n’est tout simplement pas scientifique… Il en a donc, de facto, le droit.
      Mais je pense que vous mélangez droit juridique et droit moral.

  • Merci pour cette très intéressante recension !
    Le livre a l’air passionnant.

  • « Que ce soit sur les OGM, le nucléaire ou les biotechnologies, les suspicions de l’opinion publique sont révélatrices de ce nouvel état d’esprit [la méfiance à l’égard de la science] ».

    Il est bien évident que le scandale de l’amiante, du sans contaminé, du médiator etc n’ont aucun rapport avec la méfiance des citoyens vis à vis de la science…
    Et sinon Fukushima, ça vous dit quelque chose ?

    • Merci pour ces différentes réactions, tout à fait bienvenues et pertinentes.

      Ce qu’entend mettre en cause Gérald Bronner ici n’est évidemment pas le droit de douter et de l’exprimer, cela va de soi. Il dénonce un état d’esprit, des analyses partisanes, militantes ou mono-causales, dangereuses en certains cas lorsqu’elles induisent des attitudes de paranoïa collective et aboutissent à une méfiance « systématique » et sans nuance à l’égard de la science en général, y compris lorsque des centaines ou milliers d’études sont convergentes et que certains vont mettre le doigt et amplifier à l’excès les résultats d’une seule étude non encore validée ou sujette à caution par le manque de rigueur qui la caractérise notoirement.

      Pour le reste, bien heureusement qu’il est du devoir des scientifiques notamment de douter. Par nature, c’est même la base de leur démarche (cf. le concept de paradigme dominant, chez Karl Popper par exemple, susceptible d’être remis en cause à tout moment).
      Quant à l’amiante, le sang contaminé ou le médiator, par exemple, s’agit-il de fautes scientifiques ou humaines ou politiques ?
      Idem pour Fukushima : le choix du lieu d’implantation, des conditions d’installation, des normes retenues, etc. étaient-ils les bons, ont-ils été suffisamment discutés ?

      Bien sûr que les erreurs humaines (ou même scientifiques) existent. Et il est du rôle de chacun, et en particulier des scientifiques, de veiller à adopter un regard critique pour tenter d’en améliorer les fondements, mais pas n’importe comment, avec n’importe quel argument fallacieux ou en réservant le quasi-monopole de la parole publique à ceux qui privilégient le sensationnel ou l’imaginaire au détriment de la rigueur intellectuelle.

      C’est bien l’esprit de cet ouvrage, donc, que de promouvoir une forme d’esprit et de débat différent, en mettant en garde contre nos penchants naturels ou les excès qui s’en suivent (le cas de l’eau de Javel me semble suffisamment frappant).
      Une prise de conscience salutaire, mais qui est bien mieux expliquée dans ce livre que je ne puis le faire en un bref résumé. C’est pourquoi j’en conseille la lecture, pour mieux en comprendre le raisonnement.

      • @Johan Rivalland :

        Avez-vous pris connaissance de la réponse de ReOpen911 à Bronner donnée en lien par Yannick ?
        Celle-ci me semble sans appel : en gros, Bronner est victime des mêmes biais qu’il constate parmi nombre de ses contemporains. Par exemple, il critique les militants qui ont une confiance aveugle aux sources qui confortent leurs croyances or c’est précisément ce que fait Bronner vis à vis du 11 septembre.

        L’article de ReOpen911 se conclut sur ces mots :

        « Gérald Bronner est un universitaire régulièrement sollicité par les journalistes et dont le rôle consiste avant tout à les rassurer dans leurs préjugés, dans leurs croyances, de les conforter dans l’idée que le sujet ne mérite pas d’être étudié, analysé et qu’ils n’ont donc pas failli à leur devoir depuis plus de 11 ans. En d’autres mots, M. Bronner sert de caution intellectuelle à un système médiatique défaillant.
        Il prétend avoir « développé un certain nombre de réflexes » (pavloviens ?) pour démasquer les croyances, mais il ne voit pas celle qui est sous ses yeux sur le plateau de France Inter. Il est convaincu que les attentats du 11-Septembre se sont déroulés comme nous l’a rapporté l’administration américaine. Cette conviction ne s’appuie pourtant sur aucune enquête équilibrée de sa part : il accorde une confiance totale à ceux qui prétendent démonter les arguments des sceptiques et refuse de lire les contre-arguments présentés par ces derniers au prétexte de se retrouver face à un mille-feuille argumentatif.
        Comment déterminer quel camp a raison sur un point précis si on se dispense d’examiner et de discuter les arguments de l’ensemble des protagonistes ? Suffirait-il pour gagner un débat contradictoire d’être le premier à déclarer que les propos de son opposant sont une illustration de l’effet Fort ? »

        Bonnes questions, n’est-il pas ?

        La suite n’est pas moins intéressante :

        « Les « conspirationnistes » du 11-Septembre ne sont pas les seuls à se faire stigmatiser par M. Bronner grâce au dévoiement des mots : derrière la neutralité de son titre d’universitaire se cache en réalité un idéologue [13] qui n’hésite pas à qualifier de « croyants », « crédules » ou encore « farfelus », tous ceux qui ne partagent pas ses convictions, comme par exemple les citoyens nous mettant en garde contre les risques des OGM, ou bien ceux qui réclament de meilleures normes sanitaires ou environnementales. »

        La note 13 montre d’ailleurs que Bronner appartient à l’AFIS, une association ouvertement pro-OGM et pro-nucléaire et cerise sur le gâteau, un commentaire révèle que le sociologue est par ailleurs membre du conseil scientifique d’Areva…

        Dès lors, on comprend mieux les ressentiments de Bronner envers les écologistes et ReOpen911 de conclure :

        « M. Bronner prétend protéger la démocratie mais il fait en réalité parti de ces nombreux censeurs qui entendent délimiter le cadre de ce qui peut être discuté ou non. L’emploi du mot croyant n’a ici qu’un but : décréter que tout débat est impossible avec ceux qu’on qualifie ainsi ».

        Je n’ai malheureusement pas trouvé sur le net une réponse de Bronner aux critiques de ReOpen911. Mais peut-être estime t-il que tout débat est impossible avec les « croyants » ?

        • Le comique de l’été.
          Qui veut trouver un complot trouvera toujours un complot, demandez à Staline, un grand habitué du sujet, que dis-je, un maitre.

        • si l’AFIS s’oppose aux anti-OGM et aux anti-nuke c’est peut être parce que le gros des critiques sont pseudo-scientifique.

          en tout cas les données sont claires…

          mais bon, la vérité et la popularité ne vont pas ensembles.

          • alain_co a écrit :
            « en tout cas les données sont claires… »

            Vous faîtes allusion aux données de Tepco, c’est ça ?

            « En cas de problème, Tepco a souvent préféré mettre la poussière sous le tapis, comme en falsifiant plusieurs documents pour couvrir des incidents sur d’autres de ses réacteurs ». (Le Point.fr – 08 08 2013)
            http://www.lepoint.fr/monde/fukushima-tepco-l-operateur-qui-etait-toujours-sous-l-eau-08-08-2013-1712570_24.php

            Et j’ajouterai que visiblement vous n’avez pas lu l’article de ReOpen911 posté par Yannick. Je vous conseille la note 13 qui parle justement de l’AFIS :

            « [13] Signalons par ailleurs que l’AFIS – dont M. Bronner est membre du comité de parrainage scientifique – est connu pour sa « neutralité », que ce soit en matière d’OGM ou sur le nucléaire. Un ancien article de la revue de l’AFIS nous rassurait au sujet des déchets radioactifs stockés définitivement dans la mine de sel d’Asse, en Allemagne fédérale : ceux qui s’inquiètent que les couches géologiques ne seraient fiables que quelques siècles ont tord car « leur fiabilité géologique s’évalue en centaines de milliers ou en millions d’années. Parler de 8 à 900 ans n’a pas de sens. C’est à peu près comme si l’on supposait que dans le même laps de temps l’érosion aura aplani le Mont Blanc ». Patatras, quatre décennies auront suffi pour que le stockage des déchets radioactifs en Allemagne en sous sol, vire au désastre ! En octobre 2011, l’AFIS constate : « À ce jour, l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima n’a fait aucun mort, et on peut raisonnablement espérer qu’il n’y aura finalement que très peu de victimes, voire aucune, du fait de la radioactivité. Et pourtant, cet accident a généré un très fort sentiment de peur. (…) Le contexte d’abondance ad nauseam d’informations anxiogènes est peu propice à des prises de décisions rationnelles, et encore moins à des débats sereins ». Il est vrai que les nucléocrates sont réputés pour leur inclinaison au débat démocratique. »

            http://www.reopen911.info/11-septembre/2285/#b13

        • Bonjour,

          Oui, j’ai bien lu l’essentiel de cet article clairement à charge contre Gérald Bronner.
          Je ne connaissais pas cet auteur avant de lire son livre, pas plus que je ne connais ce site ReOpen911, spécialisé semble-t-il sur le sujet du 11 septembre et se proclamant « site d’information sur le 11 septembre ».

          Certes, cet article est bien argumenté a priori et pose de justes questions. Maintenant, dire qu’il est « sans appel » revient à considérer, à votre tour, sans réponse directe du principal intéressé, que celui-ci a « tout faux », sans nuance aucune. Ce qui me paraît bien excessif.

          Or, manifestement, il m’apparaît que le sociologue constitue une « cible » pour l’association en question, allant jusqu’à le présenter comme la « caution intellectuelle » du système médiatique (lui qui, justement, ne semble pas avoir une présentation extrêmement élogieuse des journalistes, qu’il qualifie de « gens comme tout le monde » et eux-mêmes victimes, à ce titre, d’effets de distorsion).

          Je pense, a priori, que Gérald Bronner constitue probablement une cible de choix pour cette association et leur est utile à ce titre.
          En effet, cet auteur me semble avoir écrit un essai de sociologie, portant pour l’essentiel sur les mécanismes psychologiques de nos raisonnements et sur la diffusion de croyances au sens large au sein de la Société, avec un certain nombre de questions sur les ressorts de l’information. A aucun moment il ne me semble se poser en spécialiste du 11 septembre. Tout au plus relève-t-il qu’il est impossible à une seule personne de pouvoir répondre à tous les arguments (le fameux « mille-feuille argumentatif ») établis par ceux qui doutent de la version dite « officielle » des événements. De même qu’il serait sans fin de vouloir passer sa vie à répondre à tous les doutes que l’on peut formuler sur TOUS les sujets imaginables (Il a fallu bien des efforts de construction à un René Descartes pour parvenir à son « je pense, donc je suis », aujourd’hui encore attaqué par tant de contre-argumentations).
          D’où l’image sur les licornes, dont il est impossible de prouver qu’elles n’existent pas.

          A vrai dire, pour avoir éprouvé moi-même en tant que non-spécialiste de quoi que ce soit la difficulté de trouver le temps nécessaire pour tenter d’argumenter en réponse à des réactions sur de simples petits commentaires de livres, je mesure bien la difficulté de tenter de chercher à prouver quoi que ce soit.
          La situation de celui qui pose les questions est considérablement plus aisée que celle de celui qui doit tenter d’y répondre, sachant qui plus est que toute affirmation donnera lieu immanquablement à pléthore de nouvelles questions. Un processus sans fin…

          Et c’est en ce sens, il me semble, que Gérald Bronner analyse le fonctionnement de nos démocraties (tout en reconnaissant, comme je le fais moi-même ici en jugeant votre intervention pertinente et intéressante) comme particulièrement complexe et, en un certain sens, dangereux (voir avant-dernière partie de son ouvrage).

          Maintenant, que l’on organise des débats télévisés sur le 11 septembre, pourquoi pas ; j’en serais le premier ravi.
          Cependant, quels « spécialistes » choisir (je répète, qu’à mon sens, Gérald Bronner n’en est certainement pas un et ne prétend pas, à ce qu’il m’a semblé, vouloir se spécialiser sur le sujet) ? Et sur quels points précis ? (car organiser un débat où l’on poserait plus de questions qu’il n’est possible de pouvoir trouver le temps décent d’y répondre me semblerait constituer un simulacre de plus de « débats » caricaturaux tels qu’on en trouve trop souvent à la télévision. Et cela risquerait donc de se présenter, par avance et quels que soient les arguments développés, nettement en faveur des contestataires des « thèses officielles » sur le 11 septembre, à supposer qu’il y ait un tel caractère « officiel », ce dont je peux moi-même douter, sauf preuve du contraire, preuve dont je pourrais probablement encore douter partant de l’idée qu’en terme de preuves rien n’est jamais contestable et ne peut donner lieu à de nouvelles objections ; cf. de nouveau l’idée de la licorne). Vous tenez sans doute là, d’ailleurs, les raisons pour lesquelles ces débats télévisés n’ont pas forcément lieu. Et, sachant qu’on peut imaginer des doutes sur TOUT, il faudrait occuper les écrans 24 heures sur 24 avec de tels débats. Impossible.

          Si l’on recentre sur notre sujet, il me semble que lorsque Gérald Bronner invoque « les crédules », il fait référence à nous tous (et il me semble aussi qu’il fait preuve de bien plus d’humilité que vous le dîtes en s’incluant dedans), son essai me semblant porter sur les caractéristiques de l’esprit humain en général et non sur le sujet spécifique du 11 septembre 2001.

          La dernière parte en témoigne. Comment, finalement, faire en sorte que, collectivement,nous évitions les biais cognitifs, la recherche assez naturelle des explications mono-causales, et que nous apprenions à être plus méthodiques, plus rationnels en quelque sorte, dans nos raisonnements, sans pour autant tout remettre systématiquement en question et douter de tout, sans quoi on n’avance pas et on paralyse la Société dans son ensemble ?
          Voilà plus le sujet dont il est question ici, à mon sens. Il est fort intéressant. Il pose d’ailleurs plus de questions qu’il n’apporte de réponses, même s’il en ébauche.

          Pour le reste, je ne souhaite pas m’immiscer personnellement dans votre débat sur le 11 septembre ; je n’en ai pas la compétence.
          Et loin de moi les insultes, menaces et autres faits infâmes dont l’association ReOpen911 se dit la victime.

          Pour conclure, un intervenant me reproche, ci-dessous, d’avoir rédigé un simple commentaire de ce livre, et non une « critique » ; en effet, c’est bien le cas. Et je me bornerai donc, volontairement, à ce qu’il en soit ainsi. Je n’ai nulle intention de me lancer dans des débats compliqués qui me dépassent. Merci, donc, pour votre réaction et j’espère que vous trouverez satisfaction dans vos pérégrinations, comme je tente d’en trouver de mon côté dans mes lectures.

          • Merci Yohan pour votre réponse.

            Je reviens juste sur quelques points.

            Vous écrivez :
            « Certes, cet article est bien argumenté a priori et pose de justes questions. Maintenant, dire qu’il est « sans appel » revient à considérer, à votre tour, sans réponse directe du principal intéressé, que celui-ci a « tout faux », sans nuance aucune. Ce qui me paraît bien excessif. »

            Je ne pense pas que ReOpen ait prétendu que Bronner avait tout faux. C’est (juste) que celui-ci est victime des biais qu’il décrit pourtant bien.

            « Or, manifestement, il m’apparaît que le sociologue constitue une « cible » pour l’association en question, allant jusqu’à le présenter comme la « caution intellectuelle » du système médiatique (lui qui, justement, ne semble pas avoir une présentation extrêmement élogieuse des journalistes, qu’il qualifie de « gens comme tout le monde » et eux-mêmes victimes, à ce titre, d’effets de distorsion). »

            Caution intellectuelle du système médiatique car en prétendant par exemple que le doute au sujet du 11 septembre serait le fait de biais cognitifs il conforte les médias dans leur manque d’enquêtes sur cet événement historique. En effet, très peu de journalistes (excepté par exemple Eric Laurent) n’a enquêté sur les incohérences de la thèse officielle, la plupart préférant rejeter les remarques des sceptiques en se contentant de les traiter de « conspirationnistes » pour les discréditer.

            « En effet, cet auteur me semble avoir écrit un essai de sociologie, portant pour l’essentiel sur les mécanismes psychologiques de nos raisonnements et sur la diffusion de croyances au sens large au sein de la Société, avec un certain nombre de questions sur les ressorts de l’information. »

            Mais comme le fait remarquer ReOpen911, Bronner est lui-même dans la croyance :

            « Selon la définition généralement admise, la croyance est « le processus mental expérimenté par une personne qui adhère dogmatiquement à une thèse ou des hypothèses, de façon qu’elle les considère comme vérité absolue ou une assertion irréfutable, et ce indépendamment des preuves, notamment empiriques, qui en attestent ou en contestent la crédibilité ».
            Une définition que ne partage visiblement pas le sociologue, pour qui celui qui a pris le temps d’examiner les faits et qui aurait des doutes serait un croyant, alors que celui n’ayant pas étudié le sujet mais qui s’en remettrait aveuglément au discours officiel ne serait lui, pas un croyant. Pourquoi ? Tout simplement parce que selon M. Bronner, la thèse officielle du 11-Septembre est vraie et donc ceux qui la critiquent sont dans l’erreur. »

            Vous écrivez ensuite qu’à aucun moment Bronner ne se pose en spécialiste du 11 septembre.

            Et pourtant il défend la thèse officielle aveuglément. Il va même jusqu’à citer un article de l’AFIS prétendant réfuter les thèses conspirationnistes, article que ReOpen avait démonté auparavant : preuve que Bronner finalement se comporte comme les croyants qu’il dénonce puisqu’il va chercher les informations qui confortent ses croyances, préjugés etc

            « De même qu’il serait sans fin de vouloir passer sa vie à répondre à tous les doutes que l’on peut formuler sur TOUS les sujets imaginables »

            Un peu fallacieux comme argument car évidemment qu’il est vain de vouloir tout remettre en question continuellement car alors on ne s’en sort plus (la terre est-elle bien ronde ? etc) mais quand les doutes semblent un minimum étayés, que des personnalités et experts font part de leurs doutes etc, on pourrait alors accorder un minimum d’écoute aux critiques émises, non ?
            Idem, je trouve l’argument du « mille-feuille argumentatif » bien spécieux car le fait qu’il y ait par exemple une centaine d’arguments pour défendre ou attaquer telle ou telle thèse ne dit en rien de la valeur de ces arguments !
            Il est vrai que se faire un avis par soi-même doit nécessiter parfois de prendre un temps conséquent mais cela ne devrait-il pas être justement le rôle des médias que de confronter les avis des experts, de démêler le vrai du faux, de ce qui relève du hasard ou non, etc ?

            Souvenez-vous du « suicide » dans 60 centimètres d’eau du ministre Boulin dans les années 80, l’Association Robert Boulin Pour la Vérité a dénombré 75 anomalies dans ce décès : suffit-il de dire « oh la la y’a beaucoup d’arguments, on est face à un « mille-feuille argumentatif », passons notre chemin et puis à trop douter on sape les fondements de la démocratie » ?

            Comme l’a écrit ReOpen911 :
            « Comment déterminer quel camp a raison sur un point précis si on se dispense d’examiner et de discuter les arguments de l’ensemble des protagonistes ? Suffirait-il pour gagner un débat contradictoire d’être le premier à déclarer que les propos de son opposant sont une illustration de l’effet Fort ? »

            Vous écrivez « Pour le reste, je ne souhaite pas m’immiscer personnellement dans votre débat sur le 11 septembre ; je n’en ai pas la compétence. »

            Oserai-je dire que vous êtes alors victime d’un biais cognitif ? 😉
            En effet, s’il est vrai que certains points sur le 11 septembre ont l’air technique, d’autres ne nécessitent guère de compétence pour au moins repérer qu’il y a des problèmes, comme par exemple avec ce point noté par ReOpen911 :

            « Notons qu’en plus de se dispenser d’expériences pour valider ses hypothèses, le NIST refuse de livrer les données de ses simulations informatiques (au motif que leur divulgation « pourrait compromettre la sécurité publique ») et décline les invitations à débattre, n’acceptant pas ainsi – pour reprendre les mots de M. Bronner – « de jouer le libre débat, argument contre argument, méthode contre méthode ». »

            Bref, pas besoin d’être un spécialiste pour constater qu’il y a là un problème… 😉

            Idem, par exemple quand deux anciens sénateurs US – l’un était membre de la Commission d’enquête sur le 11/9, l’autre a coprésidé l’enquête conjointe du Congrès sur le 11/9 – ont déclaré sous serment que le gouvernement saoudien avait apporté un soutien aux attentats du 11-Septembre, alors qu’il est écrit noir sur blanc dans le rapport de la commission d’enquête que les terroristes ont agis seuls sans le soutient d’aucun pays, on peut légitimement se poser des questions sur la valeur de cette commission d’enquête, non ?
            A noter qu’aucun médias français n’a relayé cette info pourtant de taille. Seuls les « conspirationnistes » ont fait part de celle-ci :
            http://www.reopen911.info/News/2012/03/05/11-septembre-deux-anciens-senateurs-us-deposent-sous-serment-et-mettent-en-cause-larabie-saoudite-video/

            « Et loin de moi les insultes, menaces et autres faits infâmes dont l’association ReOpen911 se dit la victime. »

            Quand ReOpen911 écrit qu’ils ont été « quelques fois qualifiés de farfelus, de sales cons, de cerveaux malades, ou même d’extrémistes », ils prennent bien soin de donner les liens pour étayer leur dire. 😉

            Bien à vous et bonne continuation

  • c’est un résumé, pas une critique.

    • Ce que dit Gerald Bronner est tout à fait intéressant, et je trouve amusant de noter ici que ce qu’il raconte s’applique très bien au mouvement climatosceptique, lequel a de nombreux points communs avec le mouvement « réopéniste ».

      • Étrange… Pourtant, c’est aux sceptiques qu’on demande de prouver la non-existence des licornes et le réchauffisme, n’est-il pas en partie le surdéveloppement d’un point de l’hypercritique anti-capitaliste, qui voudrait qu’il soit néfaste à l’environnement…

  • Article très intéressant sur un livre qui m’a l’air passionnant et qui doit mieux exprimer ce que j’avais commencer à remarqué autour de moi et sur internet en général.
    C’est à dire une dangereuse propension des gens à gobé tout et n’importe quoi (franchement entre les conspirationnistes et les créationnistes c’est dur de dire qui sont les pires.)
    Ça fait plaisir de voir qu’il y a encore des gens qui utilisent leurs jugeotes.

  • Merci pour ce résumé…seulement la désinformation médiatique est un mal incontournable, toute les sociétés organisent leurs propagande au travers des communications de masses, les médias de la peur ?
     » l’information  » que ce soit sur les médias classique où alternative propage leurs idéologie, toujours partiel et orienté…la presse d’opinion ?

    tout comme le cas du 11/09…si la thése officielle manque de crédibilité…ne serait ce pas intentionnelle ? En tous les cas…la thése conspirationniste est un raisonnement biaisé, si certains terroristes sont instruit…leur cause est politique non religieuse, tout est politique…

  • Voir la théière de Bertrand Russell, c’est exactement comme pour votre exemple de licorne 🙂

    De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c’était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu’à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu’entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j’aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j’affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n’est pas tolérable pour la raison humaine d’en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l’existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l’école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d’excentricité et vaudrait au sceptique les soins d’un psychiatre à une époque éclairée, ou de l’Inquisiteur en des temps plus anciens.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9i%C3%A8re_de_Russell

  • Une défense du doute qui passe par la critique du doute soit !
    En ce sens que critiquer est ici définir ce qu’il est et ce qu’il ne peut être.
    Tout ça est bien pertinent… et imprégné d’une telle conviction !
    Il me semble cependant que cette pensée n’est pas dépourvue de certains « biais », comme par exemple mettre sur le même plan l’affaire de l’eau de javel et celle du nucléaire…
    Dans le premier cas des pratiques médicales usuelles dans un grand hôpital moderne, s’avèrent inadaptées dans un contexte plus rudimentaire. Les médecins se trompent ils partout ou est ce une question de contexte ?
    Y à t’il un médecin dans la salle ?
    Dans le deuxième cas on se trouve face à des inconnues incontestables comme : jusqu’à quand/combien peut on produire, transporter, accumuler, des déchets dangereux et irréductibles (s’agit il uniquement d’un problème scientifique ou technique ?). Mais aussi face à des choix politiques et idéologiques, des choix de société et de mode de vie importants. De cela on ne parle guère tant les choses paraissent acquises, Ainsi comme pour l’eau de Javel le choix du nucléaire se résumerait à une question bêtement technique. j’avoue que ça me paraît un peu simple !
    On pourrait bien dire que je tombe ici dans le fameux « mille feuille », mais il n’en reste pas moins qu’on ne peut pas tout régler comme une simple question technique. Comme par exemple la question de riverains… Encore un effort ! qui à compris le potentiel d’inégalités qui traîne derrière un tel raisonnement. Un sociologue sûrement ! Nous sommes tous plus ou moins riverains… D’ailleurs qu’il ait raison ou tort ça reste mon voisin !
    Franchement j’ai adoré le coup du riverain, ni producteur ni consommateur, juste riverain, et comme l’ensemble des producteurs et des consommateurs semblent avoir décidé… que le riverain se taise ! on à une question et on n’a droit qu’a une réponse.
    Quoiqu’il en soit nous avons ici deux problématiques qui appellent effectivement à la réflexion et certainement pas à l’application d’un principe général unique valable dans tous les cas !
    C’est d’ailleurs ce que dit Mr Bronner ! le « principe de précaution » est une formule privée de sens. Mais ça n’a rien de nouveau et déguiser en avarice la paresse intellectuelle de ceux qui pensent avec de telles formules n’est qu’une nouvelle formule, une formule qui fait l’économie de se demander qui donne à penser ainsi aux paresseux et dans quel but. Ceux qui connaissent et utilisent nos défauts contre nous (publicitaires, politiques) ne sont pas avares eux.
    Mr Bronner n’aime pas l’idéologie, et semble ne pas faire de politique, c’est très tendance ! Par contre il aime la science. Au point de vouloir finalement faire passer l’avis scientifique ou technique dominant pour seule vérité envisageable. Du coup pour un épistémologue il loupe une marche à mon sens. La « vérité scientifique » est un consensus, encore assez mouvant en biologie et sciences humaines d’ailleurs, dont certaines parties ont beaucoup de mal à se faire entendre quand elles choquent ou entrent en contradiction avec nos mentalités et nos cultures. Elle est de toutes façon difficilement exportable dans la réalité. La raison principale me semble t’il est que la science ignore ce qu’elle n’a pu observer et prouver et méconnait ce dont elle à pu démontrer que cela lui échappait (comme le sort des riverains…). Rien n’indique pourtant à l’être rationnel que ce qui lui échappe n’existe pas. Sans quoi la science serait un recueil fini de connaissance en dehors desquelles rien n’existe, sans quoi la recherche serait inutile…
    En bon sociologue Mr Bronner à certainement remarqué certaines discontinuité ou zones d’ombre entre ce que nous savons du cerveau, ce que nous savons de psychologie et ce que nous savons des sociétés. Combien de licornes virtuelles dans les fourrés de notre ignorance, quelle taille font exactement ces fourrés, qu’y trouvera t’on ? Des connaissances sûrement, quand aux certitudes, aux réponses…
    « On ne peut prouver que quelque chose n’existe pas » Peut être est ce là le résultat d’une démonstration de pure logique, mais il n’est pas rationnel ni logique de postuler que puisqu’on ne peut le prouver cela n’existe pas. Là est l’espace du doute ! En ce qui concerne les licornes cet espace est infinitésimal, c’est tout ce qu’on peut en dire et le choix de la licorne bien que subtil d’un point de vue rhétorique est ici nettement « orienté ». Il existe des animaux invraisemblables et d’autres auxquels on n’a pas voulu croire, pour autant ils existaient bien, et bien avant qu’on ne les « découvre ».
    Cela appelle une remarque que je n’ai lue nulle part : On est fondé à douter dans des domaines que l’on connaît bien, pour le reste on en est réduit à croire, si possible avec modération ! Ceci est sans doute vrai aussi pour Mr Bronner dont la pertinence sur certains points m’a réjoui parce que son discours éclaire des idées que je commençais à formuler par moi même de façon bien moins nette et argumentée.
    Il apporte de l’eau à mon moulin… comme d’autre en ont apporté au sien. A partir de là chacun se forge des convictions, chacun avec sa méthode et ses propres « biais cognitifs », il faut beaucoup de chercheurs pour faire une découverte, beaucoup de quidams pour un petit malin…
    Mr Bronner veut il être à la fois yogi et commissaire ?

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